Jour 17 : Estomac

“Je… Je suis désolé. Si j’avais pu faire autrement, je l’aurais fait… Mais… Je… Désolé.”

Il porte un morceau de chair à sa bouche, provoquant un hurlement de détresse de sa victime. Elle n’a déjà plus de jambes. Il pensait être rassasié maintenant. Mais non. Il en veut toujours, toujours plus. Il ne s’arrêtera jamais. Il ne s’arrêtera plus.

“Il y a quelque chose, au fond de moi, tenta t-il de se justifier. Je ne sais pas ce que c’est. Je… Je n’étais pas comme ça avant. Mais… C’est là. Et ça continue de m’appeler. J’ai… J’ai faim, j’ai tellement faim, si tu savais.”

Il mordit dans son ventre. Le sang s’infiltra dans sa bouche et coula le long de ses lèvres. La pauvre femme poussa un nouveau cri de douleur, mêlé à des supplications. Elle mourait, petit à petit, dévorée par cet homme qui avait juré de l’aimer jusqu’à la fin de sa vie.

“Je suis désolé, murmura t-il. Je suis désolé. Je… J’ai tellement faim. Il a tellement faim. Si je ne le calme pas, il devient fou, il me fait du mal. Il faut que… J’ai faim. Je suis désolé.”

Il lui arracha le coeur d’un coup sec. Il n’en pouvait plus de l’entendre crier. Il devait juste… Juste manger. Derrière lui, les crânes rongés de ses deux fils le dévisageaient de leurs yeux vides et culpabilisateurs. Mais il ne pouvait s’arrêter. La faim était trop forte.

Soudain, la porte de la cellule s’ouvrit. Une bête difforme s’approcha, et le mit sur le dos. Il lui toucha le ventre et sourit de toutes ses dents pourries.

“Celui-là est prêt, dit la bête. Enfournez-le sur un pic et mettez-le à rôtir avec les autres.”

Deux autres bêtes le saisirent et le tirèrent hors de sa prison, pour la dernière fois.