Chapitre 1 : Clara

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Le réveil sonna à 6h30 précises. Clara Martin ouvrit les yeux avec une sensation familière de fatigue lourde. La nuit avait été courte, marquée par une insomnie persistante et des pensées vagues qui tournaient en boucle dans sa tête. Elle se leva, traîna les pieds jusqu’à la cuisine de son petit appartement parisien et lança la machine à café. Le bourdonnement familier du percolateur emplissait l’espace, un bruit rassurant dans le silence du matin.

Son regard se perdit à travers la fenêtre, sur la rue encore vide en contrebas. Un chat traversa furtivement le trottoir, suivi de près par un livreur à vélo, silhouette pressée dans la lumière grise de l’aube. Pour Clara, ce spectacle quotidien ressemblait à une scène figée d’un film qu’elle avait vu des milliers de fois.

Elle se surprit à penser à sa réunion de 9 heures. Un client important. Une présentation à finaliser. Elle sentit la pression monter, comme chaque matin, mais cette fois, un poids supplémentaire l’accablait. Ce n’était pas seulement le travail ou les responsabilités. C’était cette impression persistante de marcher dans une vie qui n’était plus vraiment la sienne.

Clara attrapa son téléphone et, machinalement, fit défiler les notifications. Rien de nouveau. Un message de Sofia, envoyé tard dans la nuit : "On se voit ce soir ? Besoin de parler." Sofia. L’amie fidèle, toujours pleine de vie mais en proie à ses propres démons. Clara se demanda ce qui pouvait bien la tourmenter cette fois-ci.

Elle vida sa tasse d’un trait, enfila une robe élégante mais sans fantaisie, et sortit dans le froid piquant du matin. La ville se réveillait, mais Clara se sentait encore à moitié endormie, comme si elle flottait entre deux mondes – celui des rêves où tout semble possible, et la réalité brutale des journées qui se ressemblent toutes.

Sur le chemin du métro, elle croisa Julien, l’homme sans-abri qui campait souvent près de la bouche de métro. Il levait les yeux vers les passants, tendant sa main avec l’espoir résigné de ceux qui ont trop longtemps attendu. Clara, comme à son habitude, baissa les yeux en passant devant lui, mais cette fois, elle sentit un pincement au cœur, une culpabilité sourde qui l’accompagnait jusqu’au quai bondé.

Le train arriva, elle s’y engouffra avec le reste de la foule. Pressée contre des inconnus, elle se sentit soudain submergée par un sentiment d’étrangeté. Clara Martin, brillante professionnelle au regard des autres, n’était au fond qu’une femme en quête de quelque chose de plus grand, quelque chose qui lui échappait encore.

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