The Lucky One

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Au fond de la salle, cachée derrière mon journal et une tasse de thé à la camomille devant moi, je t'observe. Tu portes un sweater blanc sans capuche, pas très approprié pour la situation. D'ailleurs tu t'en rends compte maintenant que cet homme pressé et impoli vient de te renverser dessus son latté caramel plein de crème. Le coupable passe la porte roupestant sans jeter un œil à son crime, te laissant essuyer tout ce sucre maintenant collé sur ce sol. J'attends. Je respire, je ne veux pas intervenir. Ce n'est pas le moment. Tu as finis et tu t'apprêtes à repartir aux vestiaires pour te changer. Je me lève et te suis discrètement derrière la porte que tu viens de passer. J'atteris dans un couloir étroit et sombre. Inspire. EXIT clignote et éclaire ma route. Les murs, je m'aventure à les effleurer. Rugueux, aucune sensation d'insalubrité. Alors je laisse ma main se raccrocher à cette sensation et essaie ne pas m'enfermer dans mon ombre. Ce couloir est vraiment long. Je ne sais plus trop pourquoi je suis là. Vestiaires- Femmes, enfin j'y suis.

Je toque, mais rien ne vient. Encore une fois. J'abaisse la poignée quand je sens soudainement quelqu'un la retenir. Tu bloques la porte.


« Cet homme est un abruti... Marmonne-t-elle.
- Tu as le droit d'être contrariée, de pleurer. C'était vraiment un abruti.
- Je vous ai vu, vous savez ? Je savais que vous viendrez. (elle change de sujet)
- Je ne le savais pas...Cesse de me vouvoyer ! La supplie-je. Si tu veux je peux rester derrière cette porte autant que tu le voudras ou je peux retourner t'attendre dans la salle ou je peux simplement partir. Je comprendrais. Je propose.
- Non tu ne comprendras pas. Ne dis pas ça, je déteste cette phrase... Reste derrière encore un peu puis tu choisiras ce que tu veux faire ensuite.
- Je t'attendrais.
- Ça non plus ne le dis pas, pas à moi. S'il te plaît. »


Tu sanglotes derrière cette porte, je l'entends. Dis moi, est-ce égoïste de me dire que cette porte est à la bonne place entre toi et moi ? Je ne supporte pas les pleurs, la facilité qu'a ma sensibilité de me rendre vulnérable. Je déteste ma personne autour de la tristesse, la colère enfin toutes ces émotions qui m'affaiblissent. Cette porte me protège c'est certain et elle te protège aussi.
Tu es sortie et le sourire avait repris sa place. Tu avais troqué ton sweater tâché contre un simple t-shirt gris uni que tu as recouvert d'une veste en cuir marron lorsque nous avons passé la porte d'entrée du café. Nous avons marché en silence ensemble. On ne s'est pas suivies l'une l'autre et pourtant comme d'un commun accord (muet) nos jambes nous ont déposées à l'entrée du parc. Toujours en parfaite synchronisation, nous nous sommes arrêtées et nous sommes faites face. C'était plutôt drôle, parce que tu as ri.


« Alice.
- Diane.
- Je ne voulais pas t'embêter aujourd'hui. Je veux juste te demander... Tu veux être mon amie ?
- Vous êtes mignonne, dit-elle en gloussant.
- Ce n'est pas une réponse Alice.
- C'en est une Diane.
- Ne sois pas injuste.
- Tu dois être bien seule Diane pour me demander ceci.
- Qu'est-ce qui te permet d'arriver à cette conclusion ?
- Parce que... Nous sommes déjà amies ! »

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