Tu m'as jeté un sort, sans même volonté
De boire à mon amphore, pourtant pleine, à tes pieds.
Des jours teintés de toi, doux pastel idéal,
Des nuits où, seule, flamboie, la Lune de Floréal.

Magicien inconscient que mon désir assiège,
Aussi imprévoyant qu'est ce fou sortilège,
Aucun de ses effets ne semble t'avoir atteint,
Tu ne vois ni Huang He, ni tangos argentins.

Ce n'est pas ce qui compte, et si l'on se parcourt,
Sans que tu me racontes les secrets de tes tours,
Sans que Pise ou Babel me connaisse grimpeuse,
Sans que l'aube n’ensorcelle nos humeurs chamailleuses,

Cet amour que tu as répandu en mon sein,
A ton insu, hélas, j'en ferai un écrin,
Une force exaltante, puits sans fond de confiance,
Certitude apaisante de ta simple existence.

Âme fantasmatique aux pouvoirs inouïs,
Tu es catégorique à nier l’alchimie.
Et moi galvanisée par tes enchantements,
Me surprends à flirter avec le firmament.

MH