Jouer avec le feu
Yléana. 13 juillet, 14H22. Bronx.
Comme tous les matins, je me suis préparée un grand café sucré, imbuvable, selon certains. J'ai la dent sucrée je n'y peux rien. Je dois terminer de boucler mon bagage pour le départ à l'aéroport. Le fourgon maquillé au couleur des services de transport de l'aéroport, qui va nous emmener, part dans moins de deux heures. Et je ne suis toujours pas prête.
Je me dépêche d'insérer dans mon sac de voyage un nécessaire de toilette, une trousse de survie contenant de quoi me soigner en cas de blessure légère, ainsi que de la nourriture non périssable, une liasse de vingt dollars et des vêtements pour au minimum cinq jours. Tout ceci peux être nécessaire et indispensable quand un Fast Run tourne mal. Un car-jacking, une fusillade.
Je tiens à être préparée pour faire face à toute les éventualités. Si je dois me retrouver dans une situation dangereuse pour mon trésor et moi, avec ce que j'emporte, je peux me débrouiller seul pour regagner une zone de refuge.
Les risques que je prends valent largement la récompense qui m'attend à mon retour. Surtout quand on est une enfant de la rue.
Ça fait bien longtemps que j'ai appris à me débrouiller seul. Avec mon jumeau Zack, nous avons dû apprendre à survivre par nos propres moyens dès notre plus jeune âge. C'est un peu par hasard que nous avons été recrutés pour rejoindre Underground.
Je peux me souvenir de cette première rencontre les yeux fermés. Et ce souvenirs me fait frissonner d'effroi. Car ce jour, marque pour moi, le début de ma descente aux enfers.
J'avais à peine seize ans quand j'ai volé la Ferrari de Jared, le Maître des Drivers.
En pleine nuit, j'errai dans les rues à la recherche d'une cible qui me rapporterait assez d'argent pour survivre plus de deux semaines. Quand ce joli bijou est apparu devant moi, je pensais alors avoir touché le jackpot.
Sans prendre le temps de réfléchir et de vérifier tout dispositif de suivi cacher sous le châssis et dans la voiture, j'ai facilement déverrouillé la portière avec un petit boitier qui me permet de neutraliser toute les sécurités électronique. Au volant de ma dernière acquisitions frauduleuses, j'ai foncer à vive allure dans les rues de New York.
Au premier rayon du soleil, j'attendais dans le bureau vitré, en hauteur, la récompense pour la prise que je venais de ramener. Lorsque trois jeunes hommes avaient franchi les portes de l'atelier de désossage, hurlant et tenant tous le personnels sous le jougs de leurs armes. Ils ne devaient pas avoir plus de vingt cinq ans, j'étais surprise, mais loin d'être effrayée par eux. Leurs musculature tatoué m'avaient impressionnée. Le danger qui émanait d'eux ne présager rien de bon.
A la seconde ou le regard de Jared à croisés le mien, mon corps à violemment frissonner, ma peau s'était recouverte de la chair de poule. Le souffle court, je l'avait regarder grimper les marches, seul.
En passant la porte, il avait immédiatement braquer le canon de son arme sur le chef et moi. Pas le moins du monde impressionner, mon compagnon d'infortune s'était levé en sursaut, hurlant sur l'intrus comme une banshee*, venue annoncer notre fin prochaine. Jared, C'était approcher de lui et d'un revers de son arme, il l'envoya au tapis.
- Si tu bouge. Je te bute. Ensuite, je balancerais ton corps dans l'Hudson, dans le coffre d'un de tes véhicules volés et personne ne retrouvera tes restes avant des années. L'avait-il avertis en posant le canon sur son crane dégarni.
Toute la durée de l'entretiens, nous avons était tenus en joug. Analyser chacun notre tour par ses yeux bleues. Les traits de son visage était passé par différentes palettes d'émotions. De la rage à la surprise et l'étonnement pour finalement revenir à la rage.
Me détaillant de haut en bas, sans scrupule. Je me doutais que le sujet de leur conversation était la voiture que je venait de voler pour la revente des pièces détachées. J'étais responsable de sa présence dans ce bureau, coupable de la menace qui pèse sur mon employeur et moi même.
- C'est toi qui à volé ma voiture, gamine ? M'avait il demander sèchement en placent son visage face au miens.
Une fois de plus, les ennuis m'avaient suivie. Accrochés à moi comme une sangsue qui nous pompe le sang.
J'étais sans voix face à lui. Pour la première fois de ma vie, j'étais gênée en présence du sexe opposé. Sa beautés diabolique m'intimidée et me rendais nerveuse. Ses cheveux bruns était ébouriffés d'avoir passer rageusement ses mains dedans. Une barbe parfaitement taillée. Le regard froid, intense et magnétiques, m'avait fait passer toutes les envies que j'avais eues de lui dire que je n'étais plus une gamine depuis longtemps.
Geler, comme dans de la glace. Je pouvais sentir dans mes os le sentiment de danger qui émanait de lui. Il venait de faire battre mon cœur de peur en me pointant de son Glock
Pour la petite adolescente impressionnable que j'étais à l'époque, me retrouver littéralement sur les fesses, à ses pieds, à cause du coup-de-poing que m'avait asséné mon employeur en reconnaissant ma responsabilité, était humiliant.
La douleur dans ma joue irradiait de ma mâchoire jusqu'à ma tempe. Mon oreille bourdonnait et j'avais la tête qui tournait. Le souffle court, je n'avais pas remarqué que mon frère avait surgi dans la pièce et se tenait derrière moi en protection, sa batte de baseball dans la main, pointée et prête a frapper mes agresseurs.
Je savais que mon frère ne lâcherait pas le morceau, comme un chien enragé qui attrape une proie entre ses griffes, il réduirait le monde en cendres pour me protéger. Tout comme je le ferais pour lui.
Depuis que nous sommes enfants, ça a toujours été nous deux contre le monde. Notre gémellité faisait de nous le binôme parfait. Une complémentarité inégalable. Notre lien fusionnel et les épreuves passées nous rendaient conscients de la situation de l'autre. Comme un fil qui se tend, quand l'autre se trouve en danger. Un sens aigu de la présence de l'autre moitié de notre être, un instinct de préservation inné, un lien indéfectible.
Cette capacité à nous retrouver nous à sauvés plus de fois que je ne peux compter. Nous n'avons jamais fais confiance à personne d'autre que nous deux. Mais depuis que je suis devenue une driver, je me suis lié d'amitié avec d'autres personnes.
La vibration dans ma poche arrière de mon pantalon m'arrache de mes souvenirs. Quand l'écran s'allume, un message de Zack apparaît.
De twins :
Bouge tes fesses, paresseuses.Monsieur J est furieux !
De moi :
Satan est toujours furieux.
Cul-sec, j'avale mon café. Je fais glisser la sangle de mon sac sur mon épaule. Et je n'oublie pas de prendre l'objet de mon délit et de le cacher contre ma peau.
Je verrouille la porte de notre appartement. Je dévale les escaliers et je manque de justesse de foncer droit dans la porte. Dans la rue, la chaleur estivale m'étouffe. La sueur perle sur mon front. Je rejoins le flux d'individus qui s'engouffre dans la bouche du métro. La puanteur de ce lieu me donne, a chaque fois envie de vomir.
C'est avec soulagement que je parviens à me glisser in extremis dans la rame avant que les portes ne se referment. Je ne serais pas en retard cette fois.
Je sors mon cellulaire pour vérifier l'heure, quand le message suivant de Zack me fait éclater de rire.
De twins :
À qui la faute. Tu étais obligé de faire ça ?
Pas besoin de répondre, on sait très bien que mon passe-temps favori est de rendre Jared, alias Satan furieux. Et ce, depuis notre première rencontre.
J'aime particulièrement le faire tourner en rond. Lui non plus ne se prive pas. Je suis la seule à le mettre dans cet état de rage perpétuel, quotidiennement.
De moi :
Ooui...
Ce n'est que justice pour avoir touché à Mes affaires.
J'imagine la scène quand il a dû entrer dans le bureau et découvre que ses affaires et les dossiers soigneusement rangés, comme il en à l'habitude, ont été éparpillés dans toute la pièce. Mais j'ai gardé le meilleur pour la fin.
De moi :
J'espère qu'il apprécie le petit jeu de piste que je lui ai préparé ?
Mon téléphone vibre une nouvelle fois, mais le message que je reçois me laisse perplexe. Quand je comprends que Lucifer a emprunté le téléphone de ma bestie, je ne peux empêcher un immense sourire se dessiner sur mon visage. Mon éclat de rire à fait se retourner dans ma direction les badauds autour de moi.
De Mackenzie :
Je vais te buter quand tu arriveras, Déesse...Où as-tu caché mes clés ? Rends-moi mon téléphone !
Hier, après l'élaboration du plan de route et des réservations d'hôtel, je me suis faufilé discrètement dans le bureau des maîtres. J'ai alors exécuté ma vengeance rapidement avant de m'enfuir à toute vitesse. Je suis parvenue à lui subtiliser ses affaires, sans me faire remarquer.
J'ai retiré chaque clé du trousseau, avant de les disperser dans tout le complexe. Mais avec ma mémoire de poisson rouge, j'ai oublié où certaines peuvent se trouver.
J'espère qu'il va apprécier la customisation qui m'a pris une bonne partie de la nuit. J'imagine déjà la tête qu'il va faire quand il va découvrir la nouveau look de son téléphone.
Quand les portes s'ouvrent enfin à la station, je me dépêche de sortir avant d'être entraînée et ballottée par la marée humaine. Je m'extirpe difficilement de la foule et m'engage dans une rue moins fréquentée. Le complexe se trouve à quelques rues de la, en moins de dix minutes je suis arrivé.
A deux pas de l'entrée, la porte s'ouvre brutalement devant moi et s'écrase contre le mur.
Satan, en furie, le regard qui mitraille toute la haine qu'il ressent pour moi, m'accueille. Son corps imposant me barre le passage. Le souffle court. Je devine qu'il a couru pour m'intercepter et enfin mettre la main sur téléphone.
- Donne moi mon téléphone, avant que je ne te brise les doigts. Eructe t-il de rage.
- Tu comptes t'en faire un collier ? Rêve pas de trop, Satan. C'est ma main que tu vas te prendre dans la gueule. Rigole-je en imaginant la trace rouge sur sa joue.
Son bras se lève brusquement et m'attrape le cou. S'il croit que m'étrangler va me faire peur, il se trompe. Il devrait avoir compris depuis le temps que je travaille pour lui. Je n'ai jamais eu peur de ses crises de colère.
Satan me tire dans le couloir et referme la porte d'un violent coup de pied, faisant trembler les murs jusqu'au fondations. Je suis violement plaquée contre la porte. Ma tête cogne contre le bois et le choque m'étourdit et me fait perdre l'équilibre, mais son emprise sur mon corps m'empêche de tomber. Son corps se colle contre le mien et ne me laisse aucune possibilité de m'enfuir. Mon souffle se bloque dans mes poumons. Yeux dans les yeux. Je ne lâche pas son regard de braise. Je continue de le défier.
- Tu vas devoir me supplier pour que j'épargne ta misérable vie, déesse. Me susurre t-il dans l'oreille.
- Si tu me tues maintenant, tu ne retrouveras jamais ton précieux téléphone. C'est un mensonge, nous le savons tous les deux.
Mais il ignore où je l'ai caché. Même dans ses cauchemars les plus sombres, il ne pourrait pas imaginer l'endroit. Cette zone de mon corps est particulièrement sensible au toucher. Il y a des années, j'ai imaginé dans mes rêves qu'il me touche et qu'il pose sa bouche contre ma peau, mais ce désir, s'est vite évanoui. Le seul plaisir que j'éprouve, c'est de le rendre fou. De jouer avec lui, et de lui faire payer au centuple chacune de ses insultes.
La main qui me retient prisonnière se ressert autour de ma trachée, me prive de la possibilité de produire le moindre son. Des taches noires obscurcissent ma vision par le manque d'oxygène. Je ne parviens plus à respirer correctement et je commence à paniquer. Je lui plante les ongles dans le bras. J'essaie de me libérer, mais il est bien plus fort que moi.
Quand enfin, il me relâche, l'oxygène s'engouffre dans mes poumons, je prends appui contre le mur pour ne pas m'effondrer. Les jambes tremblantes, c'est un miracle qu'elles parviennent à supporter mon poids.
- Rends-moi mon téléphone, Yléana.
J'arrive à me dégager de la cage de muscle, en lui balançant mon genou dans le service trois pièces. De justesse, il l'évite et j'en profite pour lui balancer mon poing dans son nez. Je mets toute la rage dans mon geste. Le bruit du cartilage qui se brise, me pousse à partir en courant.
- Tu est vraiment un malade ! va te faire soigner connard. Je hurle en fuyant.
Je sprinte dans le couloir pour mettre le plus de distance entre Jared et moi.
De toute ma vie, je n'avais jamais ressenti une telle peur. Mon cœur palpite furieusement dans ma cage thoracique. C'est le souffle court que je pénètre dans l'antre des maîtres. Zack et Mackenzie sont déjà là, un peu à l'écart des autres Drivers déjà réunis devant le tableau d'attribution des Fast Runner. Je peux voir un soupçon d'inquiétude dans les traits de leurs visages.
Les larmes au bord des yeux. Je souris faiblement espérant leur faire comprendre que tout va bien. Mais je ne sais pas moi-même comment je me sens. Il faut encore quelques minutes à mon cerveau pour transmettre l'information d'une vive douleur qui irradie dans ma main droite.
Quand tout le monde se disperse, je peux enfin découvrir les Fast Runner. Je parcours la liste jusqu'à tomber sur mon prénom.
Driver Leader : Zack (Gift)
Drivers : Yléana et Mackenzie
Départ : Phoenix
Trésor : Sinaloa
Livraison : Victoria (Texas)
Décidée à ne pas m'attarder dans ce lieu, je sors le téléphone de mon soutif, et le dépose sur le bureau de Satan. Bien en évidence pour qu'il ne puisse pas manquer mon chef d'œuvre.
Plus vite, je sors d'ici, plus vite, je peux reprendre mes esprits et ne plus penser à Jared.
De la distance, voilà ce dont j'ai besoin maintenant.
Je refuse de lui laisser l'occasion de reposer la main sur moi.
Je fais un rapide détour par l'infirmerie, pour prendre une poche froide et de l'appliquer sur la zone douloureuse, avant de rejoindre les autres devant le fourgon qui attend de nous conduire à l'aéroport.
Mon frère se place sur ma gauche et passe son bras autour de mes épaules. Mackenzie se laisse tomber sur l'autre siège voisin, et se rajoute au câlin.
C'est ensemble que nous regardons par la fenêtre, Satan passe la porte en colère, le nez en sang. Dans sa main, il tient son téléphone que j'ai recouvert de strass rose et argenté. Je lui adresse mon majeur avant qu'il ne soit trop tard.
C'est avec soulagement que nous quittons l'entrepôt, partie, sourires aux lèvres, c'est avec joie et sérénité que j'entame ce voyage. Soulagée de ce Fast Run à faire avec mon jumeau et ma bestie.
Dans la mythologie irlandaise, une banshee* est une fée maléfique qui annonce la mort prochaine de celui qui entend son cris perçant.
Bonjour, bonsoir, je te remercie d'être rester jusqu'à la fin de ce chapitre.
J'espère que ce premier chapitre t'a donné envie de lire la suite ?
N'hésite pas à me faire part de ce que tu en as pensé.
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