Chapitre 13 : Gauthier 1/2

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Louisa m’embrasse avant de quitter notre chambre. Elle se dandine nue dans le couloir. À la voir de dos, marcher avec assurance, on ne la croit pas aveugle. Elle connait trop bien notre maison. Rien ne change dans l’emplacement des meubles. Jamais.

Elle voit la lumière du jour. Elle voit des taches de couleur parfois. Elle reconnait les odeurs. Quoi dire de plus qu’elle est une femme étonnante et merveilleuse, qu’une fois dans un cœur, il n’est plus possible de l’y déloger.

Je redoute l’instant où elle finira par me voir, qu’elle finira par comprendre ma différence. Les peurs... je les croyais abandonnées dans le puits de mes anciennes souffrances. Loin de ce bonheur.

Aujourd’hui est le jour où nous nous dirons oui. Pourtant, tout commence comme chaque matin. Louisa se lève avant moi, prend sa douche, se pavane nue avant d’enfiler un vêtement ample.

Je la suis du regard, émoustillé par son corps parfait. Rien ne vaut plus que ses larges hanches en chair, le ballottement de ses fesses à l’air ou du tatouage sur son flanc, représentant une fleur d’Immortelle.

— Tellement belle, susurré-je pour moi-même.

— Ce n’est qu’un corps, Gauthier.

— Ton corps.

— Ne joue pas à ça aujourd’hui. Je ne suis pas certaine que je le tolérerai.

— Je ne joue à rien, je dis seulement la vérité.

— Tu joues les superficiels, en donnant trop d’importance à mon apparence. Et après tu finiras par te rabaisser. Alors je te le dis encore une fois. Pas de ça aujourd’hui. Et avises-toi de dire « non » à la mairie, sois certain que je te poursuivrai et que je t’enchainerai à moi.

Elle s’approche du lit où je suis assied, aussi nu qu’elle des minutes auparavant.

Son bras s’enroule autour de ma nuque, ses genoux encadre les jambes sur lesquelles Louisa s’assoit.

Pas de culotte. Ça ne m’étonne plus.

Son contact a toujours cet effet de me réveiller.

Même après sept ans, j’ai encore du mal à réaliser que j’ai une vie sexuelle épanouie avec une femme consentent. À vrai dire, Louisa est le genre de femme à aimer le faire n’importe où et n’importe quand, dès l’instant où c’est avec moi. Si on m’avait dit un jour que je me retrouverai le postérieur à l’air chez mes futurs beaux-parents, ma fiancée sur la table du salon offerte au plaisir, je n’aurais pas parié là-dessus.

Beaucoup de nouveauté avec Louisa.

Je durcis à vu d’œil. Louisa se frotte doucement contre ma verge. Mon cœur s’affole alors qu’elle glisse ses doigts sur mon thorax sans véritable forme.

— Ne devrait-on pas attendre d’être marier ? ironisé-je.

— Tu te moque de moi ? Attendre ce soir alors qu’on peut le faire, immédiatement ?

— On pourrait le faire pendant ?

— Pendant la réception ? s’amuse-t-elle.

Plus besoin de m’expliquer, elle devine. Toujours dans l’huile.

— Hum… ça me plait.

Elle aime le danger, l’excitation qui monte quand on est sur le point de se faire découvrir.

Etrangement, j’ai pris goût à la pratique.

J’attrape ses hanches, appuie dessus. Elle amorce ses ondulations tandis que je me suspends à ses lèvres. Lentement, mon sexe glisse en elle. Un ronronnement roule sur ma langue.

Ce matin, nous le faisons avec tendresse. Je la cajole. Elle plonge mes mains sous sa ample chemise.

— Caresse-moi les seins, murmure-t-elle.

Ses cheveux négligemment coiffés en chignon dégringolent sous nos gesticulations.

Je me serre contre elle, passant mes bras sur son dos, agrippant ses fesses épaisses et rondes.

La vague du plaisir s’étend en moi, tandis les ondulations deviennent des à-coups bondissants.

Louisa me force à m’allonger. Je ne lui résiste pas. Elle se colle à moi, continuant à s’exciter sur ma verge. Mes genoux viennent bloquer son mouvement et je prends le contrôle de nos ébats, cognant ses fesses sur mes cuisses. Plus elle se contracte, plus je perds l’esprit. L’étau se referme. Elle halète en gémissant sans contrôle.

Les yeux fermés, la bouche entrouverte, la tête basculant en arrière, elle se cambre, cherchant la pression du contact.

—Tu n’as rien à envier aux autres hommes, mon amour, souffle-t-elle à mon oreille, alors qu’elle vient s’écraser contre moi.

Ce qui signifie : « tu sais comment me faire du bien ».

Annabelle a emmené Louisa chez elle, où elles se préparent. Il est bientôt l’heure. J’ai déjà enfilé mon costume que Léonys vient arranger tous les quarts d’heure. Il est presque plus anxieux que moi. Peut-être qu’il cherche à s’occuper l’esprit avant tout.

Ma mère vient me glisser un dernier mot avant de rejoindre notre famille au rez-de-chaussée.

— Tu es beau, mon cœur. Tu feras un mari formidable.

— Je t’aime, maman.

— Moi, aussi. Plus que tout.

Elle m’embrasse sur la joue, me caresse les cheveux. C’est souvent de simples mots, des phrases courtes qui en disent le plus.

Avant de prendre la porte, elle tapote l’épaules de mon témoin. Il lui sourit, vite rattraper par ses ombres.

Je suis seul avec Léonys et son regard énigmatique. Je ne sais jamais ce qu’il pense quand il est ainsi ; pris en grippe par le trouble.

Après une énième vérification de mon costume, il reste planté devant moi. La chaleur qui l’habite m’englobe comme chaque fois. Envahissante et déterminée. Elle met quiconque à genoux.

Il m’attire comme un animal en chasse. C’est ce qu’il est, une créature sortie des ténèbres, près à se repaitre de la première charogne devant lui.

— C’est à ce point, déglutie-je.

Quand il se penche pour remettre mes boucles en place, je sens son souffle sur mes lèvres. Et le temps d’un instant, je suis terrifié par l’envie qui m’agite. Je tente de reculer, la table derrière moi m’en empêche.

— Ne m’embrasse pas, chuchoté-je.

— Pourquoi ? Autant dissiper la tension maintenant, non ?

— C’est mal et je ne veux pas… me laisser tenter.

— Ce ne sera pas la première fois.

— Léonys ! Je vais me marier et tu es clairement dépité par ce qu’il se passe avec Marc.

— Un bon mélange pour tout foutre en l’air, réplique-t-il.

Il est si près que son parfum vient me tourner la tête.

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