Je sors de la salle de bains

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Je sors de la salle de bains, la serviette emmaillotée autour de la taille. J’entends des bruits un peu sourds provenant de la cuisine. Ça y est, l’action commence!

Sûrement, Anne. J’ai dû la réveiller en me levant. Aurais-je le droit une nouvelle fois à une admonestation blessante et tranchante, véritable réquisitoire habituel de son tribunal de la vie conjugale ?

Je traverse calmement le long corridor de l’appartement en essayant de faire craquer le moins possible les lames de parquet ciré en chêne massif vieux de plus d’un siècle. Ces vieux parquets à l’odeur de bois qui embaume l’encaustique. Celui qui me tord les boyaux et me fait aller à la selle direct. Ce couloir central et rectiligne permet d’accéder à toutes les pièces de l’appartement. De chaque côté courent, sur les murs ocrés, peints à la cire, divers cadres où paradent mes craies et sépias sur Ingres gris. Des corps de femmes sublimes et voluptueuses s’étalent ainsi à notre vue, toutes aussi aguichantes les unes que les autres. Une galerie dédiée à la féminité délicate et raffinée, certes des modèles sortis de journaux de papier glacé, et qui ne sont qu’un reflet singularisé de la beauté féminine. Je me dirige donc vers la porte la plus éloignée, celle que j’ai laissée il y a bien vingt bonnes minutes. Une lueur blanchâtre légèrement opaque et nuancée se propage sous la porte de bois brut de la cuisine.

Je l’ouvre et pénètre ainsi, torse nu, dans la pièce baignée dans un halo de lumière indéfini, provenant de l’ampoule basse tension du plafonnier, en forme de lampe à pétrole en acier brossé.

J’aperçois la silhouette du corps d’Anne que la pénombre caresse et dessine par transparence sous sa nuisette. La garce, elle a de beaux restes pour 53 piges! Ses formes sont toujours aussi élancées et graciles. Malgré nos disputes, nos rancœurs, et surtout l’amour qui se désagrège de plus en plus entre nous, au fil du temps, je suis toujours émerveillé par le galbe et la finesse de son anatomie. Pour une quinqua, elle est bien foutue. Sa cambrure affirmée, faisant ressortir les rondeurs fermes de ses fesses, et ses longues jambes délicates font toujours son effet sur moi. Je me retrouve une nouvelle fois serré dans ma serviette de bain.

- Anne !

- Wouh, me rétorque ma chère et tendre épouse dans un léger soubresaut d’étonnement. Je ne t’avais pas entendu. Je croyais que tu trainais comme à ton habitude dans la salle de bains. Et c’est dingue comme tu ne fais plus de bruit en sortant du lit. T’as bien dormi ?

Devrais-je lui dire la vérité au risque de m’engager dans la voie d’une dispute sans intérêt, stérile et perdue d’emblée. J’ai pas envie de me prendre la tête à 5 H 30 du mat. Alors je lui sors béatement :

— Oui, j’ai bien dormi. Comme un loir, et toi ?

— C’est sûr, je t’ai entendu ronfler. Mais pour une fois, cela ne m’a pas gêné.

Que dois-je répondre? C’est moi qui n’ai pas dormi. Maintenant, même dans ses rêves, elle m’entend ronfler. Si elle confond les siens et les miens. On n’est pas sorti de l’auberge.

— Hummm, j’ai bien dormi et je ne te dis pas le rêve que j’ai fait, ricane-t-elle.

Un bol de café à la main, elle s’approche de moi, d’une manière lascive, me colle un baiser furtif sur les lèvres et une tape sur la fesse tout en marmonnant : « Pour une fois, ton café est pas trop mauvais  » Il se boit ! Tu y arriveras enfin à le faire correctement. A force !

Ce matin, il se peut que je sois Georges.

 Je me retiens pour ne pas répondre. Elle va en direction de la table de la cuisine. Elle tire vers elle une chaise pour s’y asseoir avec sensualité ; et tout en croisant les jambes, elle remonte sa nuisette à mi-cuisse pour bien me faire deviner sa féminité. Elle balance son pied droit avec une désinvolture excitante comme elle sait si bien le faire.

À chaque mouvement de sa jambe, lorsque celle-ci est légèrement en hauteur, elle m’expose ces lèvres intimes et roses légèrement humidifiées. J’ai la gorge un peu nouée. Je vois très bien dans son jeu à peine dissimulé.

 — Viens t’asseoir, chéri. T’as le temps. Pour une fois que je suis debout et

…, sans terminer sa phrase. De toute façon, mon café est trop chaud. Comme le reste d’ailleurs. Tu veux pas en reprendre un autre ? Et tu veux pas savoir de quoi j’ai rêvé ? Dommage, car pour une fois que cela me donne des idées coquines de si bon matin. Viens t’asseoir, ça changera de ta tête des mauvais jours pour une fois. Et toi qui a toujours la forme matinale, profites-en, avant que je change d’avis.

 Je m’approche et me mets face à elle, à ses ordres. Mon envie de baiser! Ça me perdra.

Bien évidemment torse nu, ne portant qu’une serviette autour de la taille, je ne peux cacher mon désir d’elle. Elle continue de me lancer des regards envoûteurs. C’est vrai, madame n’est pas du matin pour les bagatelles coquines, mais pour balancer des piques, oui. Car chaque matin, c’est la répétition de la dispute de fin de semaine. Il devait y avoir du beau gosse chez Morphée cette nuit pour que madame ait un désir si soudain et matinal de faire l’amour. Elle n’est jamais trop fan le matin, car je bande trop longtemps. Ne pas chercher à comprendre. Comme je vous l’ai dit précédemment, elle a ses horaires.

— Je vois que, toi aussi, t’en as envie. Tu vas pas me dire que c’est la forme du réveil. Tu t’es douché.

Une légère bosse se forme sur la serviette qui me sert de pagne.

— Je constate que je t’excite toujours autant, dit-elle avec vanité.

— Bien sûr, je suis toujours ton mari, à ce que je sache, aux dernières nouvelles.

Alors, pour prouver ces dires, je me penche et lui plaque ma bouche sur la sienne, qui accueille ma langue avec ferveur et sensualité. Tout en nous embrassant fougueusement, elle faufile sa main sous la serviette de toilette, et prend mon sexe pleinement. Le contact de sa paume froide sur mon pénis excité, dans un mouvement à la fois tendre, puissant et précis de bas en haut, me fait l’effet immédiat d’une érection importante, décalottant mon gland de plus en plus durci. Elle sait m’occuper l’esprit. Quand je vous dis que l’homme pense par son sexe. Mon esprit devient flou, vague et je divague.

Nous nous embrassions comme deux tourtereaux en rut (comme si les oiseaux pouvaient être en chasse) lors de notre première rencontre sur les bancs de la fac de droit. Ce n’est pas que j’aie une expérience prononcée des baisers, n’ayant pas eu de multiples conquêtes dans ma vie, mais je dois admettre qu’après plus de 25 ans de vie commune, ils sont toujours aussi délicieux. Certes, de plus en plus rares. Elle a cette manière subtile d’enrouler sa langue autour de la mienne dans une danse légère et rebelle. Ses lèvres si pressantes contre les miennes attisent toujours et autant mon désir. Sa bouche est gourmande, elle est de toute façon gourmande. Puis d’un geste prompt, elle retire cette langue experte. Elle me fixe droit dans les yeux. Déterminée.

— Maintenant, baise-moi ! Mais avant, fais-moi mal comme tu sais si bien le faire. Baise -moi sans retenue !

Je m’approche d’elle et lui demande de se lever. Je lui retire sa nuisette. Je passe mes mains sur son corps si doux et si vibrant au toucher. J’attrape ses fesses qui semblent danser autour de moi. Je les écarte et les masse, cherchant le sillon de mes doigts agiles, leur faisant naitre des petits cris et sursauts. Il fait de plus en plus chaud. Tout est brûlant. Je descends avec ma langue, mes dents et ma bouche explorer son corps, redécouvrant son pubis, écartant ses jambes pour aller chercher ses odeurs et ses douceurs. Anne se débat, prise dans son plaisir de partir ou de continuer. Je la tiens fermement. Elle laisse venir ce plaisir si intense qui semble insupportable pour elle. Elle gémit. Puis elle se calme et se laisse dévorer et lécher, écarter les plis les plus secrets de sa féminité pour que je goûte à son nectar. Elle s’envole dans des spasmes de jouissance. Elle se retient de crier.

Je retourne à sa bouche. Je la plaque et l’allonge sur la table. Je lui relève les jambes et j’entre en elle, si fort et doux, à la fois, si puissamment lui important un plaisir intense. Je vais et viens, tout en lui baisant sa bouche, son cou, puis ses seins réclamant ma bouche voluptueuse. Nous remuons de concert, et dans une complicité profonde, chaque fois que je la prends, elle sent une partie d’elle-même qui se réchauffe, qui exulte et envoie dans tout son corps des ondes de plaisir. Anne frissonne. Puis je me retire. Je la tourne sur elle-même , sur le ventre, avec une facilité si déconcertante. Elle ressent mes mains lui écarter les fesses. Je la tire contre moi. Elle est dans un équilibre précaire. Elle crie quand elle perçoit mon sexe entrer lentement en elle, puis plus rapidement de nouveau dans un va-et-vient sensuel, fort et puissant. Elle s’arcqueboute. Je lui claque les fesses. Elle jouit de chaque sensation, de mes mains sur ses hanches, des siennes sur son bas-ventre, sur sa fleur excitée, de mon sexe qui va et vient incessant. Et qui la pénètre toujours un peu plus loin.

Je me retire et l’attire à moi. Je m’assois sur une chaise et la guide pour qu’elle s’empale sur ma verge dressée. Elle va d’avant en arrière. Effleurant mon membre tendu. À chaque passage, elle gémit. Son intimité ruisselle. Elle est trempée d’excitation et de plaisir. Je la prends par les cheveux comme une chienne en chaleur. Nous partons dans une autre danse, rythmée, exultante. Je donne le tempo. Elle suit le mouvement et s’accroche à mes épaules. Je prends ses seins. Je me mets à mordiller ses tétons. Puis la danse ralentit. Les souffles haletants dans la cuisine. Puis, dans une dernière attaque, je l’allonge sur la table, glissant un doigt, puis deux, puis trois dans son sexe si bien ouvert. Mes doigts joueurs et fureteurs vont au plus profond de son ventre. Mon majeur se met à caresser son bouton enfoui au plus profond de son intimité, pendant que mes phalanges frottent son clitoris endolori. Un feu ardent emplit son corps. Elle se dresse, s’accrochant à mon bras. Ses yeux convulsent de plaisir. Elle sert de plus en plus fort mon bras. Un ultime sursaut. Je sens ses ongles dans ma chair tant elle jouit. Elle crie sans se retenir. Une immense vague déferlante s’abat sur nos deux corps. Les eaux se calment. Nous sommes perdus dans cette cuisine devenue soudain si vide et immense…

 Je laisse la porte d’entrée se refermer en la claquant derrière moi. Je descends tranquillement le vaste escalier où s’étale, avec candeur, un long tapis de moquette à la teinte lie de vin, bordé d’une galantine monochromatique noire, qui mène de notre appartement haussmannien, situé au quatrième étage, au rez-de-chaussée. Je ne prends jamais l’ascenseur central, témoin d’une époque révolue. Vous savez, ces ascenseurs parisiens à la cage transparente où l’on tient difficilement à trois personnes. Ces ascenseurs marquetés de plaques de commandes et de plinthes de bois, ornés de boutons dorés et où s’offrent à votre vue les poulies, les filins et toute la machinerie de fonctionnement. Ce type d’ascenseur où Madame Musquin reste bloquée et quand Pierre dit à Thérèse : « Vous pouvez faire levier. » Même le Père Noël est et reste une ordure. Une odeur, un peu vieillie de moquette et de bois vernis, s’étale dans toute la cage d’escalier.

Arrivé sur le seuil du rez-de-chaussée, j’actionne un interrupteur situé à ma droite, libérant la porte blanche et vitrée donnant sur une cour pavée, cernée par un long hall fait de lourdes colonnes de pierres taillées, légèrement noircies par les vicissitudes du temps et de la pollution urbaine. De longues jardinières en terre cuite, de géraniums roses et blancs se prélassent dans ce petit espace comme protégé du brouhaha et des turpitudes de la vie citadine. De gigantesques rosiers épineux aux fleurs couleur de sang envahissent la façade de l’immeuble.

J’aperçois l’un des deux gros chats tigrés de la voisine, lové sur lui-même et qui profite de la douceur du temps et de l’instant. À mon passage, tel un sphinx imperturbable, il ouvre un œil qu’il referme aussitôt. J’ouvre une seconde porte donnant sur un vaste corridor sombre où se trouve l’une des dernières loges des concierges parisiennes. Je passe rapidement. Je me trouve face à une épaisse porte verte que je pousse. Je me retrouve dans la rue. Je sens un petit air frais matinal.

Il est 6 heures. Paris s’éveille.

 Le jour commence à se lever. Des reflets jaunes orangés transpercent l’aube, caressant avec une volupté certaine l’architecture parisienne. Les premières lueurs du soleil glissent furtivement le long des fenêtres des immeubles des grandes artères, qui paraissent baignés dans une certaine quiétude. L’univers de la nuit s’éteint peu à peu, laissant le soin aux premiers habitants du potron-jacquet de s’approprier le macadam et la grisaille citadine.

 Il est 6 heures. L’heure la plus calme. Il n’y a pas encore la fureur nocturne des quartiers nord et le bouillonnement de l’activité trépidante et affolante de la journée qui n’a pas commencé. On entend de-ci de-là les lourds ronronnements des camions de nettoyage et du ramassage des ordures ménagères, entassées pêle-mêle et à tout va le long des trottoirs jonchés parfois d’individus sans domicile fixe, confinés sous leurs abris de fortune (d’infortune serait plus approprié, la langue française est parfois caustique). Des abris de fortune, comme ses vieux cartons moisis et à l’odeur de rance, où les plus démunis doivent se battre pour en récolter quelques-uns afin de se protéger du vent ou du froid. Je suis étonné de voir chaque jour un peu plus de jeunes sans domicile fixe ou des femmes arpenter les rues parisiennes. Il est loin le temps où la clochardisation était le produit d’oisifs refusant les contraintes sociales.

Paris la paradoxale, Paris by night, Paris midnight. Paris, qui par sa tour symbolique, telle une verge étincelante, droite, phallus d’une cité millénaire, montre sa virilité à toute l’humanité entière, notamment en expulsant sa semence dans une pyrotechnie époustouflante tous les 14 juillet. Paris n’est-elle pas la cité des plaisirs, où toujours cette Tour Eiffel, détournée et teintée de rose, dans un plastique érotique devient un jouet lubrique dans les devantures illuminées de Pigalle? Et oui mesdames, lorsque vous êtes en manque de virilité naturelle, dorénavant vous pouvez atteindre les plaisirs inavoués, dans vos soirées en solitaire, avec des godemichets en forme de tour Eiffel rose. Bienvenue dans le monde des barbapapa. On aura tout inventé.

Nous habitons un petit 7 pièces de 145 m² rue Gaillon, coincé entre l’avenue de l’Opéra, et la rue Saint-Augustin. Un petit 145 m² au 4ᵉ étage dans une cour reculée. Eh oui, la vie parisienne dans ces conditions, il ne faut pas se plaindre. Bien évidemment, ce n’est pas mon salaire de directeur artistique d’une agence à deux balles qui me permet de posséder ce nid douillet en plein cœur du beau Paris. Celui de l’Opéra. Je reconnais avoir fait un beau mariage. Anne est issue d’une vieille famille bourgeoise qui fit fortune dans des conditions nébuleuses durant la guerre. Secret de famille. Bref, beau-papa, dirigeant et légataire d’une société immobilière créée en 1942 par ses parents adoptifs, marchand de biens pas très regardant sur la notion d’amour-propre et de respectabilité, aurait bien aimé voir sa fille épouser un héritier et non un fils d’une longue lignée de fonctionnaires de l’Éducation nationale. Anne souffrait de ce passé secret. Ses parents lui refusèrent toujours de lui dire la vérité sur l’origine de cette fortune douteuse, même si elle se doutait bien qu’en s’y intéressant de plus près, le rapport entre la richesse immobilière de ses grands-parents et la confiscation du bien des juifs durant l’occupation était très troublant. Alors par contestation, revanche et par réparation symbolique, elle aimait les contrarier, notamment en épousant un pauvre hère comme moi. D’autant qu’elle n’était pas issue de leur sang. Ce qui est cocasse finalement dans cette singulière farce lugubre, accablante et dramatique, étant donné que par papa, nous avons des origines juives, des descendants “ de ses sales youpins“, comme ils devaient tant les décrier, vivaient dans leur propre mur.

Ce n’est pas drôle du tout, mais ça fait du bien de leur mettre un peu profond à ces profiteurs de collabos. Ces enflures surent faire volte-face au bon moment. D’ailleurs, ils utilisèrent des prête-noms pour spolier ces familles que l’on parca dans un vélodrome le temps de les envoyer disparaître en fumée au fin fond de la Prusse orientale, si bien qu’en début 44, voyant le vent tourner, ils commencèrent à regarder du côté des futurs vainqueurs. Oui, vichysiste en 40, gaulliste en 44. Comme grand-papa avait en parallèle composé une liste noire de bons pétainistes au cas où. Vous connaissez la rue Lauriston…

Quand la mafia change de camp. Ah l’argent! Grand beau-papa, donc, après avoir spolié les juifs en trafiquant avec les nazis, eut le nez fin avec un ami politique qui fricotait avec la pègre marseillaise, futur maire et ministre de l’intérieur, gaston, il y a le téléfon qui sont, finança le débarquement des GI en Sicile. Siciliens, corses et marseillais comprirent que le corned beef et le coca remplaceraient très vite Kartofel et Schnapps.

Et me voilà propriétaire d’un appartement bourgeois parisien. Anne a tout fait pour que j’en sois possesseur au même titre qu’elle. Elle a certes ce caractère merdique qui la caractérise, mais elle est une femme intègre et désintéressée de pouvoir et d’argent, même si elle adore m’agacer avec ses réflexions fâcheuses comme quoi je suis un bon à rien, un raté, et qu’elle aurait dû écouter ses parents. Sa mauvaise foi est unique et en fait toute sa beauté.

C’est dingue comme je peux la détester et l’aimer au fond de moi. Je ne la supporte plus, mais je l’aime encore. Pas de cet amour des débuts. Pas de ses amours passionnels. Non, juste un amour sincère et fraternel. Nous sommes une partie de l’autre. Je sais que la séparation ne va pas tarder et que nous le vivrons comme un décès. Et la peur d’autre chose, de l’avenir, du vide.

Nous traversons la vie comme sur un fil au-dessus d’un gouffre. Nous nous tenons encore la main. Cela bascule. Et lorsque nos mains ne se tiendront plus, il faudra se jeter dans le vide pour s’agripper à l’autre rive.

J’ai peur. J’angoisse. Nous n’en pouvons plus. Nous voulons nous quitter, mais on accroche nos pas à nos rêves. On a juste peur du futur. Sans l’autre. Mais si on reste ensemble, on n’avance plus, alors on recule, et nous sommes encore assez jeunes pour refaire une vie. J’angoisse. Alors je marche. Je marche, dans la dérive de mes pensées. 

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