Un magnifique trésor lui tendant les bras, Cindy était fascinée de sa trouvaille. Il y avait plein de jouets différents. Des poupées et des animaux en plastique. Un soldat de plomb et un ours en peluche. Y'avait même un monsieur pirate. Et en plus, ils étaient tous là avec leur accessoires: la voiture, le bateau et le cheval. Par contre ils ne causaient pas ceux-là. Même si ça avait été le cas, elle n'aurait jamais pu les entendre.

Elle resta un moment à s'interroger. Devait-elle garder sa trouvaille pour elle ? Ou bien partager avec son petit frère ? Elle finit par redescendre, appelée par une voix lui indiquant l'heure de passer à table. Dévalant l'escalier, elle se précipita vers la salle à manger. C'était l'occasion pour les jouets d'analyser la situation.

Joe : Regroupement bleusaille! Monsieur Pit, rapport sur notre situation !

Pit : Morbleu! Lieutenant de cage à poules Joe, voilà la situation ! On était peinard, et maintenant, bah on l'est pu. Pis, je suis pas votre troufion alors calmos sur les ordres.

Joe : Mais c'est moi le soldat, alors c'est moi qui sais gerer la situation!

Kenny : Comme l'entretien des lieux? On passe pour des cons devant les nouveaux arrivants. Même le narrateur se fout de notre gueule.

Narrateur : Pas du tout, j'ai émis un avis critique sur le résultat. Et puis, on accuse pas le narrateur sinon, y'a des conséquences.

Oua-Oua : Du genre? C'est déjà la dictature cette histoire, comment ça pourrait être pire comme situation ?

Narrateur : Comme ceci ! Regarde je claque des doigts et hop! Te voilà affublé d'un magnifique tutu et d'une paire de sandale.

Oua-Oua : Mais heu, mon style! Ma personnalité ! Je vais rester combien de temps comme ça?

Narrateur: Autant de temps que je l'aurais décidé. Quelques jours ou jusqu'à la fin du récit. Ou jusqu'à ce qu'une main salvatrice te vienne en aide.

Plusieurs heures écoulées, la petite fille qui aurait dû aller se coucher après son repas et son bain, remonta discrètement l'escalier du grenier. Elle observa les jouets, et après s'être décidée à n'en parler à personne, elle voulu tout de même en garder un avec elle. Un parmi eux pour veiller sur son sommeil, pour la protéger des mauvais rêves. Elle les passa en revue afin de faire son choix, puis fut troublée par un détail :

Cindy: Tiens, le monsieur dinosaure avait un tutu ? Du coup, c'est une madame ? Bof, c'est sans importance.

L'enfant prit Oua-Oua avec elle, et l'emmena dans sa chambre en toute discrétion. A peine le pauvre avait-il quitté les lieux en compagnie de sa nouvelle propriétaire, que ce fut à nouveau le chahu généralisé parmi les jouets:

Kenny: Oua-Oua la madame dino, ha ha ha. Finalement je vous aime bien Mr le narrateur.

Narrateur: Heu, votre pote a été enlevé et c'est tout ce que vous trouvez à dire?

Pépita : Bien sûr que non enfin. L'important, c'est qu'on m'a pris MON tutu. Vous auriez pu lui en inventer un au lieu d'agrandir le mien pour l'en affubler. Vous m'en devez un nouveau !

Narrateur : Ok ! Donc tout le monde s'en fout de Oua-Oua?

Pit : Bah l'aviez dit vous même, moussaillon narrateur. On dois jouer notre rôle de jouet. Le gredin Oua-Oua sera juste le premier à faire connaissance avec les humains. Zaviez surtout de la chance que la gamine soit trop jeune ou juste trop bête pour avoir accordé de l'importance au changement d'apparence du compagnon de plastoc.

Narrateur : Soit ! Bien que j'aie le pouvoir pour effacer la mémoire de tout humain vous voyant bouger ou vous entendant parler. Du coup, je pouvais bien me permettre cette sentence. Mais bref, puisqu'il en est ainsi, laissons donc ce bon Oua-Oua là où il est.

Oua-Oua fut donc abandonné par les siens, sans aucun geste de compassion ni de solidarité. Il va pas aimer les retrouvailles avec ses amis après ça. Mais laissons donc passer la nuit, et voyons la suite des événements pour un prochain chapitre.