55. Arriver à destination
Joy
Je frissonne et ce n’est pas seulement dû au froid qui caresse chaque centimètre carré de ma peau. Je dirais que le contraste entre la fraîcheur de l’air et la chaleur du corps d’Alken contre le mien participe à cette réaction incontrôlable. Je meurs de froid, mais je n’ai pour autant aucune envie de bouger d’ici. Je niche finalement mon nez dans son cou et mes mains glissent dans son dos, entre son manteau et sa chemise.
Voilà une surprise des plus agréables. Le pauvre devait vraiment s’ennuyer pour débarquer ici à cette heure ! Ou alors, comme moi, il ne pensait qu’à cette possibilité de se retrouver pour échanger un vrai baiser de nouvelle année.
— Très jolie chemise, souris-je en ouvrant un bouton supplémentaire avant de poser ma main froide sur son torse, le faisant frissonner.
— Et toi, tu es magnifique et cette robe te va à ravir. Je suis si heureux de partager cette nouvelle année avec toi.
— Quel est ton programme pour les heures à venir ? Un mot de toi et j’avertis Théo que je m’en vais, souris-je en agrippant sa nuque pour l’embrasser fougueusement.
— Aller me garer un peu plus loin et t’attendre ? Rentrer chez moi et dormir en espérant te revoir vite ? Je suis libre comme l’air, ma belle danseuse.
— Très bien. Monte dans ta voiture, va m’attendre, je reviens. Ce programme me paraît plutôt alléchant. Je vais voir si Théo compte rentrer cette nuit, avec un peu de chance, on pourra aller chez moi.
Je plante un rapide baiser sur sa bouche et cours pour rentrer à l’intérieur de la salle. Théo est facilement repérable avec sa chemise jaune et je le rejoins alors qu’il discute avec Kenzo.
— Je vais y aller, les gars. Mon début d’année va être occupé à autre chose qu’à boire et danser ici, je crois.
— Tu pars déjà ? Mais on ne t’a même pas souhaité la bonne année, Princesse, me dit Théo en venant m’enlacer. Bonne Année !
— Bonne année à toi aussi, mon Chou, dis-je en le serrant contre moi. Une chance pour que Kenzo rentre avec toi ?
— Plus qu’une chance, oui. Tu aurais vu la pelle qu’il m’a roulée pour la bonne année ! Miam ! Un plaisir !
Je suis contente pour mon ami mais, égoïstement, tout ce à quoi je pense, à cet instant, c’est que si Kenzo dort à la maison, nous aurons l’appartement d’Alken pour nous. J’ai l’impression que nous ne nous sommes pas vus depuis des semaines alors que, techniquement, cela ne fait que quatre jours. Et je n’ai qu’une envie : faire l’amour avec lui et m’endormir dans ses bras.
— Eh bien, petit coquin ! Profite bien alors. Moi, je vais retrouver mon comptable. Ne m’attends pas. Et vas-y mollo avec Kenzo.
— Je suis désolé de te le dire, mais je suis loin d’être mollo, là. Et son joli petit cul n’a qu’à bien se tenir ! Si tu ne rentres pas, je verrai bien mais si j’ai l’opportunité de conclure, je ne vais pas la laisser passer, tu peux me croire !
— Je n’en doute pas, ris-je. Allez, je file, tu embrasseras Kenzo de ma part ! Et chastement.
Je l’embrasse sur la joue et file récupérer mon manteau et mon sac à main dans la pièce adjacente. La soirée était sympathique, l’ambiance vraiment bonne et la danse au cœur de tout, mais le programme qui m’attend me tente davantage encore.
Lorsque je ressors du bâtiment, la voiture d’Alken n’est plus garée devant, mais un petit appel de phare m’indique qu’il est au bout de la rue. J’enfile ma veste en avançant vers le véhicule, bien plus fébrile que je ne devrais l’être, et m’engouffre rapidement dans l’habitacle chauffé.
— Kenzo dort chez moi, s’ils ne dorment pas à la salle. On va chez toi ?
— Kenzo ne rentre pas à la maison ? Il ne m’a encore rien dit. Tu es sûre ? Parce que si c’est le cas, oui, on va à la maison !
— Il ne doit pas vouloir te déranger pendant ta soirée si intéressante, souris-je en glissant ma main sur sa cuisse après m’être attachée. On y va ou tu veux blablater pendant une heure ?
— Mademoiselle est pressée ? Serait-elle en train de mouiller sa petite culotte ?
— Pour ça, il faudrait déjà qu’il y ait une culotte à mouiller, Alken, lui dis-je tout à fait sérieusement.
Il ouvre grand les yeux avant qu’un sourire ne se dessine sur son visage, et je le vois hésiter une seconde. Alken pose sa main sur ma cuisse pour remonter ma jupe à une lenteur insupportable. Lorsque ses doigts frôlent mon sexe, il fronce les sourcils et je lui souris en grand.
— Je ne passe pas ma vie sans culotte, Monsieur O’Brien. Surtout pas avec ce genre de robes, ou dans ce genre de soirées. Bon, on y va ou on enfile des perles ?
Je me penche pour venir l’embrasser tout en remontant ma main sur sa cuisse.
— J’ai follement envie de toi, murmuré-je à son oreille alors qu’il met le contact.
— Eh bien, il va falloir patienter, ce n’est pas prudent d’exciter le conducteur, me répond-il alors que sa main se pose à nouveau sur ma cuisse.
— Ne traîne pas trop à nous ramener chez toi alors, sinon je vais devoir me faire du bien toute seule. Et ça m’embêterait vraiment, surtout alors que ta “milf” est dans le coin, souris-je en caressant sa main.
— Je t’interdis de faire ça, me dit-il tout sérieusement. Ma milf serait trop jalouse.
Il remonte alors sa main, retroussant ainsi ma robe, et ses doigts viennent recouvrir mon entrejambe. Adroitement, il glisse l’un d’eux sous l’élastique de ma culotte et je le sens me pénétrer doucement alors qu’il ne conduit que d’une main.
— Je ne suis pas sûre que le conducteur soit très concentré, là, murmuré-je pendant qu’il fouille lentement mon intimité.
— Tout dépend sur quoi, Bébé. Je pense que je suis très concentré sur la préparation de l’endroit où je vais aller redécouvrir la source de tous les plaisirs.
— N’oublie pas la route, quand même, souris-je en venant caresser son entrejambe. J’ai bien envie que tu arrives à destination.
— Je fais au plus vite, parce que là, c’est ma queue qui veut arriver à destination, si tu vois ce que je veux dire.
— C’était ce que je sous-entendais, ris-je. Crois-moi, j’ai vraiment hâte qu’on en vienne aux faits !
Nous continuons à nous caresser durant le reste du trajet, nous chauffant autant avec les gestes qu’avec les mots. J’étais bien loin d’imaginer ma soirée prendre ce tournant, et pourtant je ne voudrais être nulle part ailleurs qu’ici !
Lorsqu’il stoppe enfin la voiture dans le parking sous-terrain, je m’empresse de me jeter à nouveau sur ses lèvres, avide de contact. Alken répond à mon baiser avec délice et nous peinons finalement à sortir de là pour rejoindre l’ascenseur. Que dire du trajet qui nous mène à son appartement ? C’est autant un plaisir qu’une torture, un goût de trop peu malgré ses mains qui se promènent sur ma peau, sous mon manteau, et sa bouche qui parsème mon visage et mon cou de baisers.
En entrant dans son appartement, je lui prends la main et l’entraîne jusqu’à sa chambre. On ne sait jamais, je préfère assurer le coup et que tous mes vêtements y soient. Je n’arrive pas à croire que j’ai encore suffisamment de discernement pour penser à ça. Les manteaux disparaissent rapidement au sol et il reprend ma main pour me faire tourner sur moi-même à plusieurs reprises. Alken se plaque contre mon dos et fait glisser les bretelles de ma robe sur mes bras en nous balançant lentement au rythme d’une musique imaginaire à la fois tendre et sensuelle. J’ai les seins à l’air, mais pour peu de temps, puisqu’il les empaume de ses grandes mains et les caresse, reprenant d’assaut mon cou tout en ondulant délicieusement contre moi. J’aime cette danse sensuelle qui s’est engagée entre nous et je suis ses mouvements, sentant son vit tendu contre mes fesses.
Je finis par plus ou moins reprendre la main et me retourne dans ses bras pour enfin terminer de déboutonner sa chemise et la faire tomber au sol. Ma bouche parcourt son torse et je descends lentement tout en ouvrant son pantalon. Il vire ses chaussures en un tour de main et je termine de le déshabiller avec un plaisir non dissimulé. Cet homme est un Apollon sculpté par les heures de danse et dont le sexe me dit fièrement bonjour, tendu tout près de mon visage. Je l’empaume et viens jouer avec ma langue sur ses testicules, je sais qu’il adore ça, avant de remonter pour titiller son frein, son gland, pour finalement le prendre en bouche. Le grognement qu’il lâche me fait serrer les cuisses, accroupie devant lui, et je m’attelle à lui procurer un plaisir qui appelle le mien.
Alken finit par m’attraper sous les aisselles et me soulève avec agilité avant de me laisser tomber sur le lit. Il fait glisser ma robe le long de mes jambes avant de m’enlever mes bas, terriblement lentement, caressant ma peau au fur et à mesure qu’il la découvre. Sa bouche se pose sur ma cheville et il prend tout son temps pour remonter, déposant finalement ses lèvres sur mon pubis, à travers mon dessous en dentelle noire. J’ai parlé de torture, c’est ça ? On y est encore, là, et je suis à deux doigts de l’engueuler. Mais il semble aussi fébrile que moi et le morceau de tissu disparaît rapidement pour être remplacé par un corps qui me surplombe et se presse contre le mien. Y a-t-il plus divine sensation que celle de sentir sa peau contre la mienne ? J’ai un doute jusqu’à ce que je sente son gland caresser ma fente. Je relève mes jambes et soulève doucement mon bassin, l’invitant ainsi à me pénétrer, mais il joue encore à me faire languir quelques instants avant que je ne le sente finalement s’enfoncer en moi d’un lent mais ample mouvement. Impossible de retenir le gémissement qui sort de ma bouche, un mélange d’excitation, de contentement et de plaisir directement lié à sa hampe qui plonge au creux de mon corps.
C’est une nouvelle danse qui débute et c’est la plus vieille du monde, la plus sensuelle de toutes. Sa bouche se fait à nouveau gourmande, mes tétons y sont pris en otage alors qu’il va et vient en moi, augmentant petit à petit la cadence de ses assauts. Mes mains se promènent sur son corps, agrippent ce délicieux fessier musclé et l’invitent à être plus fougueux encore, et le plaisir monte inexorablement en moi. Je sens poindre l’extase et ne tarde pas à partir lorsqu’il glisse sa main sous moi pour modifier l’angle de pénétration, redoublant d’efforts pour nous mener tous les deux à l’orgasme. C’est tout sauf silencieusement que je jouis, plantant mes ongles dans son dos, me cambrant tout contre lui pendant qu’il continue de me besogner jusqu’à lui aussi atteindre la petite mort. Alken se niche au plus profond de moi et s’y déverse finalement en gémissant, un doux son qui pourrait me faire repartir de plus belle si je n’étais pas toute engourdie par mon propre orgasme. Il finit par m’envelopper de ses bras et se laisse tomber à mes côtés, m’entraînant contre lui. Comment vais-je pouvoir me passer de ces moments si intenses ? Et surtout, comment ne pas tomber amoureuse de cet homme quand tout ce que l’on vit ensemble est si fort ?
Annotations