Chapitre 4
— La religion du Saint Siège est ancienne. On pourrait même dire que son apparition date de temps immémoriaux. D’après les légendes, elle aurait avant tout été un mode de vie confié aux premiers hommes par les Architectes, eux-mêmes. Un règlement sacré basé sur la conduite à tenir envers son prochain et assurer la pérennité de la vie en société. Cependant, ses fidèles, au long de nombreux siècles, étaient unis par un lien d’amour. En les écrits qu’ils prêchaient était enseigné le pardon. Pour toute personne venant à tomber dans quelques fautes, le devoir de son entourage était de la redresser avec douceur.
Les yeux du vieil homme balayèrent la salle de classe et la trentaine d’élèves qui s’y trouvaient. Entre tuniques grises représentant la brillante chevalerie de l’Ilir et tenues anodines que portaient le reste de la classe, tous se trouvaient pendus aux lèvres du professeur qui poursuivit de sa voix claire et profonde.
— Il est certain que ceux, à l’origine de ces écrits, avaient recommandé d’éviter toutes questions superflues et folles aspirations qui n’instruisent personnes et n’engendrent que les contestations. Cependant, toute doctrine appelle l’interprétation ! Ainsi s’amènent foule de prédicateurs et de là, les désaccords. Les créations de mouvements, eux-mêmes variante d’une même croyance à leurs débuts. Contestant point par point, puis psaume par psaume, jusqu’à ce que les contradictions soient si grandes et si insupportables, pour les concernés, qu’elles entraînent inévitablement la fracture d’un peuple. Alors s’édifièrent des églises au détriment d’autres églises. Différentes selon les points de vue mais partageant un objectif commun : celui de s’imposer. Qui ici peut me dire quel tragique évènement en a découlé ? Un soupir. Oui, Cormack ?
La main sur la table, il avait levé deux doigts en direction de l’élève qui tendait littéralement son bras dans sa direction. Un élève qui n’était autre qu’un Rolf aussi large que deux hommes.
— La Guerre des Saints ! s’exclama celui-ci en sautant presque de sa chaise qui émit un craquement retentissant. Et l’émergence du Saint Siège d’Irile !
À l’image de certains de ses camarades, sa voisine, une ravissante brune, se fendit d’un sourire. Chose que le dénommé Cormack ne remarqua pas, ayant d’ores et déjà levé la main une nouvelle fois. Dans le même temps des coups ténus retentirent en provenance de la porte de classe. Sans faire mine de donner la parole à son élève, le professeur acquiesça simplement.
— Entrez, lança-t-il dans un premier temps avant de poursuivre dans un second. Comprenez-bien que le Saint Siège contemporain de cette époque troublée n’avait plus rien à voir, ou très peu, avec le message d’amour dont je vous parlais précédemment. Des siècles d’évolution, de réinterprétations, de maints nouveaux écrits et de multiples plumes d’hommes s’en étaient chargés. Ce monstrueux et puissant appareil doctrinal, mis en place par de nombreux théologiens peu scrupuleux, s’était bâti sur les cendres encore fumantes de ses anciennes églises rivales. Ressemblait-il plus, que ses compagnes d’un temps, au Saint Siège original ? Sûrement pas ! Sa domination avait pourtant été interprétée comme la matérialisation d’une volonté divine, celle des Architectes. Et cette puissante institution religieuse avait pris soin de présenter ce fait auto-établi sous les traits d’une absolue véri…
Les coups reprirent, fronçant les sourcils du précepteur alors qu’il était forcé de s’interrompre. Dans la salle, des chuchotements ne tardèrent pas à s’élever, vite couverts par la voix du dénommé Cormack.
— D’une absolue vérité, termina-t-il à la place du professeur dont les sourcils se froncèrent plus encore alors que son regard allait de son élève à la porte. Basil Ravengrive, lui-même, dans son livre « Ombres et Créances d’un équilibre imparfait » fait état des nombreuses saintes réformes du Saint Siège en fonction du contexte historique des Contrées. Des mesures qui ont amené séance tenante à de nouvelles modifications des textes…
— Par les Architectes ! coupa brusquement le professeur Cène alors que les coups frappés se faisaient plus insistants. Décidez-vous à entrer avant que le bois ne se fende !
Un flot d’excuses entrecoupées d'onomatopées se déversèrent de l’ouverture alors qu’un petit homme rondouillard s’extirpait du pas de la porte. Essoufflé, le dos rond dans une attitude servile, il se précipita vers Maître Cène sans même offrir un regard aux étudiants. S’excusant toujours sur le reste de chemin à parcourir, sa voix diminua en intensité à mesure qu’il atteignait son objectif jusqu’à un flot de murmures seulement audible pour le vieil homme.
Si Cormack avait affiché une expression choquée lorsque leur précepteur lui avait coupé la parole, cette dernière laissa vite place à une grimace à la vue du révérencieux personnage.
— Pour qui se prend-t-il ? grogna-t-il en se rasseyant sous les regards amusés du reste de la classe. Nous sommes en plein cours !
— Il prend son travail très au sérieux, le morigéna Leati avec un sourire en coin. Je suis certaine qu’il a une bonne raison de venir interrompre ton précieux cours.
— À moins de l’annonce d’une nouvelle Guerre de la Chair, rien ne serait assez important pour ça ! répliqua le Rolf boudeur.
Sa camarade leva les yeux au ciel, secouant la tête.
— Les grands mots…, tout de suite.
— Tu sais bien que Cormack raffole des grands mots, des exagérations, des cris aux armes, tout ça…
Alors que sa voisine lui adressait un clin d’œil malicieux, Cormack se tourna vers le propriétaire de la dernière voix, placé à sa gauche. Un curieux jeune homme à la peau mate et aux cheveux d’un blanc tirant sur le gris dont l’attention, depuis le début de cours, était restée fixé sur les jardins par-delà la baie vitrée.
— Ezéquiel, j’ai fait preuve de patience jusqu’à maintenant…
— Cela s’est vu, Cormack.
Pinçant les lèvres, le Rolf reporta les yeux sur Maître Cène qui s’entretenait toujours avec le gros Bavie, comme beaucoup le surnommait dans son dos.
Un lèche-bottes de première, un faux-jeton sournois et puant qui faisait office de secrétaire, ou homme à tout faire, du véritable secrétaire de la Reine. L’encore plus sournois et puant Edgard Noguet ! Homme nerveux et sadique qui n’avait pour Cormack qu’aversion et condescendance. Malheureusement, cet homme était aussi ce qui se rapprochait le plus du principal de tous les étudiants du royaume. Ce qui, pour le Rolf était loin d’être une aubaine. Fort heureusement, Edgard Noguet vouait une haine encore plus grande à Ezéquiel. Maigre réconfort…
— Tu préfères le spectacle des jardins aux cours mais là tu es tout ouïe, s’étonna le Rolf à l’adresse de son camarade. C’est à n’y rien comprendre !
Leati laissa échapper un gloussement.
— Sa seigneurie Ezéquiel n’a pas les mêmes intérêts que nous-mêmes, mortels de ce monde, ironisa-t-elle de manière théâtrale.
— J’ai cru entendre quelque chose d’important, murmura celui-ci.
— D’important, hein ? tiqua Cormack. C’est vrai que, comparé à nos importants cours sur la guerre des Saints et bien sûr la Chute, les potins de ce gros larbin de Bavie sont de première attention, pas vrai ?
— Ne l’appelle pas comme ça, le réprimanda Leati.
Gentille et soucieuse des autres, celle-ci n’était pas du genre à apprécier les mauvais commentaires à l’égard de qui que ce soit. Et elle avait en horreur les surnoms dépréciatifs.
Un raclement de chaise interrompit les conversations multiples qui avaient déjà commencé à s’élever alors que le vieux professeur se levait brusquement. À ses côtés, le gros Bavie battit vivement en retraite pour ensuite croiser les bras sur sa poitrine. Il arborait ainsi une pose qui se voulait autoritaire et ses yeux scrutaient la jeunesse qui lui faisait face avec une méfiance exagérée.
— Je suis dans l’obligation de raccourcir le cours d’aujourd’hui, commença le professeur tout en rangeant ses maigres effets. Chers jeunes gens, vous avez deux jours avant nos retrouvailles pour mettre en relation la politique du Saint Siège et sa Chute…
Il laissa sa phrase en suspens alors qu’il rattrapait dans le même temps un crayon s’échappant de sa sacoche. Un temps durant lequel Cormack plaça en chuchotant et remuant la tête d’un air faussement ennuyé :
— Et révisez sérieusement car la Chute marquera nos débuts dans la Guerre de la Chair…
— J’ose espérer que vous réviserez sérieusement, continuait Maître Cène. Car la Chute marquera nos débuts dans la Guerre de la Chair… Nouvelle pause alors que Leati éclatait de rire… Mademoiselle Craft, j’attends de vous une certaine retenue. Quant aux jeunes gens à l’origine de votre hilarité, je suis au regret de les informer qu’ils sont attendus à l’office du secrétaire Noguet. Alors que Cormack ouvrait la bouche, le vieil homme, les yeux toujours baissés, l’arrêta d’un geste. Ne me demandez pas la raison, je ne la connais ni ne veux la connaître. Mon seul conseil sera pour toi, jeune Rolf. Ton ami Ezéquiel ne se donne plus la peine, depuis fort longtemps, de feindre l’innocence quant à vos multiples méfaits. Voilà bien un trait de caractère sur lequel tu devrais prendre exemple.
Le gros Bavie sourit méchamment à la dernière pique lancée, virant sur un Cormack consterné son regard le plus triomphant. Autour de lui, les étudiants rangeaient à leur tour leurs affaires et le volume des discussions augmenta soudainement jusqu’à atteindre celui d’une salle de classe sur le départ de ses élèves.
— On peut dire qu’il ne vous a pas loupés, les gars, plaça Leati qui ramassait son sac pour le poser sur sa table. Je dirais même que le conseil qu’il t’a donné n’est pas trop mal, Cormack…
Elle ponctua sa phrase d’un léger coup de coude amical dans les côtes du colosse à ses côtés. Celui-ci affrontait toujours du regard le gros Bavie qui en souriait de plus belle.
— Il est sacrément vicieux celui-là, grommela-t-il avant de se résoudre à ranger ses effets à son tour.
— Et je suis certaine que tu ne m’as même pas écoutée, souffla sa camarade en jetant son sac sur son dos. Tu es déjà prêt, Ezie ?
Le jeune homme grimaça au surnom mais acquiesça, à demi-assis sur sa table.
— Il n’avait même pas sorti ses livres, grogna Cormack dont l’humeur n’arrêtait visiblement pas d’empirer.
— Un crime de plus contre l’humanité, répliqua Ezéquiel en soupirant. Prends ton temps pour ranger, ça fait attendre le gros Bavie.
Plus bas, le sourire du secrétaire au secrétaire avait disparu, remplacé par une moue désapprobatrice. Avisant cela, le Rolf acquiesça tandis que la ravissante brune esquissait un sourire et secouait la tête.
— Je me demande ce qu’il peut bien vous vouloir…, fit-elle pensive avant de hausser les épaules. Enfin…, je vais aux Passes, vous me raconterez.
Sans attendre, elle prit le chemin de la porte, saluant le gros Bavie au passage qui se fendit d’un sourire, sincère cette fois ci.
Il était impossible de ne pas apprécier Leati. Même les filles jalouses de sa beauté ne pouvaient s’empêcher de lui témoigner leur admiration et d’attirer sans cesse son attention. Sa joie de vivre et sa gentillesse étaient comme un soleil pour tous. Un astre auprès duquel gravitaient joyeusement des étoiles bien plus ternes.
— Mais comment s’y prend-elle ?
Cormack s’était exprimé avec lassitude alors que Leati dépassait le déplaisant bonhomme pour rejoindre la cohorte de tuniques grises qui attendaient après elle. Pourtant vêtue de la même façon, là encore, elle se démarquait aisément du groupe.
— Le gros Bavie a tendance à lécher les bottes de tout chevalier ou aspirant chevalier, répondit Ezéquiel d’un ton monocorde. Bien que je doive admettre que Leati ait un certain talent pour se faire apprécier des plus déplaisants personnages sans que son statut ait à voir là-dedans… Elle est aspirant chevalier depuis moins d’une semaine.
Le Rolf se leva brusquement à cette dernière remarque, agrippant furieusement la lanière de son sac. Avisant cela, son ami haussa un sourcil.
— Tu n’as toujours pas eu de réponse, hein ?
— Si ça avait été le cas, t’aurais été le premier au courant, marmonna le colosse sans se retourner alors que le jeune homme lui emboitait le pas.
À deux marches d’avance sur lui, Cormack le dépassait toujours. Sans être de grande taille, Ezéquiel était pourtant plus grand que la moyenne mais était loin de pouvoir concurrencer un Rolf. Avoisinant les deux mètres, son ami était, pour le moins, impressionnant. Sa chemise de lin à manches courtes laissait voir des bras musclés que même son poil ras n’arrivait à atténuer. Son pantacourt descendant à la moitié de ses mollets découvrait les muscles puissants de ceux-ci.
Cormack avait pour but d’être le meilleur en tout. De l’esprit au physique, prônant autant que possible que les deux allaient de pair et qu’améliorer continuellement l’un comme l’autre lui permettait de devenir un être encore plus exceptionnel. Cela passait aussi par devenir chevalier de l’Ilir et porter enfin la tunique grise qui les caractérisait.
Bien que ses excellents résultats lui donnent un large éventail de possibilités d’avenir, il n’y en avait qu’une de viable pour Cormack. Une seule digne de l’incroyable personne qu’il était. Bien évidemment, ses motivations ne s’arrêtaient pas là.
— Bah, tu pourras toujours rentrer dans un conseil, quel qu’il soit, et admirer Leati de là, plaça Ezéquiel avant de lui passer devant et d’aller se présenter devant le gros Bavie avant que le Rolf ait eu le temps de répondre. Salut Bavie ! Alors c’est toi notre escorte…
Le regard du gros homme s’étrécit face à la familiarité de son interlocuteur.
— Pour vous, c’est secrétaire Bavie, lâcha-t-il sèchement. Ce bon à rien de Patry étant introuvable, je suis obligé de vous accorder mon précieux temps !
— Secrétaire Bavie ! s’exclama Ezéquiel. Alors ça ! Mes félicitations, on monte les échelons… Il jeta un regard autour de lui, prenant soudainement le ton de la confidence. On savait bien que tu finirais par remplacer Noguet…
Le gros Bavie eut un hoquet étranglé.
— Mais le secrétaire Noguet est toujours en fonction, rectifia-t-il. Que vas-tu donc chercher ? Et tâche de faire preuve d’un peu plus de respect !
Ezéquiel et Cormack échangèrent un regard entendu.
— Alors le secrétaire Noguet est toujours à son poste, lança le jeune homme à son compère qui acquiesça gravement.
— On dirait bien, répliqua celui-ci. C’est étrange, ne trouves-tu pas, Ezéquiel ?
— Très étrange, en effet. Nous avons le secrétaire Noguet et le secrétaire Bavie… Deux hommes pour un même poste ?! Est-ce normal ?
— Je ne le pense pas, renchérit le Rolf, le visage toujours empreint de sérieux. Quelqu’un aurait-il grandement exagéré sa fonction ?
Ezéquiel se tourna vers lui, l’air sincèrement attristé.
— Je ne vois que cette solution et cela m’emplit de peine…
— Je me sens navré également.
Le visage de leur victime était tant congestionné que le rouge céda place à un bleu violacé des plus inquiétants. Dévisageant tour à tour ses assaillants à mesure de leur discussion, se décrochant le cou lorsqu’il s’agissait du Rolf, il intervint nerveusement.
— C’est que…, le secrétaire Noguet se trouve être le premier secrétaire de notre Reine, tenta-t-il, désireux de rectifier ses dires.
— Ce qui veut dire que Bavie est le deuxième secrétaire de la Reine, sembla s’extasier Cormack. Tu vois, Ezéquiel ! Nous nous trompions. Le deuxième secrétaire Bavie… Inutile d’en informer Noguet quand nous le verrons.
— En effet, Cormack, ce ne sera pas utile.
— Non, en effet, s’empressa d’acquiescer le gros homme. Si vous voulez bien me suivre.
— Mais assurément, deuxième secrétaire Bavie, susurra Ezéquiel alors que les deux amis s’exécutaient tout en s’adressant mutuellement un sourire.
La classe étant vide depuis moins d’une minute, ils sortirent en bons derniers. Arpentant le long couloir au plancher craquant mais régulièrement poli qui allait les mener à l’office du secrétaire Noguet. Bien qu’étant ce qui se rapprochait le plus d’un directeur pour les élèves du royaume, lui valant la position de son bureau à proximité de leurs salles de classe, Edgard Noguet traitait aussi foule d’affaires d’intendance propres au château.
Malgré leur aversion commune pour le personnage, force était, pour Cormack et Ezéquiel, de reconnaître son efficacité dans ses multiples travaux. Travaux dont l’un d’eux était de leur pourrir la vie au maximum.
Dans celui-ci, il excellait.
— Au fait Bavie, continua Ezéquiel sur le ton de la conversation. Qu’as-tu dit au Maître Cène pour qu’il interrompe son cours ?
— C’est confidentiel, répliqua sèchement l’interpellé par-dessus son épaule. La Reine somme sa présence et vous devriez plutôt vous inquiéter de ce qui vous attend à l’office du secrétaire Noguet.
— C’est vrai qu’on devrait, souffla Cormack en donnant un petit coup de coude à son ami.
Maintenant que la confrontation était imminente, il ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine inquiétude quant à leur futur proche.
Qu’est-ce que Noguet pouvait bien leur vouloir ? Voilà une éternité qu’ils ne s’étaient pas retrouvés dans son bureau, qu’ils n’avaient pas subi ses sermons ô combien habituels à une certaine époque. Une routine d’un autre temps.
— Confidentiel comme le retard de la caravane des Sons, plaça Ezéquiel sans tenir compte de son ami.
— Comment sais-tu… ? Mais…
Le gros Bavie se retourna brusquement. Tant et si bien que Cormack dut piler pour ne pas lui rentrer dedans. Ayant anticipé, Ezéquiel offrait au gros homme un sourire avenant à distance respectable. Les yeux de nouveau étrécis, le petit secrétaire le dévisagea un instant.
— Tu as entendu lorsque je parlais au professeur, n’est-ce pas ?
Cormack leva les yeux au ciel. Bien qu’un peu lent, Bavie n’était pas complètement bête. Pas complètement…, mais très lent.
— Possible…, répondit Ezéquiel sans confirmer.
Un moment passa. Moment durant lequel Cormack fut spectateur d’un affrontement silencieux et, à son avis, bien inutile. La caravane du Marché des Sons se trouvait être un gigantesque convoi de commerçants en tout genre, parcourant Soreth et ses royaumes jusqu’à certains de ses villages. Un convoi qui avait pour habitude de séjourner une semaine entière en Iliréa, généralement dans son plus grand village, Palem. De par ses activités extra-scolaires, Ezéquiel avait ses raisons de se préoccuper du retard, avoisinant la semaine, de la caravane.
En ce qui concernait Cormack, seule la porte à la gauche du Gros Bavie trouvait source légitime d’inquiétude, à ses yeux. Une porte vers laquelle se tendit la main du bonhomme alors que ses yeux étaient toujours rivés dans ceux d’Ezéquiel.
Il frappa et un râle lui répondit. Simplicité sonore en guise de permission qui lui permit de guider sa main vers une poignée de bois à l’usure aussi avancée que ce qu’elle allait très vite dévoiler…
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