Desolée de ne pas être tres régulière, mais entre les enfants et mes sorties de livres, j'ai peu de temps pour poster. Toutefois, mon histoire a bien avancé et elle est quasiment fini.

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Qu’est-ce que c’est dur de ne pas me jeter sur elle quand tout son être m’attire ! Depuis notre première fois, j’en veux encore et toujours plus. Mais avant de la faire jouir à nouveau, je dois d’abord obtenir mes réponses. Je dois en apprendre davantage sur elle et connaître les raisons de sa punition. Parce que, oui, je suis persuadée que c’en est une. Stacey m’a dit d’elle qu’elle cachait parfaitement son jeu, que tout ce que je gagnerai si je persistais à vouloir me rapprocher d’elle ce sont des emmerdes. Ma rouquine serait une source à problèmes, son ex l’aurait soit disant larguée pour cette raison .Pour moi, elle ment, je connais leur histoire. Ça l’a bien fait rigoler lorsque je lui en ai parlé, elle m’a rétorqué que pour un gars qui jouait au gros dur et s’était retrouvé derrière les barreaux, j’étais bien naïf. Visiblement Sav me mènerait par le bout du nez et je ne m’en rendrais même pas compte. Franchement, j’ai du mal à tout gober, ma rouquine ne peut pas être comme elle me l’a décrite.

À plusieurs mètres d’elle pour me contrôler, je l’observe en silence. Nos iris s’accrochent et, telle une magicienne, elle efface le monde qui m’entoure. Ma gorge s’assèche et je ne peux m’empêcher de laisser le bout de ma langue sortir. En me rendant compte de l’état dans lequel elle me met, même à distance, je pars récupérer un autre caillou et me place face au lac, dos à elle.

— Comment tu me vois, Ash ?

Sa question brise le silence pesant qui nous entourait. L’heure des vérités a sonné. J’en ai vraiment besoin, quand bien même ça me fiche la trouille. Les mains dans les poches, je me tourne vers elle et la dévisage. Sa petite moue enfantine me fait vibrer méchammenent. Autant être honnête avec moi-même, cette fille, je l’ai grave dans la peau.

— Même si la première fois que je t’ai vue, j’ai cru que tu débarquais de Beverly Hills ou de Malibu, j’ai vite capté mon erreur. Je sais que derrière ton arrogance se cache une fille aux multiples blessures. Tu es quelqu’un de fort, Savannah, j’en suis convaincu, juste brisée par la vie. Tu as sûrement fait de mauvais choix après ce qui t’est arrivé, mais ça ne t’empêche pas d’être une belle personne. Tu voulais aller à l’UCSF pour devenir médecin et sauver des vies, rien que ça me prouve que j’ai raison. Tu es sportive, tu adores le surf, je l’ai lu dans tes yeux la fois où on en a parlé. Tu es très drôle aussi, j’adore nos échanges et voir tes réactions. Parler de sexe ou te faire surprendre te gêne, mais dans l’action, tu te lâches et j’adore. Tu me fais ressentir des choses que je ne connaissais pas jusqu’alors. Ta fougue me fait vibrer comme personne. Et surtout… putain… tu es belle à en crever.

À la fin de ma tirade, mes pulsations frôlent l’indécence. Me mettre ainsi à nu devant elle est sûrement déraisonnable, je vais certainement m’en mordre les doigts ensuite, seulement les mots ont franchi mes lèvres sans que je ne puisse les retenir. Une larme roule sur sa joue, émue, je suppose par ma déclaration. C’est la première fois que j’en fais une, c’est bien pour dire qu’elle n’est pas n’importe quelle fille à mes yeux.

— Maintenant, je voudrais savoir ce que j’ignore sur toi : ton âge, les raisons qui ont poussé ta mère à t’emmener ici et que tu m’en dises plus sur ce Liam qui me ressemble. Je t’avoue que ça me bouffe la cervelle depuis la première fois où tu m’en as parlé, encore plus maintenant qu’on est ensemble.

Mal à l’aise, Sav porte son pouce à sa bouche pour ronger son ongle.

— J’ai dix-huit ans et si je suis ici, c’est parce que j’ai grave merdé. J’ai fait de grosses conneries et…

— Du genre ? l’interrompée-je pour la forcer à m’en dévoiler plus.

Elle ferme les yeux et inspire profondément, avant d’expulser tout l’air d’un coup.

— Du genre dont je ne suis pas fière du tout. Vol, intrusion par effraction pour les pires. J’aurais pu me retrouver en prison, Ash !

Elle fixe ses pieds, honteuse, sûrement.

— Je sors de taule et je suis en conditionnel, alors ne baisse pas les yeux devant moi, parce que, pour le coup, on ne vaut pas mieux l’un que l’autre.

Elle redresse la tête. Ses deux billes alpaguent les miennes et je peux y lire combien elle est profondément meurtrie par son passé, combien ça lui coûte de tout me dévoiler. À cet instant, je dois lutter contre une folle envie de la serrer dans mes bras. Je le ferai, mais seulement quand j’aurais découvert toutes ses failles et la vérité sur ce Liam, pas avant.

— Je suis certain de ne pas m’être planté quand je t’ai dit ce que je pensais de toi, alors dis-moi comment t’as pu en arriver à commettre ce genre de conneries ?

Elle s’éloigne en direction du lac, s'accroupit et se met à gribouiller quelque chose sur le sol. D’ici, il m’est impossible de voir ce dont il s’agit, alors je m’approche. Quand j’aperçois un « A » dans un coeur, l’initiale de son ex, ma poitrine se contracte douloureusement.

— Tu penses encore à lui ?

Elle passe la tête par-dessus son épaule, m’observe un instant, puis dans un geste rageur, elle efface tout.

— Comme s’ils ne m’avaient pas assez fait de mal en m’avouant qu’ils sortaient ensemble, ils se sont affichés devant moi comme si tout était normal. Je ne l’ai pas supporté, je suis sortie en courant. Je pleurais comme une madeleine. Comment ont-ils pu me faire ça ? Je venais de perdre mon père, j’avais besoin d’eux, putain ! Quand je suis sortie, je suis rentrée dans un gars de ma classe d’informatique. Je l’ai insulté de tous les noms comme si j’avais besoin de me défouler sur quelqu’un pour me venger de ce qu’on me faisait subir. Ses potes se sont marrés, mais pas lui. Il m’a juste dit que j’avais l’air d’avoir besoin de me changer les idées et a ajouté que ça tombait bien, qu’il avait un truc à me proposer.

— Liam, soufflé-je.

— Oui, c’était Liam. Cette fois-ci, on est allé récupérer son dossier dans le bureau du proviseur. Du moins lui, moi je faisais le guet pour le prévenir si quelqu’un arrivait. Grâce à l’adrénaline qui circulait dans mes veines à cause de la trouille de me faire choper, je ne parvenais plus à penser à rien d’autre. Ensuite, il m’a proposé d’autres coups, il m’a poussée à me surpasser à chaque fois. Et c’est comme ça que je me suis mise à voler. Si au départ c’était des petites choses dans des boutiques, j’ai fini par voler des motos. Tu comprends mieux pourquoi je sais les conduire ?

Je hoche la tête, même si tout ce qu’elle me dit me déplaît au plus haut point. Néeanmoins, je refuse de la juger, car moi non plus, je ne suis pas blanc comme neige.

— Liam n’en était pas à sones coups d’essai et en me liant d’amitié avec lui, j’ai compris qu’il avait déraillé au moment de la disparition de son frère.

Si c’est vraiment mon frangin, comment peut-il parler de disparition me concernant ? Je n’ai pas disparu, je me suis juste fait embarquer par sa faute !

— Parle-moi de lui ! décris-le moi !

Ma haine à son encontre transparaît clairement dans le ton de ma voix. Ahurie, Sav se relève pour mle faire face.

— Pourquoi tu as l’air aussi furax ?

— Je t’ai demandé de me le décrire, alors fais pas chier ! Je sais qu’il me ressemble, mais donne-moi un putain de signe distinctif !

Je sens mes démons remonter à la surface, si elle ne se dépêche pas de me rassurer, ils vont m’exploser à la tronche et je ne sais pas ce qui se passera, cependant je suis certain de la blesser.

Et si c’est lui, tu songes à ce qui va se passer ? Comment tu vas encaisser qu’il l’a baisée et certainement plus de fois que toi ?

J’en sais foutrement rien, putain ! Tout ce que je sais, c’est que je refuse de la perdre.

— Pourquoi tu me demandes ça, Ash ?

Les narines dilatées, je déglutis.

— Parce que j’ai besoin de savoir si le gars qui t’a entraînée dans ses conneries et avec qui tu t’envoies en l’air à L.A. est mon frère !

— Si c’est le cas, est-ce que ça changera quelque chose entre nous ? me demande-t-elle, inquiète.

Tout. Rien. Je n’arrive pas à me décider, bordel ! Je frotte mes yeux, glisse mes mains dans mes cheveux, c’est une putain de cacophonie en moi. Je suis tiraillée entre deux sentiments contradictoires, ce que je ressens pour ma rouquine et la haine pour mon frangin.

— Je t’avoue que je n’en sais rien.

Je joue la carte de l’honnêteté pour lui prouver que, malgré ce qui se produira ou pas, je ne suis pas un menteur comme son ex qui l’a menée en bateau je ne sais combien de temps, en jouant sur deux tableaux à la fois.

Sa mine s’assombrit, mais elle opine tout de même.

— Il a une date sur le poignet, il m’a dit que c’était lié à son frère. Le 20 janvier 2020.

Mes paupières s’abaissent tandis que j’encaisse cette révélation. Ce connard s’est fait tatouer la date de mon arrestation. Ma haine envers lui prend le pas sur tout le reste. Je redeviens ce gars haineux, contrôlé par des démons bien plus puissants que moi. Quand je les rouvre, je plante un regard résigné dans celui de Savannah. Elle ne peut pas être ma copine, elle est bien trop proche de lui.

— On rentre.

Ma voix est placide sans aucune émotion.

Sous l’incompréhension, elle secoue la tête.

— Je ne comprends rien, Ash. Tu me fais une déclaration et maintenant tu me traites comme si tu me haïssais. Qu’est-ce que j’ai fait à part connaître ton frangin ?

— Tu couches avec lui et c’est suffisant !

— Je n’ai pas couché avec lui depuis des semaines. Comment peux-tu me le reprocher ? Je ne te connaissais pas Ash ! Et entre lui et moi, il n’a jamais été question de sentiments, juste du bon temps, rien de plus.

Mon cerveau bloque sur le mot sentiment, le reste, je m’en fous.

— Est-ce que tu ressens quelque chose pour moi, Sav ?

Elle mordille sa lèvre et hoche la tête.

— Je voudrais que ce ne soit pas le cas, parce que j’ai la trouille de souffrir à nouveau, mais je ne peux veux pas me voiler la face, je suis en train de tomber amoureuse de toi.

Mon cœur manque un battement, avant de démarrer une course effrénée. Est-ce que ma haine envers lui est une raison suffisante pour passer à côté de la fille qui me fait vibrer comme personne ? Mon instant d’hésitation lui laisse une marge suffisante pour se rapprocher de moi, se hisser sur la pointe des pieds en prenant appuie d’une main sur mon épaule et glissant la seconde sur ma nuque afin d’attirer mon visage vers le sien. Ses lèvres sur les miennes, elle me transmet sa lumière qui chasse mes ténèbres. Je reste quelques secondes sans réagir, avant de me foutre un coup de pied mental et de l’embrasser avec toute la fougue qui me caractérise. Elle répond à mon baiser avec la même ardeur, me donnant la sensation de lui faire l’amour juste avec ma langue. Définitivement, je suis trop fou d’elle pour lui rendre sa liberté.

Essoufflé, je suis obligé de m’éloigner un peu pour reprendre une bouffée d’air.

— Fais-moi une promesse, princesse.

Son léger sourire me donne des ailes dans le dos. À cet instant, je pourrais soulever des montagnes et détourner des océans juste pour être avec elle. À son contact, je deviens une véritable guimauve, mais je m’en tape.

— Tout ce que tu veux.

— Méefie-toi quand même de tes mots, Sav. Je pourrais me prendre au jeu et te demander des choses pas très catholiques.

Son regard coquin m’indique que ça ne lui déplairait pas, mais avant de la combler, je veux d’abord m’assurer que ce salopard ne s’approchera plus jamais d’elle.

— Je veux que tu me promettes de t’éloigner de lui.

Elle ne semble pas trop apprécier et j’ai la trouille qu’elle refuse.

— Je te le promets.

Satisfait, je l’attire à nouveau contre moi et m’applique à lui faire perdre la tête en l’embrassant tandis que mes mains glissent sous son top. Sa peau est tellement douce sous mes doigts que je donnerai ma vie pour pouvoir la toucher jusqu'à la fin de mes jours.