Voilà un mois que les rénovations de la maison sont terminées, et la fin des vacances d'été a suivi. La petite Cindy a commencé l'école, mais ce jour-ci elle est rentrée chez elle les larmes aux yeux. La raison ? Bah, un vilain garçon l'embête (pas trop méchamment non plus, c'est des chamailleries d'enfant). Mais alors, qu'a-t-il fait pour la rendre si triste ? Le garnement lui a piqué sa barrette à cheveux. Ho, le grand méchant pas beau !

La fillette n'ose se plaindre à ses parents, mais c'est aussi le scénario qui veut ça. Pourquoi ? Mais enfin, si la question était réglée si facilement, nous n'aurions plus de grandes aventures pour les jouets !

Kenny : Qu'est-ce que vous allez encore inventer, M. le narrateur ? Si c'est encore une vieille parodie pourrie et humiliante, vous pouvez oublier. Avec les copains on en a discuté, et on pense que c'est votre scénario qui craint, pas nous !

Narrateur : Mais vous êtes pas sérieux ? En plus, cette fois-ci je vous ai trouvé un allié super charismatique et puissant !

Sissy : Ho ho ho ! Messire narrateur, que vous n'aviez point besoin de nous faire odir tant de compliments pour annoncer que, grâce à nous, votre récit sera meilleur qu'avec les gueux.

Pépita : Elle veut encore s'en manger une dans la poire l'impératrice de «stop, j'abandonne ça fait trop mal» ?

Sissy: Ho ho ho ! Quels rustres ces manants !

Charles : Allons ma mie, ils sont juste jaloux de notre prestige ! Je m'en va de ce pas faire atteler mon cheval, et m'en va guerroyer, pour la sainte croisade de la barrette à cheveux de dame Cindy !

Narrateur: Mais vous avez tous pété un câble ? Vous êtes tous aussi mauvais les uns que les autres !

Pit : Ohé du narrateur ! J'avais rien compris à votre jargon ! Si vous causiez d'aucun de nous, alors c'est qui votre moussaillon super fort, qui doit nous guider ?

Narrateur : Mais enfin, je faisais référence au chien moi ! Depuis le début de l'histoire, c'est le seul qui joue son rôle à la perfection. J'ai donc décidé que, pour cette aventure, il serait de la partie !

Doudours : Ha non ! Je veux pas qu'on aille voir ce monstre, moi !

Narrateur : Ho, mais si ! C'est lui qui va vous transporter jusqu'au domicile du voleur de barrette. Vous pensiez y parvenir comment, avec vos petits moyens ?

Kenny : Bah, on pensait que ça serait vous.

Narrateur : Pas question ! Allez hop ! Tous à la niche du chien !

Doudours : J'y pense quelqu'un devrait rester en arrière pour couvrir l'absence des autres !

Charles : Mortecouille ! Quel pleutre oserait fuir comme un couard quand sa maîtresse appelle à l'aide ?

Pépita : Tu parles ! T'as juste peur de faire équipe avec le toutou !

Narrateur : Bien dit, c'est vrai qu'il a juste les boules ! Mais ce couillon a raison, il faut que certains restent en arrière sinon l'opération sera grillée par les humains. Mais c'est moi qui choisirai !

Pit : Hissez ho, camarade ! Par ma magnifique moustache et mon œil de Lynx, le vieux Pit ne fuira point les affronts de la mer en furie ! Seul un vieux loup de mer comme moi saura tenir la barre et diriger notre embarcation pour nous conduire à bon port !

Kenny : Mais bordel, Pit ! C'est un chien ! Il n’a pas besoin de toi pour avancer ! Il a juste à sniffer la piste et nous déposer chez l'humain qu'on cherche.

Bon, pour ce qui est de l'équipe «je reste bien au chaud à glander à la maison», nous aurons donc Doudours (qui va morfler plus tard pour sa lâcheté), car ça va se voir s'il n'est plus dans le lit du petit Boby. Ensuite Oua-Oua, qui est devenu le réconfort prioritaire de la petite Cindy. Et enfin Pépita, car sinon elle va passer tout le voyage à s'engueuler avec Sissy. Et Joe, pour les communications tactiques. Le reste se regroupe devant la niche du chien.

Joe : Allô Églantine ? Ici Mirabelle ! Vous me recevez les bleusailles ? Où en êtes vous de la mission ?

Kenny: Mais Joe ! On est même pas encore partis !

Joe : Mais qu'est-ce que vous foutez bon sang ? C'est déjà chiant de ne pas pouvoir vous accompagner. J'ai l'impression d'être troufion de déserteur, alors remuez-vous les gars.

Médor : Wouf ! M. le narrateur, ça m'a l'air d'être une belle bande bras cassés mon équipe, wouf !

Narrateur : C'est bien pour ça que, c'est toi, qui vas diriger la mission !

Pit : J'ai point bu trop de rhum ? Ohé du narrateur ! C'est le chien qui a parlé ?

Kenny : C'est ce clébard qui a causé ?

Sissy : Ho ho ho ! Le toutou veut faire joujou ?

Médor : Wouf ! Misère, mais pourquoi c'est à moi de rehausser le niveau ? Wouf ! Bref, viendez sur mon dos, je vais vous conduire !

Tel un fier étalon de course, le berger allemand traversa les rues avec célérité, arrivant rapidement au domicile de la cible, qui n'était qu'à deux malheureux pâtés de maisons. Les jouets se préparèrent à infiltrer le bâtiment. Médor montait la garde, et après que Pit et Charles aient fini de se battre pour savoir qui que ce serait le grand chef, Kenny prit courageusement les devants et entra en premier.

Suivis par ses coéquipiers, et sur les indications de Joe qui avait un plan des lieux grâce à moi (qu'on ne vienne pas dire après que je suis méchant avec les jouets...), ils atteignirent enfin la chambre du voleur de barrette. Mais l'impensable se produisit : d'autres jouets les attendaient ! Mais merde, comment c'est possible ? C'est moi qui fais le scénario alors ils ne pouvaient pas savoir sans moi !