Le banc (chap5)

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Le fastfood s’était vidé. Les cuisines étaient fermées et les cuisiniers les nettoyaient à grands coups de pschitt pschitt. Les caissiers faisaient leurs caisses tandis que deux autres types passaient la serpillière. Les odeurs de graillons et de poulet braisé avaient laissé place à celles des produits ménagers et autres désodorisants. Son assiette était vide mis à part les os blancs à force d’être rongés. A l’extérieur, des écoliers en costume, sac à dos sur les épaules, traversaient la rue tout en bavardant tandis que les Tuk-Tuk filaient à la vitesse de l’éclair. La poussière des ruelles s’élevait en des volutes brumeuses.

- Ils sont en train de fermer, dit-elle en se levant. Ça vous dit qu’on aille au parc pour continuer à parler ?

Il n’avait pas de raison de ne pas accepter. Ils parvinrent à arrêter en vol un Tuk-Tuk qui, en moins de temps qu’il le faut pour l’écrire, les emmena directement à destination. Sur le chemin, il lui avait demandé s’il pouvait dormir cette nuit dans les locaux. Non, ils ne pouvaient pas pour des raisons d’assurances. Ils n’avaient pas le droit. Toujours ce même refrain. Il les destestait. Tout en marchant sur un sentier de terre entre les immenses feuillus, il pensa à Virgil, son camarade de galère. En où était-il ? avait-il trouvé, comme lui, une personne qui l’accompagnait ? était-il encore là-bas, dans leur chambre à peine plus grande qu’un toilette ? avait-il un nouveau compagnon ? ou l’avaient-ils reconduit à la frontière comme ils le faisaient systématiquement ? si oui laquelle ? il n’avait aucun moyen pour répondre à ces questions. L’unique chose dont il était sûr c’est que Virgil n’était pas venu à l’asso. Peut-être demain ou après-demain. Le temps qu’il reçoive lui aussi une lettre du Kitrahelf Fajihga. Il toucha un tronc pour lui porter bonheur. On se reverra vieux frère.

- Ce banc vous va ? lança-t-elle en lui montrant un vieux banc en bois à l’ombre d’un lampadaire éteint pour le moment.

- Oui, c’est très bien.

Ils s’y assirent et après un silence long comme une éternité, sans qu’elle le lui ait demandé, il poursuivit.

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