Chevron 8

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Arténiss poussa l’immense porte du Ciel Brisé, ainsi qu’un bâillement assourdissant. Son entrée, bien que bruyante, passa complètement inaperçue au milieu du brouhaha ambiant. À ce Chevron, l’endroit était toujours bondé.

La salle de service de l'Auberge n’avait rien de normal. Construite dans un ancien jardin couvert, deux fois plus grand que la moyenne, elle arborait un style hors du commun. Les plates-formes de bois, de verre et de métal qui servaient d'étages donnaient l’illusion d’avoir affaire à une version miniature d’Oasis. Cependant, ce n’était pas une place que l’on trouvait au centre de la salle, mais un immense arbre artificiel. Son tronc servait de soutien à deux plates-formes qui l’entourait tel deux halos au niveau des balcons des deuxième et troisième étages, auxquels elles étaient liées par de magnifiques passerelles en bois, sculptées pour former des branches.

Le lieu dégageait la même aura magique que la ville, mais de manière décuplée. On pourrait y rester des Chevrons à boire et à manger, s’il ne fallait pas laisser la place à d’autres client. Ces derniers toujours plus nombreux, car tous savaient qu’ils ne trouveraient à Oasis aucune autre enseigne où ils pourraient trouver à la fois de la bonne nourriture, suffisamment de place pour pouvoir respirer, mais surtout la certitude de ne pas se retrouver au milieu d’une des échauffourées qui font légion dans les bars et tavernes de ces quartiers.

Cette réputation parfaite avait été fièrement construite et maintenue par le propriétaire de l’endroit et l’équipe qu’il s’était constitué pour l’aider en cuisine et pour le service. Les membres de cette dernière étaient difficile à louper: ils portaient tous une tenue d’un noir de jais, les garçons arborant un costume trois-pièces sobre et efficace, tandis que les filles étaient habillées d’une robe qui, bien que courte, avait bénéficié du même travail qu’aurait demandé une tenue d’un cabaret haut de gamme. Plusieurs couches de tissu, toutes différentes, s’accordaient en un ensemble unique si bien ajusté que les jeunes filles qui les portaient semblaient nées à l’intérieur.

Malgré l’allure aguicheuse des serveuses, il était vain de chercher entre les tables le moindre geste déplacé. Même le Chaqui le plus saoul de la ville n’aurait pas la folie de toucher l’une des filles qui servaient à l’auberge de Kairn. Leur tenue, reconnaissable entre mille, leur garantissait une telle protection qu’elles la portaient même en dehors des Chevrons de services. Personne n'oserait avoir querelle avec le gérant de ce restaurant. Tous traitaient les employés avec respect, car insulter un employé voulait dire insulter le gérant, et insulter le gérant était un risque que peu de personnes auraient la bêtise de prendre.

Arténiss n’eut pas le temps de faire deux pas dans la large pièce que l’une d’entre elles, une magnifique rousse aux yeux verts, l’interpela d’une voix si douce qu’elle suffit presque à faire disparaître la fatigue de la jeune femme.

- Bienvenue au Ciel Brisé, Madame. Une table pour une personne ?

Elle avait parlé le sourire aux lèvres, avec tant d’assurance qu’Arténiss n’aurait presque pas pu entendre la légère pointe de sarcasme qui teintait ses paroles. Presque.

- Ne me sers pas de la « Madame », Aurore, tu sais que ça me donne envie de te coudre la bouche avec tes jolies mèches rousses, répondit-elle d’un ton faussement agressif, plongeant son regard amusé dans celui de la serveuse.

- Très bien, Mîr, fit la dénommée Aurore sans se démonter, que puis-je faire pour notre Pieuvre favorite ?

Le personnel de l’auberge était, avec Alyss, son frère et Soreï, les seules personnes avec qui Arténiss pouvait avoir une conversation si naturelle. Cela faisait de l’Auberge le seul endroit, autre que l’Atelier, où elle se sentait chez elle et en sécurité. Elle était toute particulièrement proche d’Aurore, le bras droit de Kairn. Célèbre dans toute Oasis pour sa beauté, elle devait à elle seule attirer la moitié de la clientèle masculine du lieu, ainsi d’ailleurs qu’une bonne partie de la féminine. Elle la considérait comme une soeur, et c’est d’ailleurs la seule raison pour laquelle elle la laissait utiliser son surnom de Pieuvre, qui l’agaçait pourtant au plus haut point, sans se formaliser.

- Je prendrais volontiers un bon repas, mais je dois d’abord voir Kairn, s’il est là.

- Bien sûr qu’il est là, où veux-tu qu’il soit ?

Elle se pencha pour glisser quelques mots à son oreille, l’air taquin.

- Je le soupçonne d’être devenu trop gros pour passer la porte de la cuisine, il ne la quitte plus en ce moment. J’envisage même de remplacer son fût de bière personnel par de l’eau citronnée. Elle est de si mauvaise qualité qu’il ne fera peut-être pas la différence, et ça ne pourrait lui faire que du bien.

Arténiss éclata de rire. Il ne devait exister qu’une poignée de personnes dans Oasis qui auraient osé qualifier Kairn de gros, et le fait que deux d’entre elles se trouvent en ce moment à l’entrée de son précieux restaurant rendait la chose encore plus incroyable.

- Bonne idée, fit-elle le sourire aux lèvres, je suis impatiente de voir comment tu t’en sortiras cette fois.

- J’attendrais qu’il remplace Elhen et j’accuserais la nouvelle, répondit simplement Aurore en haussant les épaules.

- Elhen ? demanda-t-elle, surprise. Il lui est arrivé quelque chose ?

- Non non, ne t’inquiète pas, Kairn l’a juste chargée de tenir un nouveau stand sur la Bague, il va donc falloir la remplacer en salle.

Tout en discutant, elles avaient traversé la moitié du rez de chaussé, non sans que plusieurs personnes ne se retournent pour contempler la jolie serveuse, tout en ayant un regard curieux vers Arténiss. Elles arrivèrent finalement au pied de l’arbre, où un large escalier s’enfonçait entre les racines qui s’étendaient sur le sol, servant d’assises aux tables alentour.

En le descendant, elles croisèrent deux autres serveurs portant un plat en cristal énorme, partiellement rempli d’eau, sur lequel trônait un imposant poisson d’au moins un mètre de long. Fumant, il dégageait une délicieuse odeur qui lui mit l’eau à la bouche, et son estomac lui fit remarquer par un grognement qu’il ne trouvait pas acceptable qu’elle aille dans la direction opposée au sublime met. Au fond de le la petite rivière qui entourait le poisson rampait de petits crustacés colorés, destinés aux planches à grillades. Ils étaient probablement tous en provenance du lac, où ils avaient été fraîchement pêchés ce matin.

Les deux serveurs leur adressèrent un sourire, auquel Aurore répondit volontiers. Le coin de la bouche d'Arténiss se redressa lorsqu'elle pensa que si les deux jeunes hommes n’avaient pas travaillé ici depuis quelque temps déjà, le sourire de son amie aurait sans doute causé une catastrophe qui aurait rendu leur liberté aux petits animaux à pinces qui continuaient de se déplacer derrière les parois de cristal du plateau.

Au bout de l’escalier, elles se retrouvèrent face à deux grandes portes couleur cuivre, ornées de deux grands hublots au travers desquels on apercevait les plans de travail de la cuisine. Elles poussèrent une porte chacune, et se retrouvèrent au cœur d’un maelstrom qui rivalisait aisément avec le bruit ambiant de la salle de service.

- TRAN ! OÙ SONT MES CUISSES DE CHAQUI POUR LA TABLE 4 ? JE NE VAIS PAS ATTENDRE QUE KIEL VIENNE ME LES PRÉPARER ! MERRY, KYHL, APPORTEZ-MOI CA EN TABLE 2 ET REDESCENDEZ AUSSI VITE QUE SI UN INFESTE VOUS COURRAIT AU CUL ! DASTAN, ENVOIE-MOI LES TROIS SALADES QUI SONT AU DEUXIÈME, ET DEMANDE A PHIALE DE RAMMENER SON JOLI MINOIS EN CUISINE, ON PEUT SE PASSER D’UNE SERVEUSE AU TROISIÈME !

Le responsable du vacarme était un véritable colosse, plus grand encore que le plus haut des Passeurs, qui vociférait en faisant de grands gestes dans toutes les directions à mesure que ses ordres fusaient. Habillé d’un énorme tablier tout aussi blanc que sa longue barbe hirsute, et aussi propre et lisse que le haut de son crâne, il avait en main un hachoir qui aurait fait rougir de jalousie les griffes de l’Infesté qu’Arténiss avait combattu il y a quelques Chevrons de cela. Alors qu’il criait une nouvelle directive à l’intention d’un jeune homme qui disparut à la vitesse du son dans la réserve, il l’abattit contre l’un des plans de travail, tranchant net le cou d’une volaille d’une taille assez spectaculaire. Alors que le géant se retournait pour attraper une immense casserole et la jeter sur un poêle à bois tout aussi imposant, il remarqua la présence des deux jeunes femmes à l’entrée de sa cuisine. Il vérifia le feu du poêle, suspendit son hachoir au-dessus du plan de travail, et alors qu’il retirait ses gants, il cria de nouveau :

- BERYN, CONTINUES CA POUR MOI VEUX-TU ? ET PRENDS LA DIRECTION, JE M’ABSENTE UN MOMENT. TÂCHE DE NE PAS ME DÉCEVOIR OU TU LAVERAS LA SALLE SEUL CE SOIR !

Un jeune homme, qui semblait plus âgé que les autres d’un ou deux Cycles et les dépassait tous d'autant de têtes, vint prendre la place du colosse devant la carcasse de l'oiseau et commença à le préparer tout en criant à son tour différents ordres destinés à ses camarades.

Le tout s’était déroulé en moins d’un Segment.

Le géant se dirigea vers une belle porte en bois au fond de la cuisine, et alors qu’il se baissait pour s'y introduire, il leur fit signe de le rejoindre.

Lorsqu’elles passèrent la porte à leur tour, elles se retrouvèrent dans un bureau dont l’atmosphère tranchait complètement avec le chaos de la cuisine : de grandes étagères vitrées, finement travaillées, couraient le long de trois des quatre murs. De nombreux rouleaux de papier, de tailles et âges variés, y étaient classés méthodiquement. Derrière le sublime bureau de métal qui siégeait au centre de la pièce se trouvait le seul mur sans étagère. À la place était exposé un arsenal d’armes particulièrement fourni, toutes d’une envergure qui aurait paru excessive si la taille de l’homme qui venait de s’asseoir dans l’épais fauteuil qui séparait le mur du bureau ne suffisait pas pour forcer n'importe quel observateur à revoir sa définition du mot « gigantesque ».

Arténiss observa Kairn. De son point de vue, il ne faisait pas vraiment ses cinquante Cycles. Aussi loin qu’elle s’en souvienne, il avait toujours eu ce visage rond, cette barbe qui, bien que blanchissante, ne suffisait pas à vieillir la jeunesse qui brillait encore dans son regard bleu. Les quelques rides sur les côtés de ses yeux témoignaient d’une vie passée à sourire. L’allure menaçante et le ton bourru qu’il se donnait souvent en public et en cuisine cachaient mal, du moins à ses yeux, l’extrême générosité et l’empathie qu’elle lui connaissait. Pour elle, il représentait une figure protectrice et rassurante, et elle ne pouvait pas lui être plus reconnaissante de tout ce qu’il avait fait pour elle durant les 20 derniers Cycles. Il l’avait recueilli alors qu’elle était enfant, et même s’il ne lui avait jamais expliqué en détails comment ni où il l’avait trouvée, elle avait compris qu’elle n’était pas née à Oasis. Pourtant, il l’avait pris sous son aile et s'était occupé d'elle seul, en dehors du système d'éducation normal de la ville.

Le géant n’ouvrit d’abord pas la bouche, se contentant d’attraper une chope de la taille d’un petit tonneau et de la passer sous son bureau, où elle savait être caché son fameux fût personnel. Il la ressortit quelque temps plus tard et la but d’une traite, comme si elle avait été remplie d’eau. Satisfait, il posa enfin les yeux sur les deux jeunes femmes et commença à parler sur un ton calme, posé, qui n’avait rien à voir avec celui qu’il utilisait quelques instants plus tôt en cuisine.

- Alors, que me veulent mes deux filles préférées en plein milieu de mon service ? demanda-t-il en enfilant une paire de lunettes rondes beaucoup trop petite pour son énorme tête.

- En fait, j’aurais un service à te demander, dit-elle en s’avançant, et il faudrait que ça reste le plus secret possible.

Le géant jeta un regard à Aurore, qui amorça un geste en direction de la porte.

- Aurore peut rester, continua-t-elle rapidement. Je la sais capable de se taire quand c’est nécessaire.

L’intéressée lui adressa un sourire de remerciement, et revint se placer à côté d’elle.

- Je t’écoute, fit le géant en la regardant par-dessus ses lunettes.

- Alyss et moi avons trouvé quelque chose de gros là dehors, trop gros pour qu’il passe inaperçu si on tente de le faire entrer en ville.

- Un artefact ? demanda le colosse en plissant les yeux.

- Oui, et dans un état remarquable, selon Alyss. Tu l’aurais vu, elle était encore plus insupportable que d’habitude.

Le géant leva un sourcil. Alyss était une jeune femme difficile à impressionner.

- Et j’imagine que tu veux que je t’aide à l’introduire en ville ? dit-il doucement.

- C’est ça. Alyss et moi retournons le chercher dès demain, et j’aimerais que tu sois là lors de la réouverture des Ponts pour nous couvrir. L’objet ressemble vaguement à une sorte de conteneur, à peu près aussi long que ton bureau. Tu pourrais faire croire que c’est un nouveau type de conteneur que tu aurais confié aux jumaux pour mieux conserver les produits de chasse, où je ne sais quoi. Et avec le festival qui arrive, personne ne devrait questionner sa taille.

Kairn réfléchit un moment, observant son bureau comme s’il voulait mieux se rendre compte de la taille de l’artefact en question.

- Donc si je comprends bien, tu veux que je t’aide à faire entrer en ville l’un des plus gros artefacts jamais trouvés, au nez et à la barbe du Conseil, et ce en toute illégalité ?

Il leva la main pour l'empêcher de protester, alors qu’elle ouvrait la bouche pour le faire, puis continua :

- Car c’est définitivement le Conseil qu’Alyss et toi continuez de provoquer régulièrement, sans vous soucier de la mauvaise image que cela donne à vos proches, et notamment à ceux qui tiennent d’importants commerces et institutions, comme moi par exemple. Sans vous soucier non plus, d’ailleurs, du mauvais exemple que vous donnez aux Récolteurs plus inexpérimentés que vous, et qui eux, en défiant le Conseil avec bien moins de subtilité et d’intelligence que vous ne le faites, subissent les conséquences de leurs actes bien plus douloureusement. C’est bien ça ?

Elle s’empourpra, la gorge serrée. Elle n’avait jamais vu les choses sous cet angle, et était loin d’imaginer que Kairn était au courant des petits pieds de nez qu’Alyss et elles faisaient régulièrement au Conseil, dont elles trouvaient les politiques récentes un peu trop restrictives. Kairn lut en elle comme dans un rouleau parfaitement calligraphié.

- Bien sûr que je suis au courant de vos petites entorses au règlement, Arténiss. Je tiens l’auberge la plus active de la ville, et accessoirement la préférée de plusieurs Passeurs et de quelques membres du Conseil. Je sais parfaitement que les jumeaux boycottent les contrôles du Pont sud, et je serais étonné que le Conseil ne le sache pas également. Le statut d’Alyss et Heytham et le fait que tu obtiennes des informations auprès d’une certaine serveuse (ce fut au tour d’Aurore de prendre une jolie couleur rosée) ne vous autorisent pas à agir comme bon vous semble et d’outrepasser les limites en vous fichant éperdument des consignes. D’autant plus que le Conseil a mis ces règles en place dans le but d’améliorer notre vie à tous, et ce avec l’accord des Anges.

- Je … balbutia-t-elle, commençant à penser qu’elle n’aurait pas dû parler de l’artefact à Kairn sans demander l’avis d’Alyss.

- Cependant, la coupa à nouveau le géant, j’ai moi-même du mal à apprécier le fait que le Conseil s’approprie une partie du travail des gens sans aucune considération pour celui-ci, et je dois bien avouer être curieux à propos de cet artefact qui intéresse tant la meilleure Inventrice que je connaisse. C’est pourquoi je vais vous aider, cette fois-ci.

Elle se retint de lui sauter au cou, sachant très bien qu’il était en train de lui faire une fleur. Elle ne put cependant pas s’empêcher de sourire, sourire qu’elle retrouva sur le visage d’Aurore et de Kairn, bien que celui de ce dernier disparût très vite.

- Je vais vous aider, répéta-t-il, mais je souhaiterais en échange que vous me teniez au courant de tout ce qui concerne cet artefact. Je ne veux pas être ignorant de l’objet qui pourrait m’attirer les foudres du Conseil si une rumeur se répandait.

Arténiss hocha la tête. Ça ne plairait pas à Alyss, mais elles n’avaient plus le choix. Et l’aide de Kairn allait leur être d’une grande utilité.

- Merci, lui dit-elle, tu es génial.

Le colosse lui sourit, puis lui montra la porte.

- Va te reposer maintenant, tu as l’air épuisée et j’ai un service à terminer. Aurore, tu restes un moment. J’ai à te parler.

Aurore afficha un air surpris, mais ne dit rien. Arténiss allait passer la porte lorsqu’elle eut soudain une idée. Elle se tourna de nouveau vers l’aubergiste.

- Au fait, dit-elle sur un ton distrait, j’ai récemment débarrassé une jeune sans-abri de trois idiots dans non loin de la seconde avenue, dans le quartier orange. Les Gardiens doivent l’avoir gardé un moment pour tenter d’en savoir plus sur comment les idiots en question se sont retrouvés avec des dents en moins. Je ne voulais pas te déranger avec ça, mais j’ai entendu qu’il te manquait une fille…

Sur ces mots, elle referma la porte derrière elle, s’étira, puis se dirigea vers sa chambre qui se trouvait au quatrième étage de l’auberge. Elle avait le sentiment d’avoir effectué une bonne action.

Lorsqu’elle eut enfin atteint sa loge, elle ne prit pas le temps de se changer, retirant seulement sa tenue de combat avant de se laisser tomber en sous-vêtement sur son lit, où elle ne mit pas longtemps à s’endormir. Elle avait oublié de manger, n’avait pas mis de baume sur sa blessure, mais ça n’avait aucune importance.

Elle avait passé une excellente journée.

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