Chapitre 8

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Chapitre 8

22 janvier

J – 6

Feu de cheminée.

Crépitement.

Chaleur étouffante.

J’ai eu beau insister qu’il fait assez chaud comme ça, Arthur n’arrête pas de rajouter du bois dans le foyer. Il se laisse hypnotiser par les flammes et leur danse. Il n’a presque pas émis un mot depuis notre visite de l’église hier. En rentrant, il a dîné avant nous tous et s’est mis au lit sans même un « bonne nuit ». Je ne venais pas de le rencontrer, je m’inquiéterais et le questionnerais. Mais il n’est pour moi qu’une connaissance qui s’est retrouvé dans la même voiture que moi, en route pour la fin du monde. Cela ne fait pas de nous des frère et sœur. Bien loin de là. Alors je le laisse à ses pensées, en train de remuer la boîte d’allumettes qu’il a utilisé pour allumer le feu.

Normal people est posé ouvert sur la table basse depuis quelques minutes. J’ai lu une centaine de pages depuis que je me suis réveillée. J’ai trouvé cette édition anglaise dans la bibliothèque de l’appartement. J’entends parler de la plume de Sally Rooney depuis quelques temps, elle ne me déçoit pas, mais cette histoire d’amour timide en Irlande ne me parle pas tellement. J’ai l’impression de lire de la science-fiction. Et puis, franchement, je n’ai jamais pu encadrer les romances. Ils s’aiment, cela paraît évident, mais sont incapable de se l’admettre et se tournent en rond pendant des années. Comme c’est frustrant. J’ai envie de les secouer, de leur rappeler que leurs jours sont comptés. Ils ont au moins la chance de s’être trouvés.

Maja remarque mon agacement. Elle me sourit avec malice en reconnaissant le roman dans lequel je me suis plongée. Ses yeux passent du livre à Laura avec qui elle joue aux échecs sur la table de la salle à manger. Cette dernière ne voit pas son manège, Dieu merci. J’essaie d’ignorer Maja mais mon irritation ne fait que croître. Je ferme finalement l’ouvrage sans prendre la peine de marquer la page où je me suis arrêtée.

Sur le fauteuil, face à moi, Vassili écrit dans son journal. Même si j’étais assez sournoise pour le lire, je ne déchiffrerais rien : tout est en cyrillique. Sa capacité à passer d’un alphabet à l’autre me laisse pantoise. Il parle mieux anglais que moi ou Laura alors que le russe s’en rapproche bien moins que le français ou l’espagnol.

— Qu’est-ce que tu écris ?

Il lève les yeux, surpris. Je le fixe d’un air curieux. Il rit d’une manière gênée et balbutie.

— Mes pensées, c’est tout.

— Et tu penses à quoi ?

Il ne va pas me répondre. S’il avait vraiment envie de partager ses réflexions, il ne se donnerait pas la peine de les encoder dans un alphabet qui nous est indéchiffrable. Il se contenterait de parler, nous n’avons pas grand-chose d’autre à faire, ces temps-ci.

— À quoi tu penses, toi ? me demande Maja, mais je constate à son air espiègle qu’elle ne se pose pas vraiment la question.

Laura lève les yeux à son tour, leur partir d’échecs n’a pas l’air d’avancer à vive allure même si Maja semble en net désavantage. Je hausse les épaules.

— À la fin du monde. Quoi d’autre ?

— Justement, rétorque Vassili, je pense à tout sauf à ça.

— Menteur, raille Arthur sans quitter des yeux le feu qu’il alimente. C’est impossible de ne pas y penser.

— Je n’y pense pas à chaque minute de la journée. Écrire m’aide en ça.

— S’il te plaît, insisté-je, lis-nous quelque chose. Tu es si mystérieux. On aimerait tous connaître quelque chose de toi.

— Tu n’as rien à perdre, précise Maja avec ironie.

Vassili, sous la pression, feuillette son carnet en quête d’un passage qu’il serait prêt à partager. Il finit par s’arrêter sur une page noircie.

— Je vais essayer de traduire, mais c’est difficile. Voilà : « Je ne suis pas prêt à rentrer. Je sais très bien ce qui m’attend au Kazakhstan : l’ombre du jeune homme qui est parti il y a quelques mois. Celui que mes parents appellent tous les dimanches, celui qu’on voudrait plus intrépide, plus audacieux. Celui qu’on voudrait modeler à souhait. Je ne suis plus cette pièce d’argile, mais je ne suis pas non plus ce garçon valeureux qu’il aurait fallu que je devienne. Je suis Vassili, et je veux mourir en tant que Vassili. »

Le silence s’installe. Nous absorbons ses mots. Cela n’a rien de dérangeant. Personne n’essaie de combler le vide, et c’est mieux comme ça. L’image d’un garçon perdu se tisse devant mes yeux, en filigrane du jeune homme que j’ai devant moi. Comment est-il possible que je le comprenne si bien alors que nous venons de deux cultures diamétralement opposées, aux mœurs différentes, alors que lui et moi ne partageons rien de la vie ? C’est quelque chose que personne n’aurait pu comprendre, à la maison : cette façon dont on peut trouver notre reflet chez des individus qui ne parlent pas notre langue et qui ont vécu selon d’autres usages. Ici, personne ne comprendrait la querelle française qui divise le pays entre le pain au chocolat et la chocolatine, mais chacun saisit cette sensation d’avoir les pieds dans le vide à l’orée de l’âge adulte. Ce sentiment qu’il nous faut creuser notre place mais que le sol n’est nulle part assez meuble pour pareille entreprise.

Vassili n’ose pas nous regarder. Il fait mine de se remettre à écrire mais sa plume ne touche même pas le papier. Je le sens fébrile.

— C’est très beau, murmure Maja.

J’ai failli le dire aussi mais cette phrase me semble d’une platitude affolante. On peut l’utiliser pour à peu près n’importe quoi dans le monde. Or, ce que vient de nous lire Vassili n’est pas n’importe quoi. Ce n’est pas juste « beau », ni même « très beau ». Mais en anglais, je ne trouve pas non plus de meilleurs mots pour caractériser ce qu’il nous a offert.

Vassili tressaille aux mots de celle qu’il aime. Il espérait mieux. Il espérait qu’elle lirait derrière ses mots quelque chose de plus profond que nous autres puisqu’elle le connaît mieux. En fait, je crois qu’il s’est laissé convaincre de nous révéler ces quelques lignes plus pour elle que pour nous.

Arthur se lève et rompt l’instant.

— Il faut qu’on décolle. Je vais charger la voiture.

Il s’éclipse avant qu’on ait le temps de réagir. Vassili ferme son carnet avec soulagement et suit le Canadien.

— Comment on va faire pour l’essence ? demandé-je.

Le sujet a déjà été amené ce matin. Arthur a pesté qu’il n’en restait pas assez pour atteindre Inari. Nous avons épousseté le sujet en préférant croire que nous n’aurons aucun mal à nous approvisionner sur la route boréale. La vie semble à peine chamboulée, ici. Mais peut-être n’est-il pas tellement judicieux de prendre la route en pleine Laponie au cœur de l’hiver sans l’assurance d’avoir assez de carburant.

On se regarde toutes les trois sans dire un mot. C’est une affaire à tirer au clair de manière collective. Nous enfilons nos bottes et nos manteaux pour aller donner un coup de main aux garçons. Vassili est allé se renseigner : la station-essence est à sec.

— On n’a qu’à en siphonner dans la caisse du voisin, grommelle Arthur tout en continuant de charger la voiture, ignorant la vérité qui nous clouera peut-être dans ce village jusqu’à notre trépas.

— T’es pas fou ? s’indigne Maja. Il en a certainement besoin.

— C’est chacun pour soi…

— Ah non, pas question d’utiliser la fin du monde comme excuse pour devenir d’ignobles citoyens. Il n’est jamais trop tard pour respecter son prochain. Je ne supporte pas ça, les touristes qui déboulent et se croient tout permis.

— Des touristes ? murmure Laura en gloussant.

Nous nous regardons avant d’éclater de rire à l’idée que la nature de notre présence soit touristique. Ce n’est pourtant pas si absurde. Nous sommes venus découvrir et visiter pour échapper à notre quotidien morose, mais il n’y a pas de retour prévu et ce voyage n’est pas né d’une innocente curiosité.

— Qu’est-ce que tu as de mieux à proposer, alors ?

— On n’a qu’à rester ici.

Une vague de contestation s’élève de toutes parts.

— Restez ici ? On aurait pu rester à Rovaniemi alors, ça revient au même !

— J’irai au Cap Nord même s’il faut y aller à pied.

— Autant crever tout de suite…

— Calmez-vous ! insiste Maja. Écoutez-moi, ce n’est pas idiot. J’ai l’impression qu’on cherche absolument à nous prouver quelque chose et on ne se rend pas bien compte des risques que nous prenons.

— Quels risques ? crache Arthur d’une manière qui ne me plaît pas. On va crever de toute façon !

— Mais le plus tard sera le mieux ! Et…

— On n’essaie pas de se prouver quelque chose, conteste Laura. Maja…c’est peut-être ton cas, mais pas le nôtre.

— Qu’est-ce que tu insinues ?

— Rien, rien du tout !

— Si, tu insinues quelque chose. Vas-y, dis-le ?

Un silence s’installe. Visiblement, la seule qui sache de quoi il s’agit, c’est Maja.

— Vassili ?

— Je pense qu’on devrait continuer. On a tous envie d’aller au Cap Nord. L’essence n’est qu’un problème, on peut le résoudre.

— On ne pourrait pas se passer de problèmes pour les six jours qui nous restent ? Juste passer des bonnes journées comme hier, tous les cinq, sans se torturer l’esprit ?

J’aimerais lui dire que pour moi, ne rien faire me pousse à me torturer l’esprit. J’attends notre départ avec impatience pour ne plus avoir à rester coincée dans mes pensées à longueur de temps. Mais je n’ose pas. Elle ne m’entendrait pas.

— T’as qu’à rester là toi, rétorque Arthur.

— T’es fou ? On se sépare pas ! s’exclame Vassili sur un ton qui ne lui est pas familier.

— Et pourquoi pas ? T’as qu’à rester avec ta copine, toi aussi. Moi je m’en fous. C’est ma caisse c’est moi qui décide ce qu’on fait avec l’essence.

— Déjà, Arthur, ce n’est pas TA caisse, obtecte Maja. Tu l’as louée.

— Et la date à laquelle je dois la ramener est postérieure à la fin du monde. Donc maintenant, c’est MA caisse. De toute façon j’ai aucune leçon à recevoir de ta part.

— Ne lui parle pas comme ça.

— C’est bon, Vassili, je n’ai pas besoin de toi pour me défendre. Écoute, Arthur, on a entamé ce voyage tous les cinq. Alors on prend les décisions ensemble. N’est-ce pas ?

Elle interroge chacun d’entre nous du regard, nous hochons la tête de manière imperceptible. Laura s’est éloignée du groupe de quelques pas. Je me tiens entre Arthur et Maja, les échardes électrisées qu’ils s’envoient me traversent.

— On prend les décisions en-semble, singe Arthur. Vive la démocratie. Vous savez quoi ? J’emmerde la démocratie, j’emmerde votre voyage à la con, et j’en n’ai plus rien à foutre. J’ai envie d’aller au Cap Nord, je vais au Cap Nord. Point barre. Ceux qui sont partants peuvent venir avec moi mais personne n’a le droit de me dire comment m’y prendre.

Il s’éloigne à grands pas et ignore nos appels. Le voilà parti dans le village, nous n’avons plus de téléphone et Vassili l’imite bientôt, dans une autre direction.

Laura n’a pas dit un mot. Elle regarde le sol d’un air renfrogné.

— Nous ferions sans doute mieux d’aller chercher Arthur, dis-je.

— Et Vassili ? objecte Maja.

— Pars donc le trouver, Laura et moi, on s’occupe d’Arthur.

C’est ainsi que nous nous retrouvons à vadrouiller dans le village sous les regards stupéfaits des passants. Nous appelons le prénom de notre ami à un volume manifestement trop élevé pour les résidents. L’inquiétude monte. Je ne le connais pas assez pour anticiper ses prochaines actions mais sa sourde irritation me donne des frissons. Une part de moi rechigne à le trouver. J’essaie de me concentrer sur le garçon enthousiaste qui nous a fait traverser la forêt laponne hier.

— Arthur !

Je l’imagine en train de siphonner l’essence d’une voiture au hasard, peut-être dans une rue isolée. Nous ferions mieux de nous éloigner du centre-ville si nous voulons avoir une chance de le dénicher. Au même instant, une boule de froid me coupe le souffle et coule dans mon cou. Je me retourne, sous le choc. Deux enfants, hilares, nous regardent en préparant une nouvelle boule de neige bien compacte. La seconde atteint Laura en pleine face. N’importe quelle personne sensée s’emporterait et chasserait les gamins en les traitant de petits insolents. Mais Laura, encore une fois, n’est pas n’importe qui. Elle rentre dans leur jeu. Elle me tire à couvert derrière une congère et se met à former nos munitions. Elle m’adresse un regard malicieux, un sourire en coin, et je hoche la tête. Elle compte jusqu’à trois et nous voilà lancées dans une bataille endiablée contre six petits lapons.

Nous sommes en nette infériorité numérique. Malgré tout, nous avons l’avantage de l’âge. Les enfants croient toujours que les adultes ont quitté leur monde depuis trop longtemps pour se rappeler de leurs codes, mais ce n’est pas notre cas. Nous anticipons chacun de leurs coups jusqu’à les dérouter. Ils se replient pour réfléchir, c’est le moment d’attaquer. Une pluie de boules glacées pleuvent sur leurs têtes depuis notre tranchée et nous les entendons crier en s’éparpillant.

Je jaillis de ma cachette, les bras chargés, et mitraille un garçon blondinet en prenant garde à ne pas viser la tête. Je ne veux pas risquer d’ennui avec des parents mécontents, surtout si nous nous retrouvons coincés ici jusqu’à la fin. Malgré tout, le garçon doit battre en retraite. Sa camarade vient en renfort et les projectiles qu’elle m’adresse m’atteignent avec une telle ardeur que je commence à sentir de l’eau pénétrer la fermeture éclair de mon anorak.

J’essaie de m’enfuir mais je trébuche dans la neige trop épaisse et m’étale de tout mon long. Trois de mes ennemis en profitent pour me sauter dessus et me recouvrir de neige en ignorant mes protestations hilares. Eux n’en peuvent plus. Leurs joues sont toutes rouges et ne dépassent de leurs bonnets que de petites tresses et quelques épis très clairs. Leurs yeux, pour la plupart bleus, sont à peine perceptibles derrière les bourrelets de leurs pommettes relevées par leurs rires. Ils clament quelque chose que je ne comprends pas, sans doute un cri de guerre célébrant la victoire, quand Laura vient à ma rescousse. Elle soulève la fillette la plus légère et la lance dans la poudreuse dans laquelle la petite s’enfonce presque entièrement, sur le dos. Les deux autres s’éparpillent et les échanges de projectiles reprennent.

La vérité me frappe en cet instant. Je ne joue pas avec des enfants qui s’attendent à mourir dans les prochains jours, mais avec des enfants à qui on vient d’annoncer que les vacances sont avancées de plusieurs semaines et qu’ils peuvent profiter de leurs journées pour s’amuser. Ils jouent avec l’innocence de ceux qu’on maintient dans l’ignorance.

Ces six têtes blondes qui n’atteignent même pas ma poitrine vont disparaître dans six jours, et si tout se passe bien, ils ne s’en rendront jamais compte.

Après le choc initial de la tragédie que représente leur mort, je me console avec cette idée. Ils s’en iront sans jamais grandir, et les enfants qu’ils sont aujourd’hui existeront éternellement, quelque part, je ne sais où. Ils n’auront jamais à faire face aux méandres de l’adolescence, aux indécisions de la vie d’un jeune adulte, aux drames et aux responsabilités accablantes. Ils seront épargnés de tout ce qui écorche et n’auront jamais connaissance du monde bien plus carnassier que celui dans lequel ils ont grandi, qui les attend inexorablement.

Laura et moi finissons par nous avouer vaincues. Nous laissons les gagnants célébrer leur victoire en nous enterrant sous la poudreuse et en paradant autour de nous. Ils finissent par se lasser et s’éloignent après nous avoir salué pour aller jouer un peu plus loin. Nous restons là encore quelques instants, trop lasses pour nous mouvoir.

— Oh, Vassili ! marmonne Laura, le regard rivé derrière moi.

Le Kazakh et sa belle marchent dans notre direction, deux bidons dans les mains. Nous nous extirpons de notre tombeau et nous relevons tant bien que mal. Je frissonne en sentant l’humidité imprégnée à mes vêtements.

Maja affiche un air victorieux et Vassili un sourire timide qui, connaissant sa nature réservée, signale sa grande fierté.

— Il ne servait à rien de se prendre la tête, déclare-t-il. Je suis allé de maison en maison en demandant un peu d’essence. Maja a fini par me retrouver et nous avons pu amasser de quoi nous assurer le reste du voyage jusqu’au Cap Nord.

— Un vieil homme nous a demandé comment nous ferions pour revenir. On n’a pas su quoi dire. Vous pensez qu’il plaisantait, ou qu’il ignorait que…

La fin de sa phrase reste dans sa gorge. Nous haussons les épaules.

— Et Arthur ?

J’ai totalement oublié. Alors que nous nous apprêtons à partir à sa recherche tous les quatre, Laura pointe la cime des arbres derrière moi. Une colonne de fumée noire s’en élève et l’odeur de son origine atteint subitement mes narines.

Les Inariens se dirigent dans cette direction, happés par la curiosité, et nous les suivons. Je reconnais le chemin que nous empruntons. C’est celui que nous avons foulé hier au retour de notre randonnée, celui qui mène à l’église en bois. Mon estomac se serre.

La chaleur me saisit quand je déboule dans la clairière enflammée. L’armature de l’église est encore visible mais elle est en proie aux flammes de la base jusqu’à son clocher. Son horloge est en train de fondre à l’instar de la neige qui entoure le brasier. Je piétine dans une flaque qui vient de se matérialiser sous mes semelles.

Certains Finlandais hurlent quelque chose à l’adresse de la foule, nous enjoignant sans doute à nous éloigner, ce que nous faisons timidement, trop sidérés par le spectacle.

Une seule silhouette demeure sur le parvis de l’église, tournée vers la fournaise. Je reconnais sa chevelure rebelle et son anorak noir. Arthur tient un bidon d’essence dans une main, une boîte d’allumettes dans l’autre. Quand il se retourne vers la foule, il rit à gorge déployée.

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