18. La clairière de Hood - 1/4

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  Le lendemain matin, Ethan et Nate racontèrent tout à Leah et Derek. Leur escapade dans la bibliothèque, les informations concernant la pierre, la poursuite avec monsieur Igor et même l’étrange conversation avec Isidora qui avait mené à la découverte d’un raccourci dans le château.

  Leah n’avait pas été ravi d’apprendre qu’Ethan avait une nouvelle fois, enfreint l’une des règles de l’école. Elle était cependant soulagée que ce ne fût pas pour rien.

  Ils se rendirent également compte que l’identification du passage secret n’avait rien eu de miraculeux. En réalité, plusieurs élèves connaissaient déjà son existence. Isidora mettait au point une énigme différente chaque jour et ne n’autorisait que ceux qui trouvaient la réponse à l’emprunter.

  Malheureusement, ni elle ni les livres de la bibliothèque ne leur avaient fourni plus d’information concernant Robin Hood. Il faut dire qu’ils avaient peu de temps pour les recherches puisque les examens de fin d’années avaient débuté.

  Ethan n’était pas mécontent. Il ne s’en était pas trop mal sorti. Ils avaient réussi tous les sortilèges qui lui avaient été demandés. Sa potion du bullard s’était avérée étonnamment correcte et ses efforts en métamorphoses s’étaient révélés suffisants pour que le professeur Sadritch ne fasse aucun commentaire désobligeant.

  Les seules matières où il avait rencontré plus de difficultés étaient la botanique et l’Histoire de la magie. Il adorait Sullen, mais les guerres de sorciers l’ennuyaient profondément.

— Je ne suis pas sûr d’avoir très bien réussi l’épreuve de magie d’altération, leur avoua Nate tandis qu’ils profitaient de leur temps libre après la fin des examens.

— Je suis bien content que ce soit terminé. Mais quand même, j’ai passé des heures et des heures à réviser les créatures de la forêt tout ça pour qu’on soit interrogé sur les Mudburks, ronchonna Derek. Sérieusement, qui s’intéresse à ces tas de boue ?

— Vous pensez que l’on aura les résultats bientôt ? J’espère qu’ils seront suffisants pour que je puisse revenir en septembre, dit Ethan d’un air préoccupé.

— Dans les jours qui viennent, j’imagine. Les vacances commencent la semaine prochaine. Enfin, je ne me fais pas trop de soucis pour toi. Si tu ne réussis pas tes examens, j’ignore bien qui le pourrait.

— L’un de vous sait où est passé Leah ? s’enquit Nate. Je ne l’ai pas revu depuis ce matin.

  Cette dernière ne tarda pas à faire son apparition. Ils l’observèrent traverser le couloir en courant dans leur direction avec un grand sourire.

— J’ai trouvé, s’exclama-t-elle en tentant de reprendre son souffle.

  Derek leva les yeux au ciel avant de répliquer :

— On n’était pas bien difficile à trouver en même temps.

— Pas vous, espèce de crétin. Je sais où dénicher Robin Hood. Et la pierre du voleur !

— Où ça ? s’empressa de répondre Nate.

— Havenrock, s’écria-t-elle tout excitée. Ce n’est vraiment pas loin d’ici, et j’ai vérifié, il y a un musée. Si la pierre est quelque part, c’est là-bas.

— Hé ! Fais attention, s’énerva quelqu’un derrière eux.

  Ils se retournèrent avec surprise et découvrirent qu’une élève de Pyro était au sol et que Seth s’enfuyait à toute jambe dans le couloir.

— Zut ! Il a dû nous entendre, fulmina Ethan. Venez, il n’y a pas une seconde à perdre.

  Il tourna les talons sans un regard en arrière et ne s’arrêta que lorsqu’il arriva devant Namirion.

— Il faut absolument que nous parlions à la directrice, lui fit-il savoir.

— La directrice ? répéta le surveillant avec étonnement. Que lui voulez-vous ?

— Nous ne pouvons rien te dire, mais c’est très important.

— Je crains bien que cela doive attendre. Elle n’est pas au château. Elle se trouve actuellement à l’académie de Hirschoft où elle a accompagné monsieur Nasus et madame Mayers pour le tournoi des écoles. Elle devrait revenir dans deux jours.

  Deux jours ? Ils ne pouvaient pas se permettre de patienter si longtemps.

— Pouvons-nous parler au professeur Tarr, dans ce cas ? réclama-t-il.

— Bien sûr, répondit Namirion. Pas avant ce soir cependant, il est en déplacement.

  Il sourit puis ébouriffa les cheveux d’Ethan.

— Enfin, qu’est-ce qui vous tracasse tant ? Les examens sont terminés, profitez de votre temps libre.

  Il hocha la tête d’un air entendu puis continua son chemin.

— Qu’est-ce qui te prend Ethan ? lui demanda Nate. Pourquoi tu veux absolument voir la directrice ?

— Vous ne comprenez pas ? s’impatienta-t-il. C’est pourtant évident.

— Alors, explique-nous, répliqua Leah.

— Lors du banquet d’Halloween, Seth avait une tenue de la secte de la dame rouge. L’idée d’appartenir à un tel groupe ne lui est pas venue toute seule. Sa famille en fait forcément partie.

— Là-dessus, on est bien d’accord, renchérit Derek.

— Et maintenant, grâce à nous, il vient d’apprendre où trouver la pierre. Il s’est certainement empressé de se rendre jusqu’à sa salle commune pour avertir son père et tout le reste de sa bande.

  Ils comprenaient peu à peu ce qu’insinuait Ethan et leurs mines s’assombrirent.

— Ils vont voler la pierre, ce soir, conclut piteusement Nate.

  Derek acquiesça amèrement. Un long silence s’installa. Il était trop tard et ils ne pouvaient prévenir personne de plus. Ethan le savait, les autres professeurs ne les prendraient jamais au sérieux, c’était couru d’avance. Après un certain temps, ce fut Leah qui ouvrit la bouche en premier.

— Je ne vois pas d’autre solution, dit-elle d’un ton ferme. Nous devons récupérer la pierre avant la secte et la mettre à l’abri jusqu’au retour de la directrice.

— Tu as perdu la tête ? répliqua Nate.

— Je rêve ou tu nous proposes d’enfreindre le règlement ? Toi ? renchérit Derek.

— Ça ne me fait pas plaisir, se défendit-elle. Mais nous n’avons pas le choix, vous le voyez bien.

— Et comment tu comptes t’y prendre pour y aller ? l’interrogea Nate.

— Je vous l’ai dit, ce n’est pas loin. Le train de Castel-Lapis s’arrête dans plusieurs villes et villages. Havenrock en fait partie.

— Allons-y dans ce cas, déclara Ethan d’un air décidé.

— Quoi ? Maintenant ? s’exclama Derek.

— Ce n’est pas pendant la nuit que l’on pourra l’emprunter, fit remarquer Leah. Et puis le couvre-feu n’est effectif que dans quelques heures, ce sera moins suspect si l’on nous observe nous promener à l’extérieur de l’école.

  Ils quittèrent le château et s’empressèrent de rejoindre le quai. Bien que les soirées étaient encore fraiches à cette époque de l’année, ils n’avaient rien apporté avec eux pour se protéger du froid. Il fallait que les élèves et professeurs pensent qu’ils allaient seulement se balader et qu’ils reviendraient pour le dîner.

  Ils attendaient le train depuis de longues minutes, mais toujours aucun signe de ce dernier.

— Tu es sûre qu’il n’est pas déjà trop tard ? s’assura Nate auprès de Leah.

— Soyez patients, répliqua-t-elle. De toute manière c’est bien trop loin pour que l’on puisse s’y rendre à pied.

  Elle n’avait pas menti. Une vingtaine de minutes plus tard, l’appareil couleur ivoire s’arrêta à leur niveau pour les laisser monter. Les quelques passagers qui étaient assis les dévisagèrent avec étonnement, mais ne firent aucun commentaire.

  Ethan regardait par la fenêtre, n’observant rien d’autre que l’immense forêt qui s’étendait devant lui. Il se sentait bien ici. Cela lui rappelait le début de l’année, lorsqu’il avait fait son arrivée à Castel-Lapis. Même si les conditions du trajet n’avaient rien à voir, il appréciait ce moment de calme avant de devoir passer à l’action.

  Le voyage dura moins d’une heure. Ils avaient fait escale dans trois lieux différents avant d’atteindre leur destination. Ils descendirent les marches du train et découvrirent Havenrock. Il s’agissait d’un grand village. Évidemment, il paraissait ridicule comparé à Eterna, néanmoins il faisait trois à quatre fois la taille de Gerva.

  Ils se baladèrent dans les chemins entièrement pavés à la recherche du musée. Ils s’étaient attendus à le repérer facilement, pourtant les minutes défilaient et ils n’avaient toujours aucune idée de l’endroit où le trouver. Pire encore, ils avaient l’impression de tourner en rond.

  Au coin d’une rue, Ethan opéra subitement un demi-tour et se plaqua contre le mur d’une maison. Il fit signe aux autres de faire de même.

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