Chapitre 5 - Baignade
L : Nan j’y crois pas ! T’as une piscine intérieure ?
N : Et chauffée, s’il-vous-plaît !
Un large sourire se dessine sur le visage de Laurène. Je sais qu’elle prend des cours de natation depuis des années, donc je n’ai pas vraiment pris de risque pour le coup. Soudain, elle me regarde avec un air malicieux.
L : Dis-moi toi, ça ne serait pas pour me voir en petite tenue par hasard ?
N : Je ne sais vraiment pas où tu vas chercher toutes ces idées !
Je fais semblant de regarder en l’air en sifflotant, ce qui la fait rire. On va dire que c’est un atout en plus pour pouvoir faire sauter rapidement la chemise sans passer pour un obsédé. Je vais quand même pas me gêner pour me rincer l’œil, sans mauvais jeu de mots, bien sûr ! Mais le visage de Laurène se décompose en un instant.
L : Oh non… du coup j’ai rien prévu pour me baigner moi !
N : Bah c’est pas grave, tu n’as qu’à te baigner nue !
L : Je… je sais pas trop…
N : Mais non bébé je déconne ! J’ai un cadeau pour toi !
Je vais chercher le petit paquet cadeau préalablement posé sur la chaise longue au fond de la pièce. Faudra vous y faire, je suis un mec organisé ! Enfin… sauf pour ce matin. Ah oui et aussi pour la rentrée des classes… Enfin bref !
N : Tiens, ouvre-le.
L : Je me demande ce que c’est…
Bien sûr qu’elle le sait. Je ne lui ai pas montré le maillot de bain tout de suite, j’espérais intimement qu’elle accepte la proposition de se baigner nue. Zut, raté ! Pour cette fois…
Elle ouvre le paquet cadeau et découvre un maillot noir mat une pièce avec des lacets au centre et sur les côtés. En soit un maillot de bain extrêmement sexy, un brin provocateur, je dirais même. Laurène me regarde, désabusée.
L : Niels… Tu ne perds rien pour attendre ! Mais merci pour la délicate attention, je n’avais pas de modèle comme celui-ci.
N : Tu m’en vois ravi ! D’ailleurs, tu peux l’essayer tout de suite, si tu veux !
L : Oui bien sûr, pas de soucis, j’ai juste à te crever les yeux avant !
N : Ouch… je crois que je vais aller me changer dans ma chambre finalement.
L : Oui, je pense aussi.
On s’échange de petits regards complices et je la laisse se changer tranquillement. Bon, je vais quand même éviter d'enchaîner les blagues graveleuses, sinon elle va me prendre pour le premier des pervers. Elle avait l’air un poil agacée, le cadeau c’était peut-être un peu trop osé. Mais peu importe, pas le temps de culpabiliser là-dessus.
Je rentre dans ma chambre et fouille dans mon dressing pour voir quel maillot de bain je pourrais mettre. J’ai le choix entre un slip de bain noir un peu trop petit et un boxer avec un dégradé rouge-orangé. Comme je l’ai un peu forcé à porter un maillot de bain olé-olé, je pense qu’elle sera plus à l’aise si je me mets au même niveau. Donc va pour le slip de bain ! Je me déshabille entièrement et je m’apprête à l'enfiler.
Mais attends, si je prends le slip de bain je lui montre que j’ai envie qu’elle me voit moulé, et du coup ça renforcera mon côté salace ? Oh non ça recommence, je suis encore pris dans un dilemme.
Tout à coup, la porte de ma chambre s’ouvre violemment.
L : Bah alors ! Tu m’avais caché que t’étais nudiste !
Je sursaute comme jamais et je tente tant bien que mal de cacher ma nudité avec ce que j’ai en main. Je suis rouge comme une pivoine et je bafouille sans réussir à sortir la moindre syllabe. Heureusement que j’étais de dos, sinon je… je n’imagine même pas comment j’aurais réagi. Sûrement une crise cardiaque, à mon avis.
L : Allez, je te laisse finir ton essayage !
Elle referme la porte en rigolant. Je suis plongé entre un sentiment de stupeur et une sorte d’excitation. Je me mets à croire fermement que son coup était prémédité. Mais bon, je pense que je l’ai bien mérité. Après tout, elle n’a vu que mes fesses et je verrais sûrement une bonne partie des siennes vu le maillot que je lui ai choisi.
Vu le coup qu’elle vient de me faire, mes doutes sur le choix du maillot se sont envolés, ça sera bien le slip de bain ! Je ressors de ma chambre remis de mes émotions. J’aperçois Laurène un peu embarrassée, elle aussi a l’air de regretter sa blague.
L : Excuse-moi Niels… c'était peut-être un peu trop brusque…
N : Nan, t’en fait pas bébé, ça m’a juste surpris sur le coup mais c’était drôle !
Laurène retrouve alors son sourire radieux.
L : C’était ma petite vengeance, vois-tu !
N : L’arroseur arrosé hein…
L : Exact !
Nous rigolons tous les deux. La petite gêne n’aura été que passagère et elle est très vite dissipée. Ce que je n'avais pas remarqué dans la panique tout à l'heure me saute instantanément aux yeux une fois remis de mes émotions. Mon dieu qu'elle est canon ! Le résultat est encore plus bluffant, ça dépasse mes prédictions. Elle ressemble à une véritable égérie de lingerie.
La vision qu’elle m’offre provoque certains troubles en-dessous de la ceinture, des troubles que je ne veux surtout pas rendre visibles. Je me lance dans un exercice de méditation minute pour faire le vide dans ma tête le plus rapidement possible. Mais Laurène vient perturber ma séance en me susurrant des mots à l’oreille.
L : Je dois t’avouer que j’ai un peu maté tout à l’heure et… t’as vraiment un joli p’tit cul.
Non, là c’est la goutte d’eau, elle veut ma mort. Je ne pourrai pas retenir mon érection plus longtemps. Mais soudain l’éclair de génie, la réponse ultime, l’omnipotence. Je trouve un stratagème sans faille.
N : Le dernier à la piscine a un gage !
Et me voilà à courir comme un dératé dans le couloir, laissant ma tendre incrédule et clouée sur place. Je glisse légèrement et manque de me prendre la tranche de la porte en pleine poire. Finalement, j’évite la catastrophe de justesse, et je plonge dans la piscine sans hésiter. Elle me rejoint quelques secondes après, mais préfère prendre les escaliers.
L : Qu’est-ce qui t’a pris tout à coup ?
N : Moi ? Rien, je voulais juste te taquiner.
L : Mouais, t’es sûr ?
Je me remets à rougir. Ces changements constants de pigmentation de la peau, ça peut pas devenir dangereux à force ?
N : Faudra que tu m’expliques comment tu fais pour lire dans les pensées toi !
L : Ah, donc y a bien quelque chose !
N : Oui, mais… non mais c'est rien.
L : Allez, s’il-te-plaît !
N : Nan c’est grave la honte…
L : Vas-y, crache le morceau, je me moquerai pas, promis !
N : C’est quelque chose que je pouvais pas te montrer…
Laurène a l’air perdue. Ça m’étonne d’ailleurs qu’elle n’ait pas fait le rapprochement.
N : Quelque chose que je pouvais pas te montrer… après ce que tu m’as dit !
Là, elle comprend tout de suite et elle part dans un fou rire que je rejoins à mon tour, bien qu’étant un peu gêné. Elle me rejoint et me serre contre elle.
L : Je t’en prie, reste comme ça encore longtemps, tu es trop mignon !
J’apprécie énormément le contact entre nos deux peaux. La sentir aussi proche de moi et aussi peu vêtue me met hors de moi. Mais intérieurement, je sens comme un blocage qui m’empêche de profiter de la situation et Laurène le ressent de suite.
L : Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as l’air… mal à l’aise.
N : Non, tout va bien.
L : Je vais un peu trop vite ?
N : Non pas du tout, je suis ravi honnêtement mais…
L : Mais quoi ?
N : J’ai… un peu de mal à réaliser, je crois.
L : De quoi ?
N : Même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais jamais pensé sortir avec une fille aussi belle que toi.
L : Qu'est-ce que tu racontes...
Laurène passe sa main dans mes cheveux et me dépose un doux baiser sur le front. Je ne sais même pas pourquoi au fond de moi je ressens ça tout à coup. Des fois, j’ai des élans de confiance et d’autres fois je me sens juste… banal, sans intérêt.
L : T’es une personne incroyable Niels. Humainement, tu es le garçon le plus gentil que j’ai rencontré et tu as aussi un charme fou. Je suis persuadée que beaucoup plus de filles sont jalouses de moi que de garçons sont jaloux de toi.
N : Tu dis ça pour me faire plaisir.
L : Non je t’assure ! Allez, arrête de dire n'importe quoi et embrasse-moi.
J'approche mes lèvres des siennes et nous nous embrassons avec frénésie. Quelle idée de se poser des questions existentielles dans ce genre de situation. Si elle est ici c'est que je lui plais, et inversement. Pas besoin de se creuser la tête plus longtemps. Je n’ai plus aucune hésitation à laisser mes mains explorer les parties dénudées de son corps.
Je ne pense pas me tromper en affirmant que je suis sûrement tombé sur la fille la plus géniale au monde !
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