Rick
– Rose ? Ramène-toi !
Rick est toujours égal à lui-même depuis notre rencontre, il y a quinze ans. Un sale type dont je ne peux me défaire…
Son appel depuis le salon, signifie une seule chose… sa précieuse bière fraîche sous peine de coups.
Je lui dépose sur la table de basse sans attendre de remerciement. Il est collé devant l’écran comme une mouche. Je commence à repartir me terrer dans la cuisine pour continuer à fumer ma troisième cigarette de la matinée.
Je dors rarement. Je ne sors pas beaucoup et je n’ai plus de nouvelles de qui que soit.
Mes parents me manquent comme ma tante. J’ai appris sa mort par son seul ami. Et je n’ai plus non plus de nouvelles de ma fille.
Chaque jour, je pense à elle. Et quand j’avais des nouvelles, je m’arranger pour recevoir le courrier avant que mon homme me surprenne.
Il a arrêté de chercher. Mais ne désespère pas d’avoir un autre enfant. Seulement, je n’y arrive plus. Je ne sais pas pourquoi.
Depuis un an, j’espère essayer de récupérer ma fille. Le seul moyen, c’était d’écrire à Gérard, l’ami de ma tante.
– Rose ? Rose ? Hey ho !
Je souffle un bon coup devant la grisaille Parisienne, perché dans une tour de béton sans issu au huitième. Ma cigarette tombe comme mon âme.
Je me dépêche en espérant ne pas l’avoir fait trop attendre. Son air mauvais m’indique que je vais me faire battre ou lui faire plaisir.
Quand est-ce qu’il va vraiment trouver un vrai travail ? La drogue ne l’est pas. Et comment ma tante avait pu avoir un coup de foudre !? Et moi ?!
– Alors poupée ? On ne répond pas à son mari ? Celui qui t’offre à manger et un toit ? Quoi ? Ne me regarde pas avec ses yeux de chienne, même si tu l’es ! N’est-ce pas ?
– Oui…
– À quoi tu penses ?!
– À rien…
Il se lève en me plaquant contre le mur. Sa poigne m’étrangle presque et je m’effondre en larme à ses pieds. Il rit en finissant sa bière.
Soudain j’entends sa ceinture et je tremble encore de ce qui m’attend.
– Dans la chambre !
– Rick s’il te plaît !
– S’il te plaît ? Tu oses me supplier !? À moi ?! Alors que je te demande chaque jour où est notre fille, ma chair et mon sang ?! J’aurais déjà dû te tuer d’une balle dans la tête après ton mensonge !
– Rick ! Je suis désolée, j’ai paniqué et j’ai eu peur que tu n’en voulais pas !
– Ridicule ! Aller vient là pour ce que tu mérites !
– Rick !!
Il tire mes cheveux et j’ai beau crier personne ne fait attention. Il m’oblige à être nue et commence à frapper avant de coucher avec moi. Une fois finis, il me laisse là au sol et je me révèle difficilement.
Je prends une douche et je prépare le repas. On mange en silence puis il s’en va faire ce qu’il a faire. Avant de partir, il exige comme à son habitude :
– Fait la vaisselle et range le salon. Je reviens dans deux heures. Prépare trois bières et quelques gâteaux. Si tu es en retard même de deux minutes, tu sais ce qui t’attendra hein ?
Je le regarde jouer avec ses clés en caressant ma lèvre satisfait.
– Hein ma belle ?
– Oui mon cœur.
– Parfait. Une bonne épouse, à défaut de me pondre un gosse. Bien, fait toi belle aussi. Et dès que j’arrive, tu vas dans la chambre sans un bruit. Je me casse, je vais être en retard.
Il m’embrasse furtivement et prend sa veste en cuir avant de m’enfermer à double tour.
J’ai un peu de répit avant d’obéir. Je m’assoit fatiguée sur la chaise en tournant ma bague, en repensant à notre première rencontre.
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