Les jours s'étiraient, monotones, sur le campus de l'université. Les feuilles des arbres, jaunies par l'automne, tombaient lentement, comme les illusions d'Émeric. Il errait dans les couloirs, l'esprit embrouillé, cherchant des réponses dans les visages familiers.

Juliette, autrefois source de ses espoirs, semblait distante, absorbée par ses propres préoccupations. Leurs conversations, autrefois animées, se réduisaient désormais à des échanges polis, dénués de chaleur. Émeric ressentait un vide, une absence de connexion qu'il ne pouvait ignorer.

Un après-midi, alors qu'il traversait la bibliothèque, il aperçut Esmeralda, assise seule, plongée dans un livre. Son visage, éclairé par la lumière douce du soleil filtrant à travers les vitres, dégageait une sérénité qui contrastait avec le tumulte intérieur d'Émeric. Il se rappela alors de sa lettre, de ses mots sincères, et une vague de regret l'envahit.

Ce soir-là, dans le silence de sa chambre, il prit une feuille et commença à écrire :

> "Esmeralda,

Je ne sais pas par où commencer. Peut-être par des excuses. Pour mon silence, pour mon aveuglement. J'ai poursuivi une chimère, ignorant ce qui était juste devant moi.

Juliette... Je croyais l'aimer, mais je réalise maintenant que c'était une illusion. Avec elle, je me sentais constamment en quête de validation. Avec toi, tout était simple, naturel.

Je me souviens de nos discussions, de ton rire, de ta présence apaisante. Tu étais là, toujours, et je ne t'ai pas vue. Je suis désolé.

Je ne sais pas ce que tu ressens aujourd'hui, ni si tu peux me pardonner. Je voulais simplement que tu saches que je t'ai vue, enfin. Et que tu comptes pour moi.

Émeric."

Émeric, remplie d'émotions à en mourir regretta, d'avoir Chercher très loin ce qui si proche. Mais s'étant rappellé qu'<<il n'est jamais trop tard de bien faire>>, il plia la lettre avec soin, la glissa dans une enveloppe, et, le cœur battant, la déposa sous la porte de la chambre d'Esmeralda. Puis il s'éloigna, espérant, redoutant, une réponse.