Ce n'était qu'un éclair

De génie malheureux,

Une ère passagère

Dans un destin houleux,

Un talent éphémère,

Glanant le merveilleux

De ce qu'il y a de fier

Tout au fond de vos yeux.

C'était une passade,

Une poussée soudaine,

Contre son air maussade

Et mon cœur qui se traîne,

La dernière croisade

De ma belle trentaine,

Une jolie balade

Au pays de Verlaine.

Mais minuit va frapper,

Laissant sur le parterre,

La princesse aux sonnets

Et sa plume de verre.

De lui, dépossédée,

En haillons de poussière,

Que ferai-je rimer

Tournant à mon enfer ?

Je veux encore écrire

De folles sérénades,

Sous son balcon sourire

Sans possible parade,

Inspirée pour lui dire,

En unique tirade,

Je ne veux que souffrir

De battre ta chamade !

Laissez-moi mes prières,

Même minuit sonné,

Et nager dans l'éther

De mon charme passé,

Créer mon univers,

De poésie, mêlé,

Imaginer mes vers

Se clore en un baiser.

MH