La Nature des Choses
Un Petit à la robe noire suivait le troupeau
Courant derrière un papillon aux ailes indigo,
Préférant jouer et chasser les insectes
Plutôt que de se nourrir de la cueillette.
Un coup de dent, mhhhhh… C’est croquant !
Et la chair bien meilleure que celle des plants !
Le petit se lécha les babines
Et s’enfonça plus dans la ravine
En quête d’autres insectes succulents.
A peine s’était-il écarté du troupeau
Qu’il s’arrêta dans son élan.
Le grand Cerf le regardait de haut.
Retourne auprès de ta gardienne, Petit Faon.
Lui ordonna-t-il directement.
Le ravin n’est pas un endroit pour les enfants.
Va, retourne jouer avec les autres faons.
Le Petit à la robe noire obéit
Sa gardienne il rejoignit
De racines, il se nourrit
Et partit jouer avec ses amis.
Peu à peu, quelques saisons passèrent,
Transformant la belle et grande clairière
La colorant de rouge, de jaune et de vert,
En passant par le noir et le blanc lunaire.
Le Petit Faon devint un Daguet aux formes étranges
A la place de sabots bien faits, il avait des griffes blanches,
Une longue queue noire et des moustaches
Ainsi qu’un instinct sans pareil à la chasse.
De ses jeux, il effrayait ses amis et famille
Qui portaient sur leur peau délicate
Des traces et nombreuses stigmates
Issues de caresses qu’il pensait pourtant gentilles
Bizarre tu es ! Monstre tu es !
Tu es comme ton père à la patte puissante
Qui vit toujours aux aguets
Sous les feuilles frémissantes
Ainsi le Daguet à la robe noire était esseulé
Mais avait dorénavant une quête de vérité.
Quel était son passé, les origines de sa vie ?
Qui était ce père qui instaurait la peur à autrui ?
Aucune réponse jamais ne lui parvint,
Il questionnait son entourage mais toujours en vain.
De sa nature, il ne connaissait absolument rien
Pourtant, du monstre, on lui disait qu’il avait le maintien.
De jours en semaines, seul comme il l’était
Son reflet dans l’étang il regardait
Chaque matin avant de partir
Chercher ce père dont l’absence se faisait sentir.
Soudain, un jour, il y eut l’alerte
Au loin, résonnait le brame du Cerf
Et les sabots agités faisaient trembler la terre.
Quelque chose perturbait du troupeau le bien-être.
Le Daguet rejoignit en galopant
Une certaine peur lui tenant
Le ventre, accompagnée d’une colère
Qui lui donnait envie de déchirer des chairs.
Soudainement, des sous-bois il bondit
Et un rugissement de sa gorge jaillit.
De rage, toutes griffes dehors
Il tua la bête sans le moindre effort.
Le liquide vital sa langue toucha,
Quel délice ! A ce met il s’attacha.
L’ennemi devenu proie il mangea
Car attaquer ses proches on ne fait pas !
Une fois repu et rassasié,
Ses proches le Daguet a regardés.
La peur dans leurs yeux, il put lire
Le cœur gros, il décida de s’enfuir.
Il resta dans les sous-bois quelques temps
Caché, le cœur brisé et souffrant.
Mais rapidement un objectif à l’esprit lui revint
A la recherche de son père, il partirait le lendemain.
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