Chevron 5
- Je n’aime pas ça.
Alyss grommelait en avançant au milieu de la jungle, qui avait perdu de son aspect sauvage. Bien moins épaisse, on pouvait y voir plusieurs arbrisseaux, là où les habitants d’Oasis avaient replantés les arbres abattus. Elle se trouvait d’ailleurs sur un sentier battu par les pas des travailleurs qui y passaient régulièrement, portant un tronc sur les épaules. Arténiss, qui marchait à ses côtés, eut un soupir exaspéré.
- Oui, j’avais compris la dernière fois que tu me l’as dit, et les… (elle fit semblant de compter sur ses doigts) … huit fois précédentes aussi. Mais tu sais aussi bien que moi que nous n’aurions pas pu le porter jusqu’à Oasis seules, et encore moins avant la fermeture des Ponts.
Après avoir quitté la plage, les deux amies avaient pris la direction de la ville. Malgré ses nombreuses plaintes, elle avait dû se résigner à laisser sur place l’artefact qu’elles avaient découvert. Son poids ne permettant pas de le transporter jusqu’en ville à seulement deux personnes.
Elles avaient donc pris la décision de le cacher dans la jungle, afin de revenir le chercher dès le lendemain avec de l’aide. Après s’être assurées que rien ni personne ne serait en capacité de le trouver par hasard, elles avaient pris la décision de rentrer.
- C’est sans doute la relique la mieux conservée que j’ai vue de ma vie, on aurait dit qu’elle avait été construite il y a à peine une Série, dit-elle un air dépité sur le visage. Et me voilà obligé de la laisser en pleine nature sans aucune garantie de la retrouver intacte à mon retour
- Tu l’as si bien caché que le plus grand risque auquel tu t’exposes est de ne pas la retrouver toi-même lorsque tu la cherchera demain, lui répondit Arténiss en levant l'œil au ciel. Pour l’instant, tu ferais mieux de réfléchir à comment tu comptes faire passer un truc de cette taille sous le nez du Conseil. Même si vous vous êtes mis les Passeurs de la porte sud dans la poche, qu’un artefact aussi gros entre en ville se fera sûrement savoir.
Elle eut un rictus de mécontentement. Trop préoccupée par sa découverte, elle n’avait pas du tout pensé à ce genre de problèmes. Arténiss avait raison, il était impossible que le Conseil n’apprenne pas l’existence de sa trouvaille si elle l’introduisait en ville. Il fallait trouver un moyen de l’y faire entrer incognito… Mais sans avoir à la démonter. Elle voulait l’étudier proprement, dans un endroit sûr, avant de commencer un éventuel démantèlement.
- Tu es aussi consciente, continua la Modeleuse, qu’il n’y a que deux personnes à qui on peut demander de l’aide, si on veut être sûres que cela reste secret ?
- Tu n’as pas besoin de me le rappeler, répondit-elle, son humeur se dégradant au fur et à mesure qu’elles approchaient d’Oasis. Mais il est hors de question que mon frère pose ne serait-ce qu’un doigt sur ma trouvaille sans une autorisation écrite de ma part, et en trois exemplaires.
- Bien sûr, bien sûr, répondit Arténiss en riant. Ah, nous y voilà.
En effet, elles venaient de sortir de la forêt, et se trouvaient désormais dans une zone complètement déboisée. Une grande clairière dont l’herbe, écrasée en plusieurs endroits, ne pouvait cacher une fréquentation importante et régulière.
Cependant, l’endroit n’était pas entouré que d’arbres : devant les deux jeunes femmes se dressait un mur immense, d’au moins une centaine de mètres. Sa régularité n’était brisée que par les plantes grimpantes qui en montait les pans jusqu’à mis hauteur. Il était si imposant que le regarder procurait un étrange sentiment d’enfermement, alors même qu’on se trouvait encore à l’extérieur.
Le soleil étant déjà bien bas, le mur était plongé dans l’ombre, ce qui ne faisait qu’accentuer l’air menaçant de la muraille. Entourant Oasis, on la voyait disparaître derrière les arbres de chaque coté de la clairière. À leur gauche, elle courait sur plusieurs dizaines de kilomètres avant de se retrouver les pieds dans le lac qui se trouvait derrière la ville, dont elle ressortait à environ un-demi kilomètre à droite de leur position actuelle.
Le mur, large de 30 mètres, formait autour d’Oasis une protection d’une forme ellipsoïdale parfaite, et d’une résistance qui semblait à l’épreuve de toute forme d’attaque extérieure : le nom de la ville n’était pas sans rapport avec le fait qu’elle faisait un parfait abri pour les hommes qui l’habitait, qui pouvait y vivre en totale autarcie.
Cependant, cette protection nétait pas facile d’accès : d’aussi loin que les habitants pouvaient s’en souvenir, le mur avait toujours été là, mais jamais il n'avait eu de porte. Les légendes racontent que les derniers Hamagus avaient construit cette ultime protection pour fuir le cataclysme qui allait les détruire, et qu’eux seuls, êtres ailés, aurait été capable de planer sur l’Ather pour passer de l’autre coté. Mais le Fléau, nom donné à l’entité tenue pour responsable de la disparition des Hamagus, aurait alors aspiré tout l’Ather se trouvant autour d’Oasis.
Les Hamagus, privé de leurs ailes, se seraient alors retrouvés enfermés à l’extérieur de l’abri qu’ils s’étaient construit.
Certaines hypothèses laissaient entendre que le « Fléau » avait été une armée d’Infestés, mais elle n’en était pas convaincue : elle avait passé assez de temps à étudier les ruines de l’ancienne civilisation pour être presque certaine que les Hamagus n’avaient jamais eu affaire aux Infestés, ou en tout cas pas tels qu’on les connaissaient aujourd’hui.
Bref. Ce qui était certain, c’est que les premiers hommes à avoir découvert le mur avaient réussi là où les Hamagus avaient échoués : s’aidant des plantes qui l’avaient recouvert au fil des âges, ils auraient réussi à grimper jusqu’en haut de celui-ci, et ils y construisirent les Ponts. Ces derniers n’avaient d’ailleurs de pont que le nom : ils étaient en fait de grands systèmes d’ascenseurs à poulies, qui permettaient désormais de faire passer hommes et matériaux d’un côté à l’autre du mur. Là encore, il existait plusieurs légendes sur leur construction : on racontait que l’on doit leur conception aux premiers Inventeurs, leur construction aux premiers Modeleurs, et que les premiers Lecteurs avaient coordonné le travail de tout ce beau monde. Encore une fois, impossible de savoir s’il s’agissait de la vérité pure, même si ces histoires semblaient bien plus plausibles aux oreilles d’Alyss que celles que l’on pouvait ouïr sur les Hamagus.
Par une brève consultation de ses Yeux, elle put voir qu’elles approchaient rapidement de la fermeture du huitième Chevron, et donc de l’ouverture du neuvième : les Ponts extérieurs allaient bientôt commencer leurs allers-retours, et feraient plusieurs voyages pour remonter tous les récupérateurs de la zone avant de stopper toutes activités dès l’ouverture du dizième Chevron. D’ailleurs, elles n’étaient plus seules dans la clairière : plusieurs autres groupes, généralement composés de quatre à six personnes, attendaient eux aussi les premières remontées.
Elle porta son attention sur certains d’entre eux. Beaucoup de regards, qui s'esquivaient vite lorsqu’elle les croisaient, étaient tournés dans leurs directions. Elle voulut vérifer la réaction d'Arténiss, mais celle-ci faisait semblant de ne se rendre compte de rien, les yeux fixés sur son Chronostat.
Ce genre de scène n’était pas exceptionnelle. Après tout, la « Pieuvre » était connue dans toute Oasis, et le fait qu’elle soit accompagnée de la seule Inventrice à n’avoir jamais fait partit des Récolteurs ne l’aidait pas à passer inaperçue.
Cependant, malgré sa réputation d’excellente combattante -ou peut être plutôt à cause d’elle- il était difficile pour Arténiss d’interagir avec les autres personnes. Le respect qu’ils avaient pour elle avait tôt fait de se transformer en une légère crainte. La où Alyss voyait un air calme et réfléchi, les autres semblaient discerner une volonté d’isolement presque froide. Arténiss faisait comme si de rien n’était, mais elle était certaine que cela la touchait plus qu’elle ne voulait le faire croire. Elle avait essayé tant bien que mal de lui présenter des connaissances, mais cela finissait souvent par un sentiment de malaise général.
- Il est Temps, fit soudain Arténiss, dont le Chronostat venait d’émettre un léger clic en se fermant d'un nouveau Chevron.
La voix de sa compagne la sortit de ses réflexions, et elle leva la tête vers le sommet du mur. À l’instant où Arténiss avait ouvert la bouche, des cliquetis puissants avaient commencés à se faire entendre depuis les fortifications : loin au-dessus d’elles, deux ombres semblables à de grands bras surgirent de la muraille. De ces bras jaillirent quatre longues chaînes de métal, qui descendirent lentement vers eux. Cela n’aurait rien eu d’impressionnant si chaque une de ces chaînes n’avait été a par un véritable colosse, qui accompagnait sa descente en s’y tenant fermement.
Ils touchèrent terre exactement au même moment, leurs mouvements aussi synchronisés que leurs habits identiques. Ils portaient tous un épais ensemble de cuir sombre, qui mettait en valeur leur carrure imposante, ainsi qu’un masque qui leur recouvrait le crâne. Ce dernier ne laissait apparaître que leur bouche et leur menton, seul moyen de les distinguer les uns des autres, certains arborant différents styles de pilosités faciales.
Au niveau de leurs yeux, le masque prenait la forme d’un bandeau noir sur lequel apparaissait un œil, dont l’iris était séparée en 3 segments de même taille, mais de couleurs différentes : rouge, vert et bleu. La pupille, quant à elle, était d’un orange au ton ocre : Le Chronologe. Elle avait du mal à comprendre comment ils pouvaient y voir quoi que ce soit, mais cela ne semblait pas les déranger.
Les Passeurs et leur sens du spectacle, pensa-t-elle, amusée.
Aussitôt sur le sol, ils attachèrent les chaînes à quatre énormes anneaux, qui étaient jusque là cachés dans l’herbe de la clairière. Une fois qu’elles furent fixées, les chaînes se tendirent subitement, et commencèrent à tirer sur les anneaux comme pour les arracher à la terre.
Et c’est ce qu’il se produisit. Mais c’est tout un pan de la clairière, et non pas que les anneaux, qui se détacha du sol. Celui-ci, d’une forme parfaitement géométrique, se révéla être une plate-forme carrée de 4 mètres de côté. Elle était entourée de métal, mais recouverte de terre. Il aurait fallu porter une attention toute particulière au sol si on avait voulu la discerner avant qu’elle ne s’en sépare. Elle se souleva juste asser pour qu’il soit encore possible de monter dessus sans problème, puis se stoppa. Son poids était tel qu’elle ne tangua pas d’un centimètre, malgré son arrêt brutal.
Un nouveau son se fit entendre depuis les hauteurs : de longues traverses de métal descendaient doucement le long des chaînes, retenues par de petites roues dentées dont les crans passaient les interstices des chaînons avec une précision millimétrée. Une fois arrivées en bas, elles formèrent autour de la plateforme une barrière à l’aspect solide, qui permettrait d'éviter toute chûte. Du côté qui faisait face aux groupes de Récolteurs, deux Passeurs avaient retenu les traverses afin qu’ils soient possibles d’entrer dans l’ascenseur nouvellement formé.
- Que les premiers prennent place, fit l’un des hommes sur un ton qui ne laissait aucune place aux pertes de temps inutiles.
Arténiss et elle, suivis de ceux qui étaient arrivés les premiers dans la clairière, montèrent sans se faire attendre. Au moment où elle passa près de l’homme-barbu qui tenait ouvert le côté gauche, il lui décocha un sourire complice, auquel elle répondit par un clin d’œil rapide. Elle alla ensuite rejoindre Arténiss qui était déjà adossé aux barrières, dans un coin aussi éloigné des autres que possible.
Une fois que les Passeurs eurent jugés qu’ils avaient embarqués suffisamment de monde pour le premier voyage, les deux hommes qui maintenaient la protection ouverte lâchèrent prise et rentrèrent à leur tour. Dès que l’ascenseur fut fermé, ils frappèrent du pied droit sur le sol, et un instant plus tard, l’ascension commença. Malgré son poids, la plate-forme prenait de l’altitude à une vitesse honorable, et ils furent en haut en un rien de temps.
Arrivée au niveau des poutres métalliques aperçue plus tôt depuis le sol, la nacelle stoppa son mouvement vertical pour se déplacer à nouveau, de façon horizontale cette fois. Les quelques 100 mètres de vide sous leurs pieds furent remplacés par des rails dans lesquels la plate-forme glissa tranquillement sur une courte distance, avant de s’arrêter complètement. Les Passeurs rouvrirent la nacelle, de l’autre côté cette fois, et leur demandèrent de sortir.
Une fois sortis de l’ascenseur, ils ne se retrouvèrent pas dehors pour autant : à leur droite et à leur gauche, d’immenses machineries se remirent en marche au moment ou le Pont reprit le chemin qu’il venait d’emprunter en sens inverse.
Des roues de métal, dont les plus grandes faisaient quatre fois sa taille, retenaient les chaînes qui les avaient hissés jusqu’ici. C’est justement devant les deux roues les plus imposantes que ce tenait d’autres Passeurs, au nombre de six cette fois, trois de chaque côté. Ils étaient occupés à faire tourner un engrenage, posé à l’horizontale sur le sol, à l’aide de grandes poutres de bois qui en dépassaient. Le mécanisme en lui-même était asse simple : l’engrenage au sol faisait tourner la roue la plus grande, qui entraînait les autres avec elle, faisant ainsi se mouvoir la nacelle. Mais le faire fonctionner était loin d’être aussi facile : la force nécessaire pour pousser l’engrenage était considérable, et Alyss pouvait voir l’Ather que les colosses dépensaient dans leur effort se mouvoir autour d’eux.
Ils devaient tracter les Ponts pendant tout un Chevron, deux fois par jour. Cela faisait de la profession de Passeur l’un des postes les plus difficiles à obtenir à Oasis pour un Modeleur. De plus, c’était une voie presque exclusivement masculine, non pas pour une quelconque raison machiste, mais parce qu’il n’existait à Oasis très peu de femmes de deux mètres de haut à la musculature asse imposante pour rentrer dans l’un de leurs ensembles de cuir. Et les Passeurs tenaient vraiment à leur petite démonstration de parfaite synchronisation.
Les deux amies et les groupes qui étaient montés les premiers marchèrent tranquillement vers un troisième rassemblement de colosses, qui les attendaient derrière de grands comptoirs en bois massif, équipés de portiques. Une fois arrivée devant l’un d’entre eux, elle déversa le contenu de son sac sur le plan de travail prévu à cet effet.
Le Passeur, penché au-dessus d’un rouleau de papier long comme le bras d’Alyss où il s’affairait à écrire ce qui ressemblait à un inventaire, commença à examiner les pièces. Il ne lui avait toujours pas jeté un regard. Après avoir inspecté l’intégralité des morceaux de métal, il finit par ouvrir la bouche.
- Souhaitez-vous garder quelque chose ? Je ne pense pas que je sois autorisé à vous laisser quoi que ce soit, étant donné que vos trouvailles correspondent toutes aux critères du Conseil, mais je dois tout de même vous poser la question.
Il avait parlé sur un ton neutre, où elle sentit une légère teinte d’ennui : pour une machine de muscle comme lui, être affecté au tri pendant que les autres faisaient la démonstration de leurs talents devait paraître une tâche dénuée d’intérêt.
- Et bien, en réalité, j’aimerais tout garder, lui répondit-elle sur une note tout aussi formelle.
- Très bien, dans ce cas je vais vous demandez de vous adressez à… attendez, qu’avez-vous-dit ? s’exclama-t-il subitement, comprenant soudain les paroles qu’elle venait de prononcer.
Surpris, il leva enfin la tête dans sa direction. Elle lui adressa un grand sourire espiègle. Il se redressa aussitôt, l’ayant reconnu, et reprit d’une voie plus naturelle, bien qu’il baissât le volume pour ne pas être entendu depuis les files voisines :
- Mirr Alyss, quel plaisir de vous voir de retour. Bien sûr, vous pouvez tout gardez, votre amie également. Vous pourrez venir récupérer vos biens plus tard dans la soirée, avant le départ des convois, comme d’habitude. À moins que ce soit le tour de votre frère ?
- Ce sera bien moi, je n’oserais pas vous infliger sa compagnie, dit-elle sur le ton de la rigolade. Y’a-t-il eu des problèmes avec le Pont dernièrement ?
- Pas depuis la dernière fois que vous êtes passés, non. Je dois dire que vous et votre frère êtes bien plus efficaces que les débutants que le Conseil nous envoi. Ils doivent sans doute penser que notre Pont ne vaut pas la peine d’être entretenu aussi régulièrement, étant donné que c’est le moins utilisé de la ville.
- Ils ne savent pas ce qu’ils ratent, répondit Alyss avec un petit rire. Mais ne soyez pas trop sévère avec eux, ils font ce qu’ils pensent être le mieux pour le développement de la ville.
- Si vous le dîtes Mirr, j’imagine que vous n’avez pas tort, dit-il avec un haussement d’épaules. Vous pouvez y aller, je vais noter que vous avez ramenés des produits de chasse sur l’inventaire.
Il plaça leur récoltes dans un grand bac sur sa droite, puis ouvrit le portique d’un geste de la main. Après l’avoir salué, elle se dirigea vers le Pont intérieur, de l’autre côté du mur. Arténiss, qui était passé après elle sans dire un mot, l’avait déjà rejointe, et elles marchèrent côte à côte, en silence cette fois.
Le chemin de ronde du mur était loin d’être aussi sinistre et figé que ses façades : il servait à la fois de rocade pour faire le tour de la ville et de zone d’échange entre les Récolteurs et les différents services que proposaient les artisans de la ville, qui y installaient de petits stands où ils exposaient leur dernière création en provenance de leurs ateliers, souvent basés autour de la place principale, au centre d’Oasis.
On pouvait trouver de tout dans la Bague. Ici, on proposait de la nourriture préparer en ville en échange de produits de chasse frais ; là un couturier qui prenait les commandes de différentes personnes qui lui fournissaient du tissu ou du cuir, obtenu à la chasse ou en échange d’un autre service.
Souvent, les gens demandaient un bien très précis en échange de ce qu’ils proposaient, il fallait donc être au courant de tout ce qui se faisait afin de faire plusieurs échanges pour obtenir ce que l’on désirait. Sinon, il fallait être prêt à aller faire la queue à l'un des comptoirs de trocs. Depuis peu, certains avaient commencés à utiliser un système de petits rouleaux, où l’on inscrivait un contrat sur lequel on s’engageait à obtenir la ressource désirée dans la semaine, ce qui permettait d’avoir accès aux choses sans avoir à échanger le bien immédiatement. Bien sûr, cela créait quelques conflits, mais les Anges et la Garde avaient tôt fait de les régler.
En temps normal, elle aurait sans doute passé un peu de temps à flâner entre les stands dans l’espoir de trouver quelque chose d’intéressant que les Passeurs auraient négligés de récupérer, mais elle avait autre chose en tête pour le moment, et elle préférait rentrer chez elle immédiatement.
Alors que les deux Altérés approchaient du bord du mur, la ville se dévoila peu à peu, proposant une vue qu’elle ne serait jamais vraiment habituée à retrouver, tellement elle était époustouflante. Dans la lumière tamisée du coucher de soleil, Oasis prit subitement tout son éclat.
Malgré son esprit troublé, elle se perdit dans la contemplation de la ville.
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