Chapitre 1

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Il était tard dans l’après-midi, et le vent soufflait violemment sur la route déserte. Une fine pluie tombait, battant contre les vitres de la vieille voiture qui les emmenait vers l’inconnu. Trois orphelins, Éloïse, Léo et Jules, étaient assis à l’arrière du véhicule, leur cœur lourd de mélancolie. Ils n’avaient jamais imaginé que leur vie prendrait un tel tournant. Après la mort de leurs parents dans un accident tragique, ils avaient été placés dans un orphelinat austère, sans chaleur, sans réconfort.

Leurs nouvelles vies auraient dû commencer dans un autre foyer, mais après des mois d’attente, une étrange opportunité se présenta. Un avocat, à la voix froide et distordue, leur annonça qu’ils étaient les héritiers d’un manoir abandonné, perdu au cœur des montagnes, à l’écart de toute civilisation. Il n’avait pas donné plus de détails, mais l'invitation était claire : ils devaient y aller. C’était là que se trouvait leur dernier héritage.

Quand la voiture s’arrêta devant le portail du manoir, une lourde atmosphère pesait déjà sur eux. Le bâtiment se dressait, imposant et sinistre, comme une bête endormie prête à se réveiller. Les fenêtres, toutes brisées, semblaient observer les enfants. Un bruit de crissement dans le vent ajoutait à l’ambiance lugubre.

"Bienvenue, mes enfants," murmura la voix de l’avocat, avant de partir aussi soudainement qu'il était arrivé, ne laissant derrière lui que des mots égarés.

Éloïse, l’aînée, était la première à descendre de la voiture. Elle avait toujours été la plus courageuse des trois. Léo, quant à lui, regardait le manoir avec appréhension, tandis que Jules, le plus jeune, serrait son ours en peluche contre lui, comme pour se protéger du mal qui semblait émaner des pierres mêmes du manoir.

La porte d’entrée, bien que massive, s'ouvrit sans effort lorsqu’Éloïse appuya dessus. Un grincement sourd se fit entendre, comme un avertissement. L’intérieur était un enchevêtrement de poussière et de toiles d’araignée. Les murs étaient recouverts de vieilles peintures fanées, représentant des scènes d’un autre temps. Les lustres en cristal étaient brisés, leurs morceaux éparpillés sur le sol.

Ils pénétrèrent dans le hall sombre, et leurs pas résonnèrent dans l’immense pièce. "C’est là que nos parents ont grandi", murmura Léo, un frisson parcourant son dos. Mais Éloïse ne pouvait s'empêcher de ressentir une étrange présence, comme si quelque chose les observait. Le silence était oppressant.

La première nuit, ils s’installèrent dans l’immense chambre principale, avec des lits aux draps usés. Mais au milieu de la nuit, un cri perça l’obscurité. Un cri faible, presque inaudible, venant des étages supérieurs. Éloïse se leva précipitamment, secouant ses frères.

"Vous avez entendu ça ?!" demanda-t-elle, les yeux grands ouverts, remplis de peur. Léo hocha la tête, mais Jules, effrayé, ne disait rien.

Ils décidèrent de chercher l’origine du cri, chacun tremblant à l'idée de ce qu’ils pourraient découvrir. L’escalier en colimaçon menait à l’étage supérieur, où des couloirs sombres semblaient s’étirer à l’infini. Les portes étaient fermées, mais l’une d’elles, légèrement ouverte, laissait échapper une brise froide.

C’était une chambre, apparemment abandonnée depuis des années. Sur le sol, des papiers jaunis étaient éparpillés, des lettres, des photos. Les murs étaient couverts de symboles étranges, des cercles et des croix qui semblaient avoir été gravés dans la pierre. Mais ce qui attira le plus leur attention fut un vieux miroir, encadré d’or.

Léo s’approcha, attiré par une force invisible, et lorsqu’il se pencha devant le miroir, il sentit une main glacée se poser sur son épaule. Il se retourna brusquement, mais il n’y avait personne.

"Qu’est-ce que c’était ?" murmura-t-il, la sueur perlant sur son front.

Éloïse, son cœur battant la chamade, s’avança à son tour. En observant le miroir, une silhouette sombre apparut derrière leur reflet, un visage déformé par la souffrance, les yeux emplis de haine. Elle sursauta, se recula, et, dans un cri de terreur, elle brisa le miroir en lançant une chaise dessus.

Le silence revint instantanément, aussi lourd qu’un linceul. Mais cette fois, quelque chose avait changé. Une porte secrète s’était ouverte dans le mur, laissant entrevoir une pièce cachée.

À l’intérieur, ils découvrirent des documents en abondance, mais aussi un journal intime, celui de leur arrière-grand-mère, une femme mystérieuse qui semblait avoir un lien avec ce manoir et des événements étranges qui s’étaient produits bien avant leur arrivée. En lisant ses mots, ils apprirent que le manoir avait été témoin de meurtres brutaux, de pactes occultes et d’expériences macabres réalisées sur des innocents.

"Ce n’est pas un héritage, c’est une malédiction", chuchota Éloïse en refermant le journal.

Ils avaient déterré un secret bien plus sombre qu’ils ne l’imaginaient. Le manoir ne les avait pas accueillis par hasard. Ils étaient liés à ce lieu, à ses secrets, à ses mystères. Et la silhouette dans le miroir, l’âme piégée des anciennes victimes, était plus vivante que jamais, prête à se venger.

Le temps se faisait court. La malédiction du manoir était prête à les engloutir. Mais une question restait : qui était responsable des meurtres passés, et pourquoi le manoir semblait avoir choisi eux pour ses prochaines victimes ?

Les orphelins n’étaient plus que des jouets dans un jeu macabre, et ils devaient maintenant découvrir la vérité, avant qu'il ne soit trop tard…

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