13. Le tournoi de magie - 2/4
— Tu vas bien Ethan ? s’enquit Nate tandis qu’ils déjeunaient dans la salle commune. Tu es bien silencieux.
— Ah, euh, désolé, s’excusa ce dernier en relevant vivement la tête. J’étais dans mes pensées.
— Tu stresses pour le tournoi, n’est-ce pas ? l’interrogea Leah en fronçant les sourcils.
— Vous aviez raison, je n’aurais jamais dû m’inscrire, admit-il, dépité.
— Ne raconte pas n’importe quoi. Tout va bien se passer.
— Tu ne dirais pas ça si tu avais vu le duel de Derek, rétorqua Ethan en remuant distraitement le morceau de viande qui se trouvait dans son assiette.
— On est vraiment obligé de reparler de ça ? bougonna ce dernier qui n’avait toujours pas avalé la défaite éclair.
— Tout ce que je veux dire, c’est que tu n’as rien pu faire. Et ce sera pareil si je tombe sur plus fort que moi. La différence, c’est que toute l’école sera là pour assister à ma débâcle.
— Peut-être que des élèves de première ou deuxième année seront au second tour, le rassura Nate. Ne sois pas défaitiste.
— Quoiqu’il arrive, on sera présents pour te soutenir dans les gradins, lui promit Leah avec un sourire.
— Mange au moins quelque chose, ce n’est pas conseillé de concourir le ventre vide, lui fit remarquer Derek en croquant dans une saucisse.
— Je n’ai pas faim.
Ethan observa l’horloge qui se trouvait non loin de lui.
— De toute façon, c’est bientôt l’heure et j’ai quelque chose à faire avant, déclara-t-il. Je ferais bien d’y aller.
— Bonne chance, lui crièrent Derek, Leah et Nate tandis qu’il partait en direction du dortoir.
Il entra dans sa chambre et s’installa à son bureau. Depuis le début de l’année, il avait beaucoup hésité à écrire une lettre à ses deux amis de l’orphelinat. Il n’était pas certain qu’il s’agisse d’une bonne idée. Néanmoins, lors de son départ, il avait promis. Pas question de ne pas respecter sa parole.
Il recommença sa lettre à plusieurs reprises. Lorsqu’il fut satisfait de cette dernière, il l’a relu une dernière fois.
Cher Tom, chère Nadia,
Je vous avais promis que je vous enverrais de mes nouvelles et je m’excuse d’avoir mis tant de temps à tenir parole. Il faut dire que beaucoup de choses me sont arrivées depuis que je suis parti. J’ai mûrement réfléchi au contenu de cette lettre. J’ignore ce que vous ferez de ces informations, mais j’ai décidé de vous dire toute la vérité.
Contrairement à ce que l’on a pu vous dire, je ne suis pas parti dans une école de cuisine. Je sais que ce que je vais vous apprendre va vous paraître complètement dingue, néanmoins ça n’en reste pas moins vrai.
La veille de mon départ, un homme est venu me rencontrer. Il m’a appris que j’étais un sorcier et que je pouvais, si je le souhaitais, étudier dans une école de magie. Et je vous parle de vraie magie, comme dans les histoires fantastiques ! J’ai conscience que ça doit vous paraître insensé. Cela fait plusieurs mois que j’ai intégré l’académie et j’ai toujours un peu de mal à y croire.
Ce n’est pas tout. Il faut que vous sachiez que cette école ne se trouve pas sur Terre. Il existe un monde parallèle où vivent de nombreux sorciers, ils l’appellent Isthos. C’est de là-bas que je vous écris. Croyez-le ou non, d’ici quelques instants, je vais participer à un tournoi de duel magique. Je n’aurais jamais dû m’inscrire, je vais être totalement ridicule. Enfin, peu importe.
Je sais que comme moi, vous rêvez de quitter l’orphelinat, c’est pour ça que je vous raconte tout ça. Non loin de la tour Eiffel, se trouve une petite boutique de cartographie tenue par un certain Rufus. Il n’est pas très sympa, mais je suis certain qu’il écoutera ce que vous avez à lui dire. Expliquez-lui votre situation et dites-lui que vous voulez aller sur Isthos. Si ça ne suffit pas, montrez-lui cette lettre. J’ignore si vous pourrez me rejoindre. En tout cas, mieux vaut essayer que de rester à l’orphelinat.
Malheureusement, comme vous êtes humains, je ne peux pas vous dire exactement où je me trouve. Vous ne pourrez donc pas me rendre réponse. Sachez que je ne vous oublie pas et que j’espère que nous nous reverrons un jour. J’espère aussi que Cédric s’est calmé depuis mon départ. En attendant nos retrouvailles, je vous souhaite le meilleur.
Votre ami, Ethan.
Satisfait, il glissa la lettre dans une enveloppe et inscrivit l’adresse de l’orphelinat sur cette dernière. Il ne détourna son attention que quelques secondes, mais lorsqu’il reposa son attention sur son bureau, son courrier avait déjà disparu. Il se leva et s’empressa de quitter la salle commune. Il était bientôt l’heure.
Exceptionnellement, le reste des cours de la journée avait été annulé, et il en serait de même à chaque nouveau tour du tournoi. Par conséquent, les couloirs de l’école étaient pratiquement déserts. Cela arrangeait bien Ethan qui n’avait aucune envie de croiser qui que ce soit.
À mesure qu’il descendait les différents étages du château, son esprit fonctionnait à plein régime. Se remémorant tous les sortilèges qu’il connaissait. La température lui montait à la tête.
Un vent frais bienvenu l’assaillit lorsqu’il franchit la grande porte de chêne du hall d’entrée. Le soleil était présent, mais n’était pas suffisant pour se passer d’un manteau. L’hiver touchait cependant bientôt à sa fin. Le printemps n’était plus très loin.
L’amphithéâtre qui se dressait au loin était impressionnant. Fait de pierre avec de nombreuses arches, il ressemblait au Colisée que l’on pouvait trouver en Italie où avaient combattu, dans le passé, de multiples gladiateurs. Il se distinguait notamment par sa taille. Construite pour accueillir moins d’un millier de spectateurs, l’arène était nettement plus petite que sa sœur jumelle du monde des humains.
Pour l’instant, Ethan qui approchait de cette dernière n’entendait aucun son lui parvenir de l’édifice. Pourtant, d’ici quelques minutes, étudiants et enseignants iraient remplir les tribunes pour assister aux différents duels.
À son arrivée, Ethan fut accueilli par le professeur Lighton qui le dirigea vers un large espace dans les gradins qui était visiblement réservé aux participants du tournoi. D’ici, ils avaient une vue imprenable sur ce qui se passait en contrebas et pouvaient facilement se rendre sur le champ de bataille quand viendrait le moment.
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