21 Savannah 

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Même si le rangement n’est pas de tout repos, la matinée se déroule à toute vitesse et dans une bonne ambiance. Il n’y a que les regards que ma cousine me porte, bien trop lourd de sens à mon goût, qui me dérangent. Elle m’observe, me surveille, me scrute. Ses sourcils se froncent dès que je suis un peu trop proche d’Ash et ça a le don de me gonfler, car je n’arrive pas à être libre avec mon…Mon quoi ? Même s’il m’a fait jouir comme personne, même si mon cœur, ce traître, s’emballe à chacun de ses frôlements, même si je brûle littéralement à chacune de ses œillades, je refuse de lui donner un nom. Il n’est pas mon mec, juste un plan cul. C’est d’ailleurs l’unique raison pour laquelle je lui ai demandé de ne pas s’afficher avec moi. Personne n’a besoin de savoir que nous nous sommes éclatés toute la nuit. Pourtant quand je vois Kyle me fixer quelques secondes, puis apostropher son pote et l'entraîner à l’écart en le prenant par l’épaule, je me demande si j’ai bien tout mis en œuvre pour ne rien laisser paraître. Et comme une imbécile, je reste les yeux rivés vers eux sans bouger. Si je veux me faire griller, il n’y a pas mieux.

— Toi, tu me caches un truc ? entends-je Sarah prononcer sur ma droite.

Qu’est-ce que je disais ? 

Je pivote aussi sec vers elle, en me renfrognant.

— De quoi tu parles ?

— Peut-être du beau brun aux yeux gris qui ne t’a pas lâchée du regard de la matinée. 

Au lieu de lui répondre, je pars en direction de la table qui reste à ranger. Je reste quelques secondes dubitative devant elle à me demander comment je vais pouvoir la transporter seule. Il est hors de question que je fasse appel à Sarah et encore moins à Stacey. Quant à Ashton et Kyle, ils semblaient bien pris par leur conversation la dernière fois où je les ai vus. Je m’apprête à la soulever quand une ombre se matérialise devant moi. Avant même que je lève la tête, mon corps réagit à sa présence. Frissons, picotements sur l’épiderme, il ne m’en faut pas plus pour savoir qu’un beau brun au regard d’acier se tient devant moi. Mes joues s’échauffent, tout comme l’intérieur de mes cuisses, avant même que je ne porte mon attention sur lui. 

— Besoin d’un coup de main, rouquine ?

Sa voix enjôleuse me caresse au même titre que ses mains rugueuses cette nuit. Mon rythme cardiaque monte dans les tours alors que mon souffle se fait de plus en plus court. Sa proximité me met vraiment dans un drôle d’état. Si au moins, il cessait de me reluquer comme s’il était le grand méchant loup prêt à me dévorer, je pourrais peut-être contenir le flot d'émotions qui me submerge. 

— Je devrais pouvoir m’en sortir seule.

Malgré tout, je lui tiens tête, même si j’ignore pour quelles raisons je le fais. Nos joutes verbales me plaisent, énormément. Elles me permettent de me tenir très loin de ce qui m’a laissé sur le carreau ces derniers mois. Et, au vu de son air radieux, je sais que je ne suis pas la seule à aimer nos échanges musclés.. 

— Tu ferais mieux de me laisser faire. Ce serait dommage qu’une princesse se brise un ongle.

Son sourire s’élargit encore plus, creusant une fossette sur sa joue droite. Mon Dieu, on n’a pas idée d’être aussi beau ! Malgré les résonances dans ma cage thoracique, je tente de ne pas perdre le nord pour ne pas le laisser gagner.

— Dommage pour qui ? Pour moi ou pour toi ?

À mes mots, l’air se charge d’une tension insoutenable. Les paupières plissées, il lèche ses lèvres. D’un coup la température prend plusieurs degrés tellement il me donne chaud. Ce mec a conscience de son sex-appeal et il en joue à la perfection.

— J’aime sentir tes ongles s’enfoncer dans ma peau quand je te donne du plaisir, Savannah.

Mon nom roule avec une telle délicatesse sur sa langue que tout mon corps réagit. Ma peau se recouvre de chair de poule, mon sang accélère dans mes veines et ma libido s’envole. 

— Je vais ramener la table, puis on bouffe avec Kyle et Sarah. Ensuite, toi et moi, on se barre, ajoute-t-il sur un ton neutre comme s’il ne remarquait pas l’état dans lequel il vient de me mettre.

Et comme si la table ne pesait que le poids d’une plume, il la soulève et l’emmène en direction du hangar. Je m’attarde sur chacun de ses mouvements alors qu’il marche d’un pas assuré. Sa prestance m’irradie même à plusieurs mètres de lui. 

— Tu ne veux toujours pas me dire ce qu’il y a entre vous ?

Surprise dans ma contemplation par la voix de Sarah, qui, apparemment, n’est pas décidée à lâcher prise, je sursaute avant de me tourner vers elle.

— Rien.

Son incrédulité lui barre le front.

— Rien, vraiment ? J’ai vingt-quatre ans, ma belle, pas douze, je sais donc reconnaître deux personnes qui ont envie de s’envoyer en l’air !

Au fur et à mesure de sa tirade, sa voix est montée de quelques octaves. La moindre personne à proximité a pu entendre ce qu’elle vient de dire et ça, je n’aime pas du tout. Surtout avec Stacey dans les parages. Si ça arrive aux oreilles de ma cousine, je suis certaine qu’elle va revenir me voir pour me mettre à nouveau mal à l’aise avec ses questions.

— Tu peux le crier encore plus fort ? grogné-je en la mitraillant du regard.

Au lieu de se rembrunir face à mon ton peu amène, elle explose de rire. 

— Franchement, si vous vous faites du bien tous les deux, c’est cool, pas la peine d’en faire une affaire d’état.

Non, mais elle ne comprend pas qu’ici il y a des oreilles indiscrètes qui sont prêtes à me rappeler tout ce que j’ai enduré ces derniers mois ? 

Alerte, je jette un œil à droite et à gauche pour voir si Stacey ne traîne pas dans les parages. Quand je la vois sortir du hangar en pleine conversation avec Ashton, je suis à la fois soulagée et inquiète. Soulagée, parce qu’elle n’a rien entendu de ce qui a pu se dire entre Sarah et moi, mais inquiète, parce qu’elle est certainement en train de se faire l'avocate de Harper et de plaider sa cause.

« Harper est vraiment amoureuse de toi. », « Tu crois vraiment que ma cousine vaut mieux qu’elle ? », « Sav n’en a que pour Aaron, il a commis une erreur, mais c’est son grand amour. Elle te laissera tomber dès qu’il reviendra, c’est ce que tu veux ? ». C’est exactement le genre de paroles qu’elle pourrait lui balancer et au vu des expressions qui traversent les traits de mon beau brun, je ne dois pas être très loin de la vérité. D’ailleurs quand il passe près de moi, il ne m’adresse même pas un regard ni même un signe. Avec lui, c’est tout ou rien. Blanc ou noir. Il ne semble connaître aucune nuance de gris.

— Je suis bien contente, lance ma cousine à la dérobade. Je crois qu’il a compris qu’il avait commis une grosse bourde en larguant Harper. 

Mon estomac dégringole dans mes talons. Est-ce vraiment le cas ? Est-ce que nous deux, c’est une erreur ? Est-ce que ça me fait mal de penser que c’est le cas ? Oui, sans aucun doute. J’ai beau me dire que je ne dois plus rien ressentir pour un mec, que ce qu’il y a entre lui et moi n’est que physique, ça ne m’en fait pas moins souffrir.

— Et qu’est-ce qui te permet de dire ça ? la questionne Sarah, aussi ahurie que moi.

Énigmatique, elle se contente de hausser les épaules, puis s’éloigne de nous. Sarah et moi la regardons se diriger vers sa voiture, une vieille Ford Mustang que mon oncle a retapée, en silence. 

— Je n’y crois pas une seule seconde, finit par me sortir la brune en se tournant vers moi.

Encore trop hébétée par ce qui vient de se produire, je me contente de poser les yeux sur Sarah sans vraiment la voir. À plus d’une reprise, elle agite sa main devant moi pour me faire revenir à la réalité. Quand j’en prends conscience, je secoue la tête pour finir de me remettre les idées en place. 

— Désolée, je pensais à ce qu’elle a dit.

Un sourire amical se dessine sur les lèvres de la jolie Mexicaine qui me fait face. J’ai appris il y a quelques jours que ses parents avaient émigrés dans notre pays à peine majeurs. Ils voulaient tenter l’aventure et ont réussi à se faire une place ici.

— Et moi, je te disais qu’Ashton n’a jamais regardé Harper comme il te regarde, alors tu n’as aucun souci à te faire.

Je hausse les épaules comme si ça m’était égal, même si au fond de mon bide, ça me travaille quand même un peu. 

— Bon et si on allait manger ! ajoute-t-elle enthousiaste en glissant son bras sous le mien.

Je la laisse m’entraîner à l’intérieur de la demeure dans laquelle les garçons doivent déjà se trouver, puisque je ne les vois nulle part. Quand nous franchissons la porte, leurs rires confirment mes pensées. Ils cessent aussitôt au moment où ils nous aperçoivent. Ashton se lève et se dirige vers moi. A-t-il l’intention de m’ignorer ou…

— Ta cousine est vraiment une emmerdeuse. Dis-lui que la prochaine fois qu’elle me prend la tête, je risque de vraiment m’énerver. C’est quoi son foutu problème ? me questionne-t-il en se plantant devant moi.

Rassurée, je me jette à son cou sans qu’il ne s’y attende. Mes lèvres se posent sur les siennes et aussitôt il me donne le change. 

— Pour quelqu’un qui me dit qu’il n’y a rien entre eux…

— J’ai eu droit à la même chose. Ce grand con ne veut pas admettre que c’est plus que physique entre eux. Il a même été jusqu’à me balancer qu’il ne la toucherait plus. Mon œil, ouais !

Amusée par nos potes, je souris contre la bouche d’Ashton qui en fait de même contre la mienne. 

— Il faudra quand même qu’on parle toi et moi, me chuchote le beau brun. J’ai des questions à te poser.

L’angoisse me saisit d’un coup, car j’ignore totalement ce qu’a pu lui dire ma cousine.

*********************

Ça fait une heure qu’on roule et je n’ai aucune idée du lieu où l’on va. Pire, j’ai la drôle de sensation qu’on tourne en rond. Soit j’hallucine, soit c’est la troisième fois qu’on passe devant ce panneau publicitaire. Peut-être qu’Ashton tient à faire durer cette balade en bécane, qui sait ? Au plaisir que je prends à être collée dans son dos, les cheveux au vent, je ne vais pas m’en plaindre. Bien au contraire. Il Pourrait rouler encore des heures que ça ne me dérangerait pas. 

Quelques minutes plus tard, à mon grand dam, il se gare à l'orée d’une forêt de Séquoias. Il descend le premier, enlève son casque et me tend la main pour que j’en fasse autant. Dans un geste d’une infinie douceur, il détache la sangle sous mon menton et retire le mien qu’il pose sur le siège de sa moto. Je n’ai pas le temps de reprendre mon souffle qu’une de ses mains s'arrime à ma nuque pour m'approcher au plus près de lui. Un sourire taquin se dessine sur ses lèvres pendant que son regard sonde le mien. Ce qu’il y lit doit certainement lui plaire. À cet instant, je n’attends plus qu’une chose goûter à sa bouche qui m’attire, m’appelle. Je me hisse sur la pointe des pieds pour lui faire comprendre ce dont j’ai besoin. Au lieu de me satisfaire, il s’écarte légèrement de moi, me mettant au supplice. Pourquoi ne m’embrasse-t-il pas ? Qu’est-ce qu’il attend pour le faire ? Visiblement satisfait, certainement de l’état dans lequel il me met, il sourit de plus belle.

— Je crève d’envie de t’embrasser, mais je veux d’abord te parler. Par contre, pas ici, alors suis-moi.

Même si la première partie de son discours devrait me rassurer, la seconde m’inquiète et c’est ce qui prend le pas sur mon humeur. Aussitôt, je remonte toutes mes barrières et mon cœur se blinde derrière son épaisse couche de glace. Ce qu’il a à me dire pourrait très bien me blesser et prendre un nouveau coup me ferait perdre les pédales. 

Non, mais, qu’est-ce que je raconte ? Comment ce gars pourrait m’atteindre ? Pour que ce soit le cas, il faudrait que j’éprouve quelque chose pour lui et hormis cette forte attirance, je ne peux pas le nier, il n’y a rien de plus. 

— Qu’est-ce que tu fous ?

Perdue dans mes pensées, je ne l’avais pas vu s’enfoncer dans la forêt. Ce n’est qu’attirée par la tonalité grave de sa voix que je le réalise. Il me scrute, se demandant certainement ce que je fabrique. Je le rattrape en très peu de temps et il reprend sa marche. Tandis que nous nous enfonçons dans la forêt, j’inspire à plein poumons pour m’imprégner des odeurs de la nature. Seul le chant des oiseaux interrompt le silence dans lequel nous sommes plongés. Après un long moment dans la demi-obscurité, nous finissons par déboucher sur une clairière dans laquelle se situe un lac aux eaux turquoises. Avec les montagnes en arrière-plan, la beauté des lieux me coupe le souffle. J’en reste bouche bée pendant plusieurs secondes alors que je tourne sur moi-même pour m’imprégner de mon environnement.

— Wouah ! C’est magnifique, lâché-je plus pour moi-même qu’autre chose.

— J’admets.

Attiré par le son de la voix d’Ash, je pivote vers lui. Son sourire irrésistible me réchauffe la poitrine et mon cœur rate quelques battements. Comment résister à ce mec quand tout en lui vous séduit ?

— T’as aussi fait le coup à Harper de l’emmener ici ? 

— Non.

— Vraiment ?

Il s’éloigne de quelques pas pour aller récupérer je ne sais quoi au pied d’un arbre, sans même avoir répondu à ma question. Puis, il revient et lance un caillou qui ricoche trois fois, troublant la surface limpide de l’eau. Je ne comprends pas pour quelles raisons il continue à observer le silence. 

— Pourquoi tu n’as jamais emmené ton ex ici ?

Peut-être que si je pose la question autrement, il finira par ouvrir sa grande gueule. Sa tête pivote dans ma direction et ses prunelles semblent vouloir me percer à jour durant un instant. Le suivant, il les fixe à nouveau sur le lac.

— Quand je suis arrivé ici, j’étais rempli de haine à l’égard de ma famille. J’avais besoin d’évacuer toute ma colère et c’est le seul endroit à moins de vingt bornes du ranch que j’ai trouvé pour le faire. Je pouvais gueuler ma frustration sans que personne ne m’entende. La première fois, j’ai même cogné dans un arbre jusqu’à ce que mes mains pissent le sang. 

Il me jette un coup d’œil sans laisser filtrer la moindre émotion. Face à ces révélations, je reste sans voix. Comment peut-on haïr à ce point sa famille pour vouloir se détruire de la sorte en cognant dans des arbres ? Ma relation avec ma mère s’est, certes, détériorée, mais ce n’est pas sa faute si j’ai fait des conneries. Enfin si, un peu quand même. Si elle avait été là pour me tendre la main au moment où j’en avais besoin, je n’aurais peut-être pas autant déraillé. Toutefois, je ne la déteste pas, je lui en veux juste de ne pas avoir été présente quand j’avais si mal que les ténèbres m’engloutissaient. 

— J’étais boxeur, poursuit Ash. J’aurais pu devenir pro si un petit con n’en avait pas décidé autrement.

À la tonalité de sa voix, je peux entendre combien ça lui coûte de m’en parler. La peine que je décèle dans ses iris me touche bien plus que je ne le voudrais. 

— Pourquoi t’es ici, Savannah ?

— Co…Comment ça ? balbutié-je, incertaine.

Il se tourne vers moi afin de pouvoir m’observer avec un sérieux que je ne connaissais pas.

— Tu m’as demandé de venir, tu te rappelles ? 

Je joue la touche de l’humour pour le dérider un peu. Échec et mat. Ses lèvres ne bougent pas d’un iota.

— Vu que ton cerveau semble un peu lent à la détente, je vais te reposer la question autrement. Qu’est-ce que tu fous dans le ranch de Nills, rouquine ?

Pas très à l'aise, je joue avec les muscles de mes mâchoires tandis que je cherche ce que je pourrais inventer pour qu’il me croie.

— Ta cousine m’a dit que tu n’étais pas celle que je croyais, ajoute-t-il comme si ça pouvait m’aider à me confier à lui.

— Et qu’est-ce que tu croyais ?

Un sourire espiègle se dessine sur ses lèvres. J’aime quand il me sourit, il est tellement beau, tellement vivant ainsi.

— Tu veux vraiment que je te dise comment je te vois ?

J’opine du chef.

— Tu sais que j’adore les deals ?

— Tu sais que je déteste tes deals ?

Un léger ricanement quitte sa bouche. Je me laisse envoûter par ce son si beau, si viril, si lui.

— Ouais, je sais. Mais si tu souhaites que je t’avoue comment je te vois, je veux que tu répondes à ma question.

Je hausse les épaules, j’ignore si je peux lui avouer tout ce que j’ai fait. Comment me verra-t-il ensuite ? De la manière dont m’a décrite ma cousine ? Ai-je envie de le voir prendre ses jambes à son cou ? Rien qu’à cette idée, un pincement se fait ressentir dans ma poitrine. 

— Et si je refuse ? 

Un air canaille se grave sur ses traits comme s’il avait une idée en tête prête à faire flancher la balance en sa faveur. Puis, il avance vers moi, enroule son bras dans mon dos et m’attire contre son torse. Il se penche juste assez pour que je sente son souffle caresser mes lèvres. Des frissons parcourent mon échine alors que j’attends qu’il m’embrasse. 

— Tu veux que je t’embrasse ?

Sa voix rauque me rend complètement guimauve. Ma bouche s’assèche, mon sang bouillonne et c’est bien plus qu’un baiser que je voudrais qu’il me donne dans cette clairière. Et pourquoi pas dans ce lac tant qu’on y est ? 

— Je suis certaine que tu sais ce dont j’ai envie.

— Alors, accepte mon deal.

Et pour ne pas me laisser le choix, il s'éloigne.

— J’te jure Davis que la prochaine fois que tu joues avec mon désir, tu risques de le regretter amèrement, grogné-je, frustrée.

Il joue avec ses sourcils et se marre. Ma réponse ne semble même pas l’atteindre. Fais chier !

— Ok, j’accepte ton foutu deal ! 

— Je savais bien que tu ne pourrais pas résister.

Non, mais il se fout de ma gueule !

— Va te faire foutre !

— Un peu plus tard, princesse. Je veux d’abord obtenir mes réponses.

Là, tout de suite, je lui ferais bien ravaler son sourire railleur. 

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