60. Le cadeau du voyeur
Alken
Qu’est-ce je fous là ? Franchement, c’était pas la meilleure idée du monde de vouloir faire la surprise à Joy pour son anniversaire, parce que je ne sais pas à quelle heure elle va sortir de ce foutu restaurant où elle a réuni tous ses amis. Elle a beau dire qu’elle aurait préféré passer la soirée avec moi, c’est quand même avec eux qu’elle est. Et moi, comme un con, je suis dans ma voiture, garé un peu plus loin, en attendant qu’elle termine. Vu l’heure, ils doivent en être à la fin du plat principal. Je suis venu à l’avance mais j’ai trop peur de la rater et qu’elle rentre chez elle sans que je ne puisse lui fêter son anniversaire.
— Ta soirée se passe bien ? J’espère qu’ils te font plein de cadeaux et que tu rigoles bien ! Je pense à toi et j’ai hâte d’être à samedi prochain pour qu’on fête ça ensemble.
Je lui envoie ce petit SMS et j’attends qu’elle me réponde en écoutant une radio belge de musique classique. A cette heure-ci, c’est la seule chose que je suis capable d’écouter alors que mon esprit est entièrement occupé par tous ces jeunes mâles qui tournent autour de ma jolie brune. J’ai confiance en elle mais je ne peux m’empêcher d’être jaloux vis-à-vis de tous ceux qui peuvent l’approcher et passer ce moment avec elle.
— La soirée se passe bien, le repas est délicieux, mais il me manque un petit truc. Enfin, un grand truc, brun, barbu, au déhanché tentateur et au sourire qui fait mouiller les culottes. Tu vois de quel truc je parle ? Ça va toi ?
Je souris car je vois très bien de quel “truc” elle parle. Je lui envoie une photo de moi prise la veille pendant ma répétition où l’on voit bien mes abdos.
— Tu parles de ce truc là ? Parce qu’il s’ennuie de toi. Tu en as encore pour longtemps ? La fête bat son plein ?
Je me décide à sortir de la voiture et à me dégourdir un peu les jambes. Si je fumais, je pense que je sortirais une cigarette en tournant en rond, sans but. Mais malheureusement, je n’ai même pas cette excuse et si quelqu’un m’observe, il doit se dire que je suis vraiment un mec louche. Je regarde mon téléphone, mais Joy tarde un peu à répondre. Pas étonnant s’ils sont en train de manger, rigoler ou danser. Elle a autre chose à faire que s’occuper de son amant qui se morfond tout seul dans son coin.
— Oh oui, celui-là, effectivement ! J’aimerais bien que tu sois mon partenaire de danse. Tu sais, un jour il faudrait qu’on danse nus, tous les deux, vu comment ça matche au lit et sur la musique, je crois qu’il va y avoir des éclairs dans le ciel, lol. Je ne sais pas pour combien de temps j’en ai, mon Chat, je n’ai pas encore soufflé mes vingt-trois bougies.
J’adore quand elle me donne des petits surnoms et cela me redonne le sourire. Sans m’en rendre compte, en lisant son message, je me suis rapproché du resto où elle est en train de faire la fête. Je jette un œil par la fenêtre de la terrasse et constate qu’ils sont installés juste derrière. Discrètement, je me positionne dans un recoin et continue à observer la scène. Heureusement qu’en semaine, il n’y a pas trop de monde dans cette rue un peu isolée du centre ville de Lille, comme ça, je passe inaperçu. Je constate que Joy n’a effectivement pas encore de gâteau devant elle, mais ça ne saurait tarder car une serveuse est en train de débarrasser les plats principaux. Mon regard se pose sur la jolie danseuse, si mignonne dans son ensemble vert pomme. Son petit haut décolleté met tellement bien en valeur sa poitrine et quand elle se lève pour faire une petite danse avec son colocataire, j’ai tout le loisir d’imaginer ses jolies fesses moulées dans son pantalon sexy à souhait.
— Danser nus, ça serait vraiment trop excitant. J’en bande déjà. J’imagine tes seins comprimés contre mon torse, mes mains sur tes fesses, nos bouches qui s’unissent. Peut-être que tu devrais t’échapper de ta fête et venir me retrouver dans mon lit. Peut-être que c’est là qu’est ton plus beau cadeau et qu’il est nu ?
J’envoie le message et cherche à observer sa réaction. Je la vois terminer sa danse avec Théo et sortir son téléphone de sa poche arrière. Purée, j’ai trop envie d’y mettre mes mains, dans ses poches ! Quand elle lit le message, je constate d’abord qu’elle sourit puis ses joues rosissent un peu. Je suis sûr qu’elle en mouille sa culotte de lire mon message et je suis heureux de voir qu’elle se dépêche de taper sa réponse, sans se préoccuper de ses camarades.
— Tout nu, genre vraiment tout nu ? Dommage que je sois la reine de la soirée, sinon j’aurais déjà enfilé ma veste pour te rejoindre… C’est juste toi tout nu, mon cadeau ? Ou y a un bonus “orgasme” ?
Je suis ravi de la voir s’éventer avec ses doigts car je dois lui donner chaud, alors que Kenzo a l’air de lui raconter une blague. J’ai l’impression qu’Emilie est jalouse de ne pas être la reine de la soirée et qu’il lui accorde trop d’attention.
— Le bonus, c’est “orgasmes” au pluriel, ma Chérie. Parce que je suis tellement dur et bandé qu’il ne manque que toi qui viennes t’empaler sur moi. Si seulement tes mains ou ton intimité pouvaient remplacer mes doigts. Je suis sûr que tu ne serais pas silencieuse. Je te promets que tu serais en train de jouir et gémir si tu étais là. Tu es sûre de ne pas pouvoir t’éclipser ? Tu n’as qu’à demander à Théo de te donner ta veste qui est sur sa chaise.
Elle n’a pas relâché son téléphone et dès que mon message arrive, elle l’ouvre et je la vois passer sa langue sur ses lèvres à la lecture de mes mots. Je l’observe même réajuster son haut. La connaissant, elle doit avoir les tétons tout sensibles et le frottement contre son soutif doit la perturber un peu. Quand elle arrive à ma dernière phrase, elle regarde d’abord vers Théo, perplexe. Il prend ça pour une invitation et trinque avec elle. Elle répond à son geste et son regard continue à faire le tour de la salle. Je décide de continuer mes provocations.
— Si ton soutif t’embête tant que ça sur tes tétons tout gonflés, tu devrais peut-être l’enlever. J’ai l’impression que tu cherches quelque chose dans la pièce. Je te conseille de faire un tour aux toilettes et d’enlever tous tes sous-vêtements. Peut-être que la surprise arrivera plus vite que prévu.
J’aime la provoquer ainsi et j’observe sa réaction quand son téléphone vibre dans sa main. Joy prend le temps de le lire avant de relever les yeux et d’observer à nouveau l’intérieur du restaurant, non sans avoir jeté un œil à sa poitrine, me semble-t-il.
— Tu es où ? Tu m’espionnes ? Je ne sais pas encore si c’est flippant ou excitant, O’Brien ! Je doute qu’enlever ma culotte soit une bonne idée vue la couleur de mon pantalon… Tu sais où appuyer pour m’exciter.
Je souris mais ne réponds pas à son message tout de suite. Son gâteau vient d’arriver et tout le monde chante et entoure ma partenaire. Je regarde autour de moi et constate que personne n’a encore remarqué ma présence. Je fais exprès de rester sans réponse car je me dis qu’elle doit gamberger dans sa tête et hésiter à faire ce que je lui demande. Une fois l’agitation un peu redescendue et alors qu’elle ouvre des cadeaux, je lui envoie un nouveau message.
— Si tu fais ce que je te demande, la soirée peut être très chaude. Il faut savoir prendre des risques, Chérie, tant pis pour le pantalon, non ? Ravissant, le petit pull offert par Théo en tous cas.
Le téléphone vibre à peine qu’elle s’en saisit fébrilement. Je l’imagine toute excitée en train d’essayer de se maîtriser. J’avoue que cela me met, moi aussi, en grande forme. Joy se mordille la lèvre et prend le temps de me répondre alors que Kenzo lui tend un paquet.
— Tu sais que ça devient un peu flippant ? On dirait un pervers qui me file ! Et, je m’en fous de mon pantalon, j’aimerais juste ne pas avoir à expliquer à ton fils que son père me fait mouiller à distance, Chaton.
Elle sourit en écrivant son message avant de récupérer le paquet de Kenzo. Je pense qu’elle a un peu raison et que si je continue ce petit jeu, ça risque de vraiment faire pervers. Je m’éloigne du resto et lui envoie un nouveau petit SMS qui, je l’espère, va la convaincre de mettre un terme rapidement à sa petite fête.
— Je t’attends devant la boulangerie, à la sortie du resto. Je me ferai un plaisir d’enlever tout moi-même, Joy. Comme ça, tu n’auras rien à expliquer à personne. Profite bien de tes amis, après, c’est à mon tour de profiter de toi. Je te fais plein de bisous, partout où tu as envie.
Je retourne m’installer dans ma voiture et me repasse la scène dans ma tête. Je suis sûre qu’elle a aimé nos échanges et qu’elle n’a pas vraiment flippé. Mais peut-être ai-je été trop loin dans mon petit jeu ? Voilà que je me mets à angoisser sur sa réaction, maintenant. Quel ado je fais. C’est fou. On ne dirait pas que j’ai déjà quarante ans.
— Je me dépêche de manger ma part de gâteau. Mes invités sont au courant que j’ai rencard avec mon vieux comptable, dieu du sexe, pour bien finir la soirée. Les filles me jalousent, et encore, elles ne savent même pas que c’est toi !
Je patiente encore de longues minutes où je laisse mon esprit s’égarer sur ma relation avec Joy. Jamais je n’ai apprécié une femme à ce point-là. Je crois même que je suis amoureux, mais si je lui dis, ça risque de lui faire peur. Et ce que je veux éviter surtout, c’est qu’elle réalise que notre histoire est une folie et qu’elle se barre en courant. Perdu dans mes pensées, je suis surpris et sursaute quand quelqu’un frappe à ma vitre.
— Oh, Joy ! Tu m’as fait peur ! ris-je en ouvrant ma portière alors qu’elle me saute dans les bras. Joyeux anniversaire, ma Chérie.
— Merci, sourit-elle en s’asseyant sur mes genoux comme elle le peut dans l’habitacle avant de fermer la portière. Alors comme ça, on m’espionne, Monsieur O’Brien ?
— Cela m’a excité de te voir lire mes petits messages coquins. Désolé si je t’ai un peu fait peur, dis-je alors que mes mains se posent sur ses seins que je découvre nus sous son haut.
— Tu m’as surtout excitée. Je ne te savais pas voyeur, me dit-elle en déboutonnant ma chemise.
— Avec toi, je me découvre chaque jour. Pourquoi tu n’as pas mis une jupe ? demandé-je en luttant pour lui abaisser son pantalon. Parce que non seulement je suis voyeur, mais je suis aussi exhib. Je vais te faire l’amour juste ici, Chérie.
— Parce que le rencard dans ta voiture n’était pas au programme, rit-elle en m’abandonnant pour s’asseoir sur le siège passager et enlever elle-même chaussures et pantalon. Je te préviens, tu paies l’amende si on se fait griller, je suis étudiante.
— Tous les flics sont au lit, Bébé. Tu as eu raison de te débarrasser de tous tes sous-vêtements dis-je en baissant mon pantalon et en l’attirant à nouveau sur moi.
— Attends, doucement, s’esclaffe-t-elle en galérant pour abaisser le dossier de mon fauteuil, pressée contre moi. On n’est pas dans un film, c’est galère, le sexe en voiture.
— Avec ta souplesse, ça va aller, je pense, souris-je avant de l’embrasser avec toute la passion que je ressens pour elle.
Elle se presse alors contre moi et saisit mon sexe entre ses mains qu’elle positionne entre ses lèvres avant de me laisser m’enfoncer en elle. Mes mains sont sur ses jolies fesses et je l’aide à aller et venir sur moi. Comme d’habitude, c’est intense et passionné. Pris par notre excitation, nous nous laissons aller une fois de plus à un moment de plaisir où la jouissance vient rapidement s’imposer à nous. Le corps tout entier de Joy se tend sur moi alors que je tète ses seins et les masse, plein d’ardeur. C’est court, c’est bref, mais c’est fort et cela nous permet de faire face à l’urgence du désir que nous ressentions.
— Finalement, il faudrait que j’investisse dans une limousine, non ? rigolé-je alors qu’elle niche sa tête dans mon cou.
— Limousine ou camping-car, à toi de voir, sourit-elle.
— J’ai réservé une petite nuit à l’Hermitage Gantois, pas loin d’ici. Tu viens avec moi ? Il paraît qu’ils ont un charmant petit spa. Un bon moyen de finir la soirée, non ?
— Tu aurais pu me prévenir avant, rit Joy. Je me suis fait mal aux genoux pour pas grand-chose. Enfin, ça aurait pu attendre un peu quoi.
— Oui, tu as raison, ris-je, mais je n’ai pas su te résister quand tu m’as sauté dessus. Pour me faire pardonner, demain, c’est petit déjeuner au lit avant d’aller en cours !
— Ça vaut au moins le petit déj, oui ! Et je n'oublie pas que tu as parlé d'orgasmes au pluriel, Chaton.
— Je tiens toujours mes promesses, déclaré-je alors que nous nous sommes rhabillés.
Je nous emmène alors à l’hôtel luxueux où j’ai réservé une chambre pour la nuit. Et c’est là que nous célébrons à notre manière l’anniversaire de la femme qui me fait rêver jour et nuit. Il n’y a pas à dire, ça fait du bien de tenir ses promesses.
Annotations