13d. Les malaformes : Lana

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Je viens juste d’ôter mon jean quand la porte de ma chambre s’ouvre sur un Matt des plus intéressés. J'enfile un short et un top vite fait, mal à l'aise mais néanmoins flattée sous son regard pétillant. Il ne dit rien, se contente de se rincer l'œil en souriant. Le dernier bouton de mon bas accroché, j'évite de le frôler quand je me faufile par l’entrebâillement de la porte où il se tient.

Nous parcourons les pièces du rez-de chaussée où il invite tout le monde à nous accompagner, un ballon entre les mains. Assuré de la présence de chacun, il nous précède dans le jardin, à l'arrière de la maison.

— On a tous besoin d’un peu de détente, entame-t-il. Je vous propose un foot.

— Matt, on n’est pas assez nombreux, et avec les malaformes autour… répond Valérie, incrédule, avant de repartir vers la maison en secouant la tête. Peut-être aurait-elle accepté un tennis, mais un foot…

— On s'en bat les... cacahuètes de jouer au vrai foot, grince l’interpellé, la bouche déformée par une grimace. On est six, ça fait trois contre trois. Pas de goal. Les buissons, là, de chaque côté seront les buts. Ça marche ? Nous sommes deux frères, nous composons les équipes.

Son frère secoue la tête, pourtant souriant.

Matt sélectionne Clyselle. Jonathan m’appelle. Patrice jouera dans le camp adverse. Shana sera avec nous. Nous allons avoir du mal à les battre. Matt réussi tout ce qu’il fait, Clyselle peut se révéler une adversaire redoutable et le DR est costaud.

C’est partit. Nous sommes complètement désordonnés. Nous jouons des épaules, les pieds se confondent, nous tombons dans l’herbe… Matt est prêt à tirer. Je me précipite pour l’en empêcher, me jette au sol, jambes en avant, pour décaler le ballon. Il trébuche sur ma basket et s’affale au-dessus de moi. Ses mains s'écrasent dans l'herbe avant que son corps ne s'abatte sur le mien. Face à face, ses yeux descendent le long de mon visage et s’attardent sur ma poitrine avant qu'il ne relève la tête et se lèche les lèvres. Je toussote, nous ne sommes pas seuls. Il se redresse et me tend la main alors que les autres joueurs nous observent, l’air désapprobateur. Cette fois, mon amie n’acceptera pas mes excuses minables.

Comme prévu, nous avons perdu le match. Ce n'est pas grave, nous nous sommes défoulés et cela nous a fait un bien fou. Nous avions besoin de nous évader un peu et ça nous a déstressés.

Quand j’ouvre les yeux au petit matin, il est allongé à mes côtés. Je devais dormir profondément pour que je ne remarque rien. Ou alors, il m’a hypnotisée, malgré ses dires.

Quelle beauté avec ses cheveux hirsutes ! Je dois me lever avant qu’il ne se réveille mais son bras protecteur m’entoure et ma tête repose sur son épaule, mes lèvres à hauteur de son sein. C’est une super mauvaise idée ! Pourtant, ma main, incontrôlable, caresse déjà son ventre et remonte à sa poitrine. Il tourne la tête vers moi et se redresse pour me faire face. La brûlure de son regard déclenche en moi une vague de désir. Je l'oblige à se rallonger en appuyant sur ses épaules et l’enjambe. Le bout de mes doigts effleure lentement sa peau froide, son torse, son visage, ses bras... Il tressaille. Mes ongles glissent entre ses cheveux pendant que je me frotte à lui en déposant de légers baisers sur ses joues, son cou, son menton. Mon index, qu’il tente de happer, dessine maintenant ses lèvres. Ses mains se plaquent sur mes hanches, puis mes fesses, m’empêchant de m’écarter de lui, puis elles remontent ma robe. C’est moi qui mènerai la danse aujourd’hui. Je saisis ses poignets et les ramène sous sa tête avec fermeté. Son regard fiévreux provoque en moi un nouveau déferlement de sensations. Ma bouche trouve enfin ses seins, trace des cercles autour et finis par mordiller ses tétons tandis que ses paumes se cramponnent à mes fesses. Je ramène brutalement ses bras le long du corps et me redresse. Mes phalanges explorent ses jambes. Je meurs d’envie de le sentir en moi, mais c'est encore trop tôt. Il garde les yeux fermés, il se cache, mais sa respiration s’est accélérée. J'entreprends d'ôter son boxer (depuis quand en porte-t-il ?), et remonte à l’intérieur de ses cuisses, jusqu’aux testicules. Je le caresse maintenant en prenant soin de ne pas effleurer son sexe. D’une main, il presse ma nuque, nos lèvres se rejoignent, tandis que l’autre se promène entre mes jambes. Je stoppe tout, me redresse et attends qu’il rouvre les yeux. Alors, avec un sourire aguicheur, je me déplace de manière à ce que ma bouche rencontre son pénis. Ma langue le lèche, s’arrête, puis l’aspire. Il frémit, gémit et commence à remuer tandis que je répète l’exercice et découvre un peu plus son nectar à chaque fois. Il attrape mes cheveux et me force à lui faire face à nouveau et dire d’une voix enrouée :

— Arrête et viens. Tout de suite.

Fière de mes caresses, je ne me fais pas prier. Assis, les jambes coincées sous mon bassin, il décale mon string pour libérer mon sexe avant de se laisser retomber en arrière et de me guider jusqu’à son érection. Je m’assieds doucement dessus, mais ne le laisse pas me pénétrer entièrement. Je monte et descends, de plus en plus vite mais juste à hauteur de son gland. J’ai envie de me laisser pénétrer complètement, mais je résiste, savourant cette douceur exquise avant que sa nature bestiale reprenne le contrôle. Il râle, le visage crispé, tendus. L’état dans lequel je suis parvenue à le mettre me fait perdre la raison. Mon corps n’est plus qu’un brasier à l’intérieur duquel des milliers de petites flammes crépitent, me picotent, me tiraillent. Malgré des râles de plus en plus sourds, il parvient à parler, haletant :

— Merde ! Lana, laisse-moi faire !

Les mains sur mes hanches, il nous fait basculer pour se retrouver au-dessus de moi. Il passe l’une de mes jambes sur ses épaules et s’enfonce en moi, brutalement. Au lieu d’entamer l’habituel va et vient, il s’arrête et reste immobile. Je le questionne du regard. Fiévreux, il murmure :

— Maintenant, Lana. Je ne peux pas faire un mouvement de plus.

Au bord de l’orgasme, il attend la permission de me mordre, car pour lui ce sera meilleur encore. Je tourne légèrement la tête et lui offre ma gorge. Il se penche encore un peu plus sur moi, jusqu’à ce que ses lèvres rencontrent ma peau. Un dernier mouvement du bassin le plonge cette fois complètement en moi, au moment où ses dents me perforent. Je ne peux réprimer une grimace tandis qu’il grogne. Le feu qui me consumait éclate dans mes entrailles pour se diffuser dans mes veines, jusqu’à mon cœur, annihilant la sensation de la prise de sang, nous emportant tous les deux dans un ultime spasme de plaisir.

Il a relâché ma jambe et cessé de me boire mais reste encore quelques instants avachi sur moi. Enfin, il s’allonge près de moi et d’une voix dure :

— Ne dis rien. Surtout, tais-toi.

Il se lève, enfile son boxer et ouvre rideaux de velours et porte-fenêtre pour sortir sur un balcon que je n’avais pas remarqué. À cet instant, il me rappelle le type abject d’un roman pas vraiment à l’eau de rose. Son comportement me rabaisse, m’humilie, je me sens plus sale encore que la première fois. Je n’insiste pas, me lève et me dirige vers ma salle de bain.

— Tu vas où ?

Je sursaute mais ne me retourne pas, ne lui réponds pas. Je dois l’éviter. Je refuse d’être telle que cette femme du livre dont le type dispose selon ses humeurs. S’il le faut, je me débrouillerai sans lui pour continuer mes recherches. Je descends finalement à la cuisine pour chercher un peu d’eau en espérant être seule à mon retour.

J’ai la désagréable surprise de trouver Carole, adossée au mur près de mon cabinet de toilette.

— Que se passera-t-il quand tu auras retrouvé les tiens ? Que feras-tu de lui ?

— Carole, il ne m’a pas demandée en mariage. C’est juste une histoire de sexe. Il me l’a dit, les distractions se font rares par les temps qui courent.

— Je crois que tu n’as pas bien compris. Il passe tout son temps avec toi et s’est réveillé près de toi. Ça n’est jamais arrivé ! C’est aussi la première fois qu’il n’est plus seul. Pour l’instant.

— Il n’était pas seul avant de me connaître. Il vous avait toi et Jo. Ainsi que Monsieur et Madame Salomic.

— Un conseil ma belle, laisse le tranquille, car si tu le fais souffrir, tu me trouveras sur ta route.

Que puis-je faire ? C’est lui qui m’a assommée et ramenée ici. Je contourne la jeune femme et me réfugie dans la petite pièce où un seau d’eau m’attend. L’eau est fraîche, ça me fait du bien, car je sens les tambours approcher dans ma tête. Je dois faire le vide.

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