Actionnaire
Mon cher Bernard, si tu m'écoutes,
Dimanche soir, dans ma déroute,
Je pense à toi,
Et aux milliards
Dans ton carquois.
Je me demande à quoi tu penses,
Si tu bandes quand tu recenses
Les billets verts,
Les dividendes,
De tes affaires.
Héritier vif, un brin joueur,
Mais attentif spéculateur,
Les krachs te vont,
Incitatifs,
Boursicotons !
Je m'interroge sur tes projets,
Quelle épitoge veux-tu porter ?
Quels sont tes rêves
Quand tant d'éloges
Te surélèvent ?
De quel talent incomparable
Es-tu sciemment si honorable ?
Que récompense
Autant d'argent
Qu'on te dispense ?
Je me questionne sur tes amis,
Et je m'étonne de la série,
De chefs d'Etats,
Quelle ironie,
Que tu côtoies.
Petit gotha plein d'arrogance,
Entre-soi fat de la finance,
Subventionnés,
Sans embarras,
Par nos deniers.
De quoi as-tu encore besoin ?
Qu'as-tu prévu de faire demain ?
Qui justifie,
Que l'on se tue,
A ton produit.
Si ta grand-mère, de tout là-haut,
Peut être fière de ton magot,
Tu prives toi,
D'autres enfants
De simples joies.
Y penses-tu, dimanche soir,
Quand convaincu de ton pouvoir,
Tu entends loin,
Et de la rue,
Venir la faim,
Des courbatus.
MH.
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