Chapitre 9
Chapitre 8/
Deux mois, cela faisait maintenant deux mois qu'une équipe de guérisseur avait été envoyé au trousse d'un des douze démons de Pandore. Bien supérieur aux autres les hommes les ont ainsi nommés. Il était ainsi plus facile de parler de ces abominations. Symbole de malheur, ces douze démons sont à eux seules responsables de tous les maux du monde.
Un petit campement de fortune était monté à la lisière d'une forêt, servant de lieu de repos à l'unité d'intervention envoyé par le Conseil, la plus haute institution. Essentiellement composé d'une poignée de guérisseur aguerri, tous avait le grade or, les discussions tournaient toutes autour du même sujet.
L'un des guérisseurs entrait dans la tente la plus grande en rabattant la toile de tente de son bras, certainement celle abritant le dirigeant du groupe.
- Au rapport mon commandant. Nos éclaireurs sont revenus avec une analyse complète de la situation dans la région. S'annonça un homme d'une trentaine d'année, un calepin à la main, il devait certainement y être résumé les informations importantes.
- Je t'écoute.
- Un peu plus au nord, les villages souffrent d'une récolte peu nutritive. De plus, tous les habitants semblent déclarer des symptômes de faim aigus mais aucun d'entre eux ne souffrait de boulimie selon leur rapport.
- Quand est-ce que tous ces événements ont débutés?
- Certains parlaient de deux mois... Répondit tout bas le porte parole, il savait que cela allait déranger son supérieur.
- Il a encore frappé... Murmurait alors le chef de l'unité déployé.
Leur mission avait débuté il y a exactement deux mois, il n'en fallait pas plus pour que les deux hommes ne fassent le lien avec le démon de Pandore qu'il chassait: La Famine.
- Si je peux me permettre, le rapport contient d'autres informations.
- Continu.
- En plus des problèmes de faim au sein du village, la famine peut s'immiscer dans la conscience des plus affamé et... une caverne à été découverte par les guérisseurs...
- Et donc? Quelle est le lien avec les hommes les plus affamés?
- Eh bien... il semblerait que dans cette caverne, des actes de cannibalisme se déroule... Les âmes affamés perdent le contrôle de leur corps et s'en prennent à d'autres innocent qui ne se doutent de rien... Termina le subordonné la gorge serré.
- A t-on des preuves fiables de ce que tu avances? Les pupilles de l'homme à la tête de l'équipe se dilatèrent, de vieux traumatisme resurgirent alors et s'exprimèrent dans le tremblement de sa main gauche. Il tenta de le cacher à son équipier.
- Nous savons où est cette caverne et les éclaireurs soulignent le fait de voir entrée différents hommes mais qu'il n'en sort que toujours les mêmes.
-Très bien... nous sommes des guérisseurs, notre rôle est de protéger le monde de ces créatures infâmes. Dite aux autres que nous partons demain pour cette caverne, qu'ils prennent le temps de se détendre ce soir et qu'ils écrivent à leurs femmes ou époux... se sera peut-être la dernière fois... Ordonna le commandant qui avait la main gauche de plus en plus inarrêtable.
- Commandant... nous partons chasser la Famine c'est bien ça? Gloussa le guérisseur.
- Savais-tu que la Famine, tout comme les onze autres démons de Pandore porte un nom?
- Non mon commandant.
- On appelle la Famine: Deephole.
Lorsque la nouvelle fut annoncé, la dizaine de guérisseur engagé baissèrent la tête, tous craignaient évidemment la mort et leur nouvel ordre de mission ne les rassurait pas. La soirée avait ainsi dû mal à s'envoler, tous écoulaient des kilomètres d'encres destinés à leurs familles. Annoncer dans une lettre sa mort n'était pas chose facile et personne n'y était insensible. Certains optaient pour la formulation: "Si tu reçois cette lettre c'est que je ne suis malheureusement plus de ce monde..." d'autres préférait éviter d'être franc et se contentait d'un "Prend bien soin de notre fille, je vous aime". Autour d'un modeste repas, trois d'entres eux optèrent pour un panachage de cocktail, ne voulant pas mourir sans avoir profiter une dernière fois de la sensation de bien être conféré par l'alcool. Ils buvaient, chantaient, riaient aux éclats avant ce qu'ils appelèrent "la dernière nuit".
Pour certains ils fut impossible de fermer l'œil de la nuit. Ces insomniaques d'un soir remettaient en cause leur carrière de Guérisseur. A dix-huit ans, tous avaient reçus du conseil leur attribution de carrière et ils regrettaient en ce moment même d'avoir été envoyé dans cette filière. "Nous ne sommes que des pions du "Conseil", on est la nourriture parfaite pour les démons de Pandore pendant que eux... les érudits siégeant aux conseils sont protégés derrières nous autres, les guérisseurs. Je ne veux pas mourir ! " pensait un des guerriers en quittant son lit de camp, il voulait fuir, revoir sa famille quitte à ensuite se cacher pour trahison envers le Conseil. Il attrapa son sac de voyage et sortie de l'abri ou trois autres dormaient à point fermé. Sur la pointe des pieds, il se faufila à travers les tentes et tomba nez à nez avec un autre homme, guérisseur lui aussi, en fuite.
- Toi aussi tu as décidé que tu ne voulais pas mourir ici ? Fit le premier.
- C'est évident non? allez on se magne! Ordonna l'autre qui se sentait honteux mais préférait penser à sa propre vie plutôt qu'à son rôle de guérisseur. Dans l'obscurité la plus totale, ils avancèrent jusqu'à ce qu'un des deux hommes ne sursaute suite à un bruit non identifiable.
- C'était toi? arrête c'est pas le moment! Intervint le plus peureux des deux hommes.
- Qu'est-ce que tu racontes? j'ai rien fait!
- Une... Une ombre derrière... toi... Tentait de dire le guérisseur tétanisé à la vue de la silhouette grandissante, dépassant largement le mètre quatre-vingt de son collègue.
- Arrête t'es délire c'est... Il se retourna et sans même les apercevoir, des lames coupantes à souhait et irrégulières embrochèrent les deux hommes qui perdirent la vie en une fraction de seconde.
Empalés sur les lames tranchantes, les regards vides des deux hommes fit sourire leur agresseur dans l'ombre. Une bouche aux crocs acérés et baveuse déchira l'obscurité en s'exclamant: " Bon appétit ! ".
D'une bouchée gigantesque, le sang se déversa et aspergea la nature environnante. Jamais repus, l'assassin à la silhouette grasse et aux doigts métalliques acérés, traîna des pieds vers le camp d'où venait de fuir les deux hommes fraîchement dévorés. Les lames creusaient le sol meuble sous leur poids.
- Que l'apéritif... continu ! Murmura d'une voix démoniaque l'ombre.
Vers deux heures du matin, un vol d'oiseau noir remplit le ciel, il dansa au dessus du camp et fut spectateur du massacre orchestré par cette silhouette. Des cris d'agonis et de terreur avaient accompagné le croassement des corbeaux. le groupe d'oiseau offrit une dernière danse aux défunts et s'envola, loin de cet être répugnant qui venait à lui seul de ravager un camp de guérisseur pourtant expérimenté.
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