Chapitre 52

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 Le jeudi 15 aout 2047 résonnait comme l'ultime jour. Celui durant lequel la Coalition, ayant tout perdue, allait tomber aux mains des Etats-Unis. En deux semaine de guerre, il ne restait à cette ancienne superpuissance plus qu'un seul territoire. Leur dernier bastion était un immense complexe situé au Nord-Est de Sao-Paulo. Refusant de se rendre, les derniers dirigeant s'y sont reclus.

La mission de Karoline était de prendre d'assaut cette forteresse par tous les moyens nécessaires. Pour la première fois, elle allait être accompagnée d'une véritable armée composée de milliers de soldats et de centaines de véhicules blindés.

"Ce sera bientôt terminé… Après ça, je pourrais enfin les revoir…"

À l'heure où commençaient les premiers échanges de plombs, Karoline se tenait dissimulé parmi les soldats. À l'intérieur d'un véhicule de transport, elle bouillonnait. Chaque coup de feu qu'elle entendait faisait résonnait l'horreur en elle.

Soudainement, on lui communiqua par sa radio.

"Restez en retrait et attendez le signal. C'est primordial !"

Karoline se fit assourdir par l'assaut d'une terrible explosion. Sous le souffle, le camion blindé dans lequel elle se trouvait se retourna et retomba au sol. Personne ne se releva, à l'exception du Cauchemar, blessée à l'épaule.

"L'ennemi ne doit pas découvrir votre position. Nous comptons sur vous !"

Karoline arracha son oreillette et le récepteur qui y était lié. Tout en tenant son bras ensanglanté, elle défonça l'arrière du véhicule et sortit dehors.

Elle pus contempler le chaos qui régnait devant l'entrée du complexe. Des rangées de chars immenses avançaient, déferlants des rayons enflammé sur les grillages de la base. Les artilleurs de la Coalitions, eux, déversées des pluies de carnage sur le champ de bataille.

Déterminé à mettre fin au combat, Karoline serra son poing et se jeta sous les tirs.

Quelques minutes plus tard, le brouhahas des explosions se tut. Dans les deux camps, il ne restait que peu de soldats en état de bouger. L'aura paralysante du Cauchemar venait de frapper. Sans difficulté, Karoline pénétra dans le complexe, suivit de près par l'armée états-unienne. Au détour de la cour principale, elle trouva une gigantesque entrée de bunker. Tandis qu'elle s'en rapprochait, elle sentit un léger malaise.

Karoline avait du mal à respirer, sa vision devenait floue. Derrière-elle, elle entendit des bruits d'étouffement, suivis rapidement de cris d'agonie. En se retournant, elle fit un constat terrible. Tous les soldats étaient au sol, vomissant des flots de sangs. Peu après, elle discerna une fine brume verdâtre qui semblait avoir envahis toute la base.

"Mais qu'est-ce qu'il se passe !?"

Karoline posa un genou à terre. Incapable de tenir debout, elle se mettait à avoir de sévères toux. Elle s'écroula un peu plus et commença à cracher du sang. Néanmoins, les symptômes commencèrent à s'estomper petit à petit.

Karoline finit par retrouver ses forces et se releva, la gorge nouée. Autour d'elle, il ne restait plus que des cadavres. Le sol était rouge de sang, et le silence morbide.

Dans un élan de rage, le Cauchemar courut en direction de l'entrée du bunker. En un seul coup de poing, elle créa un trou béant dans les épais blindages. Une fois à l'intérieur, plus rien ne pouvait l'arrêté. Elle massacra toute les escouades qui lui barrèrent la route.

"Cet endroit à l'aire gigantesque… Ce qu'il y avait à la surface n'était que le sommet de l'iceberg… Ce n'est pas grave, je les retrouverais tous !"

Durant sa progression, Karoline fut interpellée par d'étrange bruits. En se rapprochant de leur provenance, elle entendit des coups en rafale et des appels à l'aide étouffés. Sans réfléchir, elle se mit à les suivre le plus vite possible et arriva dans un laboratoire. À l'intérieur, elle vit une rangée personne au sol, habillés de blouse et de combinaisons blanches. Tous étaient sans vie, criblés de balles. À l'exception de l'un d'entre eux, qui faisait face à un peloton d'exécution de fortune.

Avant qu'il ne se fasse tuer, Karoline intervenu et massacra tous les soldats en l'espace d'une seule seconde.

- Mais qu'est-ce qui s'est passé ici !? Demanda Karoline.

Aussitôt sauvé, le survivant se jeta sur l'une de ses collègue agonisante. Il essaya de lui prodigué les premiers tout en lui murmurant d'une voix tremblante :

- Ça va aller, t'es une battante… Respire et surtout ne bouge pas…

Néanmoins, le sort de la blessée était déjà sceller. Cette dernière succomba dans le silence. Le scientifique, les mains pleines de sang, n'osait plus la regarder. Il la reposa au sol, se leva et s'adressa à Karoline.

- Qui que vous soyez, vous devez m'écoutez ! Ils ont voulus nous abattre pour nous mettre au silence. Mais le monde doit savoir !

- Qu'il sache quoi ? Parlez !

La voix détruit par les remords, le survivant repris :

- Ce qu'on nous a forcé à faire durant toutes ces années… Si vous ne m'avez pas encore tué, ça signifie que vous n'êtes pas au courant.

- Crachez le morceau ! Je viens de voir des centaine d'hommes mourir sous mes yeux à cause de votre gaz !... Vous avez intérêt à tout me dire, en commençant par m'expliquer ce qu'était ce putain de truc là-dehors !

- Ce "gaz" était une arme biologique. Il y avait un virus dedans.

- Quoi !?

- Celui qui a causé la peste indienne il y a quelques années… On nous a forcé à travailler dessus, afin de l'améliorer. Cette version-là est la pire création de l'Homme.

- Vous en avez fait une arme !?

- Non… Pas exactement… Répondit le scientifique, dévasté.

Enragée, Karoline s'avança vers son interlocuteur et l'attrapa par le col.

- Ma patience est à ses limites, alors parlez !

- Le "virus indien"… Il n'a jamais été autre chose qu'une arme…

Au même moment, à Los Angeles, les commandants de la division Mu s'étaient rassemblés autour de leur salle de réunion.

- Il a quoi Felix ? Ça fait quinze minutes qu'on l'attend. Soupira Phi, affalé sur sa chaise.

Soudainement, l'inspecteur débarqua dans la pièce et s'exclama

- Écoutez moi tout le monde ! Je viens de trouver quelque chose de primordiale !

- Qu'est-ce qu'il y a petit !? Demanda Zêta.

Chamboulé et essoufflé, Felix pris du temps à reprendre ses esprits.

- Dites-nous tout, inspecteur, nous vous écoutons. Repris Mu.

Felix déglutis avant de continuer :

- La guerre contre la Coalition… Elle faisait partie des plan du gouvernement. Ça fait plus d'une décennie qu'ils ont tout planifié !

Phi se redressa sur son siège, attentive. Epsilon, lui, s'avança vers Felix pour rétorquer :

- C'est insensé ! Tu es sûre de ce que tu racontes ? Il y a trop d'éléments imprévisibles, personne n'aurait pu orchestré de tels évènements.

- Pourtant, j'ai retrouvé des rapports d'opérations secrètes à l'étranger. La CIA a aidé les cartels d'Amérique latine dans leur coup d'état. Ils sont allé jusqu'à financer et équipé des milices armés pour mener la guerre civile. Je n'ai pas pu creusé plus profond dans cette affaire, mais j’ai finis par pigé le vrai but derrière cette guerre… Tout ce qu'ils ont à gagner, ce sont leur ressources… et la Coalition est assise sur des montagnes d'or. De l'uranium, au pétrole profond en passant par les mines inexploités.

- Donc, pour éviter que les populations locales les exploites, ils ont mis le boxon, c'est ça ? Enchaina Mu d'un ton très sérieux.

- Exactement… Ils savaient où et quand frapper pour que ces pays tombent entre leur mains. Ils avaient conscience que malgré sa puissance apparente, la Coalition était au bord de l'effondrement. La guerre s'est faite tout seule… Ils n'ont désormais plus qu'à cueillir les fruits de leur conspiration.

- C'est ignoble… Tous ces morts pour ça… Murmura Phi.

- Attends un peu… Et Karoline dans tout ça ? Comment tes recherches sur l'occisorine t'on fait tombé sur ça. Demanda Epsilon à nouveau.

- Eh bien, j'allais y venir… Leur projet sur cette protéine et sur la Coalition font partis d'un plan plus globale…

Pendant ce temps, dans le laboratoire, Karoline et le scientifique continuaient de parler.

- Il y a une sept-ans, je travaillais sur un projet secret d'arme biologique pour les États-Unis. Avec mon équipe, nous avons tester des transformations génétiques sur des souches de virus pendant plusieurs années. Le résultat dépassait de loin toutes nos attentes. Il s'agissait d'un pathogène incroyablement résistant et mortel. Le seul moyen efficace de l'arrêté était de le plongé dans une solution contenant une protéine synthétique extrêmement difficile à produire.

- Attendez, vous voulez parlez de l'occisorine là ? Demanda Karoline.

- Oui ! Comment connaissez-vous son existence !?

- On ne vous a pas fait part des nouvelles ici à ce que je vois. Un vaccin contre le virus est en train d'être mis en place à l'aide de cette protéine. Mais, continuiez votre récit. Je n'ai toujours pas décider ce que j'allais faire de vous.

- Limités par nos connaissances de l'occisorine, nous n'avions pas pu développer de traitement ou de vaccin préventifs. Le projet a été abandonné. Mais, l'un de mes chercheurs a pété un câble… Il s'est enfuit avec un échantillon du virus au dernier moment… Après ça, le pathogène s'est retrouvé dans la nature et le gouvernement a essayer de se débarrasser de nous. J'ai échappé à mon sort grâce à la Coalition. Ils ont fait croire à ma mort et ont kidnappé toute ma famille… Ils… Ils voulaient que je continue à travailler sur ce projet sordide.

La mâchoire serrée, Karoline murmura :

- Et je vois que vous avez acceptez… J'espère que vous êtes fier de votre travail...

- Écoutez, j'ai essayé de ralentir cette folie comme je pouvais ! J'ai tenté de saboter les recherches sans qu'ils s'en rendent compte… Tout ce que cela m'a apporté, c'est de ne plus pouvoir revoir mon enfant… Ils… Ils l'ont…

- Pas la peine de continuer… J'en ait entendu assez.

- Il faut que vous m'aidiez maintenant ! Le monde doit savoir.

- Je ne pas vous sortir d'ici pour le moment. Il faut d'abord que je retrouve les dirigeants de la Coalition. Ils ne doivent pas s'échapper, et puis, j'en profiterais pour leur demander si tout ce que vous m'avez dit est vrai.

- Vous pensez qu'il vous répondrons comme ça !? Et que je ne me ferais pas abattre à vue ?

- Ne vous inquiétez pas, je vous protégerais et je les ferrais parler. Vous avez déjà vus que je n'étais pas une personne normale… Vous pouvez me mener à eux ?

- Oui, mais à une seule condition. Je veux qu'on aille libéré ma femme avant… Elle est tout ce qu'il me reste et elle risque de se faire fusillé comme mes collègues si on ne l'aide pas !

Karoline reconnaissait une inquiétude sincère dans les yeux du scientifique. Après une courte hésitation, elle soupira et répondit :

- Vous savez où elle est retenue ?

- Oui ! On m'y emmenait toutes les semaines. C'est sur notre route.

- D'accord, dépêchons-nous alors.

Quelques minutes plus tard, les deux compagnons de fortune arrivèrent dans un large couloir parsemée de cellules. D'un doigt tremblant, le scientifique indiqua la porte blindée derrière laquelle se trouvait sa bien-aimée. Karoline l'agrippa et commença à tordre le verrou à main nue. Après avoir entrouvert le passage, elle regarda à l'intérieur et s'arrêta.

"Qu'est-ce que vous attendez ! Ouvrez-là, je vous en prie !" S'exclama le mari inquiet.

Le regard fuyant, Karoline arracha la porte d'un coup sec. L'intérieur de l'étroite cellule se dévoila sous les yeux du pauvre homme. Ce dernier reconnut son épouse, criblée de plomb. Sans réfléchir, il se jeta sur elle et la pris dans ses bras. Malgré les sanglots d'amour, aucune larme ne pouvait plus effacer pour elle la solitude de son dernier soupir.

Karoline assista à ce triste spectacle, silencieuse, la gorge nouée.

Au sommet de l'hôtel Nazari, le suspens venait de monté d'un cran. Felix n'en avait pas finis avec les révélations.

- Tout ça fait partit d'un programme secret qui concerne le monde entier… Leur but final est assez floue, mais, je suis certains que c'est pour préparer une guerre. Et, je ne parle pas de celle contre la Coalition, il s'agit de quelque chose de beaucoup plus globale. Ce n'est pas surprenant au vus de la situation actuelle. Sur chaque continent, les pays sont divisés et au bord du gouffre. Jamais le désespoir n'a été plus enclin à pousser des conflits… Mais, ça reste des supposions. Pour confirmer mon hypothèse, il faudrait qu'on arrive à prouver que le gouvernement essaye de développer des armes de destructions massive.

- Il faut les arrêter ! Ils ont déjà dépassé les bornes avec la Coalition ! S'exclama Zêta.

- Bah ouais, ça peut pas continuer comme ça ! Enchaina Epsilon.

Pendant que les autres commandants fusaient d'indignation. Mu se leva et pris la parole :

- Bien, je pense que tout le monde ici partage le même avis. Dorénavant, l'objectif principale d'ALP serra d'empêcher le gouvernement de mettre ce projet en place.

À plusieurs milliers de kilomètres de là, au dernier bastion de la Coalition, Karoline se trouvait dans une pièce luxueuse au plus profond du complexe. Autour d'elle, il ne restait que des soldats morts. Dans son poing, elle tenait le col d'une dirigeante de la superpuissance.

- Est-ce que c'est vrai !? Est-ce vraiment les États-Unis qui sont à l'origine du virus !? Répondez ! Lui Hurla Karoline.

La pauvre femme étouffait de terreur face au Cauchemar. En rassemblant ces dernières forces, elle murmura d'une voix cassée :

- Oui, tout ce qu'il vous a dit… est vrai.

Après l'avoir massacrer, Karoline sortie du souterrain, accompagnée par le scientifique qu'elle avait sauvé. Pour se protéger, ce dernier portait une combinaison complète ainsi qu'un masque à gaz.

- C'est incroyable… En plus de votre force surhumaine, vous semblez immunisée au virus ! Vous êtes quoi au juste ? D'où vous vient tout cela ?

- Je… J'ai longtemps pensé que je n'étais qu'un monstre. Au final, je n'ai juste pas de réponse… Si ça peut vous aider à comprendre ce qu'il se passe dans mon corps, l'occisorine du vaccin viens de mes veines.

- Quoi !? Mais c'est remarquable ! Ça signifie que la vie possède bien des potentiels cachés… Dites-moi, quel est votre nom ?

- Karoline. Pourquoi vous me demandez ?

- Écoutez, Karoline, j'ai pleine confiance en vous.

- Comment-ça ? Qu'est-ce que vous voulez dire ?

- Avec vous, le message que je devais transmettre au monde pourra survivre. C'est tout ce que je voulais. Je vous souhaite bonne chance.

Karoline, confuse, se retourna en direction de son interlocuteur pour lui répondre. À cet instant, elle se rendit compte que l'homme venait de retiré son masque. Elle se précipita vers lui pour l'empêchait de continuer, mais il était trop tard.

Le scientifique étouffa de son propre virus, dans les bras impuissants de Karoline. Son regard trahissait une quiétude rare. La mort avait finalement été son ultime paix.

Between the iron gates of fate, the seeds of time were sowed. And watered by the deeds of those who know and who are known.

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