Les plus riches sont les plus pingres

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Comme il l'avait prévu, Maeve ne paye ni son chocolat chaud, ni son gâteau. Peu importe, discuter avec elle sans grosse animosité est un vrai soulagement pour Samuel. La discussion n'est pas facile pour autant, le caractère de la jeune fille oblige Sven à surveiller son langage. Le jeune homme essaye de découvrir ce que la brune a en tête mais celle ci n'a pas l'intention de lui dire. Elle s'amuse à le faire tourner en bourrique ou faire des phrases ayant plusieurs sens. Très rapidement, la conversation tourne sur Dimitri et Sarah. Maeve pose des questions pour savoir quel genre de parents ils sont, comment ils traitent Samuel et surtout la façon dont ils gèrent les dernières nouvelles familiales.

Le blond reconnaît que sa cousine a énormément de points communs avec sa mère Sarah. Une même force de caractère et un instinct ultra protecteur limite meurtrier quand on touche à ceux qu'elles aiment. L'expédition sauvetage des Tiago a laissé de grandes marques dans l'esprit des deux femmes. Cette capacité à être dénuée d'émotions face aux pires êtres humains, rester froide et réfléchie pour agir au mieux.

Samuel fait part des inquiétudes de Sarah à sa nouvelle cousine. Maeve est si jeune, trop jeune pour être ainsi apte à un tel dédoublement de personnalité. A tatillons, il s'assure que la brune rencontre un professionel de la santé mentale. Il est face à un refus catégorique. L'impératrice ne se confie qu'à ses amis et pas sur tout. Elle ne fait pas confiance aux médecins et psychiatres et les perçoit comme une menace potentielle qui pourrait l'affaiblir ou la trahir. Le blond en profite pour s'escuser encore une fois pour le reportage torchon et les photos. Maeve balaie les mots d'un revers de la main.

— T'en fais pas pour ça. On t'as piégè.

— Que veux tu dire?

— Fabrice Toen est impliqué dans les tentatives de kidnapping et aussi les vols qui ont eu lieu. Il a fait porté le chapeau aux Wang et d'autres. Mais c'était à son initiative. Il a utilisé sa propre fille pour écarter les soupscons. Puis, il a profité de la mort de Père pour placer des espions dans l'école. Il nous surveillait mais pas très efficacement. Plusieurs actions ont été stoppées ou entravées par des personnes de confiance de ma famille.

— QUOI? T'es sûre? C'est énorme ce que tu viens de me dire. Elena est au courant?

— Oui. Elle, Thibaut et maintenant toi. C'est même elle qui l'as découvert. Elle doît en parler avec sa mère avant qu'on ne diffuse l'information. On commencera par tes parents, ceux de Lisa et aussi Bord. Après, le reste de la populasse.

— Les parents de Lisa?

— Oui. Ca aussi il est impliqué. Seule l'affection que j'ai pour Elena m'as empéché de m'en prendre directement à lui physiquement... Le dirigeant du journal à scandale avait touché une très grosse somme d'argent pour publier quelque chose de compromettant sur les enfants des concurrents de Fabrice. Ce sale type avait peur des Teyssier et aussi des Toen. Lui et ses sbires ont juste profité de ton moment de faiblesse.

— Ouais j'ai merdé...

— Oui et non. Tu étais paumé. J'ai fait bien pire question pétage de plombs et conduite dangeureuse. Mais moi, ca n'a pas fuité. Il n'y a que Jacob, Thibaut et Maxime qui ont étaient témoins et empéchée de faire l'irréparable. Le lycée était censé être sécure. Tu ne pouvais pas savoir que certains de nos camarades avaient été payés pour nous nuire. Ou plutôt, leurs parents payés ou menacés par Fabrice.

— Quel connard! J'ai envie d'appeler Elena pour lui dire que je compatis. Mais après l'engueulade que je viens de prendre, j'ai un peu les jetons. Moins qu'avec toi, mais un peu quand même.

— Pour l'instant, laisse la tranquille avec cela. Je ne pense pas qu'elle veuille parler de son père avec quiconque. Elle était effondrée en le découvrant. Il lui as fallu plus d'un mois pour arriver à évoquer le sujet avec moi ou Thibaut sans pleurer à chaudes larmes. Elena n'a acceptée que je t'en parles il y a à peine trois jours. Elle voulait que tu saches que tu n'a dit toutes les horreurs. On t'as juste drogué et pris en photo. T'as rien dit. Même avec toute les merdes qu'ils t'avaient filé, tu n'as rien dit.

— Comment tu le sais?

— Il vaut mieux que tu l'ignores. Tout ce que tu dois retenir est qu'on t'as piégé et que malgré les drogues, tu es resté fidèle à ta famille et tes principes. Tu n'as même pas touché la fille. Tu as été muet et fidèle. Je le ferais savoir à Lisa et tes parents dès que je le pourrais. Toutes les paroles qu'ont t'as attribuée n'étaient que des mesquineries de Fabrice. Les photos ont été truquées, montées de toutes pièces. La seule chose de vrai, c'est ton visage qui as été incrusté sur le visage d'autres.

— Ca me soulage un peu... Cependant, si je n'avais pas bu, rien n'aurait été possible.

— Ce n'était pas dans la boisson. Ils t'ont fait une piqure. A la base du cou, la racine des cheveux. Tu ne t'en rappeles pas. Ca as été rapide. Fait par un professionel. Pas par un ado. Ta seule erreur ce soir là est d'être entrer dans la chambre de mauvaises personnes.

— Je continue de m'en vouloir.

— Tu ne devrais pas. Ca aurait pu m'arriver. Ca aurait du m'arriver. Si jamais une once de sociabilité. Mais je ne peux pas blairer les gens. La seule fois où Fabrice a failli réussir, toi et Maxime avaient pété les dents des traîtres pendant que Thibaut me trainaît à l'abri.

— Putain! Ca aussi, c'est Fabrice?

— Indirectement. Les parents des mecs que vous avez défoncés avaient des soucis avec Fabrice et me faire mal leur auraient permis de se sortir du pétrin. Au lieu de ça, dès que j'ai déssoulé, je les ai détruit bien plus férocement que ce roquet. Avec l'aide de Thibaut pour m'empêcher de leur envoyer un tueur à gages.

— T'es flippante!

— Merci. Oublions ça et avançons. Ton père n'est pas dans les parages?

— Si. On se retrouve ici. Le voilà d'ailleurs.

Samuel se lève et hèle l'homme d'affaires qui s'avance. Bien qu'un peu surpris de voir Maeve, Dimitri la salue poliment et s'assoit à la table. Il a bien tenté de lui faire une bise sur la joue, toutefois la jeune fille est toujours farouche quand il s'agit de rapprochement physique avec un adulte. Il raconte quelques bricoles à son fils puis interroge les deux enfants sur la présence de la brune.

—J'ai croisé Samuel par hasard. J'avais quelques informations bénignes à lui faire parvenir alors je me suis arrétée.

— Tu n'étais pas avec Thibaut et Marc il y a deux heures?

— Si. Mais ce que j'avais à dire à votre fils ne les concernaient pas. En plus, vu qu'il est question de Lisa, il est préférable que Thibaut soit loin.

— Essayerais tu de rabibocher les tourtereaux? Je croyais que tu étais fachée contre Sam à cause de la presse à scandale.

— Oui. Lisa souffre même si elle préférerais se faire couper la langue plutôt que de le dire. Je me contrefiche de la presse à scandale. Je suis fachée contre Samuel à cause de son attitude envers Thibaut le lendemain du bal de mes quinze ans. Cependant, il s'avère que c'est mon cousin et qu'il a été mon ami il fût un temps. Bref... Il est temps d'avancer.

— Samuel! J'espère que tu lui as présenté des escuses pour l'article et aussi pour toutes les aneries que tu as fait, rétorque d'un ton sec Dimitri en se tournant vers son fils.

— Oui papa! C'est fait, soupire Samuel.

— Monsiuer Bjork? J'ai besoin de votre aide pour éclaircir certains points de l'histoire de votre famille. Je ne veux pas que grand-mère ou Sarah sachent que je me renseigne. Il y a des choses non expliquées dans les agissements de mon Père mais je voudrais être sûre avant de spéculer. Accepteriez vous qu'on parle des Bjork?

— Bien sûr mais je ferais de mon mieux pour répondre le plus complétement à tes questions.

— En fait c'est surtout à propos de la période juste avant que vous n'arriviez à Stralinor. Vous étiez bien dans vos terres. Pourquoi êtes vous venus dans la capitale?

— On se tenait à distance car moi et Amélia n'aimions pas les puissants. Mes entreprises de Papa et celles de Sarah étaient de plus en plus importantes mais elles étaient presque toutes situées à proximité de chez nous à Piter. On n'avait pas besoin d'être à la capitale. Un jour, lors d'un dîner d'affaires, J'ai rencontré René. A l'époque, j'ignorais son lien avec Amélia. Ton grand-père m'a conseillé de rejoindre Stralinor en évoquant les Wang. C'était la première fois que j'entendait parler de cette mafia.

René a été très poli, nullement menaçant. Il avait eu vent de plusieurs tentatives d'attaques envers moi et Sarah. Il m'a remis les informations. Le groupuscule était surveillé par René et il m'a assuré que les Wang n'avait aucun membre dans la capitale. Ils avaient trop peur des Teyssier et de la guerre que leur faisait déjà René et Marcel.

— Oui. Monsieur Dimotopoulos aussi les combattait mais pas en face à face. C'est quoi qui vous a décidé?

— Une attaque particulièrement virulente. Au sein même de mon domicile. Les Wang ont essayé de kidnapper Samuel durant la nuit. Heureusement, Vladimir avait été informé et a pu intervenir à temps. Pendant qu'il mettait mon fils et Sarah en sécurité, j'ai récolté cette cicatrice en me battant à mains nues avec l'un des malfrats. Cette nuit là, j'ai rencontré quelques uns des gardes du corps de ma belle mère. J'ai su il y a très peu de temps qu'en fait c'était les services de sécurite des Teyssier, plus précisément René qui nous ont protégé. Le lendemain, je faisais faire nos valises à la demande d'Amélia.

— L'attaque ne venait pas des Wang mais de Rudolf. Il voulait kidnapper Samuel pour se venger d'Amélia. Il a oublié que la sécurité des Teyssier était fidèle à Grand père avant de lui être fidèle. Et aussi que les Teyssier ne s'en prennent jamais aux enfants. Sous aucun prétexte. C'est David qui a réveillé Vladimir dix minutes avant l'arrivée des mercenaires de Père. Il lui a apporté Samuel endormi directement dans sa chambre. Jacob était déjà en train de retarder les assaillants en leur indiquant la mauvaise route. C'est lui aussi qui a mis des balles à blanc dans les chargeurs.

— Rudolf etait vraiment une ordure. Même si Amélia l'a abandonné, ça n'escuse pas son comportement.

— Je sais. Il y a des choses étranges dans ses agissements. Il avait encore des principes au début. Il agissait mal mais avec encore un certain honneur. Mais tout à changé le jour où il s'en est pris à Samuel. A partir de ce moment là.... Il a fait des choses... inhumaines...

— Pire que de vouloir me kidnapper tu veut dire, se met à crier Samuel?

— Je te rappele qu'il m'a battue comme plâtre et a même essayé de me violer, donc arrête de tout ramener à toi ! En plus, tu ne t'ai aperçu de rien vu que tu dormais! réponds séchement Maeve

— Pardon! C'est juste que ...

— Maeve... On est tous à cran des dernières découvertes. Samuel ne voulait pas t'offenser. Nous nous inquietons juste de tous ses secrets que tu as. On aimerait t'aider, soulager tes épaules.

— Je sais... repond d'un ton radouci la jeune fille. C'est juste que je dois être sûre des choses avant de révéler la vérité. Trop de personnes impliquées sans même le savoir parfois. Je ne peux faire confiance qu'à Thibaut et il n'a pas les épaules pour certaines choses. Tout ce que je peux vous dire c'est que Fabrice est bien plus pourri qu'on ne le croit et Amélia loin d'être une sainte.

— Pour Fabrice, c'est à propos de ce que tu m'as dit? questionne Samuel

— Pas que. Il est responsable des trucs dont je t'ai parlé. Mais le lycée ce n'est que des pacotilles sur d'autres choses qu'il a fait. Des choses dont je dois être absolument sûre avant d'en parler à Elena.

— C'est si grave que cela Maeve?

— Je ne sais pas. Je ne suis pas sûre. Je vous promets que dès que ce sera possible, je vous en parlerais. Pour information, mis à part Fabrice, je vais cesser la guerre avec les autres puissants, y compris Marc Bord. Je veux apaiser les choses. Pas de cadeau en affaires mais une compétition saine.

— Maeve? J'ai une question qui me taraude... Après la fusillade au lycée, sais tu qui s'est acharné contre les Wang, Fabrice et un peu moi? Etait ce toi ou un de tes sbires?

— Oui et non. En fait... La plupart des gens travaillaient pour René ou Rudolf. Ils ont placé des gens peu recommandables en infiltration dans la famille Wang et d'autres mafieux. René a débuté il y a presque 40 ans. a peu près au moment où Amélia est partie. Le plus gros des espions a été recruté quand j'avais six sept ans par Rudolf. Au moment où il a vrillé.

— Tu soupsconnes quelque chose? Les Wang auraient fait devenir fou ton père? s'étonne Dimitri

— Oui quelque chose comme ça. Sauf que les Wang.... Enfin disons que je dois finir d'assembler quelques pièces du puzzles, les dernières.

— Puis je faire quelque chose? Moi, mon épouse ou mes collaborateurs?

— Non. J'ai besoin de votre fils après demain pour distraire quelqu'un. Je lui ai expliqué les détails. Le reste, je m'en charge. Soyez honnête. Que pensez vous réellement de vos concurrents? Moi, Marc, Thibaud....

— Toi... J'ai du mal à te cerner. Tu semble à la fois si jeune et fragile et en même temps si... dure et insensible. Je n'arrive pas à savoir si tu vas agir loyalement ou si tu es pire que ton père. Je respectais ton grand père et le redoutais en affaire. Je méprisais Rudolf et le redoutais davantage pour ses coup bas que pour son talent.

Marc... Est un homme bien et un sacré concurrent que je respecte même s'il me tape sur les nerfs assez souvent. Christy est une redoutable femme d'affaires et une incroyable maman.

Maxime et Thibaut, c'est à peu près la même chose que Marc avec juste moins de problème de testostèrone entre nous. Les Plenzo sont doués dans leur domaine. De vrais génies. Mais en dehors, leur sens des affaires est bien moins incisif. Je les voie plus comme des parteniaires potentiels que des concurrents. Mais pour cela, il faudrait qu'ils cessent de se méfier de moi.

Les Tiago sont un couple assez efficace mais sans être du même niveau que toi, Thibaut, Maxime, Marc ou moi. Eux aussi, j'aimerais en faire des partenaires. Cela se fait doucement depuis quelque temps. Je serais ravi que nos empires fusionnent quand nos enfants se marieront.

Lisa... est un amour mais n'a aucun sens des affaires. Je suis heureux à l'idée de l'avoir comme belle fille et inquiet que Samuel soit seul à diriger.

Les Toen.... Elena est un requin en apprentissage. J'adore cette enfant. Bientôt elle sera une redoutable concurrente pour qui j'aurais aussi beaucoup d'affection. Alliée à Thibaut, elle peut faire des ravages. Claudia... Au départ, je pensais qu'elle était une connasse. Maintenant, j'ai pitié d'elle. Fabrice.... est un déchet humain.

— Et votre fils?

— Tu es directe ricane Dimitri. J'aime Samuel plus que ma propre vie. J'ai de fortes exigences pour lui car je veux le meilleur. Je me rends compte que je lui en demande un peu trop.

— Mais encore? Vous lui confierez votre empire sans crainte?

— Samuel a toutes les capacités. Il lui manque cependant l'essentiel. L'envie. J'ai conscience que le monde de la joeillerie ou des armes n'est pas son domaine.

— En effet. Mais je pourrais peut être aider là dedans. Faudra que vous acceptiez de me vendre votre empire contre un bout du mien, plus dans les envies de votre rejeton

— Vous savez que je suis à coté? rigole Samuel

— Confiez moi votre fils six mois. Je le placerais incognito à la tête de certaines de mes entreprises. Vous verrez qui est un futur grand dirigeant, continue Maeve sans se soucier du grand blond mal à l'aise.

— Pour cela, il devra déja apprendre à te faire payer tes consommations sourit Dimitri. Mais d'accord. Nous sommes fin janvier. Si il arrive à obtenir son diplome et faire ses preuves d'ici fin juillet, alors je le laisserais libre de suivre sa route. Sinon, en septembre, il me suivra dans mes voyages d'affaires et reprendre l'empire tel qu'il est.

— Samuel? Je sais que les relations sont encore compliquées entre toi et moi. Accepterais tu de me laisser une chance de t'aider? Toi et Minnie?

— J'ai énormément de mal avec toi mais il y a quatre choses que je sais. Tu adore Lisa et ferait tout pour la rendre heureuse. Tu détecte le potentiel des gens. Tu es un tyran et si je n'accepte pas, tu m'y forcera d'une manière ou d'une autre. Jai pas mal de trucs à me faire pardonner auprès de toi. Donc ok. Je serais ton larbin.

— Parfait. Commence déjà par me ramener chez moi. Monsieur Bjork. Je vous dis au revoir. Je vous tiendrais au courant de mes recherches dès que je le pourrais. Prenez soin de Sarah.

La brune se lève et serre la main cordialemement à Dimitri. Samuel la suit après une bise à son Père. Il est joyeux et persuadé que Maeve a une idée très précise en tête. Même si il a les mêmes difficultes que Dimitri a cerné la jeune fille, il est intimement convaincu qu'elle aime Lisa comme une soeur. Il ne la jamais vu ou entendu lui faire du mal, y compris dans ses moments les plus sombres. Au contraire, elle a même souvent protégé à sa façon sa timide amie. Si Maeve est convaincu que Samuel fera le bonheur de Lisa, alors la brune l'aidera.

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