E.Y

• Encore dans tes pensées... un jour tu vas y rester prisonnier, ce que j'aimais en toi à l'époque, mon vieil ours... bien léché, c'était ta fougue, ton inventivité, ton audace. Allez secoue toi un peu, viens m'aider à la chercher cette foutue lettre... où l'aie-je donc fourrée ?
  

C'est qu'elle à raison ma belle, ma Marie-Noëlle, j'étais un sacré lascar à cette époque... J'ai muri depuis ! Je ris doucement dans ma barbe, je m'approche par derrière et... crac, j'attrape ses hanches souples... Elle couine encore comme la poulette qu'elle est toujours, je la couche sur la table, je vire les papiers qui l'encombrent d'un vaste geste de la main...

• Oui, oui, ma douce, je viens t'aider ! tu va voir si mon audace...
  
• Mais pas maintenant... idiot, les lutins pourraient nous voir, tu sais bien, ce sont des hommes enfermés dans un corps d'enfant, mais des hommes tout de même... surtout, il y a une lettre à chercher... Lâche-moi sale brute. Rooo, ce soir quand tous dormiront, je te referais le coup de la cheminée qui était mal ramonée, mais oui, mon gros nounours, je mettrais la panoplie !
  

À contrecœur je la laisse filer qu'elle ne dise plus que j'ai perdu ma fougue d'antan... mais au fait ! j'y pense, elle s'en fichait à l'époque du regard goguenard des rennes ! Bon elle a raison, la lettre d'abord, que t' arrive-t-il ma petite Chloé ?

Je m'en souviens de son père, ce grand gaillard robuste aux larges épaules, il aurait fait un excellent Santa Claus, il aurait fallu qu'il se laisse pousser la barbe, mais à part ça :

D'une gentillesse à couper le souffle, toujours prête à aider les autres, un vrai saint Bernard, j'avais fait une mauvaise chute, il m'avait soigné, grâce à ses soins j'avais pu reprendre ma tournée

• Tu m'écoutes ? Soit tu repars dans ton fichu passé, soit tu joues au bonobo, ah cet homme, je vous jure ! Je te disais que je retournais dans mon bureau voir si ...