Partie 1.
Est-ce que tu es sûre que ce truc va fonctionner ? Je veux pas paraître pessimiste, mais la dernière fois que tu t’es essayé à du piratage de code de sécurité, tout ça s’est très mal terminé.
-Oui mais cette fois c’est pas lui qui est à l’origine de ce petit bijoux ! Lui répond Salem en exhibant le petit objet sous nos yeux.
Je les observe tous les deux. Ils sont encore en train de débattre du bien fondé de cette opération. Salem elle, semble confiante, faut dire qu’elle est toujours d’un impressionnant optimisme, et elle n’hésite pas une seconde quand la plateforme d’atterrissage nous demande notre code d’accès, elle insère la clé de cryptage dans l’ordinateur central du vaisseau et envoie les données.
-Ça va foirer ! Annonce d’une voix grave Jack.
Pour ma part je suis plutôt confiant. En partie disons. Je suis assis dans mon fauteuil, avachis même plutôt, et j’observe les immenses bâtiments qui ne font que s’agrandir à mesure que nous nous en approchons. La cabine de pilotage n’est pas très spacieuse, et Jack est obligé de rester debout dans un coin non loin de Salem et moi. Je le sens qui trépigne derrière mon dos et subitement il se penche vers nous.
-Pas de réponse ! Je suis sûre que ça a foiré ! Salem fais demi tour.
Et elle commence à faire ralentir le vaisseau sans même que je lui en ai donné l’ordre. Je lui dis alors de continuer droit sur la plate-forme à vitesse constante.
-Mais si ton fichus code ne marche pas ! On aura trop de vitesse pour faire demi tour. Et ils vont pouvoir nous abattre sans aucun problème !
-Le code va fonctionner ! Je réponds tachant de paraître sûr de moi.
Et alors que nous sommes presque arrivé à destination une voix légèrement déformée via la radio nous informe que nous avons l’autorisation de nous poser devant le hangar C18. J’affiche un sourire étincelant et Jack soupire de soulagement avant de quitter le poste de pilotage pour certainement allé préparer ses armes en prévision de la suite des opérations.
-Salem pose nous en douceur et ouvre la porte de la soute arrière. Si tout se passe bien on sera partie rapidement.
-Compris Capitaine. Tu veux que je laisse l’armement du vaisseau activé ?
-Évidemment. Je vais rejoindre Jack. On reste en contact radio.
Atteindre la soute et sortir sur la plateforme d’atterrissage me prend plusieurs minutes. Le vaisseau n’est pas très grand mais il est d’une conception plutôt étrange et il faut souvent faire des détours pour arriver là où on en a envi.
Que je sors à l’extérieur je perds toute notion de bonne humeur quand des trombes d’eau me tombe dessus. Évidemment la pluie sera de la partie et je ne m’étonne même plus d’être aussi malchanceux. Je rejoins Jack déjà en pleine discussions avec le responsable de la plateforme.
-Non il me faut les blocs B51 et B52. Normalement ils sont dans ce hangar. Vérifiez vos informations.
Le type en face de lui semble de mauvaise humeur. Il scrute une tablette numérique et ne semble pas parvenir à y trouver quoi que ce soit.
-C’est quoi le problème ? Je demande d’un ton hautain.
-C’est votre vaisseau ? Il questionne en désignant l’appareil d’un mouvement de tête.
-Oui je suis le capitaine. Pourquoi on attend encore la ? On a de la marchandise à récupérer et pas beaucoup de temps. Et je sais pas si vous vous rendez compte que cette pluie est glaciale.
-Je comprend bien. Seulement le code que vous m’avez envoyé vous donne accès à la plateforme mais en aucun cas il est mention de la marchandise que vous devez récupérer.
-Écoutez ! Mon client est un baron qui n’est clairement pas réputé pour sa patience. Est-ce que pouvez au moins nous laisser vérifier si ce chargement est bien dans votre hangars ?
Et tout en lui disant ça je lui glisse quelques crédits dans la main. Il vérifie le montant que je viens de lui donner. Il semble satisfait et me fait signes de passer. Il quitte alors rapidement les lieux sans plus se préoccuper de nous. Et je suis ravie de constater que les pots de vins sont toujours aussi efficace.
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-Pourquoi ton baron nous a demandé de faire ce travail à nous puisqu’il était aussi simple ?
-Il lui fallait quelqu’un qui oserait utiliser cette clé de cryptage. Et vu les peines encouru pour ça, je comprend qu’il se soit décidé à nous employer même si on est plus cher. De quoi tu te plains de toute façon ? C’est du travail facile et bien payer.
Je vérifie les niveaux et ne suis clairement pas satisfait de ce que j’y vois. Suite à notre excursion nous avons rapidement et sans aucun problème pu récupérer la cargaison. Je ne sais même pas ce qu’il y a dedans et je ne tiens pas à le savoir. Je pianote sur quelques touches et retourne m’allonger sous l’imposante machine.
-Je ne m’en plains pas. Je me questionne c’est tout. J’ai toujours peur que nos deal se termine mal, comme cette fois sur Jabrila. Tu te souviens que…
-Oh ne me parle pas encore de Jabrila. Je pouvais pas deviner que toute l’opération avait été monté juste pour me capturer.
-C’est toujours le cas quand Ryliane est concerné non ? Ça finit toujours mal.
-Et ne me parle pas non plus de Ryliane s’il te plais !
-Quand tu couchais encore avec lui ça ne te dérangeais pas d’en parler.
-Oui et bien ce n’est plus le cas. Je sais que tu m’en veux toujours pour ce qu’il s’est passé et que tu désapprouve mes fréquentations Jack. Mais c’est de l’histoire ancienne. Tout ça est derrière nous.
-C’est sûr que c’est pas avec les petites putes que tu payes une fortune qu’on aura ce genre de problème. Il dit d’une voix pleine de désapprobation.
-Hey ! Je ne paye pas forcément pour coucher avec eux ! Ça ne m’est pas arrivé si souvent que ça !
-N’empêche… c’est pas très sain je trouve comme relation. Ça se résume à du sexe sans aucun sentiment. Ça n’apporte rien.
Je soupire fortement et tentant de bidouiller le variateur.
-Tu crois vraiment que j’ai le temps d’entretenir une relation stable ? Entre les contrats dans tous les coins du secteur, toujours bouger pour échapper à ceux qui veulent notre tête, et bien sûr tenter tant bien que mal de faire fonctionner ce tas de ferraille ! Je dis avec colère accompagnant mon propos d’un violent coup de clé dans le système de chauffage.
-Calme toi ! C’est pas en tapant dessus que tu vas m’aider à réparer ça.
-T’aider ? C’est moi qui fais tout ici !
Il hausse les épaules l’air désolé et je lui lance un regard noir. Si je m’énerve c’est aussi essentiellement à cause de la façon qu’il a de juger mes actes. Évidemment je préférerais pouvoir entretenir une histoire stable et épanouissante, mais mon passé avec Ryliane et la vie à cent à l’heure que je mène aujourd’hui ne font que placer des barrières en travers de ce que je considère maintenant comme une belle illusion. Alors voilà je me contente que de coucheries éphémères et sans avenir. C’est peu bien sur, mais c’est toujours mieux que rien.
La vérité c’est qu’il a sans aucun doute raison, je me fais plus de mal qu’autre chose, mais est ce que j’ai bien d’autres choix ?
-Tu devrais me laisser terminer de réparer ça. Va dormir un peu en attendant qu’on arrive à destination. Tu fais peur à voir.
C’est vrai que ça doit faire plus de trente heures que je n’ai pas vraiment fermé l’œil. Mais d’un autre côté il n’est sans doute pas prudent de le laisser seul à réparer le système de chauffage. Finalement je me rend compte que je peine à garder les yeux ouvert alors je me décide à aller retrouver mon lit.
-Ok. Je te laisse terminer.
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Je rejoins ma cabine. La plus spacieuse du vaisseau, située un peu à l’écart du reste elle me permet d’y être au calme. L’ensemble de l’équipage et moi formons ce qu’on pourrait considérer comme une famille, mais j’ai parfois besoin de m’isoler.
Je m’affale sur le lit en lâchant un grognement de fatigue. J’observe le plafond, lisse, métallique, de la même couleur que la coque du vaisseau. Le voyageur. Joli sobriquet pour un tas de ferraille comme celui là, un nom plein de promesse, qui invite à aller se balader aux quatre coins du système. Et je l’ai fait, plus ou moins. Disons que j’ai surtout tâché de survivre aux quatre coins du système.
Il y a quelques babioles qui pendent au plafond, qui se balance au rythme des mouvements du vaisseau. C’est jamais très calme ce genre de voyage, mais le Voyageur est un très vieux modèle, plus rapide peut être, plus résistant sans doute, mais il y a quelques inconvénient comme les soubresauts du voyage ou… Les régulateurs de température qui déconnent.
Je suis tellement épuisé que je n’ai pas la force de me déshabiller, je m’enroule dans ma couverture et m’endort rapidement.
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Je me réveil en sursaut et en frissonnant. De la vapeur s’échappe de ma bouche alors que je tente de calmer ma respiration. Instinctivement je remonte ma couverture sur mes épaules et me penche contre le mur de ma cabine pour appuyer sur le bouton de l’intercom.
-Jack ?! C’est quoi ce bordel ? Pourquoi il fait aussi froid ?
Quelques secondes s’écoulent, pas de réponse.
-Jack ! Répond !
-Heu… Tu devrais peut être passer en salle des machines Capitaine. Me répond sa voix légèrement déformée au travers de l’appareil.
-Qu’est-ce que t’as foutu avec le chauffage ?
-Rien ! J’ai fait la réparation dans les règles ! Il y a un truc qui a foiré ! C’est pas de ma faute !
-Ok j’arrive !
J’enfile ma veste et sans attendre descend dans les cales du vaisseau d’un pas rapide.
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-Qu’Est ce qu’il se passe ? Demande Salem en faisant irruption dans la pièce. Qu’est ce que Jack a foutu ?
-C’est pas ma faute !
-Heu… Le capitaine dormait et tu étais seul dans cette pièce. C’est obligatoirement ta faute.
-En résumé il a bien réparé le chauffage mais à bloqué le régulateur sur le niveau « froid intersidéral ». Je dis en tachant de trouver comment il s’y était pris. Et je le soupçonne un instant d’avoir juste tapé sur le thermostat à plusieurs reprise.
-On ne pourra pas y faire grand chose pour le moment. Attendons d’arriver sur Biztra pour en récupérer un autre. Si on touche à ce truc maintenant ça ne ferait qu’empirer les choses. Habillez vous chaudement jusqu’à ce qu’on soit arrivé à destination.
Jack s’est porté volontaire pour rester sur le vaisseau le temps de régler nos affaires avec le baron. Il est pas du genre sociable quand il s’agit de rencontrer des notables, et je dois avouer que je le comprends.
-Tu semble nerveux.
-J’aime pas vraiment traîner avec ce genre de personne. On règle ça vite fais et on se tire d’ici.
Il y a beaucoup de personnes présentes quand nous entrons dans la salle de réception, ils sont tous habillé plus chic les uns que les autres. Tous des grands noms de la politique ou du commerce de cette fichue planète. Et bien entendu tous plein aux as. Alors deux contrebandiers notoires faisions un peu tache là au milieu.
Je remarque un mec particulièrement mignon en train de discuter avec ce qui semble être un général, ou du moins un militaire haut gradé. Il est brun les cheveux longs qui lui retombe un peu sur le visage, un corps très fin mais musclé. Un seul mot : sublime. Et tout à fait mon genre. Mais je me contente juste de l’observer un instant. Je ne veux pas me faire remarquer
-Capitaine Hiero. Heureux de vous voir. On me dit que mes hommes sont actuellement en train de récupérer la cargaison à bord de votre cargo. Tout semble s’être passé sans encombre…
Il a un sourire mauvais et toute son attitude ne met absolument pas en confiance. Cet homme est le type le plus puissant de cette planète, je fais donc attention à me comporter du mieux que je peux.
-Oui tout s’est déroulé comme prévu Baron. Je suis ici pour le paiement.
-Bien entendu, bien entendu. Nous allons y venir. Mais je vous en prie installez vous à ma table et profitez de quelques rafraîchissements vous et votre amie.
Je ne suis pas vraiment emballé mais j’accepte de m'asseoir plus pour ne pas le froisser que parce que j’apprécie sa compagnie. Je prends le verre qu’un serviteur me donne, et goûte rapidement le liquide bleuté et constate qu’il s’agit de Scalyatha un alcool aussi infecte qu(onéreux et je le bois par politesse.
-Je suis heureux d’avoir fait appel à vous Capitaine. Votre légendaire efficacité s’est avéré véridique.
-Oh vous savez j’aime seulement le travail bien fait. Je réponds en réalisant qu’il me complimente pour avoir bêtement réussi a glissé une clé dans l’ordinateur du vaisseau et charger deux conteneurs à bord. Franchement la mission était simple, mais je me retiens de lui dire.
-J’aurais besoin de plus de personne de votre genre. Ici je ne suis entouré que d’incapable.
-Ah ben c’est agréable d’entendre ça. Merci Père !
Je me tourne vers la personne qui prononce ces quelques mots d’un ton acerbe. C’est le magnifique garçon que j’ai vu en entrant dans la pièce; il s’est approché de nous, et il se dresse fièrement aux côtés du baron. Son père donc.
-Je vous présente mon plus jeune fils Kyos.
-Bonsoir. Il répond avec un sourire étrange.
Je le gratifie d’un « enchanté » bien distant, je ne veux pas montrer qu’il est tout à fait à mon goût. Et tenter une approche avec le fils du baron serait réellement suicidaire.
-Malheureusement je n’ai pas vraiment réussi à lui inculquer les bonnes manières. Il ferait mieux de la fermer et de retourner s’occuper de ses petites affaires.
Et le fameux Kyos lance alors un regard rempli de haine à son père. La tension est bien présente entre ces deux là pendant plusieurs secondes avant que le jeune homme se décide à tourner les talons et à disparaître de mon champ de vision.
-C’était tendu. Se permet de dire Salem à mes côtés.
Et je lui jette un regard de reproche parce que j’ai soudain peur que le Baron n’apprécie pas sa réflexion.
-Ne vous préoccupez pas de lui. Il a un rôle à tenir et il n’a pas assez de jugeote pour ne pas venir nous importuner. Passons, parlons plutôt de votre récompense. J’ai cru comprendre que les crédits classique ferait l’affaire ?
-Parfaitement. Ca serait l’idéal.
-Alors je vous fais le virement immédiatement.
De nouveau il affiche ce sourire faux cul qui me fait froid dans le dos. Je me contente d’un léger signe de tête pour lui signifier mon assentiment. Je n’ai qu’une seule envie c’est de quitter cet endroit au plus vite. Et mon voeux se voit vite exaucé, puisque le Baron qui subitement semble ne plus avoir aucun intérêt pour nous, part de son côté avec un léger signe de la main nous invitant certainement à prendre congé. Je ne me fais pas prier, j’attrape Salem par le bras et la traîne derrière moi en direction de la sortie. Avant de franchir la porte je me retourne rapidement pour jeter un dernier coup d’oeil dans la pièce, et toutes les personnes présentes ici semblent déjà ne plus rien en avoir à faire de nous, seule un jeune homme dans un coin de la pièce à le regard posé sur moi, et je fais comme si je n’avais rien remarqué avant de quitter les lieux.
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