Hôtel de la Rose
J’arrive devant la place Sainte-Anne dans une petite bourgade du Cantal. Il fait nuit, j’ai froid et je suis trempée. Je trouve rapidement l’hôtel qui est délabré.
Le seul lampadaire éclaire faiblement l’écriteau « Hôtel de la Rose, depuis 1953 ». La bâtisse est à deux étages. Je ne serais pas ici si je ne devais pas trouver une jeune fille. Je me dépêche d’entrer me présenter.
L’odeur est typique de l’ancien temps tout comme la décoration datant effectivement de la création du lieu. Je pianote en me manifestant. Finalement, après deux autres appels, j’utilise la sonnette poussiéreuse. En attendant encore un peu, j’observe les quelques clichés des anciens clients et propriétaires derrière moi.
— Bonjour Mademoiselle.
Je me retourne pour faire face à une vieille dame dont je devine que c’est la gérante. Elle me sourit avec son tablier à fleurs azuré. Ses mains dans le dos, elle sort de la porte derrière le comptoir. Je suppose comme il est l’heure du souper, que je l’ai dérangé.
— Bonjour Madame, je ne veux point vous déranger mais j’aimerais quelques renseignements.
— Vous ne dérangez pas du tout. Ici, je suis bien isolée alors accueillir une cliente, me fait changer ma routine. Six mois au moins, où je n’ai personne. Vous voulez une chambre ? J’ai tout ce qu’il faut. Vous dormirez au chaud.
— J’ai pris de quoi dormir effectivement mais je voudrais savoir en amont, si une jeune fille qui se prénomme Désirée, est ou était de passage chez vous ? J’ai conscience que ma requête est bien étrange, je tiens à vous rassurer que je ne sois en aucun cas affilié à la police ou quelque chose comme ça. J’effectue mes propres recherches pour moi-même.
— La jeune fille est bien ici. Comment savez vous qu’elle est peut-être ici ?
Je sors de mon sac, une lettre avec une photo. Je lui montre et elle s’approche pour mieux en prenne connaissance. Elle ajuste ses lunettes. Après sa lecture, elle repose ses lorgnettes. Continue à me sourire en me rendant le tout.
— Je comprends votre recherche. Le fait que votre père a indiqué explicitement la dernière adresse connue de la jeune adolescente vous a aiguillé.
— Vous savez vous depuis combien de temps, elle est chez vous ? Et quelle relation avez-vous avec elle ? Mon père explique qu’elle avait l’habitude qu’enfant, elle dormait parfois ici avec sa tante.
— C’est la vérité. Dès l’âge de six mois, elle suivait sa tante. Cette dernière est malheureusement plus de ce monde.
— C’était quand ?
— Il y a un an. L’enfant s’est réfugiée ici, le soir même de l’enterrement.
— Pauvre petite. Ce qui est étonnant, c’est que dans le dernier courrier de mon père, qui date d’il y a six mois, il ne me précise pas le décès.
— Oui, il a supposé qu’elle vît ici. Je suppose donc, que vous voulez déjà lui parler ?
— Oui.
— Je préfère que vous attendiez demain matin. Je ne veux pas trop la bousculer si vous me comprenez.
— Pas de problème. Je ne suis pas pressée.
— Bien, je suppose aussi que vous vouliez prendre une douche et déjeuner ?
— Avec plaisir. Je vous paye maintenant ?
— Non, je vous offre la nuit et même les autres si vous restez.
— C’est gentil.
— Veuillez me suivre.
Je monte l’escalier après qu’elle est prise une clé. Je monte au premier étage et je vais dormir dans la chambre trois.
— La salle d’eau est malheureusement commune, au fond du couloir. Je dors au rez-de chaussée, vous devez partager avec la jeune fille.
— Pas de problème.
— Vous avez tous ce qu’il faut vous ?
— Oui.
— Bien, je vous laisse vous préparer et je vous attends à la salle en bas. Je vous raconterai tout ce que vous voulez savoir sur le village, l’hôtel et Désirée.
— Merci de votre accueil.
— Je vous en prie. Au fait, vous pouvez me tutoyer. Je m’appelle Clémence et toi ?
— Désirée.
— Comme la jeune fille. C’est bien étrange.
— Je vous l’accorde. Je vais préparer le repas. A toute de suite.
Je la laisse redescendre avec vivacité et je rentre dans ma chambre.
Annotations
Versions