RENOUVEAU

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JE L’AIME AUSSI

On pardonne un jour tous les faits de guerre
On n’oublie guère les effets de l’amour

RENOUVEAU

Permettez-moi ce petit mot à l’attention de mon très cher papa, auquel je veux crier tout mon Amour.

Papa a connu une vie particulièrement difficile, que je ne souhaite à personne. Il a souffert dans son corps par le fait de sa surdité. Il a souffert encore davantage dans son cœur, impuissant qu’il était devant la maladie des fruits de sa chair, devant les souffrances atroces de son épouse, devant les obstacles quasiment insurmontables qu’il a dû affronter tout au long de sa vie. Peu de personnes auraient eu le courage de faire face à une telle somme de difficultés.

Pourtant, il y est parvenu tant bien que mal, avec les moyens dont il disposait, à commencer par son courage. Il a eu la force de garder la tête hors de l’eau, même si, parfois, il a bu la tasse. Il a cumulé tant d’embûches ! Il a travaillé comme un forcené pour essayer de maintenir à flot sa petite exploitation agricole. Il y est parvenu.

Je suis fière de mes parents. Ils ont le mérite de s’être battus contre vents et marées. Pour eux et, surtout, pour nous. Leur dignité est intacte. Ce sont des personnes honorables à plus d’un titre. 

Personne n’a le droit de les juger, car personne n’a vécu leur vie. Qu’aurions-nous fait à leur place ? Aurais-je été meilleure ou pire que mes parents ?

La coutume veut que, dans une ferme, les enfants aident leurs parents dès leur plus jeune âge. En ce qui nous concerne, la « nature » nous avait rendus inaptes à leur donner le moindre petit coup de main. Ramasser les œufs, étaler la litière des animaux, abreuver les bêtes, nourrir la volaille, toutes ces menues tâches, un enfant est à même de les réaliser dans une exploitation agricole. Au contraire, à cause de nos incapacités et de nos besoins, nous alourdissions le quotidien de nos parents. Pendant qu’ils se consacraient à nous, le travail de la ferme ne se faisait pas.

Combien de personnes auraient baissé les bras ? Combien d’humains se seraient réfugiés dans une addiction, dans la folie ou pire encore ? Combien de personnes se réfugient dans la facilité et profitent de la protection sociale de notre pays ? Combien s’arrêtent au moindre « bobo » ?

Mes parents, eux, n’ont jamais cessé de lutter. Jamais ! Ils avaient la Foi. La foi en des jours meilleurs, la foi dans une récompense qui les attend dans l’autre monde. Ils le méritent puissamment. Ils ont tant souffert !

Je comprends mieux aujourd’hui l’attitude de papa. J’ai beaucoup d’empathie pour lui, même si nous ne partageons pas toujours les mêmes idées. Une génération nous sépare et nous n’y pouvons rien changer. Cela dit, malgré nos différends, j’ai toujours souhaité garder le lien avec lui. Petit à petit, pour mon plus grand bonheur, une véritable relation s’est d’ailleurs recréée entre nous. Je l’aime.

Nous avons une seule maman et un seul papa. Nous sommes ici-bas, grâce à eux. Nous sommes la prunelle de leurs yeux et il faut que ce soit réciproque. L’Amour n’a pas d’âge, pas de frontière, pas de limite ; rien ne peut y mettre fin. Tout le monde a besoin d’aimer et d’être aimé.

 

Comme dit Jean-Jacques : On pardonne un jour tous les faits de guerre. On n’oublie guère les effets de l’amour.

Notre vie n’a de sens que si nous aimons, sommes aimés, et savons pardonner. Notre bonheur en dépend.

Heureux le cœur qui sait aimer.

Heureux le cœur qui fait la paix.

Heureux le cœur réconcilier.

 

La foi a disparu chez beaucoup de personnes et mes écrits pourront leur paraître insignifiants, stupides, voire dénués de sens. Ce n’est pas grave. Je souhaite simplement qu’un jour, au cours de leur existence, la foi revienne les habiter. Je le souhaite pour que la vie terrestre ne s’arrête pas. Au contraire, pour que la Vie continue éternellement, pour qu’enfin, la justice soit rendue, pour que la fraternité nous rapproche chaque jour, pour que nous restions constamment dans l’Amour, pour le bonheur de tous dans le jardin d’Éden.

Voilà mon expérience de vie. Je me suis épuisée très souvent, mais j’ai essayé de vivre le plus normalement possible, en essayant toujours de respecter les autres.

Vivre n’est pas si simple ; chacun a ses soucis. Toutefois, certains en ont plus que d’autres. De fait, mon existence n’a pas été la plus facile. Ma famille et moi avons connu une vie relativement atypique, il faut l’admettre… Et savoir faire face aux difficultés d’autrui n’est pas donné à tout le monde !

Certains ont plus de chance que d’autres. Nous ne naissons pas tous égaux. Pourtant, chacun devrait disposer des mêmes armes pour s’en sortir ; au même titre que celui qui vient au monde avec une cuillère en argent dans la bouche.

Si tu as la force et la foi, l’or est à portée de tes doigts.

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