Lambinage
Une minute de lecture
Ô paresse !
Que tes baisers sont doux
Et tes lèvres exquises,
Que tes bras peu jaloux
Chaque fois me séduisent.
En toutes les saisons
Ils m'invitent, zélés,
M'ouvrent à l'oraison
Sous les cieux étoilés.
La rêverie consciente
Emporte tout de moi
Et allonge clémente
Et les jours et les mois.
Quel bonheur de plonger
Entre tes mains expertes,
Et d'enfin reposer
Là, à demi inerte.
Ô traîtresse !
Car alors, à genoux,
Mon âme bien éprise
Repousse tout à coup
La besogne entreprise.
Avec ou sans raison
Tes griffes affilées
Tiennent en couvaison
Mes projets empilés.
Sous ta coupe apaisante,
Ma volonté larmoie,
Luttant moralisante
Pour m'éloigner de toi.
Car, dans ton lit, langée,
Mes desseins me désertent
Et me laissent rongée,
Par le temps et ses pertes.
MH.
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