18. La clairière de Hood - 2/4

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— Qu’est-ce qui se passe ? chuchota Derek en fronçant les sourcils.

— Il y a deux hommes avec des robes de sorcier rouges dans la rue d’à côté.

— Et alors ?

— Et alors, ce sont les mêmes que portaient Seth et Samus pour Halloween.

— Ils sont déjà ici ? répliqua Nate avec surprise.

— Et ils ne prennent même plus la peine de se cacher, déclara Leah. Il faut absolument que nous trouvions ce musée.

  Ils firent demi-tour et stoppèrent la première personne qu’ils croisèrent sur leur chemin.

— Excusez-moi, cria Ethan à une femme qui passait par là.

  Elle se retourna avec étonnement.

— Oui ?

— Est-ce que vous pourriez nous indiquer la direction du musée, s’il vous plaît ? demanda-t-il aimablement.

— Bien sûr, assura-t-elle. Mais je serais vous, je reviendrais demain parce qu’il vient de fermer.

  Ethan ouvrit la bouche pour répondre, mais Leah le devança.

— Pouvez-vous nous dire où habite monsieur Hood, dans ce cas ?

  La femme haussa les sourcils avec surprise.

— Eh bien, oui. Ce n’est pas très loin. Continuez sur cette rue pendant quelques minutes puis vous la verrez. C’est une modeste maison avec des murs de briques verts.

  Le petit groupe la remercia et Leah s’empressa de se mettre en route.

— Pourquoi tu veux aller chez Hood ? l’interrogea Derek en tentant de garder le rythme.

— Tu n’as pas écouté ? Le musée n’est plus une option, répliqua-t-elle. Le seul moyen qu’il nous reste est de prévenir Hood avant qu’il ne soit trop tard.

  Comme il leur avait été indiqué, ils arrivèrent devant une étrange demeure. L’extérieur était dans un état déplorable. Cette dernière avait presque l’air à l’abandon, mais ils toquèrent quand même à la porte.

  C’est une vieille femme qui vint leur ouvrit. Elle observa les jeunes avec étonnement.

— Que puis-je pour vous, les enfants ?

— Nous aimerions parler à monsieur Hood, déclara Leah de but en blanc.

— Je crains bien que ce ne soit pas possible, répliqua durement la femme.

— C’est très important, insista Ethan. La secte de la dame rouge est sur le point de dérober la pierre du voleur.

  Surprise par une telle nouvelle, elle ouvrit de grands yeux ronds. Elle sortit sa baguette et jeta un œil à l’extérieur de sa maison avec méfiance.

— Entrez, leur dit-elle finalement en leur faisant signe de faire vite. Au fait, je m’appelle Mathilda.

  Ils avancèrent dans un long corridor, la vieille femme les suivait en s’aidant d’une canne. Ils arrivèrent dans un petit salon où ils s’installèrent dans des canapés qui avaient connu de meilleurs jours.

— Comment savez-vous pour la pierre ? Non, ce n’est pas important. Êtes-vous certain de ce que vous me racontez ? demanda-t-elle plutôt.

— Nous avons vu deux membres de la secte dans une rue, acquiesça Ethan.

— Ils vont tenter de la voler cette nuit, renchérit Derek.

  Nate observait les couloirs adjacents avec curiosité.

— Monsieur Hood est-il là ? l’interrogea-t-il alors.

— Il n’y a aucun homme dans cette maison, mon garçon, affirma Mathilda. La personne que vous recherchez était mon quadrisaïeul. Il a quitté ce monde il y a bien longtemps.

  Elle eut un sourire, attendri par leur regard déconfit.

— Rassurez-vous, tous les secrets de familles n’ont pas été égarés pour autant. Je peux par exemple vous garantir que la secte ne trouvera rien dans le musée puisque la pierre n’est pas là-bas.

  Tous se redressèrent aussitôt sur leurs sièges. Tout n’était peut-être pas encore perdu.

— Comme vous le savez certainement, Robin était un voleur, leur expliqua Mathilda. Il utilisait sa pierre pour entrer et sortir, et n’a jamais été pris.

  Elle eut un rire.

— Il était bien connu des forces de l’ordre bien sûr, continua-t-elle. Mais il était tout simplement insaisissable. Avant que vous ayez une mauvaise opinion de lui, je tiens à préciser que ce n’était pas n’importe quel voleur. Il ne dérobait jamais pour son enrichissement personnel. Il prenait aux plus fortunés pour redistribuer à ceux qui n’avaient rien.

— Oh, comme Robin des bois, s’exclama Ethan pour qui la comparaison paraissait évidente.

  La vieille femme l’observa avec un intérêt non dissimulé.

— C’était, en effet, son surnom à l’époque. J’ignore où tu l’as déjà entendu, murmura-t-elle. Peu de gens le connaissent.

— Pourquoi « des bois » ? s’enquit Leah. Quel rapport avec le fait qu’il était un voleur ?

— Aucun. Robin était proche des sorciers, mais il l’était encore plus de la nature, des animaux et des créatures. Il avait un véritable don pour communiquer avec eux et les comprendre. D’après les informations qui se transmettent de génération en génération, il avait une résidence secondaire au cœur de la forêt Noire dans laquelle il vivait avec de nombreux êtres magiques. Selon moi, ce que vous cherchez est là-bas.

— Vous savez où se situe la maison ? lui demanda Nate. Ils finiront par la trouver. Nous souhaitons confier la pierre à la directrice de Castel-Lapis. Elle est très puissante et pourra la protéger plus efficacement contre la secte que quelques créatures.

  Mathilda resta silencieuse un long moment. Elle semblait débattre avec elle-même.

— Vous avez peut-être raison, finit-elle par avouer. Ces satanés sorciers sont de plus en plus actifs. Je ne serais pas surprise qu’ils viennent toquer à ma porte d’un instant à l’autre.

  Elle se leva de son siège et s’approcha de l’un des murs du salon où trônait un sinistre tableau représentant la forêt Noire. Elle le souleva, derrière était dissimulé un gobelet d’argent qui brillait faiblement.

— J’ignore où se situe exactement la résidence secondaire de Robin, leur apprit-elle. Mais si vous êtes arrivés jusqu’ici, vous parviendrez peut-être à la trouver.

  Tous sursautèrent lorsque quelqu’un toqua brusquement à la porte.

— Qu’est-ce que j’avais dit ? maugréa-t-elle.

  Elle leur fit signe de se lever et d’approcher puis désigna l’objet qui se cachait derrière le tableau.

— Ceci est mon portail magique personnel. Il vous mènera au quai de Castel-Lapis. Je l’utilise lorsque je souhaite rendre visite à l’un de mes vieux amis, le professeur Sullen, ajouta-t-elle avec un sourire. Vous savez, à mon âge, on évite le train.

  On frappa à nouveau. Les coups étaient bien plus insistants. Elle attrapa sa baguette, qui était posée sur un guéridon, et se plaça face à l’entrée de la pièce.

— Lorsque vous serez à l’intérieur, je le détruirais, leur fit-elle savoir. Cela m’embête, mais je ne peux prendre le risque qu’ils aient un indice de l’endroit où chercher. Dépêchez-vous !

— Mais… et vous ? s’inquiéta Ethan. Vous allez vous en sortir ?

  Quelqu’un tambourina contre la porte avec beaucoup de force. Elle tourna la tête vers eux avec un sourire.

— Celui qui me fera courber l’échine n’est pas encore né, mon garçon. Ils vont recevoir un accueil chaleureux. Filez, à présent !

  Ethan acquiesça d’un air entendu. Il fit signe à ses amis de se tenir à lui et toucha le gobelet lumineux. Ils disparurent au moment où la porte d’entrée explosait avec fracas.

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