Chapitre 11 – La cabane 2.0

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La chose s’arrête net de bouger et de faire du bruit alors qu’il semble que dehors, la forêt s’agite. Moïra tend l’oreille et entend des cris. Pas ceux de bestiaux non, des appels à l’aide, des cris bien humains. Quelqu’un est dehors par cette nuit sans lune à appeler dans l’espoir qu’on lui réponde et la jeune femme est coincée dans son placard, incapable de l’inviter à venir, ou de lui conseiller de s’enfuir. Le monstre énorme glousse encore quelques secondes, mais contrairement à ce qu’elle aurait pensé, il ne se rue pas dehors en fracassant la fenêtre mais retourne rapidement vers le couloir avant de se ruer vers l’entrée. Moïra entend la porte grincer aussi brièvement que lorsqu’il est entré. Ce prédateur-là mise tout sur la discrétion, semble-t-il. Moïra tressaille en réalisant alors la chance qu’elle a eu d’entendre la porte grincer au rez-de-chaussée.

Les cris, dehors, continuent sur le même ton. On dirait une voix d’homme. Entre vingt et quarante ans, qui semble totalement inconscient du danger qui s’approche de lui. Maintenant que le monstre est à la poursuite de cet étranger, elle peut se permettre de se lever et de le prévenir. Mais soudain, le cri change d’intonation pour devenir quelque chose de plus gras, plus fort, plus dangereux. Ce nouveau cri n’a plus rien d’humain. Une série de jacassements et de rugissements se fait entendre, qui déchire le silence de la forêt. Moïra entend la rage, la douleur, l’agonie.

Puis la mastication.

Puis le silence, de nouveau. Qui a gagné ce combat à mort ? Le prédateur discret ou celui qui cherchait à l’appâter ? Moïra n’a pas envie de quitter sa cachette pour le découvrir. Elle attend encore quelques secondes, le cœur battant à tout rompre, avant de s’installer dans le fond de son placard aussi silencieusement que possible, dos contre le mur, ramenant ses genoux contre sa poitrine et calant sa tête dessus. Pendant quelques secondes, elle se dit qu’elle devrait peut-être descendre pour bloquer la porte d’entrée avec quelque chose. Mais la peur de tomber nez à bec avec cette chose grondante ou d’être observée depuis l’extérieur la paralyse sur place. Tant pis pour la porte d’entrée, elle trouvera un moyen de la fermer une autre fois, si elle survit à cette nuit.

Prostrée dans son coin, Moïra tente de dormir mais sitôt qu’elle s’assoupit, quelque chose la tire de son repos. Si ce n’est pas le chaos provoqué par les petits poux dont les pattes claquettent dans la maison, ce sont les bruits que Moïra n’arrive pas à oublier. Alors elle garde les yeux ouverts dans la pénombre tandis que son morceau de bois se refroidit peu à peu. Le moindre petit grincement lui donne la chair de poule, même si c’est elle qui en est à l’origine.

Finalement, elle entend quelques poux revenir dans la chambre où elle est cachée, et certains ont même l’audace de venir fureter sur les portes coulissantes de son placard. Mais elle se retient de donner des coups pour les chasser, de peur que le monstre ne revienne la chercher. Calée dans son coin, elle pousse un soupir et ferme à nouveau les yeux, sans pour autant baisser son attention.

Elle devient légère.

Ou, peut-être pas. Dans l’obscurité, il lui semble qu’elle y voit bien mieux que l’instant d’avant. D’ailleurs elle ne sait pas comment elle est arrivée là mais elle n’est plus du tout à l’abri dans la cabane. Pour autant, elle ne se sent pas aussi fragile qu’il y a quelques instants. Au contraire, elle sent des muscles rouler sous sa peau tandis qu’elle tend le bras en avant, pour remarquer qu’il est recouvert d’un pelage noir mat. Serait-elle un de ces molosses ? son corps est massif, pourtant elle n’a aucun mal à le mouvoir et sent d’ailleurs une puissance colossale lui traverser le corps tandis qu’elle s’étire et fait quelques pas.

En regardant autour d’elle, Moïra perçoit des paires d’yeux brillant dans les ténèbres, qui l’observent en retour. Mais pas un monstre ne se jette sur elle. Elle fait quelques pas en arrière puis s’élance subitement dans la rue, en reconnaissant les hauts immeubles qui composent le Mordor, bientôt suivie par ce groupe surprenant. Poussée par sa confiance, elle émet quelques grognements auxquels répondent les autres même si elle n’a aucune idée de ce qui vient de se dire.

C’est assez satisfaisant de ne plus avoir peur de rien. C’est même plutôt grisant d’être le chasseur après avoir subi le rôle de la proie pendant… Trois jours ? Dix ? Plus ? A vrai dire peu importe. Elle cesse de réfléchir et profite de ce pur moment de liberté où elle file comme le vent à travers les rues bétonnées, obscures et mortes.

A travers l’espace sans fenêtre de l’un des immeubles, Moïra perçoit un faible rai de lumière. Interloquée, elle s’arrête pour observer en silence, imitée par ses compagnons du moment. En tendant l’oreille, elle perçoit une faible mélodie. Quelqu’un est en train de jouer de la musique ! Et si ce n’est pas une guitare folk qu’elle entend, alors elle ferait mieux de rester une grosse bête noire jusqu’à la fin de sa vie. Qui que soit la personne qui est en train de jouer, elle a du goût en matière de musique et s’y connaît plutôt bien.

Mais à peine le pense-t-elle que, dans son esprit, surgit la crainte que Sauron aussi, ait entendu la mélodie. Elle se tourne de part et d’autre dans la crainte de percevoir le rai de lumière blafarde du monstre gigantesque. Mais à peine y pense-t-elle qu’elle le voit justement, surgissant des entrailles de la ville, qui s’élance vers l’immeuble dans un rugissement à faire trembler les bâtiments. Sans réfléchir, elle se jette à corps perdu dans le bâtiment, espérant trouver le musicien inconnu avant le cyclope. Suivie par les autres bêtes comme une meute, elle tente de franchir les escaliers jusqu’à l’étage mais ses membres sont comme ankylosés, agrippés par une quelconque force invisible. Elle voudrait avancer mais n’y parvient pas et la peur la prend de nouveau aux trippes. Quand elle se retourne, les autres molosses ont disparu dans les ténèbres du bâtiment. Elle tente de convaincre la personne de quitter son étage pour se mettre à l’abri mais ne parvient qu’à pousser un hurlement à glacer le sang. La lumière insensée du géant l’inonde et l’immeuble s’écroule soudain sur elle alors qu’elle ne peut plus bouger. Tout vole en éclat, tout disparait.

Moïra se redresse d’un coup en poussant un hoquet de stupeur, avant de se reprendre. Son cœur bat encore la chamade mais le calme des lieux la ramène peu à peu à la réalité. Aucun immeuble n’est en train de s’effondrer sur elle, aucun monstre ne tente de l’attraper. Elle perçoit seulement un fin rai de lumière se dessiner sous la porte coulissante. Le cœur encore battant, elle tente de regarder par l’embrasure pour s’assurer qu’elle est bien seule avant d’ouvrir. La porte coulisse sans effort.

Il fait jour dehors, pas un nuage à l’horizon et Moïra se lève. Elle a des bras, des jambes et un corps parfaitement humain. D’un côté ça la rassure, mais d’un autre elle aurait bien voulu garder cette force qui lui manque actuellement. Profitant de la lumière du soleil qui la réchauffe, Moïra regarde ses mains si faibles et si petites. Pendant quelques secondes elle se demande si elle est vraiment contente d’être elle-même ou si elle ne regrette pas ce qu’elle était dans son rêve.

Mais comme elle est seulement humaine, elle se donne quelques jours pour tenter de trouver de la nourriture ici et reprendre des forces. Une fois que ce sera fait, elle pourra affronter le Mordor et chercher des gens. Il est statistiquement impossible que toute cette expérience sociale – qui n’en est pas une mais c’est plus facile à supporter – se base uniquement sur elle.

Pour ce matin, elle sort de la maison pour aller au lac, se faisant aussi petite que possible. Après l’attaque qui a eu lieu non loin cette nuit, elle ne voudrait pas rencontrer le survivant. Comme la veille, la forêt est silencieuse, hormis les bruissements des feuillages à la cime de certains arbres. Comme elle n’entend que ses propres pas dans l’herbe et les feuilles mortes, Moïra s’arrête parfois pour écouter autour, s’assurant ainsi de ne pas être suivie. Une fois arrivée au lac, elle n’y reste pas longtemps, juste assez pour se laver le visage. Mais elle ressent un profond malaise à y rester et a la désagréable sensation d’être observer lorsqu’elle se tient sur la rive. Alors sitôt réveillée, elle s’éloigne pour mettre une distance de sécurité avec l’endroit.

Moïra profite de la journée pour faire un tour dans la forêt et essayer de trouver quelque chose à grignoter. Mais alors que l’astre décline dangereusement vers l’horizon, elle ne ramène que du bois pour alimenter le feu.

« Quelle chance ! » Se dit-elle. « Lui au moins, il va manger ce soir »

Elle dépose son lot devant l’âtre avant de retourner vers la porte d’entrée pour fermer, mais se fige en voyant ce qui se trouve juste au-dessus de la poignée – qu’elle croyait en mauvais état. Ça ressemble à un vieux système de fermoir, comme celui qui se trouvait sur la porte d’entrée de la première maison de ses parents. C’est comme si quelqu’un était passé derrière elle.

Malgré sa terreur, la jeune femme s’efforce de garder son calme et récupère son balustre qu’elle avait laissé contre l’ouverture de la pièce principale. Le tenant à deux mains au-dessus de son épaule comme une joueuse de baseball, elle avance prudemment dans le couloir. Cette fois-ci, elle ne demande pas si quelqu’un est là. Elle ne fera pas l’erreur de se dévoiler. Prête à abattre son arme sur l’intrus qui a osé venir dans sa maison. Si c’était une personne dotée de bonnes intentions, elle se serait déjà manifestée, n’est-ce pas ? Si celui qui a posé le loquet se cache, c’est pour terrifier davantage Moïra.

Elle monte lentement les escaliers puis arrive à la chambre. Chambre qui n’avait pas de porte, et qui, à présent, est fermée par ce qui ressemble trait pour trait à une porte. Moïra plisse les yeux. Qui a fait ça ? Qui vient dans sa maison quand elle s’absente et s’amuse à la terrifier en changeant les choses sans jamais se manifester ? Moïra aurait préféré que ce soit un poltergheist. Lui au moins, elle aurait compris ses intentions !

Avant d’ouvrir la porte de la chambre, elle décide de faire un tour dans le fond de la maison, pour être sûre que rien ne l’y attendra, à l’exception de ces poux énormes. D’ailleurs, à son approche, certains s’enfuient déjà par le plafond pour rejoindre l’autre côté de la cabane dans un brouhaha de cliquètements et de tapotements. Une fois que les bêtes se sont éloignées, la jeune femme prend une grande inspiration et tend une main pour ouvrir la petite porte, prête à frapper…

Les toilettes. D’ailleurs il y a quelques jours, cette pièce était recouverte de sang, et à présent il n’y en a plus la moindre trace. Ca ressemble juste à des toilettes sèches typiques de cabanon de montagne. Moïra laisse deux petites bestioles retardataires rejoindre les autres, baissant son arme. Mais elle se reprend et décide d’aller dans la chambre puisqu’il n’y a que là que peut être la personne qui s’amuse à lui faire peur. Peut-être même que c’était cette personne qui s’est infiltrée dans la maison la veille en jouant les gros prédateurs sauriens !

Prenant une nouvelle inspiration, Moïra tourne la poignée et pousse vivement la porte avant d’entrer dans la pièce en frappant l’air de son balustre. Mais il n’y a personne.

Dans un sens, une partie d’elle s’en doutait. Même quand elle fouille dans le placard, elle ne trouve rien d’autre qu’un pou qui s‘enfuit à son approche. La jeune femme laisse échapper un soupir d’exaspération mais après avoir fouillé en vain de nouveau dans la cabane, finit par abandonner. S’il y avait un grenier encore, peut-être que la personne ou la chose s’y cacherait, mais à vrai dire il n’ya pas beaucoup d’endroit où se dissimuler, et Moïra les a tous fouillés. Quand elle retourne à l’entrée, elle fixe le loquet avant de se résoudre à le fermer. Au moins, ce soir, rien ne viendra la troubler. Elle n’a plus qu’à trouver le courage de tuer l’un des poux pour le manger…

Ou peut-être qu’elle peut faire l’impasse ? Après tout, il y a plein de feuilles croustillantes et appétissantes à manger… Moïra n’a pas perdu espoir, elle croit encore qu’elle peut trouver de la vraie nourriture toute prête dans la ville plongée dans l’obscurité. Elle sait qu’elle n’a pas besoin d’aller massacrer ces pauvres choses pas très jolies. En tout cas, pour le moment, son moral n’est pas assez bas pour qu’elle se laisse aller à de telles idées.

Elle s’approche du feu mais à peine s’empare-t-elle de quelques feuilles sèches, qu’un gros bruit dehors la fait sursauter. Elle a un regard par la fenêtre qui expose la lumière du feu de cheminée à l’extérieur, et sans réfléchir, va se cacher dessous. Elle s’aplatit et s’allonge, droite comme une planche, les bras le long du corps, les jambes raides, la tête droite. Pourquoi n’a-t-elle pas fait attention au fait que les fenêtres de la cabane étaient nues ? N’importe qui ou quoi pourrait la voir, dès la nuit tombée.

Moïra reste figée, avalant difficilement sa salive. Elle jette quand même un regard au-dessus de sa tête dans l’espoir de n’y discerner que le noir de la nuit. Mais elle ne voit rien, pas même l’encadrement de la fenêtre. Pourtant, elle sent une présence, juste derrière la vitre si fragile. Un œil qui scrute, une gueule qui respire, un museau qui renifle.

Elle le sent, si elle a le malheur de bouger, la vitre volera en éclats. Le silence à l’intérieur de la maisonnette prouve que les petites bestioles avec lesquelles elle fait la colocation sont dans la même situation qu’elle. Pendant quelques secondes, elle regarde le feu dans la cheminée, qui ne se soucie pas de la lumière qu’il diffuse, de son intensité ni de ses crépitements. Le feu, ce n’est pas vivant, ça n’a aucun instinct de survie. Et pourtant, à l’observer, Moïra a l’infime sentiment qu’il s’affaiblit de terreur sous la pression de ce regard.

Le temps passe, le feu crépite, les bêtes se cachent. Dans la maison, pas une âme ne bouge. Et dehors, Moïra entend un son ténu, une voix lointaine, faible, inconsciente du danger. Moïra se fige. C’est la même voix qu’hier. La même personne qui appelle dans la nuit sans étoiles.

En écoutant plus attentivement, Moïra est secouée d’un frisson de terreur et se plaque les deux mains sur la bouche pour s’empêcher le moindre impair. Car elle comprend vite que ce n’est pas si loin que se trouve l’intonation odieusement humaine, faussement amicale et parfaitement maîtrisée. Cette voix qui appelle dans la nuit, feignant l’imprudence et la bêtise humaine, appelant pour appâter tout ce qui pourrait la prendre pour un allié ou une proie, on dirait qu’elle s’est volontairement faite plus faible, pour fausser l’endroit exact où elle se trouve et tromper ceux qui l’écoutent. Cette voix qui lance des « Hey » parfaitement intelligible par n’importe quel être humain et qui pourrait se traduire par un « Il y a quelqu’un ? » ou encore « Je suis là ! » d’un ton fallacieusement lointain.

En réalité, Moïra n’aurait qu’à lever la tête pour apercevoir ce crieur nocturne qui tente de l’attirer. Sa voix est faible, mais elle est là, à quelques centimètres de la jeune femme devant laquelle se dressent seulement quelques planches de bois vermoulu. Peut-être a-t-il même le front collé à la vitre pour tenter d’apercevoir le moindre interstice de la pièce. Il lui suffirait d’un seul coup de tête pour briser la vitre, basculer à travers la pièce et déchiqueter Moïra.

Figée dans sa posture droite, la jeune femme s’efforce de garder son souffle mais ne parvient pas à retenir quelques grosses larmes de s’échapper de ses yeux pour s’égoutter mollement avant d’aller s’enfuir à travers le plancher.

Quand elle ne perçoit plus de bruit derrière la vitre, Moïra hésite à relever la tête pour vérifier que le crieur est parti. Mais elle n’ose pas bouger pendant encore de longues minutes, c’est tout juste si elle s’autorise à respirer correctement. A peine envisage-t-elle de se redresser qu’elle entend la porte d’entrée tressaillir vivement sur ses gonds et son loquet en ferraille claquer, comme si on essayait d’ouvrir vigoureusement sans comprendre que c’est impossible. Les mains toujours sur la bouche, Moïra s’empêche de crier de justesse, attendant que la chose s’en aille sans rien pouvoir faire. Si seulement elle avait une arme autrement plus efficace et solide que son balustre, elle pourrait au moins espérer se défendre correctement. Tout ce qui la sépare de son prédateur, c’est une simple porte en bois fermée par un simple loquet rouillé !

Pendant une seconde, elle se rapproche du feu en rampant, mais à peine arrivée près de l’âtre, elle s’arrête net pour regarder par-dessus son épaule. Elle ne voir rien d’autre que le noir de la nuit. Aucun frémissement d’aucune sorte, aucun bruit qui trahirait la position du criard. Moïra en profite pour récupérer une petite branche au bout ardent. Ce n’est pas bien plus impressionnant que son balustre mais ce sera mieux que rien, si elle doit se défendre. Profitant que la créature s’agite derrière la porte d’entrée, elle se lève et s’oriente à pas feutrés dans le couloir, grimpe les escaliers et parvient à la chambre où elle observe à nouveau. Cette fois, la nuée de petits pas qu’elle entend ne lui semble pas bien effrayante en comparaison de l’être qui s’excite sur la porte. Elle les regarde s’infiltrer dans le placard avant de fermer la porte derrière elle et de s’y diriger elle-même. Une fois enfermée avec les petites créatures, ses épaules s’affaissent, le poids de la peur légèrement envolé. Mais ce n’est pas terminé, et elle le sait. Il faut encore un long moment avant que les bruits de la porte et du loquet cessent, alors que dehors retentissent à nouveau les appels de cette entité monstrueuse. Agréablement surprise que la porte n’ait pas cédé, elle se couche sur le côté, attendant le sommeil sans vraiment l’espérer.

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