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Suis-je romancier ? Quiconque n’a jamais écrit de roman ne peut comprendre la jubilation qu’éprouve l’auteur à le rédiger. Auteur d’un roman unique en son genre, « UN CRIME D’ART ET D’ESSAI ou la genèse du génocide humain » a brisé ma vie.

Détruite pour détruite, autant en finir de suite !

Mon nom est Adolphe Valentin (Oui, comme la Saint Valentin !) et depuis le succès de mon premier roman, « Qu’est-ce que la vie si ce n’est être près de toi ? » on me nomme « L’écrivain de roman de gare ». J’ai 51 ans et j’écris de belles histoires romantiques. Certains de mes détracteurs diront que mes histoires ne sont que de simples et banals romans pour néophytes littéraire et que jamais je ne serais considéré comme un véritable écrivain, de ceux qui naissent dans la lignée des auteurs tel qu’Emile Zola ou de Victor Hugo. Non, il faut croire que pour certains, je ne suis qu’un minable écrivain qui n’a que faire de la grande littérature.

Ma vie se résume à ce paradigme peu flatteur : « écrivain de roman de gare ». Mais ça vous le savez déjà !

J’ai cette étiquette gravée sur mon front. Pire encore, j’ai, pour Monsieur Frédéric Quintin (un critique littéraire qui n’eut jamais d’affinité avec mes romans), les manières d’un nazi qui n’a que pour ambition d’annihiler le patrimoine littéraire français par ma grandeur à égratigner de ma plume la langue de Molière. J’ai gardé en mémoire une de ses plaisanteries qui n’avait de drôle que sa façon de la prononcer (toujours enrhumé comme un loup, celui-ci parlait d’une voix nasillarde) : « Mmm…, ce que je penses d’Adolphe Valentin ? Mmm…, rien que l’évocation de son nom, « Valentin », tout semble concorder à ce que cet homme écrive des histoires à l’eau de rose aussi bien mièvre que naïve. En d’autres termes, il ne fallut pas que Valentin s’appelle Adolf Hitler, ou alors gare à vous lecteurs et lectrices de Valentin, vous risquez de célébrer la fête des amoureux à Auschwitz ! » Le croirez-vous, mais cette blague plus que douteuse a valu à mon détracteur des éloges de personnes qui ne voyait en moi qu’un auteur prolifique ne sachant rien faire d’autre que de pondre chaque année un livre Kleenex. J’étais caricaturé par ces mêmes personnes comme un auteur qui ne méritait pas son succès et qui n’avait que faire de ses fans, et que mon seul intérêt était de voir le pognon s’amasser sur mon compte en banque. En conclusion, j’étais celui qui se frottait les mains à la vue des millions d’euros engendrés par la vente de ses nombreux romans. Triste tableau, n’est-ce pas ?

Maintenant si je vous disais que tout cela est la vérité, et rien d’autre que la vérité, seriez-vous surpris ?

J’imagine que oui.

À dire vrai, et je vous le confesse enfin : je suis cet écrivain. Un véritable salaud prétentieux vénal à qui profite le fric. Une véritable raclure qui s’est prostituée pendant des années à sa maison d’édition et qui n’a que faire de ses lecteurs. Pourtant plus jeune, rien ne me prédisposait à être un enfoiré.

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