Cerf ou Panthère ?
Une brise légère,
Une odeur alléchante,
Un petit détour d’itinéraire,
Mais comment résister à la proie présente ?
Quelques pas silencieux
Retenant un grognement
Se glissant sous le vent
Une brindille cède. Sacrebleu !
Son repas prit la poudre d’escampette
Soudain à l’écoute de ce bruit.
Deux arbres plus loin, il disparut. Aujourd’hui,
La panthère mangerait à la bonne franquette.
Penché sur quelques racines,
Il sursauta au gloussement
D’une lionne à l’allure sauvagine
Qui se léchait la patte avec amusement.
Pourquoi te nourrir de racines, Panthère ?
Ne sais-tu pas que les prédateurs ont besoin de chairs ?
Ainsi ai-je été élevé. De cela, je peux me contenter
Quand un plus grand repas de moi s’est dérobé.
Tu dois être bien mauvais chasseur
Pour laisser une proie s’échapper.
Tes parents ne t’ont-ils pas enseigné
La nature même du prédateur ?
Je suis orphelin de mère
Depuis dix saisons de malheur
A cause d’un plus grand Chasseur.
Du reste, j’ai l’éducation d’un cerf.
Tu ne peux être cerf et panthère à la fois.
Tu es soit le chasseur soit la proie.
Pourquoi choisir entre proie et prédateur ?
Ne puis-je pas être un protecteur ?
Telle n’est pas notre nature.
Nous avons des griffes, non une ramure.
Mais dis-moi, étrange panthère.
Tu n’as point évoqué le sort de ton père.
De la puissante bête, je n’ai jamais rien su
J’ai été élevé tel un faon au sein du troupeau.
Mais du grand Cerf des informations j’ai reçues
Il m’a indiqué le chemin de son lieu de repos.
Maintenant que je suis banni, en exil,
Mon souhait est de la rencontrer
Et mieux comprendre mon passé.
Pour cela, cher ami, il te faudra être agile
Car le chemin est long et semé d’embûches
Pour rejoindre la demeure de l’ermite.
Et pour survivre, tu es à la limite.
Sans aide, tu trébuchera à la moindre bûche.
T’inviterais-tu au voyage, jeune Lionne ?
Pourquoi pas, étrange Panthère ?
Je ne suis attendue de personne.
Et je t’enseignerai au passage les règles élémentaires
Pour être un bon chasseur.
Je souhaite être protecteur.
Mais pour quelle raison ?
Pour ma famille, ma maison…
N’as-tu pas parlé d’exil ?
Qu’importe ! J’ai fait mon choix !
Je défendrai ma famille !
Je ne faiblirai pas !
Là, tu parles comme un prédateur,
Si tu n’en as pas l’alimentation,
Tu en as au moins le cœur.
Dit-elle en prenant de l’ermite la direction.
Ainsi partirent la Panthère et la Lionne,
A petites foulées à travers les bois,
En direction du village des hommes
Et des chiens qui aboient.
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