Jonathan
Nous sortons du CDI. J’ai beaucoup trop de questions en tête. Trop de pourquoi qui restent sans réponse.
- Te biles pas. Demain après-midi je vais chez Kramer : son matériel est plus poussé, je saurais ce qui se trame.
- Et la journée sportive ?
- Elle se termine à 15h00 et après on a relâche. Tu veux venir avec moi ?
- Tout va dépendre de Nat.
Il hoche la tête, compréhensif. Cette fille m’obsède de plus en plus : j’espère juste que je n’ai pas grillé toutes mes chances…
20h00. Natacha n’était pas là non plus au repas. Mon anxiété s’est dédoublée, Steven n’est pas en reste. Je dois mettre les choses au clair sinon je crois que je vais faire une syncope. Nous décidons donc de passer à son appartement. Elle ouvre et semble surprise. Et là, réaction complètement inattendue, elle secoue la tête et nous sourit.
Je suis au téléphone, chuchote-t-elle. Attendez-moi chez Nathan, j’arrive dans dix minutes.
Très bien.
J’invite Steven à entrer. Il tombe de suite sur la photo de Mathéis.
- Dit donc ! Vous n’êtes que des beautés dans cette famille !
Je rigole. Natacha avait bien raison.
- Je te le présenterai, à l’occasion…
- Tu n’as pas peur ? me fait-il malicieusement.
- Pas le moins du monde ! Tu nous imagines beau-frères ?
- Ah parce que…
- Je crois bien oui. Pas que j’en ai la preuve formelle…
- Ah Nathan ! Ne me donne pas de tels faux espoirs !
Steven a réussi à me redonner le sourire. C'est là que l’on reconnaît un véritable ami non ?
Et Lara ? Je croyais que tu n'étais pas là pour te faire des amis ?
Oui la voix tu as raison mais...
Un petit coup est frappé à la porte. Je me raidis soudain. Stev secoue la tête et va ouvrir. Natacha entre, silencieuse, et nous regarde tour à tour… avant d’éclater de rire.
- C’est quoi ces têtes ?
- Dit la meuf qui n’a pas donné de nouvelles de toute l’après-midi ! intervient Steven d’un air de martyre.
- Désolée les gars ! Marais avait confisqué mon téléphone je n’ai pu le récupérer qu’à 17h30 et en plus la batterie était à plat !
- Ceci explique cela… murmurais-je.
- Attendez... Vous croyiez que je vous en voulais ? Sérieux ?
- L’idée nous avait effleuré oui… concédais-je.
Natacha me regarde et me sourit.
- Non. Pas le moins du monde. Je vous adore tous les deux et je ne peux absolument pas me passer de vous !
Bien qu’elle ait employé le pluriel, j'ai eu comme l’impression que ces paroles étaient uniquement pour moi. Mon cœur s’est encore affolé.
- Câlin de groupe !
Steven s’est rapproché de Natacha, l'enlaçant dans le dos, avant de la pousser gentiment dans mes bras. Natacha passe les siens autour de ma taille et pose sa tête dans le creux de mon cou.
Steven je t’aime !
- Bon on se fait un manga chez moi ?
- Juste le temps de récupérer mon téléphone alors.
Natacha sort de l’appartement mais ne ferme pas complètement la porte.
- Tiens donc. Salut Natacha…
Le ton de Virginie est un peu trop mielleux à mon goût. Steven me fait signe de ne pas bouger.
- Virginie, lui répond-elle sur un ton cassant.
- Mmh… Tu sais… Samedi soir… Ton cher petit Nathan était chez moi…
Je rêve. Mais pour qui se prend-elle ?
- Et ?
- Nous nous sommes bien amusés lui et moi… Il faut dire qu’il a emmené ce qu’il faut pour ça…
- Ah ? Euh… Vraiment ?
Le ton de Natacha était un peu hésitant.
- Oui… La soirée a été mouvementée, crois-moi, dit-elle lascivement.
- Tu veux dire avant ou après qu’il t’ait jetée derrière la maison et que tu t’es offerte à Steven ?
Je pouffe. Steven ne l’entend pas de cette oreille.
- QUOI ? hurle-t-elle. Impossible...
Il ouvre lentement la porte.
- Et pourtant c’est la vérité. Nous avons déjà tout raconté à Natacha donc tu peux garder ton venin au chaud dans tes crocs de vipère.
- Tu mens ! Je t’aurai reconnu !
Steven sort alors le masque de sa poche et s'en drape le visage. Virginie devient écarlate.
- Bon maintenant que tu as compris tu veux bien… commença Natacha.
- Toi, la sale pute, tu fermes ta gueule !
Le son de la gifle a été phénoménal ! Virginie manque de s’étouffer de rage. Je m’avance vers Natacha et passe une main autour de sa taille pour me rapprocher d’elle.
Essaie de la toucher pour voir.
Steven s’est simplement appuyé contre le chambranle de la porte.
- Ils ne seront pas toujours là pour te protéger.
- Et qui te dis que j’ai besoin d’eux pour ça ?
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