2-2
Je me redresse à genoux sur le lit, lève sa tête, l’embrasse encore, comme si tous les volcans du monde tonnaient en moi. Marc enroule ses bras autour de ma nuque, colle son torse au mien. Je n’ai jamais eu aussi chaud. Chaque seconde me rapproche de la folie. Que se passe-t-il ? Qu’as-tu, Marc ? ça me fait peur.
Son corps, je le connais comme si je l’avais façonné, mais pas assez pour en ressentir toutes les subtilités. Ce soir, il n’aura plu de secret.
C’est maintenant.
Le moment où je l’explore.
Je lui ferai du bien.
Je lui montrerai comment un homme fait l’amour à un homme.
Je prendrai soin de lui.
— Es-tu vraiment prêt à devenir un homme ? susurré-je à son oreille.
Il rit les yeux brillants et hoche la tête.
— Montres-moi. Fais-moi sentir plus homme que jamais.
J’aime ce qu’il dit. J’aime ce qu’il comprend.
Je descends mes mains sur ses hanches, ses cuisses, remontes lentement sur ses fesses et viens glisser mes doigts entres.
Il se tortille, sourit. Ça chatouille. Ses yeux bruns s’assombrissent de désir. Il se cambre, retient son souffle. Sa bouche entrouverte réclame encore mes lèvres. Je les lui donne en le caressant, ici. Sa beauté me saute à la gorge quand je nous libère et que je me place derrière lui.
Marc devient fou à chacun de mes frôlements. Il me réclame. Il insiste en plaquant ses fesses contre ma queue.
J'ouvre le tiroir, attrape le lubrifiant. Marc se mets à genoux. Pas besoin de le lui dire. Il connait la marche à suivre. Il m’a vu faire des centaines de fois.
Cette position lui va bien.
Elle le rend désirable, vulnérable et viril à la fois. Ça explose en moi. Je ne tiens plus. J’asperge mon sexe et mes mains de lubrifiant, inserts un doigt, puis deux, dans sa fente, tout en le masturbant.
Son souffle s’agite. Je crois pleurer en le voyant, devant moi, si beau. Ça réveille quelque chose de bestial au fond de mes tripes. Un instinct primitif. Je veux le posséder, qu’il m’appartienne jusqu’à l’infini.
Je fais couler mes mains sur ses fesses. Elles sont tendues, envieuses de me recevoir. J’écarte ses jambes. Il se raidit un instant, je l’oblige sans le brusquer. Ce n’est pas ma façon de faire. J’ai trop imaginé ce moment pour me foirer.
Ses reins se creusent. Il sait que j’arrive.
— Nysi, supplie-il.
Lorsque Marc sent mon sexe pousser contre sa chair encore résistante, il gémit, allant à ma rencontre avec un naturel qui me laisse surprit. On dirait qu’il s’est abandonné à la pratique depuis des lustres.
Je m’emboîte à lui comme s’il était fait pour moi, comme si j’étais fait pour lui.
Il se cambre encore, reculant sur moi. Je n’ai aucun mot pour décrire l’instant. J’en perds l’équilibre mental. Je deviens blanc, tout s’efface. Il ne reste que lui, moi et cette vague déferlent de plaisir. Je l’entends nous emporter.
Je le longe langoureusement, profitant de ce moment, de lui, de sa fulgurante chaleur. Je veux qu’il s’habitue à me recevoir, à ce mouvement qui lui fait chanter la passion.
Je m’enfonce, me retire, reviens toujours plus loin avec une certaine lenteur.
L’habituer.
Il me regarde le pétrir. Ses yeux brillant et sombres se reflètent sur le miroir contre le mur. Je capte ses prunelles s’agrandir. Ses joues rosies par la chaleur et le plaisir me rendent fou. Sa beauté orgasmique et déroutante m’aspire. Marc se transforme en un homme que je cherchais à rencontrer.
Tout.
Il me montre tout. Jusqu’à cette ombre de désolation caché au loin.
J’attrape son épaule alors que je m’enfonce plus fort et plus vite. Je lui arrache un cri. Chaque coup de rein lui tire un grognement étouffé.
Il se redressa, les bras au-dessus de ma tête, les mains agrippant ma nuque, sa bouche cognant la mienne. Ensemble, nous ressemblons à un arc et sa flèche.
Je ne le voyais pas si souple.
Il se cambre.
Je viens plaquer le bas de mon corps au sien, revenant en lui comme un missile. Danser avec lui et en lui, est plus beau que la vie, que n’importe quoi d’autre.
J’accélère le rythme. Ses bras s’enroulent aux miens, de quoi s’accrocher à quelque chose pour ne pas basculer. J’empoigne sa queue, l’autre main agrippée sur une hanche. Il se plie, cherchant à s’assoir sur moi, ou souhaitant plus. Il me cherche. Il me veut, plus fort, plus loin. Je le devine, parce que je fais la même chose quand il est en moi.
Je le plaque face contre la tête de lit, il s’y colle.
Au bord de l’explosion, envahi par lui, par ce qu’il me demande silencieusement, je le pilonne en immobilisant son bassin. La respiration hachée de Marc m’apprend qu’il est sur le point de venir. Je le suis de quelque secondes. Nos voix, dans un râle de plaisir se rejoignent comme la promesse de recommencer.
Me perdre en lui est comme un serment. Nous voilà unie par l’anneau du plaisir.
— A jamais pour toi, murmuré-je à son oreille, alors qu’il s’écroule contre moi.
Nous nous laissons chavirer sur le lit, essoufflés, éreintés comme des bêtes après un combats.
Marc m’embrasse. Son visage se déforme. Des larmes s’écoulent sur ses joues. Pourquoi ?
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