Chapitre 51: Lorsque les rêves deviennent réalité.
Le groupe armé se dirige vers le point précis qu’indiquent les coordonnées GPS ; Six personnes, en armures de cuir à la facture très particulière, armés d’armes à feu et d’arbalètes de poing. Ils se faufilent silencieusement dans les fourrées. Deux hommes portant tous deux, un blouson recouvrant un gilet par balle, l’inscription « Police Nationale » écrite en gros caractère blanc sur bleu foncé au dos, dont un avec un sac en toile au dos. Ils encadrent un homme qui n’a pas d’armure mais juste un long manteau en laine gris et un simple jean épais.
Les neuf personnes avancent à pas de velours dans la pénombre de la nuit à travers les fourrés cristallisés par la glace. L’un d’eux, le plus jeune s’arrête brusquement devant un muret de pierre qui est camouflé par des branchages.
« Je ne comprends pas. Les dernières coordonnées de Viktór se trouvent par-là, derrière ce mur de pierre. »
Egon s’avance aux côtés de son ami. Il tâtonne le mur derrière les branchages.
« Il doit y avoir un passage quelque part. »
Alors qu’il bouge les feuillages et les branches, il repère à quelques petits mètres un battant en bois fendu en deux. Puis en suivant du regard depuis quelle position initiale devait avoir cette porte, il découvre, sous des branchages, une petite issue donnant sur un couloir sombre.
« Bleda ! Il est entré là-dedans. » Déclare Egon en montrant d’un signe de tête la petite entrée. Ho-Jin s’y précipite pour inspecter le nouveau passage.
Il avance précautionneusement dans le couloir en colimaçon pour atterrir dans une sorte d’antichambre circulaire.
La grande salle ronde est vide. La lueur des flammes qui consument les torches transforment la pièce en antre des enfers.
Ho-Jin envoie son signal à ceux qui sont restés à la surface. Son arme de poing en joue, il se tient sur le côté de l’entrée du couloir, afin de couvrir les deux passages latéraux et la grande porte double en bois massif qui est en face de lui.
Les pas de ses compagnons s’approchent derrière lui. Egon, suivi d’Aiday et Garcia arrivent dans la pièce leurs armes respectives en joue. Puis apparaissent Mandrin, Octavius et Jareth. Balázs ferme la marche.
Lorsque le Syldraïne arrive au centre de la pièce, il s’arrête devant la grande porte, la fixant d’un air effaré. Egon s’approche de lui :
- Jareth ? Que se passe-t-il ?
- C’est le lieu dont j’ai rêvé. C’est là que se déroulait le massacre.
- Ah. Eh bien au moins, si c’est un rêve prémonitoire, on connait la suite de l’histoire. Qu’y a -t-il de l’autre côté ? »
Demande le guerrier, en indiquant l’issue d’un signe de tête.
- Il y a une grande salle de pierre, similaire à celle-ci mais plus grande. Il y a un grand autel au fond. Sur chaque côté de l’autel, il y a un passage caché. De là viendront les ennemis. Mais, je crains pour le sort de votre ami. Ou de ma fille.
- Que veux-tu dire ?
- Ils ne seront pas en grande forme.
- Ok. »
Egon prend une grande inspiration, pour se calmer et reprendre ses esprits. Les yeux rivés sur Jareth, qui ne quitte pas les siens de la porte, le Pannonien reprend :
- Écoute-moi bien Jareth. On l’a déjà fait ensemble, tu te souviens ? Et on s’en est sorti. On va faire comme en 44. On les récupère sains et saufs, et on fait tout péter.
Jareth réprime un sourire et détache son regard du portail pour le tourner vers Egon.
- Je m’en souviens parfaitement. Mais là, nous ne serons pas confrontés à de simples soldats SS armés jusqu’aux dents. Ce sera pire !
- Je sais. Mais nous ne sommes pas accompagnés par de simples civiles qui se battent pour leur pays. Nous sommes un groupe de guerriers aguerris avec des pouvoirs extraordinaires.
- Oui. Et on a deux flics français.
Egon éclate de rire. Il ajoute avec un grand sourire :
- Oui, tu vois ? C’est comme en 44. On a des Français avec nous. Ce ne sont pas des guerriers, mais ils sont suffisamment bornés pour emmerder l’adversaire.
- Comment ? Ils vont organiser un peloton de gréviste ?
- Oui, ou alors ils partent en courant vers la sortie en ayant suffisamment insulter nos ennemis pour que ces derniers n’aient qu’eux dans leur ligne de mire. Ce sera une formidable diversion. »
Les deux hommes partent dans un rire salvateur, mais qui ne dure pas. Egon reprend très vite son sérieux. Il se dirige vers la porte et pose sa main gauche sur la poignée, la droite étant prise par une arbalète de poing.
« Bon. Je vais ouvrir cette porte. Les gars ? Vous me couvrez. »
Tous ont leurs armes pointées sur la porte et sur les issues de côté. Egon tire le battant vers lui et offrant à la vue de tous, un spectacle horrifique :
Une grande salle dont le sol et les murs sont en pierre taillée, éclairée par des torches murales. Au fond de la pièce se trouve un grand autel en marbre. Et au-dessus de cet autel, Viktór, littéralement crucifié au mur, est nu et ne respire apparemment plus.
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