A.R

Dans cet univers où grouille tant de monde, où les mystères sont gardés à chaque seconde, où les lutins confectionnent avec minutie les jouets qui illumineront les regards des bouilles rondes, j’ai le sentiment d'être un peu comme chez moi. Je me souviens d’une de mes lettres que j'avais écrite alors que j'étais à peine âgé de dix ans. J’avais demandé une paire de menottes mais pour ne pas oublier mon côté petite fille, je les avais voulu avec de la fourrure rose. Qu'est ce que nous sommes naïfs, nous les enfants. Aujourd'hui, je souris à l'idée de demander le même objet et je rêve de l'utiliser dans la chaleur de ma chambre avec qui sait... Stopper dans mes pensées Alvar me regarde un sourire en coin comme s’il avait lu dans mon esprit. Mes joues prennent des teintes cramoisies.

• Jeune fille, le père Noël peut répondre à toutes les demandes.
• Pardon, je ne voulais pas me montrer irrespectueuse.
• T’inquiète, tu devrais en parler à ma fille, je suis sûre qu’elle serait ravie de satisfaire ton vœu, pour l’heure je dois me rendre chez un ami.
• Tu t’en vas déjà ? réponds-je déçue.
• Une affaire importante requiert ma présence.
• Alors, hâte-toi, je ne voudrais pas te retarder.

Je l’observe s'éclipser de l’atelier et au tour de sa fille Marie-Noëlle d’apparaître aussitôt avec l'œil vif et pétillant.

• Chloé, une soirée entre nanas ça te dit ?
• Pourquoi pas, qu’as-tu en tête ?
• Ohoh, je ne révèle pas tous mes secrets d'un coup, mais je connais un petit club sympa qui devrait te redonner le sourire.
• Je suis partante, je ne serai pas contre un peu de légèreté.
• Rejoins-moi dans une heure, on pose mon père à l’aéroport et ensuite la nuit est à nous.