Lettre 2
Ma Chère Luna,
Je ne puis vous cacher toute la stupeur que j'ai eue à lecture de votre lettre. Je ne crains que le destin ne s'acharne sur vous. Ma pauvre enfant, vous voilà dans une entreprise bien compliqué. Je ne pense pas que mon expérience soit suffisante pour vous aider, car mon mariage avec Roban est bien différent du vôtre. Je ne tairai pas mon avis sur le sujet, car étant votre sœur, il est de mon devoir de vous empêchez de faire ce qui pourrait être appelé une bêtise. Oui, vous l'avez bien lu, je pense qu'il s'agit d'une bêtise. Vous êtes bien trop jeune pour vous marier. Vous êtes à peine sortie de l'école. À votre âge, je me préparais pour réaliser mes études supérieures en histoire ancienne.
Je me doute bien d'après votre lettre que ce mariage n'est pas de votre fait. Car si cela avait été le cas, je vous aurais réprimandé de vouloir ainsi gâcher votre avenir professionnel. Vous m'avez demandé conseil, et je vais vous les donner. Il faut, d'abord, ma sœur que vous soyez consciente qu'en acceptant ce mariage, vous devrez dire adieu à votre rêve d'étude des langues anciennes que je sais important pour vous. De plus, vous devrez vous confronter à monde hostile, qui ne pardonne pas la moindre erreur. Je ne peux vous dire à quel point vous serez exposé à cet environnement puisque vous refusez de me dire à quel parti allez vous être marié. Je tiens tout de même à vous dire qu'en tant que fille du dirigeant de Lunarem, vous serez confronté de façon constante aux intrigues de cour. Croyez-moi la cour est un monde plein de mésaventures. Je vous souhaite presque d'épouser un homme qui vit dans ses terres loin de la cour. Je crois que la pire cour, et celle de la Dame du Feu. Cet endroit ne possède aucune compassion, et écrase tout ce qui sort du lot par son originalité, ses qualités, et surtout ses ignorances. Comme je le disais, c'est un monde qui ne pardonne guère. Et je ne vous vois pas au milieu de ces requins. Alors je sais que je ne pourrais vous soutirer les informations exactes, mais ayez la gentillesse de rassurer votre pauvre sœur. Allez vous rester à Lunarem ? Ce serait incroyable, nous pourrions même nous voir plus souvent. Enfin, je parle comme si cela était fait. Mais je tiens à vous le dire, vous avez le choix. Et quoi que vous choisissiez. Notre famille vous aimera toujours. Je crois que je ne vous ai pas donné les réponses que vous attendiez, mais je n'étais guère en mesure de vous les fournir. Je veux aussi vous dire que j'avance ma visite à la semaine prochaine. Peut-être que père m'en parlera. Si vous avez quelque chose à faire passer, n'hésitez pas.
Je suis avec vous dans votre malheur.
Votre grande sœur adorée,
Léonia Descanti
P.S. : hier, Carlem a monté pour la première fois à cheval, j'aurais tant aimé que vous soyez là. Il est déjà si doué à 3 ans. Peut-être pourra-t-il monter aussi bien que vous, et j'espère que vous lui apprendrez.
Écrit le 25e jour du solstice d’hiver de l’an 3979, depuis Horgen sur la planète Lunarem, faisant partie du groupe de planète du feu
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