Artisan du malheur (8)
Une fleur aux longs pétales projette sa silhouette depuis le sommet de la colline. Sur l’herbe constellée de bourraches, de boutons d’or et, çà et là, de quelques grappes de gueules de loups, elle tourne et découpe des rayons où alternent ombre et lumière, ombre et lumière, ombre et lumière… inlassablement.
C’est un imposant moulin de pierre. Il saille comme un téton durci sur un mamelon et toise son monde, uniquement soumis aux caprices du vent. La crête sur laquelle il est juché domine une vaste campagne et y dessine une anse, une cuvette laissée à la bruyère et aux ronciers, bordée de l’autre côté par une forêt dense. La ligne de collines marque ainsi la limite entre cette région déserte et sauvage et une zone peuplée façonnée par la main de l’homme. Au loin, on distingue une ville retranchée derrière ses remparts.
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