Doloriste
Enfonce mieux le pieu de ton indifférence,
N'aie pas peur de l'enjeu, ignore les conséquences,
Sa pointe, sur ma peau, hésite à traverser,
Comme prise en étau entre doutes et regrets.
Je la sens parcourir mon fragile épiderme,
Cherchant à secourir les trésors qu'il renferme,
Elle n'ose pas trancher, tailler dans ma chair triste,
Refuse de danser à ce bal masochiste.
C'est moi qui t'en conjure, de ta lame glaçante,
Mets fin à la torture des espoirs qui me hantent,
Transperce d'un seul mot mon estomac noué,
Sectionne les vaisseaux à mon coeur reliés.
Explose ma cervelle emplie de tant de songes,
Lacère les deux ailes du désir qui me ronge,
Lui qui, absolu, sourd, gagne chaque riflette
Livrée la nuit, le jour, à ma raison muette.
Ne t'admoneste pas, tu n'as rien demandé,
Mon être gisant là souffre de ses excès,
D'aucune honte lâche, d'aucun remords poli,
Transi quand il s'attache, entier quand il se lie.
"Je n'ai pas la vertu des femmes de marins"
Chante mon for têtu à mon esprit chagrin,
Comme pour exhorter ma corde la plus sage,
Que le rideau tombé, je tourne enfin la page.
Je ne saurai jamais la couleur de tes joies,
Tes pudiques secrets, la chaleur de tes draps,
Alors certain et franc, porte le coup ultime,
Jette mes sentiments au tréfonds de l'abîme.
Qui sait ce que l'aurore promet aux fanatiques,
Qui renaissent encore, aux âmes romantiques,
Qui aimeront demain de ce qu'ils ont sauvé,
Des tacles du destin et de leurs insuccès.
MH.
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