RÊVE OU RÉALITÉ
ENCORE UN MATIN
Sans un coup de main
Pour en faire
Un rêve plus loin
Entre la raison et l’envie
RÊVE OU RÉALITÉ
J’ai parcouru sans relâche les petites annonces, à la recherche d’une maison de plain-pied disposant d’un jardin et, si possible, située dans un endroit calme où la présence de chiens ne constituerait pas une nuisance.
J’ai fini par dénicher une petite maison agréable qui nécessitait néanmoins beaucoup de travaux. De toute façon, vu mon budget, je ne pouvais pas faire la fine bouche. Trouver un logement à la fois parfaitement adapté et bon marché, c’était une pure utopie. Et puis, j’aurais dû aménager de la même façon n’importe quel autre lieu pour le rendre accessible à mon fauteuil. Ubi bene ibi patria : là où tu te sens bien est ta demeure !
La maison se trouvait dans une impasse, mais proche des commerces. Le jardin, situé en bordure d’un chemin de halage, était calme ; l’intérieur était vieillot, mais habitable. J’ai signé le compromis et annoncé la nouvelle à ma famille. Avec un peu de chance, ils admettraient enfin que je n’avais pas dilapidé mon argent dans une secte.
Mon père et ma sœur m’ont rejointe lors de la contre-visite. Ce n’était peut-être pas une bonne idée, car, une fois encore, j’ai eu droit à un accès de colère de mon père qui m’a proféré : « c’est NON et c’est irrévocable ». Ma sœur a quasiment fait preuve du même comportement.
C. A., mon aide de vie, depuis plus de dix ans, m’accompagnait. Alors qu’elles se trouvaient un peu à l’écart, ma sœur lui a posé cette question cinglante :
— Tu es sûre que cette maison est pour ma sœur ? Elle ne serait pas pour toi ?
Le soir même, ils sont revenus à la charge dans mon appartement et ont proposé que nous achetions tous ensemble une maison neuve. Je n’ai pas trouvé la force de défendre mon point de vue. Résultat : le lendemain, j’ai annulé mon achat par lettre recommandée, puis j’ai quand même téléphoné à ma sœur pour obtenir quelques explications sur leur projet d’achat.
J’ai alors découvert le pot aux roses : le prix de la maison neuve dépassait de loin mon budget et ils n’étaient aucunement disposés à m’avancer l’argent nécessaire pour boucler ma quote-part. Par conséquent, j’étais coincée : j’aurais été obligée de leur louer cette maison.
Ce soir-là, une fois de plus, je me suis écroulée. En gros, j’allais payer une location à ma propre famille jusqu’à la fin de mes jours, après leur avoir donné tout mon argent ! Je n’aurais même jamais été chez moi. Jamais !
C. D., une autre aide qui venait précisément me tenir compagnie ce soir-là, n’a pas mâché ses mots quand je lui ai relaté les faits. Elle m’a ouvert les yeux sur une évidence : ma famille brisait mes projets depuis toujours.
Toujours est-il que l’agence avait reçu ma lettre, et procédé à l’annulation de l’opération. Je les ai immédiatement appelés pour leur expliquer le piège dans lequel j’avais failli tomber, et j’ai sollicité la rédaction d’un nouveau compromis. Ils n’y ont vu aucune objection, mais, cette fois, je me suis abstenue d’en faire part à ma famille ! Je ne les autoriserais plus à briser mes plans.
Une petite contrariété m’attendait néanmoins : le jour où j’ai signé l’acte chez le notaire, celui-ci m’a appris que mon père lui avait adressé un courrier, de même qu’à l’agence immobilière. Cette façon d’agir ne m’a pas vraiment étonnée, mais elle m’a néanmoins déçue. En effet, si mon acte de vente stipulait que j’étais une adulte majeure, le document destiné à l’acheteur ne le mentionnait pas. Était-ce dû à l’intervention de mon père ? Ou au fait que je me déplaçais en fauteuil ? Mystère…
J’ai aussitôt engagé les travaux avec les tracas et les soucis inhérents à une telle entreprise.
La chance était de mon côté… du moins dans un premier temps. En effet, P., un homme au grand cœur, honnête et ingénieux, a rapidement rendu ma maison accessible. Il a d’abord abattu un mur afin de réaliser un plan incliné. Il a ensuite démoli la cheminée, carrelé les sols, isolé les murs et rénové la salle de bains. Cet artisan a quasiment tout fait de ses propres mains.
L’achat de cette maison et son aménagement me donnaient entière satisfaction, jusqu’au jour où une fameuse tuile – ou plutôt le plafond tout entier – nous est tombé sur la tête. Nous avons alors découvert plusieurs vices cachés, et pas des moindres. En particulier, j’ai dû renouveler entièrement la toiture et la charpente ! Sans doute dans un souci d’économie, le propriétaire précédent avait assemblé lui-même la charpente et n’avait rien trouvé de mieux que de la stabiliser avec de simples cales de bois. Inutile de dire que mon beau rêve en prenait un coup ! Heureusement, le vendeur a pris en charge le coût de ces travaux.
P. est sacré à mes yeux. Encore aujourd’hui, il répond présent dès qu’un problème survient. Il est ingénieux, serviable et il m’apporte en toutes circonstances son aide inconditionnelle. Quelle chance inouïe, j’ai eue de le connaître ! Pourtant, quand je réalise tout ce qu’il a fait, ce n’était pas une mince affaire.
Autre fait marquant : à l’issue des travaux, papa a enfin admis que je n’avais pas dilapidé mon argent au profit d’un imaginaire gourou. Nos relations ont alors repris sur de meilleures bases. Je pouvais envisager mon déménagement plus sereinement.
Toutefois, avant d’en arriver là, il fallait encore clôturer le terrain pour les chiens et démolir les cabanes présentes dans le jardin. Mes chiens devaient se sentir en totale sécurité. Leurs vies passaient avant la mienne.
C. m’a donné un précieux coup de main lors de ces travaux. Il a fallu répartir au sol une première benne de gravats, puis une autre et encore une autre. Là encore, P. a démontré combien son savoir-faire était inestimable.
J’ai alors quitté mon appartement avec, malgré tout, une pointe de regret. C. L. avait planifié tout mon déménagement. Celui-ci allait pourtant connaître un petit couac.
En effet, au dernier moment, Shanon a d’abord refusé de monter dans ma voiture. Il venait d’avoir treize ans, il se sentait sans doute vieillir et il ne voulait pas, encore une fois, changer d’endroit. Sa réticence m’a fendu le cœur. J’ai eu l’impression qu’il avait le sentiment d’effectuer son dernier voyage.
Pourtant, arrivé à bon port, il a semblé content et rassuré de renifler son nouveau domaine. Il a fait lentement le tour du jardin et il se l’est approprié comme le font tous les chiens. Il a d’ailleurs effectué ce petit tour de repérage tous les jours, jusqu’en juin. Il avait compris que cet endroit serait dorénavant le sien.
Les autres chiens couraient comme des fous, heureux d’avoir autant d’espace où ils pouvaient jouer, sauter, aboyer et japper. Les voir s’ébattre dans ce cocon de verdure égayait mon cœur. Mon bonheur était parfait.
Le point négatif, c’est que toutes mes aides de vie ne m’ont pas suivie. Par conséquent, j’ai dû recruter de nouvelles personnes. Encore quelques tracas…
Après toutes ces péripéties, vous imaginez aisément que j’aspirais à la tranquillité. J’avais besoin de me poser, de goûter à la beauté de la vie, de ressentir enfin la sérénité. Je ne voulais plus de combat, plus de guerre, plus de querelles, rien que la paix.
C’était sans compter sur un nouvel épisode douloureux, car, deux mois après mon arrivée dans ce havre de paix, mon Shanon me quittait. J’avais déjà vécu des moments pénibles, mais celui-ci m’a semblé particulièrement dur. Je l’aimais tellement, mon Shanon ! Il m’avait si précieusement aidée.
À deux mois près, il aurait fêté ses quatorze ans et il aurait passé l’été parmi nous. Il aimait tant son jardin, il en faisait le tour tous les matins. Hélas ! il ne serait plus jamais à mes côtés, il ne prendrait plus soin de moi. Il était parti rejoindre ceux que j’aimais. Mais nous nous reverrons, je lui fais cette promesse intime.
Tout comme lui, je savourais le plaisir de profiter de mon jardin. C. m’avait promis de l’entretenir et elle avait tenu promesse. Nous avons même récolté des tomates et différentes sortes de courges dès la première année. C. taillait également la haie de fusains qui occultait l’avant de cet enclos ; un travail titanesque pour les bras d’une femme. C’en était trop pour mon assistante, il était hors de question qu’elle s’épuise. Par conséquent, l’année suivante, j’ai fait poser une clôture grillagée en remplacement de la haie.
Je devais faciliter autant que faire se peut le travail de C., comme je dois encore aujourd’hui ménager mes aides. Sans elles, qui me donnent tant, je ne suis rien. J’en suis pleinement consciente. Je dois bien cela aux personnes qui gravitent autour de moi au quotidien et qui pallient toutes mes carences.
Deux petites sœurs chihuahua ont alors rejoint ma petite troupe canine. Que de bonheur elles m’ont procuré, ces deux petites puces d’une exceptionnelle gentillesse ! Elles distillaient une joie phénoménale dans la maison. Combien de fois ai-je dit – ou tout au moins pensé – que la boucle était bouclée ? Notre vie tous ensemble était parfaite.
De son côté, Gaïa continuait de me témoigner son affection la plus profonde. Elle était joueuse, vive, adorable, parfois râleuse, mais tellement intelligente ! Ils m’entouraient tous de leur présence, de leur amour. J’étais heureuse et je le dis sans ambages : je les adorais.
Que souhaiter de plus ? Je menais à présent une vie conforme à mes aspirations, une vie magnifique, magique dans la simplicité de ses plaisirs quotidiens. Je désirais depuis longtemps une maison aussi accueillante, où il faisait bon vivre ; j’allais désormais y mener la vie simple et paisible dont je rêvais depuis toujours.
Il faut croire que les mots « paisible » et « Marie » ne font pas longtemps bon ménage… En effet, un jour de janvier, il m’a semblé que l’haleine de ma tendre Gaïa sentait l’urine. Bien qu’elle soit restée craintive, le vétérinaire a réussi à l’examiner à mon domicile. Suspectant un problème buccal, il lui a prescrit des antibiotiques.
L’odeur a disparu, mais elle s’est manifestée de plus belle, un mois plus tard. Le vétérinaire a aussitôt procédé à une prise de sang, à la suite de quoi, il a émis l’hypothèse que Gaïa souffrait d’un cancer de la moelle. J’étais catastrophée. Les questions se bousculaient dans ma tête, j’ai cherché sans relâche des réponses sur le Net et j’ai trouvé une grande clinique de la métropole lilloise, spécialisée en oncologie.
À mon grand soulagement, le diagnostic changea totalement à l’issue de la consultation : en réalité, malgré ses vaccinations faites en temps et en heure, Gaïa souffrait d’une maladie bactérienne. Pas question d’hésiter : je l’ai hospitalisée pour lui donner toutes les chances de guérir.
Je prenais tous les jours des nouvelles de « ma fille » et, tous les jours, je me culpabilisais. Ne ferais-je pas mieux d’aller la voir ? N’allait-elle pas assimiler mon absence à un nouvel abandon ? Par bonheur, on me disait que son état s’améliorait, je me rassurais.
Remplie d’espoir malgré la difficulté à me déplacer jusqu’à cette clinique, je me suis finalement décidée à lui rendre visite. Quel choc lorsque je l’ai vue ! Elle avait le corps complètement gonflé et le regard vide. Dire qu’au téléphone, on la disait sur la bonne voie !
Je l’avais confiée à l’une des meilleures cliniques de la région, ils s’étaient montrés confiants et, subitement, tout s’assombrissait. J’ai pressenti qu’il s’était passé un événement pas très clair. De plus, la vétérinaire qui s’occupait normalement d’elle était absente. D’autres personnes sont accourues, l’ont allongée sous une lampe chauffante et ont remis en place sa perfusion.
J’ai alors appris qu’une chienne berger allemand également prénommée Gaïa était hospitalisée en même temps que la mienne. Ma Gaïa aurait-elle reçu par inadvertance le traitement de son homonyme ? Aurait-on inversé une perfusion ? Je ne le saurai jamais...
En tout cas, le lendemain, la vétérinaire m’apprenait que ma Gaïa était aveugle, que ses reins ne fonctionnaient plus et qu’il fallait prendre une décision… une douloureuse décision.
Mon sang n’a fait qu’un tour. Comme j’avais promis à Gaïa qu’elle reviendrait à la maison, je suis allée la chercher et j’ai demandé qu’on lui enlève son cathéter. Elle est rentrée chez nous sur mes genoux, soigneusement emmitouflée pour conserver sa température.
Mes aides nous ont mises au lit. Blottie tout contre elle, je lui ai dit tout l’amour que je lui portais. Je l’ai remerciée du plus profond de mon cœur pour les trois années merveilleuses passées grâce à elle. Je n’ai cessé de la caresser et de lui parler tendrement pendant ses quatre dernières malheureuses heures. Je savais qu’elle partirait d’un moment à l’autre. De fait, son cœur a fini par lâcher. Elle a poussé son dernier souffle dans mes bras. Je lui avais promis de ne jamais l’abandonner. Ne me considérait-elle pas comme son ultime refuge ?
Le monde s’écroulait à nouveau. J’ai alors levé les yeux vers le ciel, vers Celui que je vénérais :
— Oh ! Seigneur, pourquoi elle ? Pourquoi ma Gaïa ? Je l’aimais si puissamment. Pourquoi la vie ne m’offre-t-elle pas davantage de bonheur ? Je veux juste de l’amour, j’en ai tant besoin. Grâce à l’amour, on accepte tout. Tout semble plus facile, tellement plus simple.
Quoi qu’il arrive, mes sentiments pour Gaïa, mon amour si puissant pour ce petit être qui venait de rejoindre les étoiles, resteront ancrés dans mon cœur jusqu’à ce qu’à mon tour, j’expire mon dernier souffle. Ma Gaïa, comme ton absence rendait à nouveau ma vie cruelle, abominable, ignoble de douleurs !
Je l’ai revue juste avant son incinération. Ils avaient réalisé une empreinte de sa petite patte. Alors, le cœur en lambeaux, je l’ai caressée une toute dernière fois. Longuement. Son corps était froid. Je n’arrivais pas me détacher d’elle, tant je redoutais d’oublier sa douceur, sa couleur et son odeur. Je voulais graver tous ces ressentis dans ma mémoire. C’était ma façon de la maintenir en vie.
Je me trouvais dans un état second. J’ai attendu qu’on me remette ses cendres. À ce moment, dans un geste irrationnel, mais tellement évident pour moi, j’ai trempé mon doigt dans ses cendres et je l’ai léché. Un peu d’elle était en moi. Nous ne formions plus qu’un, ou presque. Dans mon esprit et dans mon cœur, en tout cas, nous étions unis à tout jamais.
J’avais espéré pendant des décennies retrouver une petite puce aussi proche de moi que l’était Vénus. Gaïa m’avait offert ce bonheur, même si d’autres chiens, d’autres loulous, m’ont témoigné autant d’amour. La seule différence, c’est que Shanon m’aidait au quotidien et m’était entièrement dévoué.
Quelques-uns, tels Nicely, Sarahane ou Perle, se comportaient un peu comme des enfants, ils s’attendaient à ce que je les protège. D’autres avaient un caractère beaucoup plus déterminé : non seulement ils m’adoraient, mais ils n’auraient pas hésité à me défendre.
Pour ma part, autant j’aime les loulous assoiffés de caresses – ce qui me permet d’agir comme une maman envers eux –, autant j’aime ceux qui font preuve de caractère et se montrent un peu possessifs. Ma demande d’amour est si forte que tous ces loulous, sans exception, m’ont comblée. Gaïa faisait partie de ces chiens-là, au même titre que Vénus, Hattigane, Shanon et tant d’autres.
J’ai conservé précieusement les cendres de Shanon et de Gaïa. Un jour, nous serons réunis les uns contre les autres, pour l’éternité.
Les jours qui ont suivi m’ont semblé interminables et insipides. J’étais anéantie, anesthésiée dans mes pensées. Comment imaginer une suite sans elle à mes côtés, alors qu’elle était encore aussi présente dans mes pensées ? Comment combler un tel vide ?
Pourtant, la vie a repris son cours ; tristement et difficilement, certes, mais il le fallait. Malgré cette épreuve, malgré un tel deuil, je n’avais d’autre choix que de m’accrocher. Ne fut-ce que pour mes autres petits protégés. J’ai surmonté ma douleur, mais ce ne fut pas sans mal.
J’ai alors entrepris d’améliorer le confort et l’accessibilité de ma maison. Savourer l’ambiance d’un lieu calme et accueillant, où la sérénité primerait, était essentiel à mes yeux. Grâce à l’apport des nouvelles technologies, mon petit cocon allait devenir un petit paradis. La domotique, entre autres, m’a permis de prendre les commandes de mon environnement. Ouvrir une porte ou une persienne, allumer une lampe, entrer chez soi sans l’aide d’autrui peut sembler élémentaire pour la plupart des gens. Pourtant, si vous saviez comme il est souvent compliqué, pour nous, d’effectuer ces gestes élémentaires !
Quel plaisir également de regarder nager des poissons et d’entendre le flot d’une cascade s’écouler au milieu d’une pièce d’eau ! De ma terrasse, je me délectais de ces glouglous discrets, mais ô combien délicieux et apaisants.
À l’occasion de mes cinquante ans, j’ai demandé à papa de m’accompagner à Lourdes. Il était important pour moi de retourner dans la Grotte avec lui, main dans la main. Je voulais nous retrouver tous les deux devant la Très Sainte Vierge. Cet instant est très particulier et je souhaitais le revivre avec lui dans la prière, dans le silence, dans l’Amour, avec la puissance et la profondeur de nos âmes et de nos cœurs.
Papa m’a offert ce cadeau et je l’en remercie. J’en avais grand besoin. Je sais que nous aurons l’Éternité pour nous retrouver, pour nous embrasser, pour nous parler. Le Seigneur nous accueillera dans sa Demeure.
Entretemps, durant mon absence, ma demeure à moi s’était encore étoffée, car mes aides de vie m’avaient confectionné un poulailler. Elles savaient mon amour pour la terre et la nature. Cet enclos et ces poules, c’était un peu mon retour aux sources.
J’ai alors profité de mon demi-siècle de vie pour fêter l’événement et renouer avec les personnes que j’avais, faut-il le dire, laissé tomber. Hélas ! toutes n’étaient pas disponibles. Mais que de belles retrouvailles ! Je tenais à leur exprimer ma reconnaissance pour le rôle capital qu’elles avaient tenu dans mon existence.
Elles m’avaient permis d’accomplir tant de choses, elles m’avaient tant apporté ! À leurs yeux, j’étais une personne « normale ». Une véritable magie opérait, ma vie était douce et délicieuse à leurs côtés. Je respirais le bonheur, mon handicap disparaissait, je pouvais m’accomplir.
Elles m’ont insufflé la force et le courage d’essayer de mener une vie presque classique, presque la vie de tout le monde. À certains moments, elles ont été le moteur qui me permettait d’avancer.
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