58. Tentation à hauts risques
Alken
Je regarde par la fenêtre le paysage qui défile dans ce TGV qui me ramène à Lille. La répétition du jour s'est achevée plus tôt que prévu car les acteurs et la chanteuse du spectacle nous ont enfin rejoints et ils ont encore pas mal d'ajustements à faire de leur côté.
J'envoie un nouveau message à Joy pour lui dire que je pense à elle. Je sais qu'elle ne me répondra pas tout de suite. Elle a encore accepté des heures supplémentaires au Nouveau Départ pour aider Roan. Il ferait mieux d'embaucher plutôt que de toujours demander plus à la jolie brune qui n'a plus de temps à me consacrer. Entre son travail, ses cours, ses entraînements, les miens, mes allers-retours à Paris, ces derniers temps, c'est comme si nous n'avions pas de relation à part quelques visios coquines. Je suis frustré et en manque.
Clairement, mon corps et ma libido ont besoin d'autre chose que ma milf de main. Je ne suis plus un adolescent boutonneux quand même ! Le regard de la jeune mère de famille en face de moi me le prouve bien. Je suis sûr qu'elle est en train de fantasmer sur moi vu comment elle tortille ses jambes et ferme à demi les yeux. Peut-être même qu'elle accepterait un petit coup vite fait dans les toilettes. Le souci, c'est que je n'en ai aucune envie. La seule avec qui je veux jouir est en train de se ruiner la santé dans un bar du centre ville de Lille.
— Ne pense pas trop à moi, tu vas faire une overdose virtuelle ! Je pense à toi aussi, et c’est bien calme au bar, ça me laisse tout le temps pour.
Je souris à la lecture de son message. Je l'imagine en train de repenser à nos étreintes.
— Je suis en manque, pas en overdose. J'ai trop besoin de te retrouver, te câliner, discuter avec toi, te faire l'amour. De toi, quoi ! Je suis trop excité juste à l'idée de te faire l'amour.
J'envoie le SMS et nous passons le reste de mon court voyage en train à nous chauffer virtuellement. Cette femme me rend fou.
Arrivé à la gare Lille Flandres, j'hésite à aller la rejoindre au bar ou à passer d'abord chez moi. Je choisis finalement le retour à mon appartement. Cela me permettra de grignoter un peu et de voir comment Kenzo va. Ces derniers temps, je le trouve bien secret.
Quand j'ouvre la porte de mon appartement, j'ai l'impression qu'il est vide. Je me demande où est en train de traîner mon fils. Je me prépare une bonne soupe pour me réchauffer un peu et vais prendre une petite douche.
Je profite d'être nu et dans cette salle de bain qui me rappelle les gémissements de Joy pour lui envoyer une photo de mon torse et de ma main qui couvre à peine mon érection.
— Le virtuel, c'est bien un moment, mais si ça te dit un peu de réel, je t'attends sous la douche. Je suis prêt pour toi.
Je lui envoie ensuite une photo de mon reflet dans le miroir où elle pourra admirer tout mon corps nu. Je sais que j'abuse, mais cela me plaît énormément de savoir qu'elle est toute excitée à cause de moi. Et sa réponse arrive rapidement, avant même que je n'entre dans la douche.
— L’invitation est très tentante, crois-moi ! Surtout que je m’ennuie un peu ce soir. Il semblerait que les habitués aient décidé de rester chez eux. Par contre, j’hésite entre te remercier et t’engueuler pour les photos. Tu me chauffes alors que je suis au boulot, vraiment ?
La photo jointe de son décolleté et de son merveilleux sourire me laisse penser qu'elle n'est pas mécontente du tout et je lui envoie une nouvelle photo de moi nu et le sexe fièrement dressé avant de me délasser un peu sous l'eau chaude. Je résiste à la tentation de me caresser et ressors de la salle de bain pour aller m'habiller avant de passer la voir à son travail.
C'est alors que j'entends des bruits dans l'appartement. Je suis d'abord inquiet et je me demande si quelqu'un a réussi à entrer par effraction mais je repère vite les chaussures de Kenzo dans l'entrée. Et vu les tennis à côté des siennes, il n'est pas seul.
Lorsque je m'approche du salon, j'entends des petits gémissements et je reste discret. Mon fils est allongé sur le canapé, chevauché par une jeune femme qui a déjà enlevé le haut et qui lui tend un sein pour qu'il le suce. Elle a l'air bien chaude et donne l'impression de savoir ce qu'elle veut alors que Kenzo semble se laisser emporter par le désir de la brune qui s'éclate sur lui. Quand elle se redresse pour se défaire de son legging, je reconnais Émilie et je suis content de voir que mon fils se soit laisser séduire par une jolie jeune femme. Toutes ses sorties avec Théo commençaient à m'inquiéter un peu.
Simplement vêtu de ma serviette, je ne peux cependant ni sortir pour les laisser tranquilles, ni rejoindre ma chambre sans les déranger. Et comment expliquer que la vue du joli cul d'Emilie me rappelle celui de Joy et me fait bander ? Je suis vraiment trop en manque si la vision de mon fils en train de baiser à cet effet-là sur moi. Et le manque n'est pas que physique. C'est la présence de Joy dans mon quotidien qui est insuffisante.
Pour pouvoir rentrer dans ma chambre et enfin m'habiller, je fais tomber mes clés dans l'entrée et fais claquer la porte comme si je rentrais seulement. Chez les jeunes, c'est le branle-bas de combat. Nus comme des vers, je les vois récupérer leurs vêtements et se précipiter vers l'escalier qui mène à l'étage et à la chambre de Kenzo.
— Salut Kenzo ! Je suis rentré, m'amusé-je à crier depuis le hall d'entrée. Tout va bien ?
— Oui, oui, ça va ! Salut P’pa ! crie-t-il depuis l’étage. Je… Je bosse avec Emilie, on descend quand on a fini !
— Travaillez bien ! Je ne vais pas rester de toute façon. Je passe juste me changer et je vous laisse tranquilles !
— Ok, P’pa ! Bonne soirée alors !
Je rigole tout seul de leur gêne mais je suis en même temps très jaloux du fait qu’ils soient ensemble et puissent profiter alors que moi, je suis condamné à attendre et vivre dans la clandestinité. Le fait de savoir que mon fils a une copine et qu’il peut vivre son histoire sans aucun souci me pousse à réfléchir un peu sur ma relation avec Joy. Je crois que ce que j’aimerais, c’est passer chaque instant avec elle, chaque seconde dans ses bras ou à ses côtés. Et le manque, l’absence, le vide qu’elle crée en étant loin de moi est insupportable.
— Joy, tu me manques trop. C’est horrible. J’ai besoin de toi, de te voir. On peut se retrouver ce soir ? Je peux venir au Nouveau Départ si ça ne te dérange pas ?
Je passe un de mes jeans et un polo avec le drapeau irlandais qui me barre la poitrine en attendant sa réponse et en espérant qu’elle accepte que je vienne un peu la déranger. Quand je vais mal ou que j’ai un coup de blues, je mets toujours ce petit polo qui me rappelle les vertes collines de mon enfance dans la campagne irlandaise.
— Alken au Nouveau Départ ? Ahah, je t’attends alors. Et prends ta brosse à dents, Théo est malade et couché depuis deux heures déjà, si tu aimes prendre des risques…
— J’aurai la brosse à dents mais pas de pyjama, je te préviens. A tout de suite.
Lorsque j’arrive au bar, j’ai la surprise de la voir, déjà vêtue de son manteau, qui m’attend devant l’entrée. Ne sachant pas si l’on peut être observé, je m’approche seulement en résistant à la tentation de lui sauter dessus et de l’embrasser.
— Tu fais quoi là dehors ? Un souci dans le bar ?
— J’ai vu avec Roan pour partir plus tôt. Tu voulais boire un verre avant d’aller chez moi ?
— Non, en réalité, c’est toi que j’ai envie de déguster. Alors, allons chez toi.
— Tu es sûr que tu veux prendre le risque ? me demande-t-elle en me faisant signe de la suivre sur le parking.
— Oui, on ne peut pas aller chez moi, il y a Kenzo qui est en train de fricoter avec Emilie. Et j’ai trop besoin de passer du temps avec toi. Si tu as peur de ne pas être assez discrète si je te fais jouir, on pourra tout simplement se câliner et discuter, ça me va aussi. J’ai vraiment juste besoin d’être avec toi, Joy.
— Kenzo, avec Emilie ? Eh bien, soupire-t-elle en m’ouvrant la portière passager. Le trajet n’est pas gratuit, Monsieur O’brien. Ça vaut au moins un baiser.
Je ne résiste alors plus à la tentation et je la plaque contre sa voiture pour l’embrasser. Mes mains remontent le long de ses cuisses jusqu’à ses hanches pour l’attirer contre moi et elle m’enlace avec une ardeur et une impatience qui répondent à mes envies. Nos bouches se rejoignent et, enfin, je peux goûter à ses lèvres savoureuses. Nos langues virevoltent, ravies de pouvoir enfin jouer ensemble et déjà, Joy, toujours aussi sensuelle, se met à onduler contre moi, réveillant mon sexe qui ne s’était de tout façon pas bien rendormi tellement je pense tout le temps à elle.
Lorsqu’elle rompt cette étreinte, nous sommes tous les deux excités et à court de souffle. Elle me regarde et me sourit, l’air vraiment heureuse aussi. Cela me fait chaud au cœur et renouvelle encore plus mon envie de m’unir à elle.
— J’espère que Théo a pris des médicaments qui font dormir. Parce que je vais avoir du mal à me contenter de baisers et de caresses, Joy. Tu es magnifique, comme toujours, lui dis-je alors qu’elle s’installe au volant.
— On verra bien, rit-elle. Au pire, je vais finir la tête dans l’oreiller. Tu feras juste attention à vérifier que je n’étouffe pas ?
— Peut-être que je vais te bâillonner et t’attacher… Qui sait ? Ça te plairait peut-être ?
— Qui sait, sourit-elle, mutine. Peut-être que c’est moi qui vais t’attacher pour pouvoir profiter de toi autant que je le souhaite.
Nous passons le reste du voyage à nous bécoter à chaque feu rouge et à discuter de danse et de répétitions. La tension monte lentement dans la voiture et mes caresses s’intensifient au fur et à mesure que l’on se rapproche de son logement. Quand elle se gare, elle me demande d’attendre quelques instants afin de s’assurer que la voie est libre. Quand elle revient, je me jette sur elle et la plaque contre la porte d’entrée tellement je suis excité. J’ai l’impression de briser un interdit et cela m’excite énormément.
— Oh Joy, j’espère que tu as envie parce que moi, je suis prêt à faire l’amour, là, dans le couloir, chuchoté-je à son oreille pour éviter que son propriétaire ne nous entende.
— Je croyais qu’on pouvait ne faire que se câliner et discuter ? chuchote-t-elle avant de prendre ma main et de m’entraîner à l’intérieur où nous montons à l’étage.
—Ah oui ? Je croyais que tu avais prévu l’oreiller ! souris-je en la suivant, main dans la main.
Elle me fait signe de me taire et nous passons devant la porte fermée de Théo. Elle s’arrête quelques instants et nous sommes rassurés d’entendre qu’il ronfle doucement. J’espère vraiment qu’il a un traitement qui l’assomme bien et suis Joy dans sa chambre qu’elle referme derrière moi. C’est la première fois que je suis là mais je ne prends pas le temps d’admirer le paysage car déjà les mains de ma jolie brune sont en train de me déshabiller. Je fais de même avec ses vêtements et, dans l’urgence de notre excitation, nous nous retrouvons rapidement nus sur son lit. Joy me surplombe et ses cheveux tombent en cascade autour de nos visages, formant ainsi une barrière avec le monde extérieur. Elle me maintient par les poignets et ondule contre mon sexe dressé sans me laisser la pénétrer. Son excitation est telle que je sens ma verge s’humidifier.
— Joy, la pressé-je. Bon sang, décide-toi. Si tu veux juste me torturer, dis le tout de suite. J’ai envie de me sentir en toi.
— Quelle impatience ! Il faut savoir profiter aussi et faire grimper la température. Quoique, niveau température, on est déjà pas mal, sourit-elle en venant mordiller ma lèvre alors que je la sens descendre lentement sur ma hampe.
— Je suis tout à toi, ma Chérie. Fais de moi ce que tu veux.
Le baiser qu’elle me donne alors est lent et passionné mais rempli du même désir que le mien. Je la sens se presser sur mon sexe tendu et s’enfoncer lentement en gémissant dans mon souffle. Elle n’a toujours pas relâché mes mains et je m’offre donc à son rythme, à son désir et à ses envies. Notre étreinte est d’une sensualité folle. Elle frotte son bas-ventre langoureusement contre le mien et va et vient lentement sur ma verge qui ne demande qu’à la posséder. Quand enfin elle accélère le rythme et se redresse, mes mains libérées viennent tout de suite s’emparer de ses seins voluptueux et je la vois qui se mord encore plus la lèvre pour ne pas gémir trop fort.
Joueur, je me mets à titiller ses tétons dressés, à les pincer entre mes doigts alors que je bouge mon bassin pour m’enfoncer au plus profond d’elle. J’essaie de la faire craquer et pousser les cris qu’elle se permet de faire d’habitude. Elle me repousse alors violemment et vient nicher son visage dans mon cou qu’elle utilise pour atténuer le bruit des gémissements qu’elle ne peut plus retenir. Le fait de devoir ainsi se contenir est si excitant que nous parvenons rapidement à un orgasme fort et presque silencieux que nous partageons les yeux dans les yeux. C’est puissant et intense, un rare moment de communion qui nous transporte dans un monde de plaisir et de jouissance dont je ne voudrais jamais sortir.
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