Chapitre 23

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Son rôle, il le connaissait. Faire bonne figure aux maîtres de maison. Parce que cela devait arriver. Austin Sunnyday avait été invité à rejoindre le balcon pour parler richesse et, d’ores et déjà, réservé leurs “nouveaux poulains” après observations. Madame, caché derrière son éventail de poche, brassait l’air. Sa chevelure blanche, bien qu’un peu plus rebelle, rappelait celle de sa fille. Monsieur lui, tiré à quatre épingles dans un costume noir consultait sa montre à gousset qu’il avait extirpé d’une poche de sa veste. Le couple, en somme élégamment vêtu, se tenait et adressait un sourire grandissant à Austin Sunnyday qui approchait non pas sans crainte. Il espérait que la discussion, qu’il savait déjà inconfortable, n’allait pas s’éterniser.

  - Cher professeur! Soyez remercier de votre venue. C’est pour nous une grande occasion que de vous recevoir entre nos murs.

  - Monsieur, tout le plaisir est pour nous. La soirée est agréable, les étudiants semblent s’y plaire.

  - A la bonne heure! Que diriez-vous que de discuter autour d’un verre? Je vous rassure, nous ne parlerons pas de chose trop pénible pour vous. La météo et vos goûts devraient-être à la portée de tous. Continuait l’homme. Sa femme, mondaine, se cachait derrière son éventail en dentelle pour ricaner silencieusement.

  - J’essaierai de répondre à vos attentes. Reprenait l’enseignant, voulant prouver de sa bonne foie.

    La discussion, enfin, le monologue du père de famille avait duré un certain temps. Parsemant dans ses phrases, entre deux virgules, quelques blagues douteuses que Sunnyday n’approuvait pas, mais son avis, il le gardait pour lui. Son caractère enjoué parvenait à le faire sourire. Il alla jusqu’à proposer de remettre à l’année prochaine, si bien entendu, la famille le voulait.

  - Monsieur Sunnyday. Sur un tout autre sujet. Pouvons-nous aborder un sujet qui nous concerne tous? Fit madame Hartstones. L’enseignant posa son verre et tendit l’oreille, elle continua. J’imagine que vous avez remarqué les piètres résultats de Skye… nous sommes désolés d’avoir une guérisseuse dans la famille. Vous n’imaginez pas le choc lorsque nous avons reçu cette lettre d’orientation de la part du Conseil. J’espère qu’elle ne vous fait pas vivre l’enfer. Abasourdi, le professeur principal réfléchit à deux fois avant de répondre.

  - Votre fille est très loin d’être perturbatrice. Ses résultats sont toutefois corrects. Sa magessence est prometteuse. Rares sont ceux ayant une telle capacité.

  - Nous le savons.

Interloqué, Austin se demandait comment pouvaient-ils être au courant des pouvoirs de leur fille? Sa magessence est apparue pour la première fois à l’Académie et elle ne leur avait pas rendu visite depuis la rentrée de Septembre.

  - Nous parlons bien de la même Skye? Je ne savais pas qu’elle vous avait prévenu de ses pouvoirs.

Un silence s’installa. Monsieur s’empressa de finir jusqu’à la dernière goutte de son verre et proposa à son invité de descendre au sous-sol. Quelque chose d’important et confidentiel l’attendait là-bas.

Méfiant, il accepta. Sur le chemin, ils passèrent par une allée de portraits. L’ambiance pesante, Austin frissona discrètement à l’idée que tous les ancêtres de la famille le voyaient en ce moment même traverser ce couloir de la mort.

  - Monsieur Sunnyday, n’est-ce pas réducteur d’être enseignant lorsque nous sommes le Guérisseur “à la défense parfaite” ? J’ose imaginer que vous, ancien élève de Roy, le Guérisseur Légendaire, vous rêviez d’un meilleur traitement. Vous avez très certainement tout l’étoffe pour reprendre les travaux de votre maître.

La maîtresse de maison mit les deux pieds dans la vie privée de l’enseignant qui s’attendait à ce genre de curiosité malsaine.

  - La vie de Guérisseur est difficile quand à mon statut… ce n’est qu’un faire-valoir. Je n’ai jamais déclaré cela de moi même. Quant à mon maître… Lui et moi, voyons les choses différemment. Je me contente de suivre un chemin qui me paraît juste.

  - Pourriez-vous nous réserver le jeune Vonfriz ? Sa magessence est tout bonnement épatante.

Sunnyday garda le silence, évidemment qu’Allen les intéressaient. Son pouvoir de renforcement ne passait pas inaperçu.

  - Vous aurez très vite l’occasion de compléter les documents officiels. Cette année, même les premières années partiront en stage. Vous n’aurez qu’à candidater à ce moment-là. Se contenta de répondre l’enseignant qui ne voulait pas refuser leur proposition. Il ne fit que remettre le problème à plus tard. Au bout du couloir, ils empruntèrent une porte dérobée derrière un autel à cendre familial. Astucieux, pensa le professeur, personne n’aurait osé s’approcher d’un tel meuble familial. La pression ambiante avait changé au moment de pénétrer dans la cage d’escalier. Un artefact semblait brouiller les flux d’énergies. Il ne parvenait plus à capter les irradiations de magessence de ses collègues.

Son visage s’assombrit, quelque chose se passait, son instinct lui avait fait rarement défaut.

    Le sous-sol respectait tous les codes d’une cave somme toute basique. De la poussière, des néons blancs suspendus émettaient une lumière jusqu’à une porte. Des sacs, cartons et vieilles affaires traînaient. Pourquoi tenaient-ils à amener l’enseignant ici? A ses yeux, les Hartstones avaient chuté dans son estime. L’organisation et l’entretien de la cave devait être un supplément qu’ils avaient de toute évidence oublié au moment de signer le contrat du personnel d’entretien.

Ils s’arrêtèrent devant la porte.

Le couple se retourna et adressa un regard étrange au quarantenaire.

  - Derrière cette porte, cher Guérisseur… se trouve quelque chose qui révolutionnera le monde. Nous l’espérons et y croyons corps et âmes.

  - Nous vous demandons de bien vouloir garder le silence concernant ce que vous vous apprêtez à voir.

Ne pouvant faire autrement, il accepta les conditions. Ils sentaient son sang bouillir, que pouvait-il se cacher derrière cette porte? Il allait le découvrir. Ils ouvrirent la porte.

Une vision d’horreur s’infiltra et gagna ses pupilles.

De gigantesque machine tournaient et émettaient un bruit qualifié de “normal” par les Hartsones. Des cuves transparentes, remplies d’un liquide vitreux et bleu étaient disposées dans un coin de la pièce. De petits cliquetis rouges et jaunes attirait l’attention de l’enseignant qui marchait au ralenti, ne sachant plus ou donner de la tête. Il n’avait pas remarqué que la porte s'était refermée derrière lui et que l’on ne percevait plus les bruits de pas du couple.

  - Mais comment un laboratoire peut-il exister ici? Pourquoi me le montrer? Quelque chose ne va pas. Déclara Austin dont le corps se recouvrit instantanément d’une aura de magessence protectrice.

Grâce à un haut parleur placé il ne savait où, le chef de famille s’adressa au guerrier enfermé. Après un grésillement désagréable, le son se stabilisa. “Nous sommes désolés de vous faire patienter ici. Nous espérons réellement avoir à nouveau la chance de vous recroiser dans une autre vie, vie qui, nous vous le souhaitons sincèrement, vous fera naître dans des draps brodés. Vous allez nous permettre de tester le pouvoir de notre fille... “

  - De votre fille? Il fit abstraction du reste du message. Mais… Skye est à l’Académie c’est… Il s’interrompit en apercevant le sosie de la jeune femme debout devant lui, dans une tenue d’hopital. La même chevelure, le même regard pétillant de vie, les mêmes boucles d’oreilles… il crut rêver.

  - C’est impossible. Qu’est-ce donc que cette histoire? Il n’en démordait pas. Sa partie rationnelle ne voulait pas admettre que Skye Hartstones se trouvait juste devant lui.

“Qui a parlé de cette bonne à rien? Notre fille… Nous l’avons créé ! Serenity ! A toi de jouer, tue cet incapable Guérisseur qui préfère apprendre à lire à des gueux plutôt que de nous protéger nous qui en avons le plus besoin !” Un “clac” termina la transmission, La prénommé Serenity leva la tête, ses deux yeux rouges tremblaient anormalement entre ses mèches tremblantes. Quelque chose d’inexplicable par le professeur se produisait sous ses yeux. Pour cacher sa peine et faire disparaître la pression, il brandit son plus beau sourire et tendit la main au sosie de Skye.

  - Discutons, tu veux bien ?

Bien entendu, jamais la jeune femme ne lui attrapa la main pourtant encore proposé. Le laboratoire manquait d’espace. Il allait être difficile de s’enfuir d’une telle pièce sans détruire un mur. Évidemment, il se doutait que pour protéger leur domaine, les murs aux premiers coup d'œil basique devait être fait de minéraux insensibles aux effluves de la magessence. Les cheveux longs et blancs de celle qu’ils avaient appelée Serenity, cachaient une bonne partie de son cou et de sa poitrine tout aussi peu développée que Skye.

  - Et si nous nous présentions pour commencer? Je m’appelle Austin Sunnyday, je suis guérisseur et …

D’un vrombissement, le décor tout entier de la pièce changea. Ils avaient quittés l’ambiance sombres et toxique du laboratoire pour une salle de bain carrelé de blanc. Elle n’avait pourtant pas bougé et lui non plus. Faisant mine d’ignorer ce détail, qui n’en était pas un, l’homme blond fit un premier pas dans sa direction et posa son pied dans une sorte de petit bassin plein d’eau qui les séparait. Le contact ne ressemblait pas à celui dont tout le monde avait l’habitude. L’eau ne mouillait pas sa botte. Les sourcils froncés par l’incompréhension, il passa ses doigts dans le liquide à ses pieds. Ils ressortirent anormalement secs. Même le mouvement de l’eau ne correspondait pas à son passage.

  - Je suis en train de rêver… L’eau est comme… Fantomatique? Murmura Austin totalement perdu depuis son arrivée dans le laboratoire.

    Plus la soirée passait et moins la logique avait de sens. Il releva son regard, Serenity avait disparu. Il n’y avait eu aucun bruit. Sunnyday se savait attentif, le bruit des machines ayant disparu depuis le changement de décor, il aurait dû entendre un bruit de pas.

  - Bienvenue dans mon monde professeur. Souhaitez-vous jouer avec moi? Fit une voix qui semblait provenir d’un coin de la salle de bain.

  - Serenity? Ou te caches-tu? Je ne te veux aucun mal ! Annonça-t-il gentiment en la cherchant du regard en vain. “Jouons ensemble professeur !”. Continua la voix avant qu’un rire de chippie ne se déclare et ne résonne dans toute la pièce qui se transforma en un long couloir. Le même que celui avec les visages par lequel il était passé plus tôt. Une ombre de jeune femme dansa contre le mur du fond avant de se mêler à l’obscurité.

La main droite d’Austin commença à trembler. Le stress semparait de lui petit à petit. L’ambiance pesante et l’accumulation d'événements anormaux commençait à se faire ressentir. Cette gamine n’était pas normale. Elle semblait omniprésente alors que son enveloppe charnelle, elle, était absente. “Jouons à cache-cache professeur ! Hihihi.”

  - Si tu veux jouer, commence par répondre à mes questions.

  - Lesquels? La jeune femme réapparu dans le couloir au loin, toujours dans une tenue d’hôpital.

  - Qui es-tu et à quoi ce laboratoire a-t-il servi?

  - Je suis la fille de monsieur et madame Hartstones. Je m’appelle Serenity ! et ici c’est LA chambre ! Répondit-elle, un peu plus proche d’Austin.

  - Vraiment? Ta chambre?!

  - Non, LA chambre professeur. Cette fois, la voix venait d’au-dessus de son épaule gauche et un petit air chaud avait circulé le long de son cou. Serenity, jusqu’à présent dans le couloir, avait disparu comme par magie. Sunnyday haleta, on l’entendit respirer doucement comme pour garder son calme. Instinctivement il se retourna et se protégea grâce à sa magessence. La lumière jaune éclairait le couloir jusqu’à présent fait de noir. Une nouvelle fois, personne ne s’y tenait.

  - Je sens que je ne suis pas au bout de mes peines… bon sang c’est quoi cette histoire ?!

Dans cette configuration, n’importe qui aurait paniqué. L’idée de ne pas contrôler les événements aurait apeuré plus d’un Guérisseur. Fort heureusement il en fut autrement. le décor avait une nouvelle fois changé. Sunnyday se trouvait dans une zone sombre ou une voie lactée décorait le sol. Des blocs de pierre taillés lévitaient chaotiquement dans l’environnement aux allures de galaxie qui s’étendait à perte de vue. Le professeur imaginait l’incroyable écho qui allait se propager si l’envie de parler le prenait. La jeune femme réapparu derrière le passage d’un des astres, elle était toujours habillé dans un drap blanc d’hopital.

  - Jouons ensemble pour l’éternité professeur.

  - Je suis désolé, je n’ai pas l’éternité à te consacrer Serenity. L’homme, toujours recouvert d’une sorte d’armure de magessence esquiva un premier missile chargé d’énergie magique. Il ne savait pas d'où l'objet avait été lancé et cherchait d’un œil l’explication. Un deuxième puis un troisième.

Une pluie de projectiles, naissait de rien, s'abattit dans la zone. Tous étaient distinctement dirigés vers Austin Sunnyday qui ne se laissa pas submerger. Sa précision et sa défense hors norme le rendait quasiment invulnérable à ce genre d’attaque, quand bien même cela en était une. Les rubans de magessences qui s’échappaient de le jeune femme étaient intrigant. Après une brève analyse, Austin était persuadé les avoir vues disparaître comme par magie. Comme si une coupure nette existait dans le vide. Pour en avoir le cœur net, il attendit que la pluie de missiles cesse pour lancer à son tour un jet de magessence au-dessus de la tête de Serenity. De loin, un spectateur l’aurait confondu avec un éclair. Sunnyday retrouva le sourire. Il conclut sans difficulté qu’une anomalie se tenait juste au-dessus du sosie de Skye en voyant son énergie disparaître comme par magie.

  - Est-ce toi qui provoque cette perturbation dans l’air? Peux-tu nous ramener au laboratoire maintenant? Nous avons assez joué. Implicita l’enseignant en retrouvant sa tenue de soirée.

  - Père et mère m’ont demandé de vous retenir ici! Si je leur obéis… peut-être pourrais-je… voir le ciel de mes propres yeux! Je vous interdis de partir ! Lui cria la fine silhouette, elle aurait eu des crocs, elles les auraient sorties et de la salive se seraient agglutinés entre chaque dents. Au lieu de ça, elle avança rapidement, elle finit par courir de toutes ses forces sur Austin, magessence armé aux deux mains.

Ses mouvements et ses enchaînements faisaient d’elle une inexpérimentée pour un Guérisseur comme Austin Sunnyday qui bloquait chaque mouvement sans effort. De la concentration suffisait à prévoir les frénétiques ruades d’un débutant emporté par la colère. Ce qu’elle était. Dans son regard, le même bleu que Skye, une rage enfouie surgissait de ses entrailles. Anarchique, ses mouvements dessinaient une trajectoire absurde et elle n’économisait pas non plus son énergie vitale. Lors d’un mouvement de pivot sur un pied d’appui, une petite étrangeté surgit. Le coup de poing qu’elle balançait droit sur son adversaire disparut sous les yeux d’Austin qui détourna son regard. Son instinct, toujours aussi vif, sentit venir l’attaque sur sa gauche. Une peau de magessence dorée recouvrit la moitié du visage qui allait se prendre le coup.

Comment pouvait-elle attaquer de cette manière alors que son corps physique lui faisait face?

  - Quel est ton pouvoir? C’est impressionnant ce que tu sais faire alors que tu n’es jamais allé à l’Académie.

  - Cela ne vous regarde pas !

  - Je suis certain que tu pourrais devenir une guérisseuse talentueuse ! Lui sourit Sunnyday en retrouvant son visage, marqué par quelques heureuses rides d’expression.

  - Ne dites pas n’importe quoi… Je ne peux pas sortir tant qu’elle vivra ! Dites moi professeur… puis-je vous poser une question? Elle laissa tomber ses bras le long de sa tenue d'hôpital. De quelle couleur… est le ciel?

Le visage fade et creusé de la jeune femme s’éteint lorsqu’elle baissa la tête. Sans réel explication, toute l’animosité qui s'était emparé d’elle avait disparue. A ses yeux, elle n’était qu’une enfant de dix-sept ans à qui la vie n’avait pas souri.

  - Si tu veux tout savoir… le ciel est sombre. obscur. noir. et la lune est pourpre, le soir les rayons lunaires illuminent d’un ton froid et menaçant les pièces des maisons.

  - Pas ce ciel la professeur… le vrai ciel.

Le cœur de Sunnyday rata un battement. Il se racla la gorge et eut une bouffée de chaleur. Ses yeux pétillaient grâce à la curiosité de Serenity. Il lui expliqua ne l’avoir jamais vue de ses propres yeux. Qu’aussi loin qu’il se souvienne, le ciel avait toujours eu cette immonde couleur. Néanmoins, les anciens racontent dans de vieilles histoires qui ont bien soixantes années, qu’au départ, lorsque les hommes sortaient de chez eux, une incroyable et inimaginable couleur bleu agressait les rétines de chacun.

  - J’ai un souvenir… enfin je crois… celui de ma grand-mère me racontant une histoire similaire.

  - Tu es donc la sœur de Skye? Si je résume correctement. Tu sais qu’elle se donne beaucoup de mal pour réussir à l’Académie? Si elle continue comme ça, elle n’a aucune raison d’échouer ! ce devrait te rendre fier de savoir ça. Résuma l’enseignant sans avoir conscience qu’il venait de remuer un couteau dans une plaie fraîche et béante.

  - Je suis la prochaine Skye.

  - Pardon?! S’interloqua l’enseignant en ayant un petit mouvement de main montrant l’incompréhension.

A l’étage, Nathaniel Silentwatch sondait, sans leur accord le personnel de maison grâce à sa magessence qui effrayait Isabella. Il apprit ainsi l’existence d’un escalier dérobé au niveau du mur de cendre des ancêtres.

    Un bruit de porte s’ouvrit. L’homme en velours approcha Austin Sunnyday qui était debout dans le laboratoire, observant une cuve contenant un corps branché et sous oxygène le tout trempant dans un liquide limpide. Les cheveux blancs du corps remontaient vers la surface.

  - Austin c’est terrible ! Un démon de Pandore est en train de saccager le manoir ! il en a après Allen!

Dans l’esprit du professeur principal tout se mélangea. Il était persuadé d’être en pleine discussion avec Serenity et pourtant son collègue qui arrivait essoufflé, les genoux fléchis semblait tout aussi réel.

  - Tu m’écoutes à la fin?! Isabella est seule face à Deephole ! Lui cria alors l’homme au visage pointu et aux lunettes.

  - Deephole… ? Murmura Sunnyday, une veine avait instantanément gonflé sur son front. Son regard toujours très chaleureux, pouvait, s' il le pouvait, tuer un homme instantanément. Ses muscles se raidirent.

    Il se souvenait de ce nom, il s'était promis de ne jamais l’oublier. Un souvenir lointain émergea. Son père avait perdu la vie dans une traque de ce démon de Pandore. C’est ce démon précisément qui, depuis ce jour, avait transformé la vie du garçon qu’il était à l’époque, en enfer éternel.

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